Qu’on y réfléchisse un moment, l’une des forces motrices des résultats économiques obtenus dans les pays économiques développés est la grande mobilité des avoirs financiers. Il existe en fait, dans ces pays, différents mécanismes permettant de canaliser l’épargne détenue par les individus et les entreprises vers le financement de la production et de la consommation de biens et de services. Les Banques et les Coopératives d’épargne et de crédit en constituent des rouages essentiels. Ces organismes financiers obtiennent des dépôts qu’ils prêtent aux personnes, entreprises et institutions qui en font la demande. Voici, en quelques mots, en quoi consiste l’intermédiation financière. La performance de toutes les ressources de l’institution financière est requise pour lui permettre de devenir profitable et de croître, mais le gestionnaire financier est en quelque sorte le dépositaire de tous ces fonds mobilisés par les services d’épargne et prêtés et recouvrés par les services du crédit. Les ressources de l’institution doivent donc être utilisées au mieux, comme on le verra, en maximisant la combinaison « sécurité et rentabilité ».
PRESENTATION DU RESEAU OTIV
La présentation du réseau OTIV Alaotra Mangoro est une étape non négligeable dans notre analyse du fait que c’est l’institution où nous avons choisi pour établir notre étude. Ce chapitre nous aidera donc à connaître le réseau dans le but de nous familiariser avec son domaine et ses activités. Pour cela, il nous parait nécessaire de voir son historique. Ensuite, ce n’est qu’après cela que nous passerons aux détails de la structure organisationnelle de l’OTIV Alaotra Mangoro, qui est l’une des garantes principales du bon fonctionnement de toutes les activités du réseau.
HISTORIQUE DE L’OTIV
Cette section nous permettra de voir successivement l’origine du réseau OTIV Alaotra Mangoro, son évolution, ainsi que la localisation des OTIV et des CB dans la région Alaotra Mangoro.
Origine de l’OTIV
Vers l’année 1990, le café robusta avait connu une bonne réputation au point de vue commercial surtout dans la région de Toamasina ainsi que dans d’autres régions de Madagascar .Durant cette année, grâce à l’initiative de quelques résidents du quartier de Val Pinson, la caisse ROBUSTA a été créée. Elle avait pour but de stimuler l’entraide entre les membres et de subvenir aux besoins financiers de ceux ci qui avaient des difficultés. C’est ainsi qu’une caisse collective était devenue nécessaire. Par conséquent, Alexis Augustin est reconnu comme le fondateur de l’OTIV à Madagascar parce qu’il est arrivé à sensibiliser la population du quartier de Val Pinson, quant à l’opportunité de créer une Mutuelle d’Epargne et de Crédit malgré les lourdes tâches qu’il à exercées. Au cours d’une réunion tenue entre quelques membres du quartier, la première OTIV fut créée sous forme d’une association régie par la loi 60 133 du 30 Octobre 1960.
Son évolution
A partir de 1992, le projet avait voulu comme vocation non seulement de se généraliser dans tous les milieux de la région de Toamasina, mais aussi à étendre son implantation dans toutes les régions de Madagascar. Ce projet s’adressait principalement aux agriculteurs en milieu rural. Un protocole d’entente était signé en Juillet 1992 avec des partenaires canadiens représentés par DID sur le crédit PDFR. Signalons en passant que DID a été sélectionné grâce à sa longue expérience de plus de trente années dans le domaine. Cet accord avait pour but d’exécuter, d’implanter, d’appuyer et de développer les Mutuelles d’Epargnes et de Crédit dans la région de Toamasina. Ces MECS ont été dénommées OTIV (Caisse d’Epargne et de crédit Mutuel). La première MEC a été créé à Toamasina en Novembre 1993 par DID à travers du projet de Développement de Finances Communautaires financées par la Banque Mondiale. L’OTIV Toamasina est devenue la structure pilote pour l’expérimentation de la MEC. Ainsi, l’implantation des caisses dans les zones littorales de Toamasina a été désignée comme activité prioritaire de l’organisation.
Le PDFR à Madagascar n’a toute fois débuté officiellement qu’en Avril 1994. De nouvelles implantations de ce projet ont été inaugurées dans les zones littorales entre Soanierana Ivongo et Brickaville. Celles du Lac Alaotra ne l’ont été qu’à partir de 1995. Respectivement d’autres extensions ont vu le jour en 1997 et dans les régions d’Antananarivo et en 1998 dans la région de Sambava, ceci dans le cadre de l’exploitation de la vanille du réseau en collaboration avec d’autres bailleurs de fonds. Le nombre des OTIV à Madagascar, au 30 Juin 2002, est de 107 reparties géographiquement en cinq Unités de promotions :
– 40 OTIV à Toamasina ;(UP Tamatave)
– 12 OTIV à Ambatondrazaka ;(UP Ambatondrazaka)
– 20 OTIV dans la région de Sava ;(UP Sava)
– 30 OTIV à Antananarivo ;( UP Tana)
– 5 OTIV à Diégo. (UP Diego)
Les OTIV de la région du Lac Alaotra
Les OTIV de la région Lac Alaotra constituent l’Antenne 2 du Réseau de Mec de Toamasina. La MEC est régie par la loi N° 96 020 du 04 Septembre 1996 portant réglementation des Institutions Financières Mutualistes.
