Généralité
La satisfaction des besoins fondamentaux, la bonne gestion des ressources naturelles et l’augmentation des revenus sont devenus des priorités que la majorité de la population en dépend. Et ce dénuement, qui entraîne des disparités de développement au niveau local, constitue la préoccupation majeure des dirigeants d’une commune. La lutte contre la pauvreté est mise en œuvre avec la prise en considération de l’intérêt de la préservation des ressources naturelles et de l’environnement, nécessitant des stratégies, des voies et des moyens. L’étude du développement associatif vise à réaliser des projets et à assurer la continuité des efforts déployés par les organismes de développement au niveau local. Pour promouvoir la mobilisation sociale et politique de façon à ce qu’il y ait un échange et une volonté de réfléchir et de réussir ensemble, les organismes encouragent l’action associative comme outil de développement humain dans la gestion des ressources.
Problématique
Les associations jouent un rôle d’interface entre la population et l’Etat du fait qu’elles sont capables « de mobiliser la population, de transmettre les opinions de celle-ci aux autorités, mais aussi de se comporter comme des observateurs vis-à-vis des réalisations de l’Etat ». La venue à Ouani de différents acteurs du développement, qui interviennent à différents niveaux de ce secteur d’activité, est à l’origine de la genèse du mouvement associatif. Cette « prolifération » des actions associatives a donc une histoire récente et on peut supposer qu’elle aura un effet tant sur les structures de pouvoir qui prévalent au sein de la communauté, que sur le fonctionnement général de la société. Il reste à savoir si cette transformation part dans le bon sens ou si au contraire elle va bouleverser le fonctionnement social du groupe en engendrant une recrudescence des conflits.
Généralités théoriques
Ces généralités théoriques ont pour but d’étudier les notions inclues dans notre recherche avant d’entrer à la pratique. Ces théories se concentrent sur le développement en question et sur la notion d’une association.
La notion du développement
Le développement qui peut être défini comme la satisfaction des besoins fondamentaux de l’homme, est un processus cumulatif de long terme ayant une finalité. C’est un processus de long terme, car il est impossible de se développer en quelques années. La notion du développement se voit de plus en plus joindre de nouveaux qualificatifs dont nous essayerons d’expliciter certains comme suite :
Le développement durable :
Le développement durable doit répondre aux besoins du présent, sans compromettre la capacité des générations à venir, de répondre aux leurs et correspond aux devoirs des générations actuelles, de transmettre un monde vivable, viable et reproductible. le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir. C’est en revenant à la théorie de la hiérarchie des besoins de Maslow qu’on trouvera une base utile pour définir la « qualité de vie ». Ainsi, la « qualité de vie » individuelle peut être caractérisée par la réponse à la question suivante : « Dans quelle mesure un individu ou une collectivité réussit à satisfaire le spectre hiérarchique des besoins ? » Or, ce spectre s’étend des besoins physiques les plus rudimentaires aux besoins sociaux, des besoins du moi et de l’estime de soi (d’ordre psychique) aux besoins culturels et à la réalisation de soi (d’ordre spirituel) .
Le développement participatif :
Le développement participatif, basé sur le principe de l’approche participative sous entend une vision du développement qui accorde une place privilégiée à l’implication des populations à la définition des problèmes locaux, à l’identification des solutions et à leur mise en œuvre, afin de contribuer à donner plus d’efficacité et de durabilité aux programmes qui en résultent.
C’est dans ce sens que Mohamed-Hamid BOUKHARI (1994) affirme que « le principe fondamental de la participation : c’est le partage de savoir et de pouvoir ». Il continue en disant que « Dans une approche participative la population n’est pas un gisement d’information mais un partenaire avec qui il faut échanger et partager l’information utile… » « …la participation, c’est penser et faire avec et non pour, c’est la responsabilisation, la concertation et la négociation ».
Le développement participatif suppose davantage de démocratie, un plus grand rôle pour les organisations locales, une plus grande autonomie administrative, le respect des droits de la personne humaine, y compris les systèmes juridiques efficaces et accessibles…
Le développement à la base peut se définir comme étant un processus par lequel une société, à un moment de son histoire, s’organise pour une meilleure mobilisation et une meilleure utilisation des ressources et forces dont elle dispose, en vue d’atteindre un état juge meilleur par elle-même conformément à ses aspirations et ses normes culturelles. La participation n’est réellement effective que lorsque la mobilisation et l’engagement des populations sont spontanés et que toute la communauté villageoise soit impliquée totalement dans le processus du développement à long terme, sans intervention extérieure.
Le développement local :
Le développement local est né du constat que les politiques macro-économiques et les mesures sectorielles nationales ne s’avèrent pas très efficaces pour résoudre les problèmes qui se posent chaque jour à l’échelle locale et régionale en matière de développement économique et sociale. L’approche du développement local est originale parce qu’elle permet de mobiliser et de stimuler les éléments dynamiques et les ressources de la collectivité en vue de susciter de nouveaux projets, de déclencher et d’accompagner les processus individuels et collectifs de changement et de développement social.
Après cette série de définitions relatives au développement, il est évident que le mot quelque soit le qualitatif attribué, se rapporte toujours au changement, à la transformation à l’amélioration d’une situation à une autre jugée préférable. La mobilisation, la participation de la population et surtout la confiance des bailleurs aux actions de développement peuvent être mises en considération que par la présence d’une association dans une communauté donnée.
Une association
Une association est un groupement d’au moins deux personnes qui décident de mettre en commun des moyens afin d’exercer une activité dont le but n’est pas leur enrichissement personnel ; c’est pourquoi, on parle aussi d’association à but non lucratif, ou d’association sans but lucratif. Le caractère désintéressé interdit la distribution d’un bénéfice aux associés mais il n’implique pas que l’activité soit bénéficiaire ; un bénéfice peut servir à développer l’activité. Une association est une société de personnes et de droit privé dont l’objet social ne doit ni être commercial, ni lucratif. L’association est un groupement permanent, c’est-à-dire que même si les membres changent, l’association poursuit son fonctionnement (les contrats restent valides, on, ne réécrit pas tous les contrats). Par société de personnes, on entend que l’appartenance à une association est volontaire, et qu’il ne saurait ni être obligatoire, ni résulter d’un état de fait. Par activité non lucrative, on entend qu’elle peut faire payer des biens ou des services, mais le prix doit correspondre à un défraiement des dépenses nécessaires à ses activités et non pas à une activité commerciale ou productive. De fait, son objet ne doit pas être le même que les entreprises de négoce, de finance, d’assurance etc. mais le plus souvent des activités culturelles, éducatives, religieuses, artistiques, sportives, familiales etc. Les associations font partie, avec les coopératives et les mutuelles, des formes sociétales de l’économie sociale qui ont en commun de participer à la vie économique sans chercher le profit. Elles n’ont ni personnalité ni existence sans respecter certaines formes légales, en particulier d’avoir un statut écrit qui est déposé et publié dans un greffe civil. La formation d’une association est dominée par un principe de liberté. Chacun peut, librement, avec un tiers consentant, constituer une association. En outre, une grande liberté est laissée à l’association pour rédiger ses statuts. La liberté d’association est un principe constitutionnel. Cela implique nécessairement le droit pour chacun d’adhérer ou non à une association. Mais en contre partie, cela donne la possibilité pour toute association de choisir ses adhérents. Chacun est libre de choisir son association et on ne peut forcer quiconque à adhérer à une association. Le rôle des associations dans la vie sociale et culturelle est devenus de plus en plus important, les gens se sentent concernés et s’impliquent dans la vie associative. Au delà de l’image prédominante d’un engagement en faveur « des autres » soutenue par la participation financière des adhérents, c’est bien d’un vivier de citoyenneté et de démocratie qu’il s’agit. La part que prenne de plus en plus les initiatives individuels, regroupées en associations locales et en réseau associatif, dans les dynamiques et politiques, sociales et culturelles est désormais incontournable. Cette participation associative traduit les modèles d’engagement et permet l’expression d’intérêts ou de revendications communes à des catégories de population. L’intérêt croissant pour les associations se fonde sur une série d’images positives corrélées au bénévolat et à la solidarité. C’est en effet par la fonction d’entraide et de service que les gens définissent prioritairement la vie associative grâce à une gestion altruiste du «temps libre ». Celui-ci est mis au service des autres, procurant ainsi de satisfaction profonde aux militants associatifs. De cette manière, les associations entretiennent et produisent le lien social à travers le simple plaisir d’être ensemble d’abord, et d’être ensemble unis autour d’un même projet, d’un même idéal. La participation permet aux individus d’entrer en lien avec d’autres individus et de retrouver dans ces rapports des bénéfices psychosociologiques notables, revalorisant la dynamique identitaire, tels que la reconnaissance sociale, l’affirmation et la réalisation de soi ou le ressourcement identitaire.
