Soutenance mémoire
Madagascar, la 4ème plus grande île du monde (590 000km²) après le Groenland, la Nouvelle-Guinée et Bornéo, est séparée de l’Afrique durant la période Jurassique par le canal de Mozambique. Sa largeur minimale est de 400km du Cap Saint-André (extrême nord ouest de l’île) et le Mozambique (Battistini, 1964). L’île est une des merveilles biologiques du monde. Elle doit son endémicité extrêmement élevée aux dizaines de millions d’années d’évolution en isolement (Humbert, 1955). Selon Mittermeier et al. (2004), Madagascar est parmi les dix pays à «méga biodiversité» qui abritent entre 60 à 70% de la biodiversité mondiale. Ainsi, il est considéré comme le point chaud ou «hot spots» de biodiversité (Ganzhorn et al, 2001). Pourtant, cette richesse tend vers une dégradation massive incessante à cause des pressions anthropiques (Mittermeier et al, 2004). Par conséquent, il est parmi les zones prioritaires en matière de conservation de la biodiversité dans le monde. Face à cette situation, l’état, les O.N.G. (Organisations Non Gouvernementales), les associations ou même certaines familles font un grand effort pour prioriser la préservation de la biodiversité (obs. pers.).
Beaucoup de parcs et des réserves ont été établis afin de protéger et conserver la biodiversité malgache. La Réserve de Berenty qui est établie en 1936 par la famille De Heaulme , fait partie de nombreuses aires protégées. C’est une réserve privée et gérée actuellement par Mr Jean de Heaulme. Berenty abrite beaucoup d’espèces d’animaux comme des lémuriens, des tortues, des oiseaux et des végétaux de la famille des Didieracées et des Euphorbiacées, endémiques de Madagascar.
Le Milan noir, Milvus migrans, fait partie des oiseaux qui prédominent dans la réserve de Berenty. C’est une espèce de rapace diurne résidant à Madagascar, mais non endémique. Selon Langrand (1995), Madagascar abrite une seule espèce de Milan noir : Milvus migrans. Mais, Morris et Hawkins (1998) et Sinclair et Langrand (1998 et 2003) ont montré que l’île héberge deux espèces de Milan ayant une morphologie très proche. Il s’agit de Milan noir à bec jaune avec extrémité noir M. migrans qui ne se rencontre que dans l’extrême sud de l’île et du Milan noir à bec jaune M. aegyptius qui se trouve presque partout à Madagascar. Le Milan noir à bec jaune a été étudié par Andriamalala en 2005 dans la partie ouest de Madagascar.
PRESENTATION GENERALE DU MILIEU D’ETUDE
SITE D’ETUDES
Choix du milieu d’études
La réserve de Berenty a été choisie comme site d’étude d’après notre étude bibliographique et les enquêtes effectuées auprès des chercheurs qui ont signalé que cette réserve abrite une concentration importante de Milan noir.
Localisation géographique de la réserve de Berenty
La réserve de Berenty est localisée dans la partie sud de Madagascar, plus précisément dans la Commune Rurale de Behara, District d’Amboasary-sud, Région d’Anosy et Faritany de Toliara. La réserve s’étend le long du fleuve de Mandrare depuis la forêt d’Anjapolo en amont jusqu’à la forêt de Malaza en aval. Elle se trouve environ à 14km au nord-ouest d’Amboasary-sud en prenant la route d’Ifotaka . Elle est située à 25°00’ de latitude sud et 46°18’ de longitude est avec une altitude variant de 15 et 30m (Nicoll et Langrand, 1989). Elle est divisée en 5 parcelles voisines les unes des autres couvrant une superficie totale d’environ 240ha (Alison, 2004). La forêt de Bealoka (97ha) constitue la quatrième parcelle dans la réserve de Berenty.
Présentation générale de la forêt de Bealoka
L’étude a été effectuée dans la forêt de Bealoka qui se trouve entre la forêt d’Anjapolo et la forêt de Malaza. Cette forêt est constituée par des fragments forestiers situés tous au nord et à 7km du village de Berenty. Ces fragments sont localisés entre 24°57’ de latitude sud et 46°15’ de longitude est avec une altitude de 58m. Le fleuve Mandrare dont l’agriculture de la région en dépend, délimite la forêt au nord.
CLIMAT
Dans la partie sud de Madagascar, les pluies sont rares. Le climat est du type tropical semi-aride avec une saison sèche très marquée (Oberlé, 1981). Cette saison sèche dure 9 mois avec une température moyenne 22,8±2,8°C. Une courte période de pluie de 3 mois n’apporte qu’une précipitation moyenne 80,5±3,8 mm (Station météorologique de Behara entre les années 1951 et 1980) . Le vent du sud qui est le vent dominant, souffle pendant presque toute l’année et celui-ci entraîne la rareté de pluie dans cette partie de l’île.
MILIEU NATUREL
Flore
La forêt de Berenty est une forêt galerie de tamariniers limitée par le fleuve de Mandrare. Elle est caractérisée par le type de forêt du sud de Madagascar qui correspond à une forêt épineuse ou une fourrée xérophylle du domaine phytogéographie du sud (Humbert, 1995). La flore est constituée principalement par la famille des Cesalpinacées, des Didieracées, des Euphorbiacées, des Mimosacées et des Liliacées (Wilmé, 2001).
Par rapport aux autres parcelles, la forêt de Bealoka est une forêt galerie riveraine à dominance de Tamarindus indica (Kily) et Acacia rovumae (Rovontsy). Dans la partie nord de la réserve de Bealoka, il y a un bloc de forêt caractérisée par de nombreuses espèces de la famille des Didieracées (Didierea trollii, Alluaudia procera et Alluaudia dimosa), des Euphorbiacées (Euphorbia stenoclada, Euphorbia fiha…) et des Cactacées (Cactus spp.) (Nicoll et Langrand, 1989).
Faune
La réserve de Berenty possède des vertébrés les mieux connus à Madagascar. Ces vertébrés sont constitués de lémuriens avec quatre espèces très rependues dont deux diurnes (Propithecus verreauxi verreauxi et Lemur catta) et deux nocturnes (Microcebus murinus et Lepilemur leucopus) (Alison, 2004). Elle abrite aussi la tortue Pyxis arachnoides localisée au nord de la réserve où la plante Didierea trollii est abondante. Dix espèces de mammifères y sont aussi présentes, telle que, la chauve souris Pteropus rufus qui fréquente deux endroits de la réserve en qualité de reposoir diurne (Nicoll et Langrand, 1989).
Langrand (1995) a rapporté que la réserve abrite 99 espèces d’avifaunes. Parmi lesquelles, Xenopirostris xenopirostris, Coua cursor et Aviceda madagascariensis sont des espèces localisées dans la zone sub-aride.
PRESENTATION DE L’ESPECE ETUDIEE
POSITION SYSTEMATIQUE
D’après Morony et al. (1975), Morris et Hawkins (1998) et Sinclair et Langrand (1998) les deux espèces de Milans appartiennent à la classification suivante :
Règne : ANIMAL
Embranchement : VERTEBRES
Classe : OISEAUX
Sous-classe : CARINATES
Ordre : FALCONIFORMES
Famille : ACCIPITRIDAE
Genre : Milvus
Espèces : migrans et aegyptius .
Il est à signaler que la réserve de Berenty héberge les deux espèces de Milan noir (M. migrans et M. aegyptius). A cause de leur grande similarité, la population locale les appelle sous un même nom «Tsimalaho» ou « Papango ». Et le choix du sujet est de comparer surtout la Biologie de Reproduction des Milans dans la réserve privée de Berenty et de Milan noir à bec jaune étudié par Andriamalala en 2005 dans la région ouest de Madagascar.
GENERALITE SUR LE MILAN NOIR
Selon Langrand (1995), le Milan noir Milvus migrans est un rapace diurne de taille moyenne de l’ordre de 55 à 60cm de long et d’une envergure 160 à 180cm. Il présente une coloration brun sombre. Le bec est noir, la cire et les pattes avec des serres noires, sont jaunes.
Le Milan noir peut être observé dans de nombreux types d’habitat, au bord de la rivière, du lac, du fleuve, des villages et dans la forêt dégradée. Mais il se trouve rarement dans la forêt dense.
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Table des matières
INTRODUCTION
I-PRESENTATION GENERALE DU MILIEU D’ETUDE
I-1. SITE D’ETUDES
I.1.1. Choix du milieu d’études
I.1.2. Localisation géographique de la réserve de Berenty
I.1.3. Présentation générale de la forêt de Bealoka
I.2. CLIMAT
I.3. MILIEU NATUREL
I.3.1. Flore
I.3.2. Faune
II. PRESENTATION DE L’ESPECE ETUDIEE
II.1. POSITION SYSTEMATIQUE
II.2. GENERALITE SUR LE MILAN NOIR
III. MATERIELS ET METHODES
III.1. MATERIELS UTILISES
III.2. METHODES
III.2.1. Recherche du nid
a) Repérage à l’aide des cris
b) Visite de chantier
III.2.2. Observation au nid
III.2.3. Piégeage
III.2.4. Mensuration
III.2.5. Biologie de la reproduction
a) Formation du couple
b) Accouplement
c) Ponte
d) Incubation
e) Eclosion
f) Elevage des poussins
g) Envol et dispersion des juvéniles
h) Détermination de l’âge des poussins et productivité
III.2.6. Ecologie
a) Nid et arbre de nidification
b) Habitat
c) Délimitation du territoire de nidification
d) Régime alimentaire
e) Dénombrement
III.3. EXPLOITATION DES DONNEES
III.3.1. Moyenne et Ecart-type
III.3.2. Test de Chi-deux ( 2χ )
IV. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
IV.1. RECHERCHE DU NID
IV.2. OBSERVATION D’UN NID
IV.3. PIEGEAGE ET CAPTURE
IV.4. MORPHOLOGIE DES ADULTES
IV.5. NIDIFICATION
IV.5.1. Construction des nids
IV.5.2. Arbre de nidification
IV.5.3. Matériels de construction
IV.5.4. Caractéristique des nids
IV.5.5. Territoire de nidification
IV.6. BIOLOGIE DE LA REPRODUCTION
IV.6.1. Formation du couple
IV.6.2. Accouplement
IV.6.3. Ponte
IV.6.4. Incubation
IV.6.5. Eclosion
IV.6.6. Elevage des poussins
IV.6.7. Etude des poussins
a) Morphologie des oisillons à l’éclosion
b) Croissance pondérale
c) Evolution des plumes
IV.6.9. Envol et dispersion des juvéniles
IV.6.10. Productivité
IV.7. ECOLOGIE
IV.7.1. Caractéristique de l’habitat
IV.7.2. Régimes alimentaires
IV.7.3. Comptage des espèces de rapace
IV.8. ETHOLOGIE
IV.8.1. Accouplement
IV.8.2. Ponte et incubation
IV.8.3. Elevage des poussins
a) Comportement des adultes
b) Comportements des poussins
IV .8.4. Envol et dispersion des juvéniles
IV.8.5. Autres comportements
a) Comportement de chasse
b) Relation intra et interspécifique
c) Prise de bain du soleil
d) Type des cris
V. DISCUSSION
V.1. DESCRIPTION DES MILANS
V.2. AIRE DE DISTRIBUTION DES MILANS
V.3. NIDIFICATION
V.4. BIOLOGIE DE LA REPRODUCTION
V.4.1. Stade avant ponte
V.4.2. Ponte
V.4.3. Incubation
V.4.4. Elevage des poussins
V.4.5. Comportement des jeunes au nid
V.4.6. Envol et dispersion des juvéniles
V.4.7. Productivité
V.5. ECOLOGIE
V.5.1. Habitat
IV.5.2. Régime alimentaire
V.5.3. Comptage des Milans
V.6. ETHOLOGIE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIES
