Une couverture vรฉgรฉtale dรฉgradรฉe et prรฉdominance de sol ferralitique
La couverture vรฉgรฉtale : Les rรฉgions de Fandriana et Marolambo sont en grande partie dรฉboisรฉes. La rรฉgion de Fandriana est couverte par des prairies (Bozaka) qui donnent au pays un aspect assez ยซ monotone ยป. La couverture vรฉgรฉtale est trรจs dรฉgradรฉe. Dans la partie NordOuest on pratique des reboisements de pins et eucalyptus depuis 1960 pour protรฉger les riziรจres de lโensablement. Dans la rรฉgion de Marolambo, la forรชt est en gรฉnรฉral fragmentรฉe. Les lambeaux de forรชt occupent surtout les hautes collines. (Croquis nยฐ03)
La prรฉdominance de sol ferralitique : Les sols des rรฉgions de Fandriana โ Marolambo sont ferralitiques. Le sol sous reboisement de pin dans la partie nord-ouest a une forte teneur en acide le rendant impropre ร lโagriculture. Dans la forรชt, il est recouvert dโhumus. Les plaines et les vallรฉes, notamment les plaines dโAmbohimilanja et dโAndrorangavola, sont constituรฉs de quelques rares terres alluviales. Les sols peu รฉvoluรฉs sont facilement รฉrodables de par leur richesse en sable et en limons. Sur le plan gรฉologique, la rรฉgion de Fandriana est constituรฉe par le socle cristallin prรฉcambrien appartenant au systรจme de graphite. La moitiรฉ Ouest ร la prรฉdominance de micaschiste, comportant quelques gneiss, quartzites, cipolins et migmatite, reprรฉsenterait le groupe dโAmbatolampy. La moitiรฉ Est ร la prรฉdominance de migmatites granitoรฏdes comprenant, des quartzites, gneiss, charnockites et enclavรฉs de micaschistes, รฉquivaudrait au groupe de Manampotsy (Croquis nยฐ04). Par contre le sous-sol de la rรฉgion de Marolambo est composรฉ pour la plus grande partie de schistes cristallins, granites, migmatites, gneiss et quartz. La partie Est de la rรฉgion est formรฉe dโAmphibolite, de granite, de migmatites granitoรฏdiques ร amphiboles et grenat. La partie centrale de la rรฉgion est ensuite dominรฉe par des gneiss, leptynites, migmatites ร graphite. En fin, la partie ouest, est marquรฉe par la prรฉsence dโune sรฉrie migmatitique amphibolite, de gneiss, quartzite et des lames de migmatites granitoรฏdes. Un complexe de granites migmatitiques et migmatites associรฉes forment la zone de la falaise. (Croquis nยฐ 04). Une sรฉrie granitique ร faciรจs finement grenu, forme de minuscules massifs au nord – ouest de la rรฉgion.
Evolution de la politique forestiรจre Malgache
ย ย ย Lโรฉtude de lโรฉvolution de la politique forestiรจre sera tirรฉe en grande partie de (SIGRIDE, 1999). La premiรจre politique forestiรจre malgache a commencรฉ sous le rรจgne dโAndrianampoinimerina. En 1881, Rainilaiarivony, Premier ministre sous le rรจgne de Ranavalona II, a fait naรฎtre la lรฉgislation รฉcrite malgache appelรฉe ยซcode des 305 articlesยป Dans ce code, il a soulignรฉ les rรจgles rรฉgissant la forรชt, dans trois articles :
Article 101 : ยซ les forรชts ne doivent pas รชtre incendiรฉes ; ceux qui les brรปleront, seront mis aux fers pendant 10 ans ยป
Article 104 : ยซ il ne peut รชtre construit de maison dans la forรชt sans lโautorisation du gouvernement ; si des personnes รฉrigent, pour y demeurer, des habitations dans la forรชt, elles sont punies dโune amende de 10 bลufs et de 10 piastres, leurs maisons seront dรฉtruites, et elles devront en outre, payer une indemnitรฉ dโun bลuf et dโune piastre par arbre abattu. Si les dรฉlinquants ne peuvent payer, ils seront mis en prison ร raison dโun centime ou ยซ sikajy ยป (monnaie malgache de lโรฉpoque) par jour jusquโร concurrence du montant de lโamende non payรฉe. ยป