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Table des matières
INTRODUCTION
Partie I : CADRE GENERAL DE L’ETUDE
Chapitre I/ Généralités théoriques
I/ La notion du développement
1-Le développement durable
2-Le développement participatif
3-Le développement local
II/ Une association
Chapitre II/ Généralités sur les Comores
I/ Localisation géographique
II/ Historique
III/ L’économie des Comores
IV/ Fonctionnement des communes et des associations
1- Fonctionnement des communes
2- Fonctionnement des associations
Chapitre III/ Présentation de la ville de Ouani
I/ Monographie de la ville
1- Localisation géographique
2- Historique de la ville
3- La démographie
4- Organisation économique de la commune de Ouani
a) L’agriculture
b) La pêche
c) L’élevage
d) Le commerce
II/ Les différentes associations
Conclusion partielle
Partie II : LE FONCTIONNEMENT DES ASSOCIATIONS
Chapitre IV/ Les différents types d’associations
I/ Création des associations
1- L’association féminine Mawatwaniya
2- L’association pour la gestion de l’eau à Ouani (AGEO)
3- L’association ouanienne pour la promotion et l’élevage et de l’agriculture (ASOPEA)
4- L’association des pêcheurs de Ouani (Twama ya Mlozi)
5- L’association de micro crédit (Sanduk)
II/Le fondement des associations
Chapitre V/ Organisation des associations
I / La structure des associations
1- Le fonctionnement interne d’une association
a) La section
b) La commission
2- Les rôles au sein du bureau
a) Le rôle du président ou de la présidente
b) Le rôle du trésorier ou de la trésorière
c) Le rôle du secrétaire ou de la secrétaire
d) Le directeur salarié
3- Le pouvoir dans une association
a) Les adhérents et l’assemblée générale
4- Les idées à retenir dans l’élaboration des statuts
II/La gestion des affaires
1- Participation à la vie associative
2- La fréquence de la tenue des réunions
III/ La place et Le rôle des associations dans la société ouanienne aujourd’hui
1- La modernisation des associations
a) Une organisation sociale traditionnelle : une société associative par excellence
b) Les associations de développement
– Mode d’organisation
– Activités
IV/ Les ressources des associations
Chapitre VI/ Les problèmes des associations
I/ Au niveau du fonctionnement
1- Détournement des fonds et des biens des associations
2- Le dysfonctionnement interne de gestion
II/ Au niveau de la société
III/ Les problèmes des associations de développement
Conclusion partielle
Partie III/LES ACQUISITIONS ET LES SUGGESTIONS
Chapitre VII/ Les acquisitions professionnelles
Chapitre VIII/ Les suggestions pour le bon fonctionnement des associations
I/Réorganisation du milieu des pêcheurs
II/ Gestion et organisation de l’association féminine Mawatwaniya
III/ Renforcement de l’AGEO
IV/ Quelques changements de l’ADCO
Conclusion partielle
CONCLUSION GENERALE