Dans la dernière décennie, la microfinance malgache, largement dominée par les mutualistes (au nombre de 470 en mars 2010 à 486 en mars 2011 contre de 181 à 197 pour les non mutualistes pour les mêmes périodes ), a connu une évolution considérable marquée par une plus grande couverture du pays (21 sur les 22 régions sont aujourd’hui couvertes par les institutions de microfinance. Il reste le Melaky, qui devra l’être prochainement ) et par une nette amélioration de leurs finances; propulsée par l‟engagement actif du gouvernement (par l’assainissement et la mise en conformité des institutions de microfinance pour qu’elles entrent dans le cadre légal) et l‟appui des organismes de développement tant sur le plan financier que technique.
La microfinance est un des secteurs qui ont bien résisté, voire profité, de la crise politique. Selon le dernier chiffre de la coordination nationale de la microfinance, le taux d’accès de la population a littéralement explosé durant l’année 2010. Il est passé de 10 %, à la fin de l’année 2009, à plus de 17,5 %, à la fin de l’année dernière. Avant la crise, le pays a mis cinq ans pour atteindre un tel chiffre. En 2004, le taux de pénétration était seulement de 5 % avant de passer à 7 % en 2007, et à 9 % en 2008.
Plusieurs facteurs ont contribué à cette amélioration spectaculaire de l’accès de la population à la microfinance. D’abord, parce que les institutions de microfinance ont retrouvé un dynamisme inattendu pour surmonter les effets de la crise. Le lancement de nouveaux produits, l‟adaptation au contexte ainsi que la synergie des actions avec les autres acteurs font partie des actions qui y ont participé. Des projets de promotion des revenus et des activités ruraux comme le PROSPERER, par exemple, ont mis en place un système de garantie améliorée pour faciliter l’accès des paysans aux crédits.
Identification, historique et structure organisationnelle du PAPM
Identification du PAPM
Le PAPM est le diminutif de « Programme d‟Appui aux Petits Métiers ». Il a la forme juridique d‟une association et a son siège au Lot IVL 126 Bis Andohatapenaka II, 101 Antananarivo. C‟est un volet de microfinance au sein du Conseil de Développement d‟Andohatapenaka (CDA). Il est une institution non mutualiste de niveau 1 ou IMF 1. En vue de l‟optimisation de son fonctionnement, sa gestion (finances, comptabilité et administration) s‟est séparée à celle du CDA à partir du mois d‟octobre 2010. A compter de cette date, il est devenu une association autonome. On est actuellement dans la phase de la formalisation par la demande de licence de cette IMF sociale; par conséquent, les différentes identifications administratives telles que le numéro d‟identification fiscale (NIF), le registre de commerce et le numéro statistique ne sont pas encore acquises. Ainsi, l‟affiliation à l‟association professionnelle (à l‟AIM) comme l‟exige l‟article – 62 de la loi n° 2005 – 016 relative à l’activité et au contrôle des institutions de microfinance n‟est pas encore effective pour le PAPM. En vue de l‟optimisation de son fonctionnement, le PAPM élabore dans sa feuille de route (le Business Plan ou Plan de Développement) son objectif quinquennal considéré comme phase test ou pilote à compter de cette date de séparation de gestion.
Le PAPM est actuellement subventionné par deux bailleurs de fonds : le CCFD qui finance la grande partie de son fonds de fonctionnement et l‟IAM qui donne du fonds de crédit pour le type d‟activité « artisanat ». Il bénéficie aussi de l‟appui technique du Centre de Ressources et d‟Appui en Gestion des IMFs, un projet co promu par le Centre International de Développement et de Recherche (CIDR) et Finance et Développement (FIDEV). Ce qui nous permet de présenter brièvement l‟historique du PAPM.
Historique du PAPM
En 1982, un religieux canadien, le Père Jacques Couture, s‟est installé à Andohatapenaka et a créé le CDA en tant qu‟Association pour faire face à la pauvreté vécue dans ce quartier. Il commençait son intervention sur l‟aide à la scolarisation des enfants et la mise en place de dispensaire. Par le biais de la collaboration avec les habitants du quartier, le CDA devenait institutionnalisé en 1987 sous la forme juridique d‟une Association régie par l‟ordonnance nþ 60- 133 réglementant le régime général des associations. En effet, il développait ses activités sociales vers la mise en place de divers volets de projets d‟où la naissance du « Projet d‟Appui aux Petits Métiers » ou PAPM en 1989.A cette époque, il était une structure interne du CDA situé dans le Secteur Développement et faisait partie des projets de cette entité-mère. Il octroyait des microcrédits à la population des six Fokontany de la zone d‟intervention du CDA dont Andohatapenaka I, Andohatapenaka II, Andohatapenaka III, Ambodirano Ampefiloha, Ankasina et Anosimasina, en vue de l‟amélioration de leur revenu familial, du développement de leurs activités et de l‟accès au système de crédit classique. Le CDA est devenu Organisation Non Gouvernementale (ONG) en 2007.