Article 105 : ยซ on ne peut dรฉfricher la forรชt par le feu dans le but dโy รฉtablir des champs de riz, de maรฏs ou tout autre culture ; les parties antรฉrieurement dรฉfrichรฉes et brรปlรฉes seules peuvent รชtre cultivรฉes ; si des personnes opรจrent de nouveau dรฉfrichements par le feu รฉtendent ceux dรฉjร existants, elles seront mises aux fers pendant 5 ans. ยป Le mode de gestion forestiรจre a changรฉ brusquement, dรจs lโarrivรฉe des colonisateurs franรงais en 1896. Leur objectif est de mettre en valeur et de dรฉvelopper รฉconomiquement la grande รฎle. Il sโagit de promouvoir les cultures de rente (cafรฉ, vanille), lโindustrie et le commerce. Les pratiques agricoles sโeffectuaient essentiellement au dรฉtriment de la forรชt. Par consรฉquent, lโaction de dรฉforestation รฉtait encouragรฉe, mais au profit des Franรงais. Pour se permettre, tout espace forestier est rรฉgi par le dรฉcret du 16 juillet 1897 comme รฉtant une propriรฉtรฉ de lโEtat colonial. Des mesures dโaccompagnement ont รฉtรฉ รฉlaborรฉes, mais toujours au profit des colonisateurs. Il sโagit des actions de reboisement qui ont รฉtรฉ entamรฉes en bordure de la route de lโEst pour faire face au problรจme dโรฉrosion. Les terres vacantes et sans maรฎtre, ร lโรฉpoque, constituaient dรฉjร la propriรฉtรฉ de lโEtat, mais elles peuvent รชtre appropriรฉes par le biais de sa mise en valeur (dรฉcret du 28/09/1929). Le dรฉcret du 15/01/1930, fut ensuite รฉlaborรฉ pour motiver le reboisement en eucalyptus. Ce dernier รฉtait considรฉrรฉ comme une forme de mise en valeur de la terre. Mais, malheureusement, cette opportunitรฉ nโรฉtait essentiellement accordรฉe quโร lโoligarchie coloniale (notable, journalistes, administrateursโฆ). Au point de vue conservation, lโEtat colonial a crรฉรฉ les premiรจres Aires Protรฉgรฉes (A.P), appelรฉes Rรฉserves Naturelles Intรฉgrรฉes (R.N.I) en 1927. En dehors de lโaccรจs aux tombeaux dรฉjร implantรฉs dans la rรฉserve, seuls les recherches et formations scientifiques y sont permises. De nouvelles catรฉgories dโaires protรฉgรฉes furent ensuite crรฉรฉes aprรจs 1956 : les Parcs Nationaux, les Rรฉserves Spรฉciales, les forรชts classรฉes, les pรฉrimรจtres de reboisement, et les rรฉserves de chasse. Le Parc National est une aire dont le but est de protรฉger et de conserver un patrimoine naturel et culturel original tout en prรฉsentant un cadre rรฉcrรฉatif et รฉducatif. (Code des Aires Protรฉgรฉes ou COAP). Bref, il est destinรฉ pour la conservation, la recherche et le dรฉveloppement. Les rรฉserves spรฉciales sont crรฉes pour un รฉcosystรจme ou site spรฉcifique et/ou une espรจce vรฉgรฉtale ou animale spรฉcifique (COAP). A lโarrivรฉe de Tsiranana au pouvoir aprรจs lโindรฉpendance, la protection de lโenvironnement รฉtait encore influencรฉe par la France. En 1962, le ยซ devoir de reboisement ยป รฉtait obligatoire chaque annรฉe, pour tout le malgache รขgรฉ de 18 ans, suite ร la crรฉation du ยซ conseil supรฉrieur de la protection de la nature ยป. A titre de rรฉcompense, un ยซ congrรจs international de lโunion international pour la conservation de la nature ยป a eu lieu ร Madagascar en 1970. Mais en gรฉnรฉral, la lรฉgislation forestiรจre malgache, aprรจs la colonisation, repose essentiellement sur un systรจme dโinterdictions et de limitations dโusage assorties de pรฉnalitรฉs. Malheureusement, on assiste ร un relรขchement dans lโapplication de cette lรฉgislation, car par rapport ร lโampleur de la pression qui sโexerce sur les ressources forestiรจres, elle reste inefficace. Cette lรฉgislation forestiรจre รฉvoque le pouvoir de lโEtat ร travers lโappropriation de la forรชt. Toute forรชt dรฉpourvue dโune autorisation dโusage est classรฉe comme propriรฉtรฉ de lโEtat et ne peut รชtre exploitรฉe quโร son seul profit. Elle contient les modalitรฉs et rรจgles qui limitent lโattribution des permis sur lโutilisation domestique des espaces boisรฉs considรฉrรฉs, et lโexploitation commerciale des coupes usagers. Dโoรน, une marginalisation effective des paysans. Enfin, elle รฉdicte