Contribution a l’étude biologique écologique et éthologique de cryptoprocta ferox (bennett,, 1833)

Les Carnivores malgaches montrent un très haut degré d’endémisme dont le taux est égal à 87,5 %. En effet, sept parmi les huit genres de Carnivores trouvés à Madagascar ne se rencontrent nulle part ailleurs. Ce sont : Galidia elegans et ses alliés Galidictis, Salanoia et Mungotictis qui représentent les Herpestidés; Eupleres, Fossa fossana et Cryptoprocta ferox chez les Viverridés dont Cryptoprocta ferox est le plus grand. La seule espèce introduite à Madagascar est Vivvericula indica. Cryptoprocta ferox vit en sympatrie avec les autres espèces. Par contre, les autres familles de Carnivores comme les Hyaenidés, Mustellidés ne sont pas rencontrées dans l’île.

Les Carnivores malgaches n’ont fait l’objet que de peu d’études approfondies en dépit de leur diversité, leur histoire phylogénique et les rôles qu’ils peuvent jouer dans l’écosystème en tant que prédateurs. En conséquence, il n’y a que peu de données connues à propos de leur écologie, leur régime alimentaire, leur abondance et distribution actuelle et leur comportement dans la nature d’une manière exhaustive.

Cryptoprocta ferox, communément appelé « fosa », est le plus grand de tous les Carnivores malgaches. Il montre un ensemble de caractéristiques morphologiques énigmatiques qui ont permis de le classer soit parmi les Viverridés ou parmi les Félidés car il présente des caractères intermédiaires entre ces deux familles (Wozencraft,1989). Le Cryptoprocte est considéré comme plus proche des Viverridés que des Félidés (Macdonald, 1984 ; Richard D. E., 1991).

PRESENTATION DE L’ESPECE 

CLASSIFICATION

Règne : ANIMAL
Embranchement : VERTEBRES
Classe : MAMMIFERES
Sous Classe : THERIENS
Infra-Classe : EUTHERIENS
Super-Ordre : CARNIVORES
Ordre : FISSIPEDES
Super-Famille : FELOIDAE (Simpson, 1931)
Famille : VIVERRIDAE (Gray, 1821).
Sous-Famille : CRYPTOPROCTINAE (Trouessart, 1885)
Genre : Cryptoprocta.
Espèce : ferox (Bennett, 1833)

Nom vernaculaire : Fosa, Kimbatra, Tratraka.
Nom français : Cryptoprocte.
Nom anglais : Fossa.
Nom allemand : Frettkatze.

CARACTERES GENERAUX 

Cryptoprocta ferox est le seul super-prédateur parmi les Carnivores malgaches pouvant s’attaquer aux autres groupes comme les lémuriens, oiseaux, reptiles et même aux autres petits Carnivores locaux. Il a été connu surtout comme le spécialiste de lémuriens (Wright et al, 1997). L’analyse de ses fèces collectées dans la forêt sèche et décidue de Kirindy, à l’ouest de Madagascar montre que 57% de biomasse de ces proies sont composées des restes des lémuriens avec une présence significative des grands lémuriens comme Propithecus verreauxi (Rasolonandrasana B. P. N.,1994).

De même, toutes les fèces ramassées dans la forêt pluvieuse du Parc National de Ranomafana avant 1996 sont constituées par des restes de lémuriens (Wright et al, 1997). Et pourtant, peu d’études ont été effectuées concernant son régime alimentaire en général dans son milieu naturel. A part les primates, ce Viverridé est aussi un grand prédateur d’insectes, de tenrecs, des rongeurs, des reptiles, des amphibiens et des autres animaux sauvages (Albignac, 1973 ; Goodman S. M., Langrand O. et Rasolonandrasana B. P. N., 1997). Cryptoprocta ferox peut attaquer même les autres petites espèces de Carnivores (Louvel, 1997).

ETAT DES RECHERCHES ACTUELLES 

Cryptoprocta ferox a déjà fait l’objet de nombreuses études systématiques fondées sur des critères anatomiques et morphologiques (Beddard, 1895 ; Carlsson, 1911 ; Filhol, 1894 ; Lamberton, 1939 ; Milne Edwards et Grandidier, 1867 ; Petter, 1962, 1974). Récemment encore, Véron (1995), dans son analyse cladistique basée sur des caractères morphologiques des Carnivores Aeluroida actuels et fossiles a noté que Cryptoprocta ferox devrait être exclu des Viverridae, et qu’il peut être rapproché des Felidés. La phylogénie établie à partir des chromosomes des Carnivores malgaches, faite par Razafimahatratra Razafiarisoa E. (1986) a montré que Cryptoprocta ferox et Fossa fossana appartiennent à une lignée indépendante des autres Carnivores endémiques. Son comportement écologique a été étudié dès 1954 par Louvel puis par Ducker, 1965. Mais, la plupart des études éthologiques sur cette espèce ont été surtout faites par Albignac (1969-1984). Cet auteur a étudié le régime et les préférences alimentaires de Cryptoprocta ferox en captivité et a aussi observé le caractère nettement arboricole de ce Carnivore (Albignac, 1973). Cette locomotion arboricole de Cryptoprocta ferox a été décrite plus tard par Laborde (1986) qui a confirmé que cet animal évolue avec beaucoup d’aisance et de rapidité dans les arbres. La seule étude écologique dans la nature sur cette espèce a été effectuée par Rasolonandrasana Bernardin (1994). Cet auteur a contribué à l’étude de l’alimentation de cet animal dans son milieu naturel en se misant sur les fèces ramassées dans les forêts de Kirindy et Montagne d’Ambre. Enfin, Rasamison Andriarimanana Aimé (1997) a contribué à l’étude biologique, écologique et éthologique de cet animal dans la forêt de Kirindy à Morondava.

