L’accès à une eau de boisson saine est une condition indispensable à la santé, un droit humain élémentaire et une composante clé des politiques efficaces de protection sanitaire (OMS, 2004). Depuis les années 1980, le secteur de l’eau fait l’objet d’une attention particulière de la part des institutions internationales, comme en attestent les nombreuses conférences internationales qui lui sont dédiées. L’une d’entre elles, intitulée « Bridging the divides for water » « Combler les écarts en matière d’eau », a souligné les enjeux de la gestion de l’eau à l’échelle planétaire, en particulier la problématique de l’accès à l’eau potable en Afrique (Baron et Bonnassieux, 2011). L’assemblée générale des Nations Unies, pour répondre aux besoins humains, économiques et environnementaux réservent depuis longtemps une place toute particulière à la crise mondiale de l’eau. C’est ainsi qu’en un demi siècle, elle a consacré trois décennies à l’eau :
− 2018 – 2028 décennie internationale d’action « L’eau et le développement durable»;
− 2005 – 2015 décennie internationale d’action « l’eau source de vie » ;
− 1981 – 1990 décennie internationale de l’eau potable et de l’assainissement. Malgré tous les efforts notés, la qualité des eaux dans le monde a connu ces dernières années une grande détérioration, à cause des rejets industriels non contrôlés, de l’utilisation intensive des engrais chimiques dans l’agriculture ainsi que l’exploitation irrationnelle des ressources en eau. Ces derniers ont produit une modification chimique de l’eau en la rendant impropre aux usages souhaités (Belksier et al., 2016). Aujourd’hui, l’importance de cette ressource n’est plus à démontrer pour la survie des écosystèmes naturels et la vie sur notre planète (Barry, 2009). En Afrique, l’accès comme la disponibilité d’une eau de qualité et en quantité demeure un véritable problème. Selon le Conseil mondial de l’eau, environ 300 millions d’africains n’ont pas accès à l’eau potable . Ainsi se perpétue sans bruit une crise humanitaire qui fait chaque jour 3900 victimes parmi les enfants .
PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE D’ETUDE
Situation géographique
Le permis Kanoumba qui fait de notre étude a été accordé en 2016 par le ministère en charge des mines à la compagnie Randgold Resources Limited (RRL). Il est situé dans les départements de Saraya et de Kédougou, dans la région de Kédougou, au sud-est du Sénégal, à environ 700 km de la capitale Dakar (fig 1). Il est né de la fusion, en avril 2010, des permis de Kanouméring et de Kounemba, et s’étend sur une superficie d’environs 601 km². Son accès est rendu possible par deux pistes latéritiques carrossables :
− l’une d’elle relie Bembou à Bambaraya en passant par Mandinkoling, Khossanto et Mamakono, et
− l’autre relie Mako à Sabodala en passant par Kanouméring, Thianguel bassadié et Tinkoto.
Climat
Le climat joue un rôle déterminant dans le cycle hydrologique. Il régit la répartition spatiotemporelle de la ressource hydrique et conditionne son potentiel hydrogéologique. De ce fait, la connaissance des conditions climatiques s’impose pour définir les différents étages bioclimatiques marquant la zone étudiée (Bounouira, 2007). Ici, nous étudierons essentiellement trois paramètres climatiques à savoir, la température, l’évaporation et les précipitations dans la région de Kédougou. Les données recueillies à la direction de l’Agence Nationale de l’Aviation Civile et de la Météorologie (ANACIM) enregistrées à la station de Kédougou au cours de la période de 1989 à 2018, nous permettront d’analyser ces paramètres sur une période de trente (30) ans.
Précipitations
Les précipitations constituent l’unique « entrée » des principaux systèmes hydrologiques continentaux que sont les bassins versants, ainsi elles constituent un paramètre hydroclimatologique d’une grande importance dans leur fonctionnement (Bounouira, 2007). Notre zone d’étude est comprise entre les isohyètes 1000 mm à 1200 mm et appartient à la zone sud-soudanienne. Dans ladite zone, la variable pluie constitue la principale entrée du système hydrologique. Elle est caractérisée par l’alternance de deux saisons :
− une saison sèche de Novembre à Mai ; et
− une saison des pluies de Juin à Octobre.
La moyenne pluviométrie annuelle durant la période (1989-2018) est de 1209 mm à Kédougou. Cette valeur montre que la zone d’étude est bien arrosée durant la saison des pluies. Ainsi, dans la zone, les pluies commencent en fin Mai et se prolongent jusqu’en octobre soit en moyenne 5 mois pluvieux. Le maximum des précipitations est enregistré en Août avec des cumuls pouvant atteindre 330 mm.
Température
La température de l’air est l’une des composantes principales du climat. Elle constitue également un facteur primordial en hydrologie. Elle contrôle l’intensité de plusieurs paramètres du cycle de l’eau dont l’évaporation, la transpiration des végétaux. De ce fait, la caractérisation et l’identification du contexte climatique de Kanoumba doit comporter obligatoirement, entre autres, l’étude de la température de l’air ambiant. L’analyse de l’évolution de la température durant la période (1989 2018) montre :
− des moyennes mensuelles des minima oscillant entre 17 °C en Décembre et 26,2 °C en Mars et Avril ; et
− celles des maxima, quant à elles qui oscillent entre 31,5°C en Août et 39,3°C et 40,7°C en Mars et Avril. Ces derniers constituent les mois les plus chauds dans la zone .
Evaporation
L’évaporation ou la vaporisation se définit comme étant le passage de la phase liquide à la phase vapeur, il s’agit de l’évaporation physique. Les plans d’eau et la couverture végétale sont les principales sources de vapeur d’eau. Le principal facteur régissant l’évaporation est la radiation solaire. Le terme évapotranspiration englobe l’évaporation et la transpiration des plantes. Dans la zone d’étude, l’évaporation est une composante fondamentale du cycle hydrologique. Son étude est essentielle pour connaitre le potentiel hydrique de la zone ou d’un bassin versant. L’observation des chroniques d’évaporation sur la période 1989-2018 montre que les mois de Mars (9,9 mm) et d’Avril (9,9mm) présentent les moyennes mensuelles d’évaporation les plus élevées. Alors que les moyennes mensuelles d’évaporation les plus faibles sont observées durant la saison des pluies en Juillet, Août et Septembre avec des valeurs respectives de 2,2mm et de 1,6mm pour les deux derniers .
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Contexte de l’étude
CHAPITRE 1 : PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE D’ETUDE
1.1. Situation géographique
1.2. Climat
1.2.1. Précipitations
1.2.2. Température
1.2.3. Ecart pluviométrique
1.2.4. Evaporation
1.3. La géomorphologie
1.3.1. Le relief
1.3.2. Pentes
1.4. Hydrographie
1.5. Végétation, Flore et Faune
1.5.1. Végétation et Flore
1.5.2. Faune
1.6. Populations et activités socio-économiques
1.7. Conclusion partielle
CHAPITRE 2 : CONTEXTE GEOLOGIQUE, HYDROLOGIQUE ET HYDROGEOLOGIQUE DE LA ZONE D’ETUDE
2.1. Cadre géologique
2.1.1. Craton Ouest-africain
2.1.2. Boutonnière de Kédougou-Kéniéba
2.1.2.1. Super groupe de Mako
2.1.2.2. Supergroupe de Dialé-Daléma
2.2. Géologie de la zone d’étude
2.2.1. Lithologie, altérations et structures
2.2.2. Présentation des systèmes de minéralisation
2.3. Hydrologie et hydrogéologie de la zone d’étude
2.3.1. Hydrologie de la zone d’étude
2.3.1.1. Gambie
2.3.1.2. Niokolo-Koba
2.3.1.3. Falémé
2.3.1.4. Hydrogéologie de la zone d’étude
2.3.1.5. Réservoir supérieur d’altérites
2.3.1.6. Réservoir de fissures
2.3.1.7. Réservoirs de failles ou de fractures majeures
2.4. Conclusion partielle
CHAPITRE 3 : MATERIEL ET METHODES
3.1. Phase de prospection
3.1.1. Stations d’échantillonnage
3.1.2. Réseau d’échantillonnage
3.2. Phase de collecte de données
3.2.1. Echantillonnage
3.2.1.1. Matériel d’échantillonnage
3.2.1.2. Méthodologie d’échantillonnage
3.2.2. Conditionnement et Conservation des échantillons
3.2.3. Contrôle qualité de l’échantillonnage
3.2.4. Paramètres étudiés
3.2.5. Acquisition des images et données cartographiques
3.3. Phase de traitement des données
3.3.1. Outils de traitement des données
3.3.2. Qualité des analyses
3.3.3. Traitement des images et données cartographiques
3.4. Conclusion partielle
CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSION
4.1. Introduction
4.2. Evaluation de la qualité des ressources en eau
4.2.1. Eaux souterraines
4.2.1.1 Caractérisation physico-chimique
4.2.1.2 Caractérisation chimique
❖ Ions majeurs
❖ Eléments traces métalliques
4.2.2. Eaux de surface
4.2.2.1 Caractéristiques physico-chimiques
4.2.2.2 Caractéristiques chimiques
❖ Ions majeurs
❖ Eléments traces métalliques
4. Conclusion partielle
CONCLUSION GENERALE
PERSPECTIVES
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES