Contribution a l’amélioration de la production des semences du riz

Généralités sur la région 

Dans la région sud-ouest malgache, le riz contribue d’une façon très importante, comme la viande bovine, à la sécurité alimentaire. En général, la production de riz est destinée à la consommation locale de la province autonome de Toliara. Des cultures de riz se développent dans les principales zones de peuplement qui composent la région. La région comprend des périmètres rizicoles aménagés et ancestraux (traditionnels). Ces différentes zones se trouvent approximativement entre 22°30’ et 23°30’ de latitude Sud et entre 43°40’ et 44°30’ de longitude Est, à une altitude inférieure à 100 m. Elle jouit d’un climat tropical semi-aride avec deux saisons très contrastées : une saison sèche très marquée de 8 mois, allant d’avril à novembre et une courte saison de pluies, de décembre à mars. La pluviométrie, ayant une moyenne annuelle de 600 mm environ, présente une grande variabilité dans le temps et dans l’espace. Plus de 90% de la pluie tombent de décembre à mars. La température moyenne annuelle, de l’ordre de 25°C accuse une moyenne minimale de 17°C et une moyenne maximale de 33°C. L’insolation énorme produit une élévation de la radiation totale mensuelle de l’ordre de 20 MJ/m² (Source : station agrométéorologique du FOFIFA Tanandava de1987-1997). L’humidité relative a une valeur moyenne de 77 %. Durant la saison sèche, les vents dominés par le « Tsioka Atsimo » n’ont pas d’effet notable sur les cultures de riz. Toutefois, pendant la saison pluvieuse, ils peuvent être très dévastateurs lors du passage des cyclones. Des matériaux d’origine fluviatile récents ou actuels forment les sols de la région. Les sols peu évolués, limono-sableux, représentent 60% de l’ensemble. Les sols hydromorphes et les baiboho forment les restes. La plupart des périmètres irrigués de la région, favorables à la double riziculture annuelle, sur le même sol, peuvent être utilisés comme zone de production de semences, si l’on assure une bonne irrigation.

Contexte 

La production organisée de semences permet aux riziculteurs :
– d’utiliser de nouvelles variétés à haut rendement ;
– de se libérer des soucis et de risques de la conservation de la semence nécessaire à la prochaine campagne de culture ;
– d’assurer les besoins en semences des cultivateurs en années de mauvaise récolte ou de disette.

L’utilisation de semences améliorées et de bonne pureté variétale permet d’obtenir une production homogène sur le plan de la qualité et du format du grain, donc d’en tirer un meilleur revenu. Elle constitue un des facteurs de réussite en riziculture. Malheureusement, on constate que le progrès apporté par les semences améliorées est à peine perçu. Actuellement les acteurs de la filière semences riz semblent convaincus des avantages que présentent les semences améliorées. Cependant, les semences produites dans la région sont encore de qualité moyennement bonne et de faible quantité et n’arrivent pas à couvrir les besoins des agriculteurs. Le centre semencier « Tahirisoa », mis en place sous l’impulsion  du Projet Sud-Ouest n’a réussi à satisfaire que partiellement les besoins en semences de la région tant sur la quantité que sur la qualité. L’ONG RANO sy VARY a apporté son expérience à la multiplication de semence mais la production semble encore très limitée. Le taux d’utilisation s’affaiblit pour diverses causes et la baisse de la qualité de semences semble être une des raisons. L’action de sensibilisation des producteurs, était entreprise par les encadreurs (CIRAGRI et Maison des Paysans ou MdP deToliara) mais la compréhension de la notion de semences de qualité reste encore très faible. La culture du riz, sans fertilisation, pratiquée pendant une longue période, épuise le sol et entraîne une décroissance du rendement. Des symptômes des carences en éléments nutritifs commencent à apparaître. Les grains de paddy obtenus se composent de glucides, de protéines et de lipides. Ces matières sont formées essentiellement de carbone (provenant du gaz carbonique de l’air), d’azote, de phosphore et de potassium (sans parler des autres éléments secondaires) qui ne peuvent être fournis que par le sol. De toutes ces observations, il apparaît donc nécessaire de connaître : le sol et son état de fertilité, c’est-à-dire l’aptitude du sol à fournir à la culture les nutriments dont elle a besoin en quantité et en qualité ; la demande de la culture en éléments nutritifs ou l’exportation des éléments minéraux des plantes. Cela nécessite la conduite d’expérimentations au champ pour étudier les courbes de réponse en éléments. Une évaluation économique semble aussi nécessaire en vue de savoir les bénéfices nets procurés par les innovations apportées à la production des semences.

Zone d’ Etude 

Localisation
Le périmètre d’étude, le Bas-Mangoky, se trouve entièrement dans la commune rurale d’Ambahikily, sous-préfecture de Morombe, province autonome de Toliara. Il est situé à 230 km de la ville de Toliara et est traversé par la RN9. Il est compris entre le village de Tanandava-Station au sud, le fleuve Mangoky à l’est, le village de Mahazoarivo à l’ouest et le village de Tsianihy au nord. Il s’étend sur la rive gauche entre Tanandava – Station et Tsianihy, sur environ 30 km. La latitude Sud 23°30’ et la longitude Est 44°31’forment les coordonnées du point moyen de la zone .

Choix de la zone d’étude
Nous avons mené l’étude et les expérimentations dans cette zone du Bas-Mangoky pour les raisons suivantes :
– les conditions climatiques et édaphiques ne diffèrent pas de celles des autres périmètres rizicoles de la région ;
– à l’instar des autres zones rizicoles de la région arrosées par le Fiherenana et l’Onilahy, la zone d’étude est drainée par le fleuve Mangoky ;
– disponibilité des terrains d’expérimentation ;
– accès facile en toute saison ;
– la flore des rizières de cette zone se compose d’espèces qui se trouvent dans les autres périmètres rizicoles de la région.

Caractéristiques 

Topographie 

La zone du Bas-Mangoky forme une plaine au relief peu accusé. Elle s’incline très doucement depuis une altitude de 60 m (Anosiambositra) jusqu’à la mer (SEGALEN et MOUREAUX, 1950).

Dans cette zone, le périmètre rizicole aménagé du Bas-Mangoky, plus ou moins aplani, a une pente inférieure à 8 %, presque faible (selon le classement USDA). Le périmètre se situe environ à 20 m au-dessus du niveau de la mer.

Sol
Schématiquement on peut distinguer dans la région du Bas-Mangoky quatre principaux types de sols (SEGALEN et MOUREAUX, 1950):
– les alluvions récentes limoneuses micacées salées ou non salées ;
– les alluvions anciennes plus ou moins évoluées en cours de rubéfaction ;
– les micas y sont absents ou rares ;
– les sables roux ;
– les sols jaunes et les alluvions argileuses évoluées.
Les expérimentations ont été menées sur les sols du bloc C et du bloc F de la station du FOFIFA à Tanandava Bas-Mangoky. Les observations de profil cultural des ces sols donnent les résultats suivants:

Sol du bloc C
0 – 20 cm : horizon brun noirâtre, sablo-argileux ; consistance cohérente ; présence de grains de quartz et de mica avec débris des végétaux en surface et des racines ; structure prismatique. 20 – 40 cm : horizon brun foncé sable limoneux; consistance compacte ; présence de grains de quartz et absence de racine ; structure anguleuse.
Sol du bloc F
0 – 20 cm horizon sablo-limoneux, brun clair; consistance cohérente ; fréquence des grains de quartz ; présence de micas, de débris végétaux et des racines ; structure prismatique. 20 – 40 cm : horizon limono-argilo-sableux, brun jaunâtre ; abondance de quartz ; consistance un peu compact ; pas de racine; structure fragmentaire de forme angulaire. La transition entre les horizons se distingue mais la limite semble irrégulière. Au-dessous de ces alluvions, à une profondeur variant de 20 cm à 50 cm, on trouve du sable roux.

Climat

Pluviométrie
La région du Bas-Mangoky à 50 km de Morombe, se situe à la hauteur de l’isohyète 600. Elle se trouve dans le domaine tropical sub-aride à semi- aride chaud de l’Ouest. Les pluies, relativement faibles en été, varient durant cette période. La pluviométrie annuelle a une moyenne de l’ordre de 600 mm/an.

La saison de pluie, courte, peu arrosée, s’étend de novembre en mars, mais représente 70% de la totalité des précipitations annuelles. La sécheresse semble plus accentuée en hiver par l’effet « Fœhn » de l’alizé. La saison sèche, fraîche et hivernale s’étend d’avril en août. Les mois de septembre et octobre s’avèrent encore secs mais déjà chauds. La saison chaude et relativement pluvieuse alterne avec la saison sèche particulièrement accentuée et longue.

Température
La forte amplitude thermique varie de 15 à 20°C. La température moyenne annuelle dépasse 20°C. Les températures maxima et minima absolues enregistrées sont respectivement 42°C et 5°C.