L‟évolution de l‟activité du PAPM nous permet de distinguer quelques phases dont la phase de démarrage (de 1989 à 1995) où les premiers prêts ont eu lieu avec l‟application progressive des taux d‟intérêts. De 1996 à 1999, le projet commence à s‟élargir d‟où la catégorisation en phase d‟expansion. Ensuite, la phase de consolidation de 1999 à 2004 est la phase où on a trouvé des plus grandes rigueurs financières. A partir de 2005, la phase d‟intégration est la phase où les bénéficiaires participent beaucoup. Il y a ensuite et respectivement la phase de réflexion sur les perspectives de développement du projet ; phase de l‟optimisation du fonctionnement du PAPM (du Janvier 2010 au Septembre 2010) et de la mise en œuvre du plan de développement (test d‟octobre 2010 au décembre 2010 et mise en œuvre effective à partir du Janvier 2011).
La séparation de la gestion du PAPM a pour objet son autonomie progressive. Ainsi, dans le cadre de sa pérennisation, le PAPM devient « Programme d‟Appui aux Petits Métiers » et situé dans l‟axe « Emploi et AGR » du CDA tout en maintenant l‟activité de microfinance. Son institutionnalisation est en cours. Il cherche à étendre son action en dehors de sa zone d’intervention d’origine: actuellement (Décembre 2011), le PAPM intervient dans vingt-six (26) Fokontany de la Commune Urbaine d‟Antananarivo, et des Communes Rurales périphériques.
Missions, objectifs et activités du PAPM
Missions
Le PAPM a comme mission de réduire la pauvreté en éduquant le public cible et la communauté à la culture de crédit, en rendant productives les personnes jusque-là dépendantes et passives. Contribuer au développement socio-économique des familles et des communautés ciblées par l‟amélioration de leurs revenus et leurs qualités de vie est aussi une mission fondamentale de ce programme. Enfin, il est primordial de confirmer la viabilité de la microfinance sociale en assurant l‟autonomie financière du programme. Pour ce faire, le PAPM octroie des microcrédits à la population de la zone d‟intervention, en vue de l‟amélioration de leur revenu familial, du développement de leur activité et de l‟accès éventuel au système de crédit classique. De ce fait, le PAPM a formulé ses objectifs.
Objectifs du PAPM
Le PAPM a pour objectif général d‟aider la population dans une situation difficile, appartenant à des catégories sociales démunies mais actives sur le plan économique en offrant des appuis conseils de proximité. L‟objectif du PAPM n‟est autre que d‟offrir un accès durable aux crédits destinés à améliorer les activités génératrices de revenu (AGR) du public cible composé des familles de faible revenu. Le second objectif est d‟offrir des services non financiers de qualité en interne, avec les autres volets du CDA et les autres acteurs en développement pour accompagner le public-cible. Ces services non financiers sont développés avec le concours des autres volets du CDA pour le renforcement des capacités de gestion des promoteurs, pour l‟acquisition des capacités des promoteurs et membres des ménages face aux divers problèmes sociaux (éducation, santé, hygiène, nutrition, etc.) et pour la formalisation de certains aspects de la vie économique et sociale des promoteurs.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I : CONSIDERATIONS GENERALES
CHAPITRE I : PRESENTATION DU PAPM
Section 1 : Identification, historique et structure organisationnelle du PAPM
Section 2 : Missions, objectifs et activités du PAPM
CHAPITRE II : CONCEPTS SUR LA MICROFINANCE ET NOTION SUR LA GESTION DE PORTEFEUILLE DE CREDIT
Section 1 : Concepts sur la microfinance
Section 2 : Notion sur la gestion de portefeuille de crédit
PARTIE II : ANALYSE DE L‟EXISTANT AU PAPM
CHAPITRE I : LES POINTS FORTS DU PAPM
Section 1 : L‟existence des mesures prudentielles au PAPM
Section 2 : Les résultats obtenus
CHAPITRE II : ANALYSE CRITIQUE DE L‟EXISTANT
Section 1 : Les indicateurs financiers
Section 2 : Les défaillances internes
PARTIE III : PROPOSITION DE SOLUTIONS
CHAPITRE I : SOLUTIONS POUR AMELIORER LES INDICATEURS FINANCIERS
Section 1 : La politique de recouvrement de créances
Section 2 : La mise en place de la caution solidaire
CHAPITRE II : SOLUTIONS AUX PROBLEMES INTERNES ET RESULTATS ATTENDUS
Section 1 : Amélioration des méthodes de travail et de la tarification
Section 2 : La mise en place du système d‟informations de Gestion (SIG) adéquat
Section 3 : Résultats attendus
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE