La notion de « Développement Durable » naquit en 1987 suite au rapport Brundtland. Elle a trouvé son utilisation en 1992 au Sommet de la Terre à Rio de Janeiro. Le Développement Durable désigne « un mode de développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs » . Ce développement dépend des trois (3) piliers suivants : pilier économique, pilier écologique et pilier social. Pour le cas de Madagascar, il possède comme atouts « sa richesse en ressources naturelles, sa biodiversité unique au monde et son degré d’endémisme exceptionnel de flore et de faune» . La négligence de ces atouts engendre des impacts néfastes sur le plan socio-économique.
La création de Nouvelles Aires Protégées vise à garder et à accroitre ces atouts d’où la naissance de la Nouvelle Aire Protégée Maromizaha dans la partie Est de la Grande Ile. Cette Aire Protégée (AP) est gérée par le GERP (Groupe d’Étude et de Recherche sur les Primates). « L’une des stratégies du GERP est d’améliorer les moyens de subsistance de la population locale vivant à la périphérie de l’AP de Maromizaha afin de réduire leur dépendance aux ressources naturelles prélevées dans l’AP. » . Afin de réaliser cette stratégie, des activités génératrices de revenus (AGR) ont été lancées. Parmi elles figure la filière pisciculture, objet de cette étude.
La filière pisciculture a été choisie car elle semble être la plus développée parmi les AGR locales. Cette activité vient de l’initiative des Populations Affectées par le Projet (PAPs) de l’AP Maromizaha. Lors de la formation en apiculture à Anjepy, et voyant le succès des activités de pisciculture exercées par les villageois, les PAPs de Maromizaha y ont trouvé un intérêt. Elles ont demandé une formation appropriée à cette filière. Le projet a débuté en 2015 avec 1 627 alevins carpes répartis dans onze (11) bassins. La première production a eu lieu en février2016, mais elle ne couvrait pas encore suffisamment la demande. Pourtant, sa qualité était satisfaisante.
EVALUATION DES IMPACTS ET PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE DU PROJET PISCICULTURE
Evaluation des impacts du projet pisciculture
L’analyse de la variante
Trois raisons justifient le choix du projet pisciculture comme activité alternative.
Activité déjà pratiquée auparavant
Avant la création de cette AP, la population locale avait pratiqué la pisciculture. Lorsque l’AP a été créée, deux (2) associations ont été formées. Elles élèvent deux espèces de poissons : le tilapia et la carpe.
Activité alternative proposée dans le PGEP
Une des mesures proposées dans le PGEP de la création de l’AP de Maromizaha est de renforcer les campagnes de sensibilisation de la population de la zone périphérique, sur l’existence des nouvelles techniques d’élevage.
Abondance en ressources hydriques dans l’AP
La richesse en eau favorise la réalisation de cette activité. L’AP possède plusieurs cours d’eau permettant d’alimenter les bassins des pisciculteurs.
Le rapport entre l’existence des AGR et la diminution de la dégradation de l’environnement mérite d’être étudié car il constitue un impact important. L’année 2015, le GERP a employé une dizaine d’agents de patrouille appelés polisin’ala pour assurer le contrôle de la forêt Maromizaha. Le lancement des AGR apiculture et pisciculture coïncida avec cette année. Le premier trimestre est consacré par la préparation et la formation de ces agents.
Lors de la patrouille, ces polisin’ala ont enregistré quarante-cinq (45) infractions au cours du deuxième trimestre, vingt-six (26) pendant le troisième trimestre et quatorze (14) durant le quatrième trimestre (GERP, 2015). Les infractions se manifestent notamment par le défrichement et la production du charbon. Les activités menaçant l’environnement se trouvent diminuée de moitié le troisième trimestre par rapport au second, il en est de même pour le quatrième trimestre comparé au troisième. Le changement constaté s’explique par l’abandon d’une certaine communauté locale de ses activités destructrices de l’environnement : une partie a pratiqué les AGR, une autre partie a délaissé les activités dévastatrices de l’environnement et les a remplacées par d’autres activités, comme le commerce.
Plan de Gestion Environnementale du Projet pisciculture (PGEP)
Les mesures correctives
Les mesures correctives indiquent les mesures d’atténuation et de compensation pour les impacts négatifs et les mesures d’optimisation pour les impacts positifs. En général, deux (2) types de mesures existent :
– les mesures générales sont destinées à atténuer les effets négatifs d’un projet pris dans son ensemble ;
– les mesures spécifiques viseront l’atténuation des impacts sur une composante de l’environnement en particulier.
Mesures générales
Afin d’atténuer les impacts négatifs du projet pisciculture, les mesures générales suivantes sont proposées :
– assurer que la zone périphérique autour des sites ne sera pas affectée par les travaux de construction des bassins ;
– choisir entre le système piscicole extensif (avec un rendement faible, mais plus de considération de la protection de l’environnement) et le système piscicole semi intensif (avec un rendement moyen, mais moins de considération de la protection de l’environnement). Le système semi-intensif est recommandé afin d’obtenir un rendement meilleur, quoique moyen, par rapport à celui du système extensif ;
– renforcer les relations avec les différentes structures existantes (exemple : formateur, fournisseurs d’intrants et de matériels, institutions étatiques, comme la Direction de la Pêche) et inciter les pisciculteurs avancés à transmettre les techniques et le savoir-faire aux novices ;
– assurer le maintien de la biodiversité par la surveillance et le reboisement ;
– assurer une coordination avec les autres utilisateurs de l’eau et de terrain ;
– implanter le site/bassin à proximité de l’habitation pour mieux éviter les risques d’insécurité (exemple : vol) ;
– respecter les réglementations en vigueur portant sur l’aquaculture (exemple : préparation de l’autorisation de vente lors de la période de fermeture de la pêche) ;
– nourrir les poissons selon la norme afin qu’ils atteignent le poids nécessaire à la vente ;
-se conformer aux diverses techniques liées aux activités de la pisciculture (exemple : la construction des canaux de dérivation et de vidange, la profondeur du bassin).
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Table des matières
1. INTRODUCTION
2. METHODOLOGIE ET DESCRIPTION DE LA ZONE D’ETUDE
2.1. Méthodologie
2.1.1. Approche
2.1.2. Démarche
2.1.3. Méthodes
2.1.3.1. Recherches préliminaires
2.1.3.2. Récolte des données et informations sur terrain
2.1.3.3. Traitement de données
2.1.3.4. Mise en forme rédactionnelle des résultats d’analyse
2.1.4. Outils et matériels
2.1.5. Limites
2.2. Description du projet
2.2.1. Contexte
2.2.2. Projet Pisciculture
2.2.2.1. Généralités sur la pisciculture
2.2.2.2. Acteurs
2.2.2.3. Sources d’impacts
2.2.2.4. Enjeux environnementaux
2.2.3. Localisation
2.2.4. Zonage
2.2.5. Aspect juridique
2.3. Description du milieu récepteur
2.3.1. Composante physique
2.3.1.1. Facteur énergétique
2.3.1.2. Hydrographie
2.3.1.3. Facteur morpho-pédologique
2.3.1.4. Climat
2.3.2. Composante biologique
2.3.2.1 Végétation et flore
2.3.2.2. Faune
2.3.3. Composante humaine
2.3.3.1 Démographie
2.3.3.2 Socio-culturel
2.3.3.3 Education
2.3.3.4 Santé
2.3.3.5 Sécurité
2.3.3.6 Foncier
2.3.3.7 Infrastructures
2.3.3.8 Economie
3. EVALUATION DES IMPACTS ET PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE DU PROJET PISCICULTURE
3.1. Evaluation des impacts du projet pisciculture
3.1.1. L’analyse de la variante
3.1.1.1 Activité déjà pratiquée auparavant
3.1.1.2 Activité alternative proposée dans le PGEP
3.1.1.3 Abondance en ressources hydriques dans l’AP
3.1.2. Analyse des impacts
3.1.2.1. Identification des impacts
3.1.2.2 Caractérisation des impacts
3.1.3. Analyse des risques et des dangers
3.2. Plan de Gestion Environnementale du Projet pisciculture (PGEP)
3.2.1. Les mesures correctives
3.2.1.1. Mesures générales
3.2.1.2 Mesures spécifiques
3.2.2. Programme de suivi environnemental
3.2.2.1 Mise en œuvre des mesures
2.2.2.2. Analyse des coûts
3.2.2.3 Chronogramme d’exécution
3.2.3. Programme de surveillance environnementale
3.2.4. Plan d’urgence
4. CONCLUSION
Bibliographie
Annexes