Soutenance mémoire
La partie Nord-est de Madagascar, constituée par les villes de Sambava, Antalaha, Vohémar, Andapa, est connue sous le sigle de la SAVA. Cette zone assure actuellement les 80% de la production vanillier malgache. Les autres parties proviennent de la souspréfecture de Maroantsetra, ainsi que de Mananara, un peu plus au sud de la SAVA, et du district de Sambirano (à l’Ouest de la SAVA). A elle seule, Sambava produit 32% du total national. Dans un tel contexte, elle joue, dans ce microcosme de la SAVA un rôle de premier plan pour ce qui est de la production, expliquant ainsi, en partie, le choix de cette région, dans le cadre de ce travail.
Madagascar produit en moyenne 5949 tonnes de vanille verte par an, ces six dernières années, et en exporte une moyenne de 1070 tonnes de vanilles préparées. Cela représente plus de la moitié de la production mondiale. Pourtant, elle est en train de perdre sa place de premier exportateur mondial, à cause d’une baisse da la qualité de son produit, à laquelle s’ajoute la concurrence d’autres pays, principalement l’Indonésie.
L’EXPLOITATION DE LA VANILE DANS LE DISTRICT DE SAMBAVA
LA ZONE D’ETUDE
Localisation
La région concernée par cette étude correspond à la partie nord-est de Madagascar, dans la province d’Antsiranana, communément appelée SAMBAVA, incluse dans la région SAVA (Sambava, Antalaha, Vohémar et Andapa). La zone d’étude se situe entre les parallèles 13°45′ et 15°15′ de latitude Sud et les méridiens 49° et 50°30′ de longitude Est. Cette zone correspond à la bordure maritime de la partie Nord-Est de Madagascar, soit d’Iharana (Vohemar) au Nord, jusqu’à Antalaha, au Sud. Elle couvre le district de Sambava dans son intégralité, la partie Sud de celui d’Antalaha et la partie Nord de celui de Vohémar. A l’Ouest se trouve le district d’Andapa, et à l’Est l’océan Indien. Pour l’ensemble de la zone d’intervention (3 Districts), le district de Sambava (8493 km2 ) est le plus vaste, suivi de celui de Vohémar (4830 km2 ) et d’Antalaha (4749,5 km2 ). Le District de Sambava compte 25 Communes contre 11 chacune pour Vohémar et Antalaha.
Les quatre Districts de la SAVA présentent une certaine homogénéité de problématique socio-économique, et similarité d’axes d’intervention possibles de développement. Cette zonification se justifie, par ailleurs, par un certain nombre de traits caractéristiques communs, telle que la pratique de cultures de haute valeur marchande (vanille), une végétation riche, mais fortement menacée par la pratique du tavy ; une précipitation relativement abondante, une population moyennement homogène, vivant dans un enclavement relatif. La population de ces Districts peut se déplacer ou s’émigrer facilement de l’un à l’autre. La région SAVA, évaluée à 23,577 km2 (selon les données fournies par le CFIGE, constituée par un peu plus de la moitié de la Province d’Antsiranana (44.025 km2), ne représente qu’un peu moins de 4% du territoire national, d’une superficie de 487.000 km2. La population de la SAVA forme près des deux tiers de la population de la province, mais ne représente que près de 5% de l’effectif national.
Un sol riche
« Pour un développement efficace de la culture de la vanille, il faut un sol léger, friable, riche en matière organique et en humus. L’abondance de précipitation combinée à une forte température favorise l’altération rapide des minéraux de la roche mère et peut amener vers une ferralitisation et une hydromorphie du sol » . Les hauts massifs et les moyennes et basses collines sont dominés par des sols ferralitiques, tandis que la frange orientale, l’est par des sols peu évolués alluviaux, plus ou moins hydomorphes, et par des sols sableux. A cause de la déforestation et les feux de brousses, les sols riches en humus et fertiles se dégradent, ce qui entraîne la diminution des terres cultivables. La vanille supporte des sols variés, mais donne le meilleur rendement sur alluvions. C’est une des raisons de la concentration des plantations sur les plaines côtières.
Un climat chaud et humide favorable à toutes sortes de cultures
A Sambava, la plupart des plantations de la vanille sont établies en colline, sur défrichement récent de forêt, ou grande broussaille, relativement riche en humus, soit sur la terre sablonneuse du littoral. On trouve aussi de la vanille cultivée sur les terres d’alluvion des vallées. Selon la classification des domaines climatiques de Madagascar établie par R. Dufournet, la zone d’étude jouit d’un climat humide chaud : « Pas de mois sec marqué, mais seulement diminution de précipitation, de mai à octobre. Température moyenne toujours supérieure à 18°C, un vent qui souffle toute l’année, et un bon équilibre entre l’énergie lumineuse et l’énergie calorifique ».
Température
En général, elle est élevée. Le minimum est de 18°C, et le maximum 36°C. Pour Copen, c’est une zone tropicale chaude. L’amplitude thermique annuelle est faible, de l’ordre de 4,5°C au cours de l’année : cela permet un bon développement du vanillier, puisqu’il demande une « température moyenne d’environ 25°C, et il craint aussi bien les grandes chaleurs que les refroidissements trop considérables. Il a besoin d’une température supérieure à 12°C, avec un idéal entre 24 et 28°C » .
Précipitation
La pluie est abondante et elle est répartie sur toute l’année, avec peu de nuances entre l’amont (dans les zones montagneuses de l’intérieur) et l’aval (les pleines du littoral). Les conditions de précipitation sont favorables. L’alizé apporte des masses d’air humide dans leur basse couche, celles-ci déversent leur eau au contact du rivage et lors de l’ascension des falaises. Cette catégorie de pluie est très développée le long de la côte orientale de Madagascar, à cause de l’instabilité de l’air à la fois chaud et humide, et de la fréquence des bourrelets montagneux de façade. La convention thermique est un autre cas qui provoque la pluie : « lorsque la surface du sol est fortement échauffée par la radiation solaire, l’air s’élève, et à partir d’une certaine altitude, se refroidit suffisamment pour qu’il y ait condensation. C’est une pluie locale, on la rencontre souvent en fin d’après- midi.
LES DONNEES SOCIALES
Une population jeune passablement instruite
Répartition de la population
Selon les différentes sources locales, les chiffres et données sur la population et la démographie ne concordent pas, et sont parfois imprécis, voire peu fiables. Les données quantitatives émanant des services statistiques des Districts ne sont que de simples estimations établies à partir du renouvellement des listes électorales. Les données disponibles font apparaître 237 656 habitants, repartis sur 8 500 km2 , soit une densité d’environ 28 habitants par km². Parmi ceux-là, 88% sont des ruraux.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE L’EXPLOITATION DE LA VANILLE DANS LE DISTRICT DE SAMBAVA
CHAPITRE I : ETUDE DU MILIEU
SECTION I : LA ZONE D’ETUDE
SECTION II : LES DONNEES SOCIALES
SECTION III : LES ACTIVITES ECONOMIQUES
CHAPITRE II : LA PRODUCTION DE LA VANILLE
SECTION I : HISTORIQUE ET ORIGINE
SECTION II : LA BOTANIQUE DE LA VANILLE
SECTION III : LA TECHNOLOGIE
CHAPITRE III : LES DIFFERENTS INTERVENANTS DANS LA FILIERE
SECTION I : LES ORGANISMES REGISSANT LA FILIERE
SECTION II : LES CIRCUITS COMMERCIAUX
SECTION III : L’EXPORTATION
DEUXIEME PARTIE DIAGNOSTIC ET PROPOSITION D’AMELIORATION
CHAPITRE I : LA POLITIQUE UTILISEE POUR LE DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE
SECTION I : LA POLITIQUE DE LA LIBERALISATION DE LA VANILLE
SECTION II : LA VULGARISATION ADOSSEE A UN PROGRAMME DE RECHERCHE PEU CONVAINCANT
SECTION III : ANALYSE « SWOT »
CHAPITRE II : LES PROBLEMES PERSISTANTS
SECTION I : LES PROBLEMES DE LIEU ET TECHNIQUES
SECTION II : L’INSUFFISANCE DE L’ENCADREMENT
SECTION III : LA FREQUENCE DES VOLS SUR PIEDS ET DES BRAQUAGES
CHAPITRE III : LES PROPOSITIONS D’AMELIORATION DE LA FILIERE
SECTION I : LA POURSUITE DU PROGRAMME D’INTENSIFICATION
SECTION II : LE RENFORCEMENT DE LA SECURITE DURANT LA SAISON ET CAMPAGNE DE LA VANILLE
SECTION III : LA PROFESSIONNALISATION DE LA FILIERE A DIFFERENTS NIVEAUX
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES PHOTOS
TABLE DES MATIERES
