Contribution à l’analyse des facteurs environnementaux

Une orographie compartimentée

                    La région de Haute Matsiatra se situe dans les Hautes Terres Centrales de Madagascar. Il existe une dissymétrie du relief en traçant une ligne médiane du Nord au Sud. La partie orientale de la région présente une zone de montagne, l’altitude varie de 1.000m à 1.500m. En effet, Ambohimahasoa se situe à 960m d’altitude mais celle-ci varie facilement jusqu’à 1300m : Fianarantsoa et Ambalavao culminent respectivement à 1.200m et à 1.000m. Les chaînes de l’Andringitra se dressent au sud et la montagne d’Ambondrombe affleure à l’Ouest d’Ambalavao. La partie occidentale présente un paysage de pénéplaine. L’altitude varie de 700m à 900m en général avec quelques rares sommets de 1.000m. (cf. carte n°3 :Topographie Haute Matsiatra) Le pays Betsileo présente un relief montagneux, sillonné par des dépressions étroites. La partie orientale correspond à la surface de transition entre la falaise Tanala et les Hautes Terres centrales. Les zones d’altitude regroupent plus de 80% des chefs lieux. La zone basse de l’Ouest est sous représentée en nombre. Les chefs lieux sont très dispersés dans l’espace.

Les ressources minières

                   Le district d’Ikalamavony est situé sur un champ pegmatite. Du zircon peut être trouvé du Nord au Sud, et du béryl au Nord de la région. L’extrême Nord d’Ambohimahasoa recèle du nickel, des pierres à chaux en abondance et du graphite. La partie Est de ce même district est une zone aurifère. En partant d’Alakamisy dans le district de Fianarantsoa, direction Est SudEst, la zone en question est plutôt aurifère. Au centre, elle présente du graphite et au Sud du fer. A Ankaramena dans le Sud d’Ambalavao se trouvent des sites de pierres à chaux tandis que dans l’extrême Est se trouvent quelques gisements d’or. Ces potentiels miniers sont les plus marquants dans 1a région de Haute Matsiatra. Ils ont tendance à régresser au fur et à mesure qu’il y a déplacement vers le Sud. Cependant, le district d’Ihosy où se trouve Ilakaka est désigné comme le nouvel eldorado des métaux et pierres précieuses. C’est aussi le fief des exploitants illégaux. La plupart des exploitations minières du pays sont informelles. La circulation et l’écoulement des marchandises se font illicitement.

L’enclavement

                Divers paramètres peuvent être considérés en parlant d’enclavement d’une zone. Parmi eux figurent le relief et les infrastructures. La qualité des voies de communication telles que les routes et le chemin de fer est considérée comme un paramètre de stabilité des échanges d’informations, de biens et de services. Le compartimentage du relief de la région de Haute Matsiatra, de par la disparité de la zone en termes d’altitude, limite le développement de nouvelles infrastructures de communications. En effet, la RN7 construite pendant la période de colonisation, est la seule route bitumée qui traverse la région de Haute Matsiatra. La RN 25, conduisant vers l’Est et le Sud Est de la région n’est bitumée qu’à moitié. La ligne de chemin de fer Fianarantsoa Côte Est (FCE) est fonctionnelle avec un certain nombre de contraintes d’utilisation. La RN 42 à destination d’Ikalamavony, à l’ouest, reste dans un état secondaire. En outre, les chefs lieux de région, de département et de commune ne sont reliés qu’à un niveau inférieur à 50%. La carte n°11 présente les indices d’enclavement des communes. L’enclavement, généralement dû à la mauvaise qualité des accès voire au manque d’infrastructure, peut être considéré comme un paramètre pouvant favoriser la pratique de la corruption. La corruption peut survenir de façon délibérée ou fortuite, elle peut être pratiquée par ignorance et peut également se manifester de différentes manières dans les zones enclavées. En effet, le corrupteur pouvant profiter de la situation d’enclavement, pourrait avoir un sentiment de domination et d’impunité. L’accès aux services et aux informations devient par la suite difficile et pourrait inciter les usagers, qui ne connaissent pas généralement leurs droits, à faire recours au pot de vin. Vu sous l’angle « sécurité », L’enclavement peut aussi pénaliser les agents publics dans l’accomplissement de leur mission. La décadence du réseau routier faille au contrôle de l’Administration sur les activités et les différentes situations de la population. Les forces de l’ordre ne peuvent assurer pleinement leur fonction dans les zones mal desservies. Les malfaiteurs ont libre activité et libre circulation quand la difficulté géographique est associée au manque de moyens. Les actes de corruption peuvent s’amplifier à l’insu des forces de l’ordre et de l’Administration. Le manque voire l’absence de contrôle dans les zones enclavées favorise le développement des activités des malfaiteurs. Ces derniers pensent pouvoir imposer leur loi, celle de la pratique de la corruption. Ces cas sont fréquents dans la région de Haute Matsiatra ne serait-ce qu’en termes de vols de bovidés. En effet, les auteurs des vols de bovidés entraînent des cas de corruption sur le lieu du vol, le lieu de passage ou transit des marchandises, jusqu’aux sites de ventes. Cette situation touchent à la fois les complices volontaires et involontaires.

