CONTRIBUTION A LA PROTECTION ET A LA VALORISATION DU CORRIDOR FORESTIER

Une couverture vรฉgรฉtale dรฉgradรฉe et prรฉdominance de sol ferralitique

La couverture vรฉgรฉtale : Les rรฉgions de Fandriana et Marolambo sont en grande partie dรฉboisรฉes. La rรฉgion de Fandriana est couverte par des prairies (Bozaka) qui donnent au pays un aspect assez ยซ monotone ยป. La couverture vรฉgรฉtale est trรจs dรฉgradรฉe. Dans la partie NordOuest on pratique des reboisements de pins et eucalyptus depuis 1960 pour protรฉger les riziรจres de lโ€™ensablement. Dans la rรฉgion de Marolambo, la forรชt est en gรฉnรฉral fragmentรฉe. Les lambeaux de forรชt occupent surtout les hautes collines. (Croquis nยฐ03)
La prรฉdominance de sol ferralitique : Les sols des rรฉgions de Fandriana โ€“ Marolambo sont ferralitiques. Le sol sous reboisement de pin dans la partie nord-ouest a une forte teneur en acide le rendant impropre ร  lโ€™agriculture. Dans la forรชt, il est recouvert dโ€™humus. Les plaines et les vallรฉes, notamment les plaines dโ€™Ambohimilanja et dโ€™Androrangavola, sont constituรฉs de quelques rares terres alluviales. Les sols peu รฉvoluรฉs sont facilement รฉrodables de par leur richesse en sable et en limons. Sur le plan gรฉologique, la rรฉgion de Fandriana est constituรฉe par le socle cristallin prรฉcambrien appartenant au systรจme de graphite. La moitiรฉ Ouest ร  la prรฉdominance de micaschiste, comportant quelques gneiss, quartzites, cipolins et migmatite, reprรฉsenterait le groupe dโ€™Ambatolampy. La moitiรฉ Est ร  la prรฉdominance de migmatites granitoรฏdes comprenant, des quartzites, gneiss, charnockites et enclavรฉs de micaschistes, รฉquivaudrait au groupe de Manampotsy (Croquis nยฐ04). Par contre le sous-sol de la rรฉgion de Marolambo est composรฉ pour la plus grande partie de schistes cristallins, granites, migmatites, gneiss et quartz. La partie Est de la rรฉgion est formรฉe dโ€™Amphibolite, de granite, de migmatites granitoรฏdiques ร  amphiboles et grenat. La partie centrale de la rรฉgion est ensuite dominรฉe par des gneiss, leptynites, migmatites ร  graphite. En fin, la partie ouest, est marquรฉe par la prรฉsence dโ€™une sรฉrie migmatitique amphibolite, de gneiss, quartzite et des lames de migmatites granitoรฏdes. Un complexe de granites migmatitiques et migmatites associรฉes forment la zone de la falaise. (Croquis nยฐ 04). Une sรฉrie granitique ร  faciรจs finement grenu, forme de minuscules massifs au nord – ouest de la rรฉgion.