Eau d’irrigation

L’eau occupe une place très importante en riziculture irriguée. Elle agit dans la croissance du riz, intervient pour contrôler les mauvaises herbes et sert de régulateur de température en maintenant durant la croissance du riz une température plus uniforme. L’eau de la rizière joue un véritable volant thermique et l’on doit savoir judicieusement l’utiliser. La qualité de l’eau constitue un facteur très important car la riziculture nécessite l’utilisation de l’eau de très faible salinité et contenant des éléments nutritifs. L’évapotranspiration potentielle est élevée dans la région sud ouest. Elle se trouve entre 70 et 180 .

Les exigences et la variété du riz 

Exigences du riz

Au point de vue sol, la production de semences nécessite un minimum de qualité de sol pour conduire la culture d’une façon adéquate. Le riz peut s’adapter aux terrains les plus variés. Il ne semble pas avoir d’exigences particulières aux propriétés physicochimiques des sols. Seulement, il a besoin d’un terrain dont les qualités physiques soient en rapport avec le mode culture adopté. Le riz s’accommode à divers pH (4 à 6). Le riz irrigué a besoin d’une terre à sous-sol argileux, imperméable, qui puisse retenir l’eau d’irrigation. A cet effet, il sera cultivé dans une dépression ou à des endroits permettant une irrigation aisée et peu coûteuse (terres alluvionnaires, plaines et delta des grands fleuves). Il vit aussi bien dans les limons légèrement acides que dans les alluvions très calcaires. Il aime les sols sableux à substratum imperméable (maintenir le plan d’eau) et aussi les sols argileux.

Sur le sol salé, les rendements baissent rapidement, là où le lessivage du sol ne suffit pas pour évacuer les chlorures. Les problèmes de fertilité du sol, étroitement liés à la nécessité d’un accroissement considérable et rapide de la production rizicole, interviennent dans la quasi-totalité des cas où apparaissent presque toujours des facteurs limitants, liés à la pauvreté du sol en éléments indispensables à l’alimentation des plantes. L’obtention d’un bon rendement de la production de semences de qualité dépend en grande partie de la fertilité du sol. Le riz est exigeant en eau. Ses besoins en eau varient en fonction des variétés, du climat et des saisons de culture. En général, pour un hectare, on évalue à 2 litres par seconde, la quantité suffisante pour satisfaire la consommation nécessaire moyenne. Les quantités d’eau utiles se situent entre 10 000 et 15 000 m3 /ha de rizière correspondant à 1000 à 1500 mm de pluie (De Datta S K. 1981) pendant la végétation pour les variétés de culture irriguée. Le manque d’eau durant le tallage ne diminue que peu le rendement, mais un manque d’eau pendant la montaison et l’épiaison peut compromettre le rendement et réduit la qualité de la production. L’eau, maintenue continuellement depuis le repiquage jusqu’à la pleine maturité, permet d’obtenir des meilleurs rendements. Elle dissout également plusieurs sels minéraux (chlorure, carbonate, sulfate). Sa qualité constitue un facteur très important car la riziculture nécessite l’utilisation de l’eau de faible salinité et contenant des éléments nutritifs. Le riz a besoin de beaucoup de chaleur ; il ne peut être semé que lorsque la température atteint 16°C. On estime qu’il lui faut une température cumulée de 3500°C à 4500°C durant la végétation, suivant les variétés, pour mûrir convenablement (MOURANES E. 1962). Le riz a une grande sensibilité aux variations de température, mais dans la zone d’étude, la température correspond biens aux exigences de la culture semencière du riz. Elle rend possible la riziculture irriguée et favorise la production de semences dans la région. L’insolation forte ne constitue pas un facteur limitant à la production de semences. Les conditions écologiques de production conditionnent, d’une manière générale, la quantité et la qualité d’une semence. Le facteur climatique joue un rôle important dans le choix de la zone de multiplication. Malgré quelques difficultés qui pourraient survenir aux alluvions sableuses, à cause de leur perméabilité et leur état sableux, les alluvions limoneuses récentes de la région du Mangoky présentent des qualités physiques moyennes qui se prêtent à l’irrigation. Les conditions climatiques et édaphiques des différentes zones rizicoles, semblables à celles de la zone d’étude, ont amené à émettre les conclusions suivantes :

– les périmètres irrigués de la région peuvent être exploités comme zones de production de semences de qualité;
– toutes les alluvions pourraient être utilisées pour la production des semences riz, à conditions d’assurer la fertilisation et de bien conduire l’irrigation. A ces exigences du riz s’ajoutent l’élimination de riz étrangers et la lutte contre les adventices, pour produire de semences pures. En effet, les riz étrangers peuvent provenir des « Mondra », grains de variétés précoces qui ont infestés le sol des rizières ou être apportés par les eaux d’irrigation, les crues, les oiseaux et les bœufs au cours de l’hersage ou piétinage. Pour faciliter l’épuration, les parcelles d’expérimentation ont été repiquées avec des plants de 17 jours en pépinière de la variété choisie, à raison de 1 brin par touffe et à un écartement de 30 cm x 30 cm. Ainsi, il est possible à l’époque de la floraison et de la maturation de suivre une à une les lignes et supprimer les plants étrangers. Pour obtenir le maximum de pureté, trois passages d’épuration s’imposent. Le rendement peut diminuer par la suite du grand écartement des plants, mais l’essentiel est d’obtenir de semences pures. Pour lutter contre les adventices, on pratique le désherbage chimique par le Rifit 500EC à la dose de 1,5 litre/ha de rizière, appliqué 3 jours après le repiquage. Un sarclage manuel a été fait au 20èmejour après repiquage afin d’éliminer les mauvaises herbes non détruites par l’herbicide et d’aérer les racines.

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Table des matières

I – INTRODUCTION
1 – Généralités sur la région
2 – Contexte
3 – Objectif
II – MATERIELS ET METHODES
1 – Zone d’ Etude
11 – Localisation
12 – Choix de la zone d’étude
13 – Caractéristiques
131 – Topographie
132 – Sol
133 – Climat
134 – Eau d’irrigation
135 – La végétation
2 – Les exigences et la variété du riz
21 – Exigences du riz
22 – Variété du riz
3 – Méthodologie
31– Expérimentations au champ
311 – Courbes de réponse en NPK
312 – Evaluation globale de la fertilité du sol à cultiver
313 – Essai factoriel
32 – Analyse au laboratoire
321 – Analyse des végétaux
322 – Analyse du sol
33 – Analyse économique et évaluation de la rentabilité des engrais
III – RESULTATS, ANALYSES ET INTERPRETATIONS
A – LES COURBES DE REPONSE EN N P K
1 – Matériel et méthode
11 – Dispositif expérimental
12 – Traitements
13 – Conduite de l’expérimentation
2 – Résultats
21 – Rendement moyen en paddy sec à 14% d’humidité (t/ha)
22 – Courbes de réponse
3 – Analyse et interprétation des résultats
4 – Conclusion
B – EVALUATION DE LA FERTILITE DU SOL A CULTIVER
1 – Dates de réalisation des opérations culturales
2 – Rendement
3 – Interprétations et conclusion
C – ESSAI FACTORIEL
1 – But de l’expérimentation
2 – Matériel et méthode
21 – Dispositif expérimental et traitements étudiés
22 – Conduite de l’expérimentation
3 – Dates des opérations culturales
4 – Observation de la végétation en cours de culture
5 – Résultats, analyse et interprétation
51 – Dates de passage de la plante aux différents stades phénologiques
52 – Opérations effectuées en cours de végétation
521 – Nombre de talles par touffe
522 – Nombre de talles stériles par touffe à la récolte
523 – Hauteur de la plante
524 – Production de matière sèche
525 – Indice de Surface Foliaire [ISF]
53 – Observations réalisées au moment de la récolte
531 – Rendements en grains de paddy secs à 14% d’humidité (t/ha)
532 – Rendement en paille sèche en t/ha au moment de la récolte
533 – Rendement de matière sèche totale (grain + paille)
534 – Liaison entre Rendement en paddy et Rendement en pailles
535 – Rapport Paille/Grain
536 – Indice de Récolte (IR %)
537 – Rapport longueur/largeur des grains de paddy
538 – Faculté germinative
539 – Composantes de rendement en grains de paddy
54 – Analyse des végétaux
541 – Le diagnostic foliaire
542 – Dosage des éléments nutritifs dans les feuilles
543 – Alimentation du riz
544 – Analyse des grains de paddy
545 – Les exportations minérales par les récoltes
546 – Conclusion
55 – Analyse de sol
551 – Analyse de sol avant la mise en place de la culture
552 – Analyse de sol après récolte
56 – Analyse économique
561 – Elaboration du budget partiel
562 – L’analyse marginale
563 – L’analyse de sensibilité
564 – Interprétation et conclusion
IV – CONCLUSIONS

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