Le niveau d’éducation

                80% des malgaches ont un niveau d’éducation primaire et 28% de la population n’ont jamais fréquenté l’école. En 2005, 24% des ménages n’ont eu accès à l’éducation. 53% des ménages ont fréquenté l’enseignement primaire. Quant aux agents publics, 50% d’entre eux disposent d’un niveau d’éducation secondaire contre 22% pour les ménages. Seulement 2% des ménages ont atteint le niveau universitaire. Comme il est présenté dans les précédentes parties, le système éducatif dans 1a région de Haute Matsiatra connaît une insuffisance en matière d’établissements scolaires, de personnel enseignant et de matériel pédagogique. La disposition géographique du réseau éducatif constitue un obstacle à l’accès des élèves et des professeurs. Selon les statistiques, les manipulations et les abus de confiance, ou de pouvoir, sur les gens les moins instruits sont les principaux facteurs de corruption de la masse populaire. Le manque d’information et l’insuffisance du niveau d’éducation peuvent expliquer l’ignorance de certains actes de corruption. Même les plus instruits sont confrontés à une difficulté de compréhension de leurs droits et devoirs de citoyens. De par le niveau général d’éducation de la région, le risque que la corruption soit pratiquée de manière volontaire ou par ignorance n’est pas négligeable. Ce qui nécessite un renforcement du mécanisme éducatif à tous les niveaux. Les différences des taux d’éducation entre les hommes et les femmes ne sont pas distinctives sauf pour les régions d’Androy et d’Anosy. En général les hommes ont plus d’accès à l’instruction que les femmes à part les régions d’Alaotra et d’Atsinanana. La région de Haute Matsiatra affiche presque les mêmes taux de 2 points pour les deux genres. Il convient de rappeler que les hommes sont plus exposés aux risques de corruption que les femmes à cause de leur fonction et de leurs relations avec le secteur public. Le nombre d’hommes travaillant dans le secteur public est largement supérieur à celui des femmes : 79% dans le domaine de la justice et la police et 78% dans le gouvernement local. Le secteur public est à la fois un lieu de naissance et d’amplification de la pratique de pot de vin. L’effectif des hommes instruits est relativement élevé par rapport à l’effectif des femmes, la différence entre les taux est de l’ordre de 0,4 point en moyenne. Le risque d’exposition à la corruption selon le genre pour 1a région de Haute Matsiatra est proche de la moyenne nationale.

La pauvreté

                  Les pratiques de la corruption sont souvent associées au niveau de pauvreté. La vulnérabilité des gens est généralement évaluée par rapport à leur niveau de vie, donc en partie à leur capacité de refuser les mauvaises pratiques. Plusieurs paramètres, comme le montre le tableau suivant, peuvent être considérés en ce qui concerne les relations entre la pauvreté et les actes de pratique de corruption. Il s’agit entre autres du genre, du niveau d’éducation et du lieu de résidence. Le degré de richesse est un des facteurs déterminants pour qu’une personne ait tendance à pratiquer ou non la corruption.. Les ménages à faible revenu dépensent jusqu’à 7% de leur solde annuel pour des pots de vin contre seulement 2,5% pour ceux à haut revenu, la moyenne nationale étant de 3,6%. D’après cette carte des indices de pauvreté de la région, une grande partie de la population vit dans un niveau élevé de pauvreté avec des taux supérieurs à 9,57 points.

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Table des matières

Remerciements
Fiche auteur
Résumé
Abréviation
Introduction générale
Partie 1 – Présentation de la région
I – Région Haute Matsiatra : un paysage géographique complexe
1-1 – Une orographie compartimentée
1-2 – Des climats contrastés
1-3 – Une hydrographie en arête
1-4 – Les ressources naturelles
1-4-1 – La couverture végétale
1-4-2 – Les ressources minières
1-4-3 – La faune
II – Les paramètres humains
2-1 – Une croissance démographique près de la moyenne nationale
2-2 – Un système éducatif concentré sur les chefs lieux
2-3 – Un système sanitaire défaillant
2-4 – Les activités économiques
2-4-1 – les activités agricoles
2-4-1-1 – L’agriculture
2-4-1-2 – L’élevage
2-4-2 – les activités non agricoles
2-5 – Les problèmes sociaux
Partie 2 – La situation de la corruption dans la région
I – La corruption à différentes échelles
1 – 1 – La situation mondiale
1– 2 – La situation générale du pays
1– 2 – 1- La perception de la corruption
1– 2 – 2 – La valeur pécuniaire de la corruption
II – La région de la Haute Matsiatra et la corruption
2 – 1 – Par rapport au pays
2 – 2- Par rapport aux autres régions
Partie 3 – Analyse de corrélation entre corruption et paramètres environnementaux
I– L’enclavement
II – Le niveau d’éducation
III – La pauvreté
Conclusion générale
Listes
Bibliographie

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