tout un ensemble de pรฉnalitรฉs applicables aux contrevenants et confรจre de pouvoir de police รฉtendue au personnel dโune administration spรฉcifique chargรฉe du contrรดle des usages forestiers. (Buttoud, 1994 citรฉe par RAHARIMALALA, 2000) ยซ Lโaccรจs des populations riveraines se voit ainsi strictement rรฉglementรฉ par une lรฉgislation forestiรจre qui est ร la fois spรฉcifique, exclusive, et rรฉpressive. Cโest une rรฉglementation spรฉcifique parce quโelle ne prend en compte que les stricts aspects forestiers, sans considรฉration de lโenvironnement รฉconomique et social, notamment rural. Elle ne sโintรฉresse pas au contexte qui pousse les paysans ร parcourir les espaces boisรฉs, elle se contente de rรฉglementer la faรงon dont ces paysans utilisent les ressources correspondantes. Cโest une rรฉglementation exclusive, dans la mesure oรน son objectif est dโexclure le plus possible dโusagers afin de limiter une pression jugรฉe nรฉfaste sur les ressources forestiรจres et cela au nom de la dรฉfense dโun intรฉrรชt gรฉnรฉral conรงu comme quelque chose qui sโimpose ร la sociรฉtรฉ locale et dont seul lโEtat peut รชtre le garant. Ainsi la loi รฉnumรจre ce qui est interdit de faire mais elle ne dit pas ce qui est autorisรฉ. Les lois forestiรจres initiales se rรฉsument finalement ร des successions dโinterdits. Cโest enfin une loi rรฉpressive car sa promulgation a pour objectif de donner ร lโautoritรฉ publique les moyens de sanctionner les contrevenants. Les lois forestiรจres se rรฉsument dรจs lors ร servir dโoutils pour punir les paysans qui ne sโy soumettraient pas. ยป (RAHARIMALALA, 2000). Les caractรจres rรฉpressifs de la lรฉgislation forestiรจre malgache ont ruinรฉ la politique forestiรจre ร Madagascar. LโEtat est devenu lโennemie principale des paysans du fait que ces lois forestiรจres piรฉtinent leurs coutumes et constituent lโun des contraintes ร la bonne gestion de leur milieu. Par consรฉquent, des rรฉactions de frustration se sont produites au niveau des paysans, dโoรน la multiplication des actes illicites de dรฉforestation. Les lois sont devenues impuissantes devant les dรฉgรขts forestiers. Dans les annรฉes quatre-vingts, lโEtat a essayรฉ dโorienter la politique forestiรจre vers deux grands objectifs, lโautosuffisance alimentaire et lโamรฉlioration de la balance des paiements, dont le slogan รฉtait ยซ Protรฉger et produire, dรฉvelopper sans dรฉtruire ยป. (Ministรจre des Eaux et Forรชts) Il est vrai que cโest difficile dโestimer la surface forestiรจre existante et encore moins son รฉvolution. Par contre, la disparition progressive de la forรชt ne cesse de sโaccentuer. (ONE, 1997)
– Des รฉvolutions importantes sont intervenues au niveau des options de politique sectorielle englobant la foresterie. Face aux problรฉmatiques de lโenvironnement, lโEtat a รฉlaborรฉ de nouvelles politiques sectorielles. En 1984, il a adoptรฉ ยซ la stratรฉgie malgache pour la conservation et le dรฉveloppement durable ยป, et puis la charte de lโenvironnement en 1990. Cette derniรจre vise ร ยซ rรฉtablir un รฉquilibre durable et harmonieux entre les besoins de dรฉveloppement de lโhomme et les soucis รฉcologiques ยป. Une nouvelle version de la loi forestiรจre malgache est rรฉgie par la Loi Nยฐ 97โ017 du 16 juillet 1997, portant rรฉvision de la lรฉgislation forestiรจre. Ses objectifs sont fixรฉs par la charte de lโenvironnement de 1990. Elle se complรจte avec le dรฉcret Nยฐ97-1200, portant lโadoption de la politique forestiรจre. Ces deux documents ont รฉtรฉ รฉlaborรฉs dans le but de protรฉger et gรฉrer durablement les ressources forestiรจres face aux problรฉmatiques de lโenvironnement. (Volker, 2001) Augmenter, la superficie et le potentiel forestiers, est lโune des grandes orientations et objectifs de la politique forestiรจre, depuis 1962.
Les potentialitรฉs agricoles et artisanales des deux rรฉgions
ย ย ย En dehors de ces potentialitรฉs รฉcotouristiques, les deux rรฉgions de Fandriana et de Marolambo possรจdent aussi des potentialitรฉs agricoles et artisanales. La culture vivriรจre constitue la premiรจre prรฉoccupation des habitants des deux rรฉgions, suivie de lโรฉlevage et de lโartisanat. Dans la rรฉgion de Marolambo, la culture de riz occupe une superficie de 17290 ha formรฉe essentiellement de ยซ tavy ยป et de culture de bas fond. La rรฉgion produit environ 25000 tonnes de riz par an. Le taux de production est de 2.5 tonnes par hectare pour le riz irriguรฉ et 1.4 tonnes/ha pour le riz de ยซ tavy ยป. Les 75 % de la production de riz sont consommรฉes sur place, faute dโรฉvacuation. Dโoรน une รฉconomie dโautoconsommation. Aprรจs le riz, le manioc occupe une superficie รฉgale ร 2740 ha en 1989. Pour les cultures de rente, la rรฉgion produit 2375 tonnes de cafรฉ la mรชme annรฉe. Les produits sont presque exportรฉs vers Toamasina ou par des collecteurs privรฉs vers Fandriana. Les cultures fruitiรจres les plus poussรฉes dans la rรฉgion sont lโananas et le bananier. Marolambo produit 4050 tonnes dโananas et 960 tonnes de bananiers la mรชme annรฉe 1989 (Rรฉgion et dรฉveloppement, 1990). Quant ร la rรฉgion de Fandriana, elle produit 31232 tonnes de riz en 2000. Le rendement par hectare est de 2.49 tonnes. Le manioc tient la seconde place avec une production de 22 164 tonnes la mรชme annรฉe. Viennent ensuite la pomme de terre, le maรฏs, le haricot, lโarachide et le blรฉ. Ces derniers sont destinรฉs en grande partie ร la vente et ร la transformation artisanale comme la canne ร sucre. La culture fruitiรจre ne connaรฎt une certaine importance que pour quelques familles. La pomme de Miarinavaratra est dรฉjร reconnue en dehors de la rรฉgion. Lโรฉlevage joue aussi son rรดle dans lโรฉconomie des deux rรฉgions. En 1989, Marolambo enregistre 10 900 zรฉbus, 6970 porcs, et 199 200 volailles, tandis que Fandriana enregistre en 2002, 8 120 bลufs, 6 181 porcs, 119 020 poulets, 216 275 canards, 184 dindons et 263 oies. (PCD Fandriana, 2002). Lโรฉlevage extensif de bovin est destinรฉ aux travaux agricoles et distraction mais non au commerce. Par contre le commerce de porc commence ร se dรฉvelopper. Les animaux sont vendus sur place et sur pied aux collecteurs grossistes et bouchers pour approvisionner la capitale. En matiรจre artisanale, quelques villages sont dรฉjร connus par la pratique de tissage comme Ambodivoara, Manakana, Masobehony et Ankiboka pour la rรฉgion de Marolambo. La confection de la soie fait la renommรฉe de Sandran-dahy. Le tissage et lโactivitรฉ ร base dโargile sont pratiquรฉs dans la rรฉgion de Fandriana. En matiรจre de ressource naturelle, le corridor forestier Fandriana Marolambo offre une faune et une flore intรฉressantes pour les activitรฉs รฉcotouristiques. La population riveraine tire profit de ces ressources naturelles en exploitant les รฉcrevisses, les crapauds, le miel, les plantes mรฉdicinales. Pour les รฉcrevisses, le maximum de vente est localisรฉ sur le marchรฉ de Miarinavaratra oรน 20 ร 25 paniers dโรฉcrevisse sont collectรฉs et acheminรฉs vers la capitale. La moyenne de vente se situe ร 80 รฉcrevisses par paysans. Elles sont vendues essentiellement ร lโรฉtat cru mais ceux qui sont morts lors de transport sont vendus ร lโรฉtat cuit (cas des revendeurs)
Lโinรฉgalitรฉ au point de vue enclavement
ย ย ย Lโaccรจs dans les trois villages de Kirisiasy, dโAndohariana et dโAmbodivoara sโavรจre difficile. Lโapprovisionnement nโest pas semblable pour chaque village. Les deux villages Betsileo sont plus avantagรฉs par rapport ร celui dโAmbodivoara. Ils sont dรฉjร reliรฉs ร leurs chefs lieux de commune, voire au chef lieu de la sous prรฉfecture. Pour Kirisiasy, lโapprovisionnement du village se fait par des charrettes et des bicyclettes parce que la route nโest pas encore carrossable. Le projet de dรฉsenclavement est en cours pour cette annรฉe 2004. Malgrรฉ tout, le marchรฉ de kirisiasy ravitaille quelques villages pรฉriphรฉriques tels que Tratrambolo et Ambodivoara. Par contre, Andohariana est reliรฉ avec Ankarinoro son chef lieu de commune par une route secondaire en trรจs mauvais รฉtat. Le village est joignable uniquement par voiture tout terrain. Lโapprovisionnement est donc plus facile par rapport ร Kirisiasy. Mais, Andohariana ne possรจde pas encore de marchรฉ. La population doit sโapprovisionner en consรฉquence au marchรฉ dโAnkona ร 45 minutes de marche. Situรฉ au-delร de la couverture forestiรจre, la rรฉgion de Marolambo est encore enclavรฉe, surtout dans sa partie sud. La ville de Marolambo est reliรฉe avec Mahanoro par une route secondaire de 130km. Cette route nโest praticable que pendant 6mois de lโannรฉe. Cependant, seules les voitures 4×4 peuvent le joindre. Le reste de la rรฉgion est reliรฉ ร ses voisines par des petites pistes, tel est le cas dโAmbodinonokaโFandriana et MarolamboAmbohitopoina. Par consรฉquent, lโapprovisionnement de la rรฉgion est trรจs difficile. Les paysans se contentent de survivre avec les produits locaux. Le village dโAmbodivoara nโest joignable quโร pied. Les marchands ambulants se chargent de lโapprovisionnement du village. Le coรปt des produits venant de lโextรฉrieur est presque doublรฉ. Cela est dรป au coรปt du transport qui se fait jusquโร maintenant ร pied. Le montant du transport est calculรฉ en fonction du poids des bagages (photo nยฐ14). Il revient en gรฉnรฉral ร 1000 francs par kilos pour les longues distances et 400 francs/kg pour les courtes distances.
Contraintes humaines et รฉconomiques pour la valorisation de laย forรชt
Contraintes humaines : Le comportement des habitants riverains du corridor vis ร vis de la forรชt reste ร lโรฉtat traditionnel. Leurs activitรฉs se rapportent toujours ร la forรชt : ils chassent, cueillent, dรฉfrichent et parquent en mรชme temps leur bรฉtail ร lโintรฉrieur de la forรชt. Ils protรจgent leurs espaces forestiers contre les intrus. Selon les habitants, la forรชt est gardรฉe par des esprits. Quelques interdictions sont citรฉes par les habitants. Par exemple, il est interdit dโappeler quelquโun par son nom ร lโintรฉrieur de la forรชt. Il suffit de crier fort, pour que ce quelquโun puisse entendre. Il est รฉgalement interdit de chercher quelque chose de perdu dans la forรชt, parce que cette chose est supposรฉe prise par les esprits gardiens de la forรชt. Insister ร sa recherche pourra amener une malรฉdiction sur le concernรฉ. Enfin, toute pรฉnรฉtration dโautrui ร lโintรฉrieure de la forรชt sans รชtre accompagnรฉ dโun guide autochtone est interdite pour รฉviter la colรจre des esprits. Malheureusement, ces interdictions nโont pas vraiment dโobjectif sur la conservation de la forรชt. Par contre ร Ambodivoara, la forรชt est actuellement rรฉgie par des conventions sociales ou ยซ DINA ยป. La pratique de tavy est actuellement interdite. Un arbre coupรฉ est sanctionnรฉ dโune amende de 50.000 Fmg plus reboisement de 10 pieds de plante. Les sanctions pour une ruche dรฉtruite ou volรฉe dans la forรชt sont une amende de 50.000 Fmg รฉgalement plus fabrication de 10 ruches. Malgrรฉ lโeffort social dans ces conventions, lโaction de dรฉfrichement illicite continue toujours.
Contraintes รฉconomiques : Les habitants de la pรฉriphรฉrie du corridor forestier Fandriana โ Marolambo vivent tous dans la pauvretรฉ et la misรจre, malgrรฉ sa richesse naturelle. Le manque dโinfrastructures amplifie cette pauvretรฉ. Les collecteurs sont obligรฉs de joindre les producteurs sur place pour pouvoir maรฎtriser les รฉchanges. Ils dรฉcident du prix des produits. Face ร cette situation les producteurs ne peuvent rien faire. Ils sont contraints de vendre leurs produits ร bas prix pour pouvoir acheter en contre partie des produits de premiรจre nรฉcessitรฉ trรจs chรจre. Les paysans รฉpargnent pour prรฉparer des fรชtes traditionnelles, mais non pas pour prรฉvoir lโavenir. Les รฉpargnes sont toujours gaspillรฉes durant les cรฉrรฉmonies. Pour parvenir ร un dรฉveloppement local ร long terme, il est indispensable dโencadrer techniquement et รฉconomiquement les paysans. La valorisation du corridor est un meilleur outil pour cela. Lโintervention des institutions ou programmes รฉconomiques et environnementaux est nรฉcessaire.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LโENVIRONNEMENT PHYSIQUE, HUMAIN ET JURIDIQUE DU CORRIDOR FORESTIER FANDRIANA – MAROLAMBO
CHAPITRE I : FANDRIANA ET MAROLAMBO : DEUX REGIONS AUX ASPECTS BIOPHYSIQUES ET HUMAINS OPPOSES , ETUDE A TRAVERS LES VILLAGES DE KIRISIASY, ANDOHARIANA ET AMBODIVOARA
1- ASPECT PHYSIQUES DE FANDRIANA ET MAROLAMBO
2- MODE DโOCCUPATION HUMAINE ET SYSTEMES DE PRODUCTION
CHAPITRE II : CONTEXTE DE LA POLITIQUE FORESTIERE MALGACHE PAR RAPPORT A LA ZONE DโETUDE
1- LA POLITIQUE ET LA LEGISLATION FORESTIERE DE MADAGASCAR
2- CONTEXTE DU CORRIDOR FORESTIER FANDRIANA โ MAROLAMBO
DEUXIEME PARTIE : LE CORRIDOR FORESTIER FANDRIANA โ MAROLAMBO COMPRESSE PAR LES VILLAGES DE KIRISIASY, ANDOHARIANA ET AMBODIVOARA
CHAPITRE III : LES POTENTIALITES DU CORRIDOR
1- LES POTENTIALITES ECOLOGIQUES
2- LES POTENTIALITES ECOTOURISTIQUES ET ECONOMIQUES DE LA REGION DU CORRIDOR
CHAPITRE IV : LE CAS DES VILLAGES DE KIRISIASY, DโANDOHARIANA ET DโAMBODIVOARA
1-LES POINTS COMMUNS DES TROIS VILLAGES
2- SINGULARITES DES TROIS VILLAGES
TROISIEME PARTIE : LA GESTION TRADITIONNELLE VERS UNE VALORISATION DU CORRIDOR FORESTIER
CHAPITRE V : GESTION TRADITIONNELLE DES RESSOURCES NATURELLES
1- ACTION DE LโHOMME SUR LA FORET
2- CONTRAINTES HUMAINES ET ECONOMIQUES POUR LA VALORISATION DE LA FORET
CHAPITRE VI : LA VALORISATION DU CORRIDOR
1- LES INTERVENTIONS POUR LA PROTECTION ET LA CONSERVATION DE LA COUVERTURE FORESTIERE
2- IMPACT LOCAL DES INTERVENTIONS
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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