Contribution a l’élaboration de modelés de restauration de la formation végétale de l’aire protégée communautaire

Selon la théorie de l’extinction, la phase actuelle correspond à la sixième extinction dont le taux est énormément plus élevé que dans le passé et dont l’homme est exclusivement l’auteur (PRIMACK et RATSIRARSON, 2005). Le taux actuel d’extinction est largement supérieur au taux de spéciation, d’où la dégradation rapide de l’environnement. Par conséquent, la plupart des efforts sont axés vers la conservation de la biodiversité.

Du fait que la préservation et la restauration de la diversité biologique sont un des objectifs de la conservation d’une part, et que les expériences dans la restauration ne sont pas encore bien diffusées d’autre part, il est temps de développer ce thème de la restauration afin de contribuer à la modification positive des écosystèmes .

Andatabo – Saint Augustin est une Aire Protégée en cours de création, dans le cadre des efforts de conservation de la biodiversité malagasy. Ces efforts s’inscrivent dans l’objectif de l’Etat malagasy, suivant la déclaration de Durban, de tripler les superficies des Aires Protégées.

Cette formation végétale sert de corridor entre la forêt des Mikea au Nord, et le Plateau Mahafaly au Sud. Ainsi, sa situation géographique et son importance sur le plan biologique et culturel, avec des menaces presque permanentes justifient la nécessité d’accélérer le processus de mise en protection de ce site.

En effet, l’ASE intervient en assistance technique à une Association locale «TAMIA», qui œuvre pour la protection de l’environnement, dans le processus de création de cette Aire Protégée. Notre étude a lieu dans ce cadre de création de l’Aire Protégée d’Andatabo – Saint Augustin. Elle a bénéficié d’une expédition, visant à constituer une base de données de la nouvelle Aire Protégée, effectuée par des étudiants de l’Université de Brighton en collaboration avec le Centre Ecologique de Libanona (CEL – Taolañaro) et l’Université de Toliara (Biodiversité). L’étude se basait sur l’inventaire biologique de la zone. Outre la constitution de données de base, l’étude cherche à fournir les éléments nécessaires pour le suivi écologique de cette future Aire Protégée à gestion communautaire.

Le milieu naturel

Localisation

L’Aire Protégée d’Andatabo – Saint Augustin se situe dans la plaine littorale de Toliara, à 15 mètres d’altitude. Elle s’étend vers le Sud et l’Est et couvre le rejet de la faille de Toliara. Sur le sommet, le relief s’incline vers le Sud avec une pente faible de 5%. Selon BESAIRIE (1972), le rejet en surface de la faille de Toliara est de 240 mètres . Cette Aire Protégée a une superficie de 5 990 ha, comprenant les mangroves entre Ankilibe et Sarodrano (MAHATANTE, 2009).

Climat

La zone d’étude se localise dans les régions les plus touchées par la sècheresse à Madagascar (Sud et Sud – Ouest de Madagascar) où l’indice d’efficacité de la saison humide IHS est inférieur ou égal à 4 (BATTISTINI, 1986) .

Hydrographie

L’Aire Protégée d’Andatabo – Saint Augustin fait partie du plateau karstique de Belomotse. Elle est encadrée, au Sud, par le fleuve à régime permanent de l’Onilahy, et au Nord par celui du Fiherena qui a un régime intermittent. Elle bénéficie de plusieurs résurgences de la nappe phréatique, sur le littoral et le long de la vallée de l’Onilahy. Bien que la zone se trouve dans un climat semi – aride, les rizières ne font pas défaut, grâce à ces différentes sources. Ces résurgences justifient également la présence de mangroves le long du littoral.

Pédologie

Généralement, l’Aire Protégée d’Andatabo – Saint Augustin se trouve dans une zone calcaire. Les échantillons de sols collectés durant la mission d’inventaire dégagent troistypes de sols :
– Sols sableux sur le littoral. BESAIRIE (1972) précise qu’il s’agît des sables alluviaux, calcaires gréseux quaternaires et sables ;
– Sols alluvionnaires aux alentours d’Andoharano, et
– Sols rocailleux à sables roux sur les flancs et sommets des reliefs. Parfois, des sols calcaires cristallins et coquilliers (BESAIRIE, 1972) sont constatés en alternance avec des marnes.

Végétation

La végétation est constituée de :
– Fourré épineux : Cette formation est caractérisée, à cause de l’aridité de la zone, par plusieurs formes d’adaptation biologique à la sècheresse : la crassulescence (ex : Kalanchoe grandidieri, K. sp.), la microphyllie (ex : Bauhinia grandidieri,…), la caducifolie (ex : Gyrocarpus americanus, Grewia microcarpa,…), la pachycaulie (ex : Adansonia rubrostipa, Cyphostema laza parvifolia), Aphyllie (ex : Euphorbia tirucallii, ..), Spinescence (ex : Mimosa volubilis,…).

Elle est dominée par les familles des Euphorbiaceae et des Burseraceae. Elle est généralement, dégradée et est marquée par la présence d’espèces indicatrices de perturbation, qui sont à la fois résistantes au feu comme les espèces de Mimosa sp. (Roy), Poupartia caffra (Sakoadiro) et Dicraeopetalum mahafaliense (Lovainafy).
– Forêt galerie : Cette formation est surtout localisée à Andoharano. La résurgence d’eau douce a permis à la végétation de se développer et d’être plus luxuriante. Elle est dominée par quelques espèces telles que Tamarindus indica, Ficus sakalavarum,
– Mangroves : Ce sont des formations végétales colonisant les atterrissements intertidaux marins ou fluviaux, périodiquement submergées par la marée saline (GUILCHER, 1954). La zone d’étude est bordée par des mangroves , longeant la côte allant du village d’Ankaloaha, au Nord d’Ankilibe, jusqu’à Sarodrano, un village de pêcheur implanté sur une zone de dunes .

La formation de palétuviers est constituée par les quatre espèces suivantes: Bruguiera gymnorhiza, Ceriops boviniana, Avicennia marina et Soneratia alba. Elles sont de grande utilité pour les habitants pour être source de :
❖ Bois d’énergie : bois de feu, charbon de bois
❖ Bois d’œuvre et de construction : charrette, case d’habitation,…
❖ Nourriture : refuge et abri de certaines ressources halieutiques (poissons, crabes, crevettes, mollusques, …)
❖ Plantes médicinales
❖ Pâturages .

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Table des matières

INTRODUCTION
Problématique
Choix du thème
Objectif de l’étude
PREMIERE PARTIE : MILIEU D’ETUDE
1.1. Le milieu naturel
1.1.1. Localisation
1.1.2. Climat
1.1.3. Hydrographie
1.1.4. Pédologie
1.1.5. Végétation
1.1.6. Habitats naturels
1.1.7. Faune
1.2. Le milieu socio – économique et culturel
1.2.1. Population
1.2.2. Phénomène migratoire
1.2.3. Activités productives
1.2.4. Traditions locales
DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE
2.1. Bibliographie
2.2. Collecte de données
2.2.1. Diagnostics spatio – temporels des activités de la population
2.2.1.1. Enquêtes ethnobotaniques
2.2.1.2. Evaluation des pressions
2.2.1.3. Evaluation des dispositifs et mesures déjà entreprises
2.2.2. Inventaires floristiques
2.2.2.1. Méthode et matériels
2.2.2.1.1. Choix de méthode
2.2.2.1.2. Reconnaissance des sites
2.2.2.1.3. Choix de sites
2.2.2.1.4. Relevé floristique
2.2.2.1.5. Herbiers
2.2.2.2. Typologie des sites d’inventaires
2.2.2.2.1. Sites dégradés
2.2.2.2.2. Sites en bon état ou sites de référence
2.2.2.3. Echantillonnage de sols
2.3. Analyse et traitement de données
2.3.1. Identification des espèces
2.3.2. Démarche d’analyse
2.3.2.1. Les éléments mis en relief
2.3.2.2. Comparaisons par élément et en fonction du relief
2.3.3. Typologie des formations végétales
2.3.4. Cartographie
2.4. Matérialisation des résultats
TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
3.1. Caractéristiques de la végétation
3.1.1. Composition floristique
3.1.2. Aire basale et dominance relative
3.1.3. Distribution des hauteurs
3.1.4. Endémicité
3.1.5. Indice de valeur Importante (IVI)
3.1.6. Valeur de la Famille Importante (FIVI)
3.2. Typologie des formations
3.2.1. Sur le littoral de l’Aire Protégée Communautaire Andatabo – St Augustin
3.2.1.1. Type moyen
3.2.1.2. Type en bon état
3.2.1.3. Types dégradés
3.2.2. Sur le flanc de l’Aire Protégée Communautaire Andatabo – St Augustin
3.2.2.1. Type moyen
3.2.2.2. Types en bon état
3.2.2.3. Types dégradés
3.2.3. Sur le sommet de l’Aire Protégée Communautaire Andatabo – St Augustin
3.2.3.1. Type moyen
3.2.3.2. Types en bon état
3.2.3.3. Types dégradés
3.3. Catégorisation de la dégradation
3.3.1. Les effets des pressions d’origine anthropique
3.3.1.1. Le prélèvement de bois de feu
3.3.1.2. La carbonisation
3.3.2. Les effets du relief, du sol et du vent
3.4. Modèles de restauration
3.4.1. Les objectifs de restauration
3.4.2. Les modèles théoriques de référence
3.4.3. Les écarts de nombres d’espèces des sites avec les modèles de référence
3.4.4. Les espèces recommandées (suivant les observations et les expérimentions)
3.4.5. Les démarches proposées
3.4.5.1. La restauration passive
3.4.5.2. La restauration active
3.4.6. Le suivi et contrôle
3.5. Suggestions et discussions
3.5.1. L’approche participative et ses limites
3.5.2. Les espèces déjà utilisées localement dans le reboisement
3.5.3. Utilisation des espèces pionnières
3.5.4. Les interventions dans l’AP et la législation forestière
3.5.5. La nécessité d’un programme de réhabilitation
3.5.6. Le besoin d’énergie alternative
3.5.7. L’urgence d’un Plan d’Aménagement de l’APC Andatabo – St Augustin
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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