La tenue d’une comptabilité constitue une obligation légale pour toute entreprise régie par le Code du commerce. De même, selon l’article 06.01.26 du Code Général des Impôts « les redevables sont astreints à la tenue d’une comptabilité régulière». Il est ainsi indispensable de mettre en œuvre au sein de toute entreprise, privée ou publique, un ensemble de principes organisés pour la tenue de la comptabilité, d’où la notion de « système comptable ». Chaque entreprise est libre de choisir le système comptable qui lui semble le mieux approprié. Ce choix s’effectue généralement en fonction des activités et de la structure. Néanmoins, tout système comptable doit aboutir à la production d’informations chiffrées qui constituent la base de la prise de décision déterminant l’avenir de l’entreprise ; ces informations étant synthétisées dans les états financiers. Le système comptable se doit donc d’être fiable, pour que les informations résultantes permettent aux dirigeants de connaître la situation financière exacte de l’entreprise, et de déterminer ensuite les décisions relatives pour une meilleure gestion et un bon contrôle de l’entreprise. Les entreprises privées sont actuellement des acteurs principaux du développement économique de notre nation. L’AUXIMAD, société de transit en fait partie. Celle-ci possède son propre système comptable dont l’analyse constitue le thème du présent mémoire intitulé « Contribution à l’analyse du système comptable ». La performance des ressources internes d’une société et le respect des règles internes constituent des critères de mesure, parmi tant d’autres, de la fiabilité de son système comptable. Cependant, quelques lacunes méritant d’être résolues ont été constatées au niveau du système comptable de ladite société durant notre intervention de trois mois, au sein de sa Direction Générale. Ces lacunes concernent d’une part, les ressources allouées au Service Comptabilité et d’autre part, la comptabilité proprement dite.
CONSIDERATIONS GENERALES
La réalisation d’une analyse au sein d’une société nécessite une bonne connaissance de celle-ci d’une part, et de la théorie y afférente d’autre part. La présentation de la société AUXIMAD qui constitue le cadre de l’étude ; la théorie générale sur le système comptable servant de référence à la détermination, à la compréhension des problèmes et des solutions à proposer seront présentées par l’intermédiaire de cette partie. Elle sera donc divisée en deux chapitres, à savoir : connaissance de la société et cadre théorique.
CONNAISSANCE DE LA SOCIETE
La raison d’être de ce chapitre est de fournir les renseignements à caractères généraux nécessaires pour la connaissance de l’entité d’accueil. Sa présentation, ses activités, ainsi que sa structure organisationnelle seront respectivement mises en exergue .
Présentation
Identification
La société Auxiliaire Maritime de Madagascar connue sous le sigle « AUXIMAD » est une société anonyme au capital de 222 000 000 ariary, composé de 185 000 actions détenus par :
➤ ARO : Assurance – Réassurance – Omnibranche
➤ SMTM : Société Malgache de Transport Maritime
➤ DELMAS
➤ SCIPPA : Société Coopérative d’Investissement et Participation du Personnel Auximad
➤ CMN : Compagnie Malgache de Navigation
➤ INDUSTRY SHIPPING & COMMERCE
➤ NY HAVANA
➤ DUBOSC
➤ AUTRES
Historique
La société AUXIMAD fut créée le 12 Juillet 1905, sous le nom de « La Wharf de Tamatave », exerçant uniquement l’activité de consignation. Suite à une assemblée générale extraordinaire de ses actionnaires le 28 Juin 1951, elle fut dénommée « AUXIMAD » : Société Auxiliaire Maritime de Madagascar. En 1963, la Nouvelle Compagnie Havraise Péninsulaire de Navigation (NCHP) était l’actionnaire majoritaire, jusqu’à ce qu’elle cède ses actions à la compagnie d’assurance ARO, pour devenir DELMAS. En 1970, elle adopte une stratégie de diversification, en s’orientant vers le transit.
En 1991, d’autres activités appelées « activités secondaires » s’ajoutent à celles de la consignation et du transit, qui constituent jusqu’à présent, les « activités principales » de la société. Concernant les ressources humaines, l’AUXIMAD compte actuellement 388 salariés dont 60 cadres, 30 agents de maîtrise et 298 employés répartis dans toutes les agences, dont leur codification se trouve en annexe 2, tableau 1, page I. Côté objectif, le slogan actuel de la société : « Vous satisfaire, c’est notre affaire » reflète son principal objectif, qui est de satisfaire les clients en améliorant la qualité des services offerts, afin de maintenir la place de leader sur le marché national.
Activités de l’AUXIMAD
Elles peuvent être classées en deux (2) catégories, à savoir : les activités principales et les activités secondaires.
Activités principales
Elles sont au nombre de deux (2).
• Transit
Cette opération consiste à remplir toutes les formalités (administratives, douanières,…) nécessaires pour le dédouanement d’une marchandise. L’AUXIMAD, transitaire, agit donc en son nom, mais pour le compte du client. Les deux sortes de transit : maritime et aérien sont pratiquées par l’AUXIMAD.
• Consignation
Cette activité concerne les navires. Il s’agit de représenter l’Armateur : propriétaire du navire. En effet, comme celui-ci ne dispose pas de son propre personnel dans tous les ports touchés par son navire, il confie ses directives à l’AUXIMAD, consignataire.
Activités secondaires
Elles sont aussi appelées « opérations diverses ».
• Manutention et camionnage :
La manutention consiste en la manipulation des marchandises dans l’enceinte du port, soit pour emmagasinage, soit pour expédition. Pour ce faire, AUXIMAD engage des sociétés de manutention. Le camionnage concerne le transport de marchandises par des camions, du port vers un entrepôt ou vice-versa.
• Magasinage
C’est une activité de location de magasin d’entrepôt.
• Location matérielle
En d’autres termes, il s’agit de la manutention en ville. AUXIMAD dispose de divers matériels de manutention, tels les tracteurs, les élévateurs,…
• Assurance
A travers cette activité, l’AUXIMAD agit en tant que commercial de la compagnie d’assurance ARO. Il persuade les personnes, que ceux soient ses clients ou non, à souscrire aux diverses branches d’assurance que propose la compagnie ARO, moyennant une commission.
• Transport terrestre
Cette activité consiste à livrer les marchandises des clients par voie routière. Elle rend service aux clients ayant des difficultés pour le transport de ses marchandises.
• Groupage et dégroupage
En matière de groupage, l’AUXIMAD assure le regroupement de marchandises de plusieurs clients dans un seul container ou un seul colis, en vue d’une exportation par voie maritime ou aérienne. En matière de dégroupage, l’AUXIMAD se charge de répartir une expédition consolidée de plusieurs clients en provenance de l’extérieur.
Principes comptables fondamentaux
Le PCG 2005 comprend huit (8) principes comptables fondamentaux, que chaque entité est tenue de respecter.
– Principe d’indépendance des exercices
Le résultat de chaque exercice est indépendant de celui qui le précède et de celui qui le suit. Pour sa détermination, il convient donc de lui imputer les transactions et les événements qui lui sont propres, et ceux-là seulement. La durée de l’exercice comptable est de douze (12) mois. De ce principe d’indépendance des exercices découle l’obligation de procéder aux différentes régularisations et ajustements, connus sous le nom d’inventaire, entre autres, l’inventaire des éléments d’actifs et de passifs, le rapprochement des produits et des charges de l’exercice (charges et produits constatés d’avance, charges à payer, produits à recevoir), l’établissement des états financiers.
– Principe d’importance relative (seuil de signification)
Les états financiers doivent mettre en évidence toute information significative, c’est-à-dire toute information pouvant avoir une influence sur le jugement que les utilisateurs de l’information peuvent porter sur l’entité. Les éléments de comptes sont regroupés sur la base de ce principe (compte général au lieu de compte détaillé).
– Principe de prudence
La prudence est l’appréciation raisonnable des faits dans des conditions d’incertitude afin d’éviter le risque de transfert sur l’avenir, d’incertitudes présentes susceptibles de grever le patrimoine ou le résultat de l’entité. Les actifs et les produits ne doivent pas être surévalués, et les passifs et les charges ne doivent pas être sous-évalués. Toutefois, l’application du principe de prudence ne doit pas conduire à la création de réserves occultes ou de provisions excessives.
– Principe de permanence des méthodes
La cohérence et la comparabilité des informations comptables au cours des périodes successives impliquent une permanence dans l’application des règles et procédures relatives à l’évaluation des éléments, et à la présentation des informations. Toute exception à ce principe ne peut être justifiée que par la recherche d’une meilleure information, ou par un changement de la réglementation. Ce principe concerne par exemple, la méthode d’évaluation des stocks, et les plans d’amortissement.
– Principe du coût historique
Sous réserve de dispositions particulières, les éléments d’actifs, de passifs, de charges et de produits sont enregistrés en comptabilité et présentés dans les états financiers au coût historique, c’est-à-dire sur la base de leur valeur à la date de leur constatation, sans tenir compte des effets de variations de prix ou d’évolution du pouvoir d’achat de la monnaie.
– Principe d’intangibilité du bilan d’ouverture
Le bilan d’ouverture d’un exercice doit correspondre au bilan de clôture de l’exercice précédent.
– Principe de prééminence de la réalité sur l’apparence (substance over form)
Les opérations doivent être enregistrées en comptabilité et présentées dans les états financiers, conformément à leur nature et à leur réalité financière et économique, sans en tenir uniquement à leur apparence juridique.
– Principe de non-compensation
La compensation entre éléments d’actif et éléments de passif au bilan ou entre éléments de charges et éléments de produits dans le compte de résultat n’est pas autorisée, sauf dans le cas où elle est imposée ou prévue par la réglementation comptable.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : CONSIDERATIONS GENERALES
Chapitre I : Connaissance de la société
Section 1 : Présentation
Section 2 : Activités de l’AUXIMAD
Section 3 : Organisation structurelle
Chapitre II : Cadre théorique
Section 1 : Principes comptables fondamentaux
Section 2 : Conventions comptables de base
Section 3 : Théorie sur le système comptable
PARTIE II : ETUDE DETAILLEE DU SYSTEME COMPTABLE
Chapitre I : Tenue de la comptabilité
Section 1 : Outils de travail
Section 2 : Système de codification
Section 3 : Comptes
Chapitre II : Organisation comptable
Section 1 : Circuit des documents comptables
Section 2 : Comptabilité des agences
Section 3 : Centralisation
PARTIE III : DIAGNOSTIC, PROPOSITIONS ET RESULTATS ATTENDUS
Chapitre I : Identification des points forts et des points faibles
Section 1 : Points forts
Section 2 : Points faibles
Chapitre II : Propositions de solutions et résultats
Section 1 : Amélioration des ressources internes
Section 2 : Amélioration de la comptabilité
Section 3 : Résultats attendus
CONCLUSION