Les résultats ont montré que Cryptoprocta ferox utilise la forêt comme lieu de refuge, de reproduction et de chasse bien qu’il passe temporairement dans la savane pour aller d’une forêt à une autre. Des études récentes de populations de Carnivores dans plusieurs sites de trois aires protégées de Madagascar: le Parc National de Ranomafana (Dollar L. J. et al.,1999), la Réserve Naturelle Intégrale d’Ankarafantsika (Dollar et al., in review) et dans la forêt de Kirindy (Clare Hawkins, 1998), indiquent que les Carnivores malgaches pourraient être d’excellentes espèces indicatrices de l’écosystème forestier. Ils témoignent une plus grande sensibilité sur le chevauchement de leur habitat avec celui de l’homme et particulièrement avec celui d’autres mammifères. La plupart des études comportementales et sur le régime alimentaire ont donc été réalisées sur des animaux en captivité mais telles informations dans la nature sont encore peu fournies. Les informations de base sur l’activité et le domaine vital ne sont pas encore élucidées jusqu’à maintenant.

STATUT DE CONSERVATION

L’actuel statut de conservation des Carnivores malgaches mentionné par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature et des Ressources Naturelles (IUCN) en (1990), va de « vulnérable » à « inconnu », alors que la plupart de ces espèces sont persécutées par les villageois. Néanmoins, deux espèces de Carnivores malgaches seront élevées au rang des espèces menacées dans les années qui viennent : ce sont Mungotictis decemlineata et Eupleres goudotii (CAMP IUCN, 2001).

DISTRIBUTION ET ETUDE DES POPULATIONS 

Les populations de Carnivores ont été recensées dans plus de vingt aires protégées à Madagascar (Köhncke et Leonhart 1986). Mais, la plupart d’entre-elles n’ont pas été suivies depuis presque trente ans. De récentes investigations plus approfondies et des projets de conservation menés sur les populations de Carnivores malgaches ont été effectués sur quelques sites seulement dans toute l’île (Dollar L. J. et al., 1999, Goodman, 1996 and 1999; Clare Hawkins, 1998).

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Table des matières

INTRODUCTION
I- PRESENTATION DE L’ESPECE
I.1. CLASSIFICATION
I.2. CARACTERES GENERAUX
I.3. ETAT DES RECHERCHES ACTUELLES
I.4. STATUT DE CONSERVATION
I.5. DISTRIBUTION ET ETUDE DES POPULATIONS
II. MILIEU D’ETUDE
II.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE
II.2. CLIMAT
II.2.1. Vent
II.2.2. Température
II.2.3. Précipitations
II.3. CARACTERES PHYSIQUES
II.4. VEGETATION
II.5. FAUNE
III. MATERIELS ET METHODES
III.1. PERIODE D’ETUDE
III.2. METHODE D’ECHANTILLONNAGE
III.2.1. Inventaire utilisant les pièges classiques
III.2.1.1. Matériels utilisés
III.2.1.2. Appât
III.2.1.3. Technique de piégeage
III.2.1.4. Vérification des pièges
III.2.2. Inventaire par photographie
III.2.2.1. Principe
III.2.2.2. Méthode
III.2.3. Durée du piégeage
III.3. ETUDES DES SPECIMENS CAPTURES
III.3.1. Anesthésie
III.3.1.1. Anesthésie utilisée
III.3.1.2. Préparation du Telazol avant son utilisation
III.3.1.3. Mode d’administration
III.3.2. Pesage et mensurations
III.3.3. Marquage
III.3.4. Radio-tracking
III.3.5. Recapture
III.3.6. Observations
III.4. ETUDE DU TERRITOIRE ET DOMAINE VITAL
III.5. ETUDE DE L’ALIMENTATION
III.5.1. Recherches de fèces de Cryptoprocta ferox
III.5.2. Analyse des fèces
III.5.2.1. Séparation des restes non digérés
III.5.2.2. Détermination des taxa
III.5.2.3. Calcul du nombre d’individus minimal ou (NIM)
III.5.2.4. Abondance relative ou % d’individus
III.5.2.5. Calcul de biomasse
III.6. METHODE D’ANALYSE DES DONNÉES
IV- RESULTATS ET INTERPRETATIONS
IV.1. PRESENTATION DU SPECIMEN
IV.1.1. Description générale
IV.1.2. Dentition
IV.1.3. Poids et dimensions
IV.1.4. Locomotion
IV.1.5. Comportement social
IV.2. RESULTATS GENERAUX DES CAPTURES
IV.3. DENSITE RELATIVE
IV.4. SEX-RATIO
IV.5. STRUCTURE D’AGE
IV.6. TERRITOIRE ET DOMAINE VITAL
IV.7. RYTHME D’ACTIVITE
IV.8. REPRODUCTION
IV.9. ALIMENTATION DE Cryptoprocta ferox
V- DISCUSSION
V.1. OBSERVATIONS ANATOMIQUES
V.2. RYTHME D’ACTIVITE
V.3. REGIME ALIMENTAIRE
VI. CONCLUSION
VII. CONSERVATION
BIBLIOGRAPHIE

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