Date de création et ses principales évolutions
La région Lac Alaotra a été choisie en raison de ses perspectives agricoles et de l’existence de nombreuses associations d’agriculteurs. En 1994, DID s’acclimate dans la région avec la création de la première caisse OTIV dans le cadre du PATFR 1994-1997 financé conjointement par le gouvernement malgache, l’IDA et DID ont assuré la gestion du Projet. En Février 1995, une caisse modèle a été implantée. En 1996, le réseau a procédé à la mise en place d’une Mutuelle d’Entreprise appelée « TONTA » sur un premier refinancement BTM/FENU sans collecte d’épargne au préalable. En 1997, une étude de faisabilité d’un projet d’arrimage BTM/Réseau OTIV Lac Alaotra a été menée. Une première action de refinancement avec un apport FENU via BTM a sert à financer un réseau de paysans encadré par la société MADRIGAL. Durant cette même année, une signature d’ accord de collaboration avec la MPE a eu lieu.
STRUCTURE ORGANISATIONNELLE DU RESEAU OTIV ALAOTRA MANGORO
Cette section consiste à présenter et à analyser théoriquement la structure organisationnelle du réseau avec une vision de la gestion des impayés. Certes, cette structure est composée de l’UNION, des OTIV et des CB avec lesquelles il existe une certaine interdépendance traduite sous forme de délégation de pouvoir.
Structure des caisses de base (CB)
Une caisse de base est un point de service sans personnalité juridique distincte et réalisant les opérations avec la clientèle de l’IMF. Les CB sont actuellement au nombre de vingt quatre (24) réparties dans le réseau Alaotra Mangoro. Elles sont chargées de réaliser les activités d’intermédiation financière et bénéficient de la notion de proximité par rapport aux membres qui les composent. En plus du rôle d’intermédiaires financiers entre l’OTIV et ses membres, elles jouent également un rôle social et communautaire. Ainsi, l’organe suprême au sein d’une caisse de base est l’Assemblée Générale formée par l’ensemble de tous ses membres, suivi du comité de gestion.
Assemblée Générale (AG)
L’ensemble des AG de chaque CB forme l’AG des OTIV, et celui des OTIV forme celle de l’UNION. Certes, le rôle et les fonctions d’une AG sont donc les mêmes pour une CB, une OTIV et l’UNION des OTIV Alaotra Mangoro. L’AG est souveraine et elle constitue le lieu d’expression direct de la démocratie associative. Elle prend des décisions les plus importantes pour la vie de la mutuelle. Son rôle et ses fonctions peuvent se résumer ainsi :
– Adopter les statuts et établir les règlements d’ordre intérieur, les politiques et les normes en matière de crédits, de gestion des liquidités, etc. ;
– Elire les gens de confiance aux différents postes et organes ;
– Définir les grandes orientations et les objectifs généraux ;
– Décider des services et des produits à offrir autant en quantité qu’en qualité;
– Approuver les états financiers annuels ;
– Décider du placement et de l’affectation des employés.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : CADRE GENERAL DE L’ETUDE
Chapitre 1 : Présentation du réseau OTIV Alaotra Mangoro
Section 1 : Historique de l’OTIV
Section 2 : Structure organisationnelle du réseau OTIV Alaotra Mangoro
Section 3 : Situation de marché
Chapitre 2 : Processus d’octroi de crédit
Section 1 : Phase de demande de crédit
Section 2 : La phase d’approbation et de déblocage
Section 3 : La phase de suivi et de recouvrement
PARTIE II : FORMULATION ET IDENTIFICATION DES PROBLEMES
Chapitre 1 : Les problèmes rencontrés avant déblocage
Section 1 : Au niveau de l’étape de demande de crédit
Section 2 : Au niveau de l’étape d’approbation
Section 3 : Remarques sur les problèmes de constitution de groupement
Chapitre 2 : Les problèmes rencontrés après le déblocage
Section 1 : Au niveau de l’étape de suivi
Section 2 : Au niveau de l’étape de recouvrement
Chapitre 3 : Les problèmes externes
Section 1 : L’environnement physique et démographique
Section 2 : Les problèmes sociopolitiques, économiques et concurrentiels
PARTIE III : PROPOSITION DE SOLUTIONS ET RECOMMANDATIONS
Chapitre 1 : Solutions concernant les problèmes rencontrés avant le déblocage
Section 1 : Etape de demande de crédit
Section 2 : Etape d’approbation
Section 3 : Amélioration de la méthode de constitution de groupement
Chapitre 2 : Solutions concernant les problèmes rencontrés après le déblocage
Section 1 : Amélioration de la méthode de suivi
Section 2 : Renforcement des actions de recouvrement
Chapitre 3 : Considération de l’aspect environnemental
Section 1 : Adaptation des offres de crédit à l’environnement physique et démographique
Section 2 : Adaptation des offres de crédit à l’environnement sociopolitique et économique
Chapitre 4 : Recommandations générales
Section 1 : La gestion continue des risques
Section 2 : Implantation d’un central de risques
CONCLUSION