Evolution de la politique forestiรจre Malgache

ย  ย  ย Lโ€™รฉtude de lโ€™รฉvolution de la politique forestiรจre sera tirรฉe en grande partie de (SIGRIDE, 1999). La premiรจre politique forestiรจre malgache a commencรฉ sous le rรจgne dโ€™Andrianampoinimerina. En 1881, Rainilaiarivony, Premier ministre sous le rรจgne de Ranavalona II, a fait naรฎtre la lรฉgislation รฉcrite malgache appelรฉe ยซcode des 305 articlesยป Dans ce code, il a soulignรฉ les rรจgles rรฉgissant la forรชt, dans trois articles :
Article 101 : ยซ les forรชts ne doivent pas รชtre incendiรฉes ; ceux qui les brรปleront, seront mis aux fers pendant 10 ans ยป
Article 104 : ยซ il ne peut รชtre construit de maison dans la forรชt sans lโ€™autorisation du gouvernement ; si des personnes รฉrigent, pour y demeurer, des habitations dans la forรชt, elles sont punies dโ€™une amende de 10 bล“ufs et de 10 piastres, leurs maisons seront dรฉtruites, et elles devront en outre, payer une indemnitรฉ dโ€™un bล“uf et dโ€™une piastre par arbre abattu. Si les dรฉlinquants ne peuvent payer, ils seront mis en prison ร  raison dโ€™un centime ou ยซ sikajy ยป (monnaie malgache de lโ€™รฉpoque) par jour jusquโ€™ร  concurrence du montant de lโ€™amende non payรฉe. ยป
Article 105 : ยซ on ne peut dรฉfricher la forรชt par le feu dans le but dโ€™y รฉtablir des champs de riz, de maรฏs ou tout autre culture ; les parties antรฉrieurement dรฉfrichรฉes et brรปlรฉes seules peuvent รชtre cultivรฉes ; si des personnes opรจrent de nouveau dรฉfrichements par le feu รฉtendent ceux dรฉjร  existants, elles seront mises aux fers pendant 5 ans. ยป Le mode de gestion forestiรจre a changรฉ brusquement, dรจs lโ€™arrivรฉe des colonisateurs franรงais en 1896. Leur objectif est de mettre en valeur et de dรฉvelopper รฉconomiquement la grande รฎle. Il sโ€™agit de promouvoir les cultures de rente (cafรฉ, vanille), lโ€™industrie et le commerce. Les pratiques agricoles sโ€™effectuaient essentiellement au dรฉtriment de la forรชt. Par consรฉquent, lโ€™action de dรฉforestation รฉtait encouragรฉe, mais au profit des Franรงais. Pour se permettre, tout espace forestier est rรฉgi par le dรฉcret du 16 juillet 1897 comme รฉtant une propriรฉtรฉ de lโ€™Etat colonial. Des mesures dโ€™accompagnement ont รฉtรฉ รฉlaborรฉes, mais toujours au profit des colonisateurs. Il sโ€™agit des actions de reboisement qui ont รฉtรฉ entamรฉes en bordure de la route de lโ€™Est pour faire face au problรจme dโ€™รฉrosion. Les terres vacantes et sans maรฎtre, ร  lโ€™รฉpoque, constituaient dรฉjร  la propriรฉtรฉ de lโ€™Etat, mais elles peuvent รชtre appropriรฉes par le biais de sa mise en valeur (dรฉcret du 28/09/1929). Le dรฉcret du 15/01/1930, fut ensuite รฉlaborรฉ pour motiver le reboisement en eucalyptus. Ce dernier รฉtait considรฉrรฉ comme une forme de mise en valeur de la terre. Mais, malheureusement, cette opportunitรฉ nโ€™รฉtait essentiellement accordรฉe quโ€™ร  lโ€™oligarchie coloniale (notable, journalistes, administrateursโ€ฆ). Au point de vue conservation, lโ€™Etat colonial a crรฉรฉ les premiรจres Aires Protรฉgรฉes (A.P), appelรฉes Rรฉserves Naturelles Intรฉgrรฉes (R.N.I) en 1927. En dehors de lโ€™accรจs aux tombeaux dรฉjร  implantรฉs dans la rรฉserve, seuls les recherches et formations scientifiques y sont permises. De nouvelles catรฉgories dโ€™aires protรฉgรฉes furent ensuite crรฉรฉes aprรจs 1956 : les Parcs Nationaux, les Rรฉserves Spรฉciales, les forรชts classรฉes, les pรฉrimรจtres de reboisement, et les rรฉserves de chasse. Le Parc National est une aire dont le but est de protรฉger et de conserver un patrimoine naturel et culturel original tout en prรฉsentant un cadre rรฉcrรฉatif et รฉducatif. (Code des Aires Protรฉgรฉes ou COAP). Bref, il est destinรฉ pour la conservation, la recherche et le dรฉveloppement. Les rรฉserves spรฉciales sont crรฉes pour un รฉcosystรจme ou site spรฉcifique et/ou une espรจce vรฉgรฉtale ou animale spรฉcifique (COAP). A lโ€™arrivรฉe de Tsiranana au pouvoir aprรจs lโ€™indรฉpendance, la protection de lโ€™environnement รฉtait encore influencรฉe par la France. En 1962, le ยซ devoir de reboisement ยป รฉtait obligatoire chaque annรฉe, pour tout le malgache รขgรฉ de 18 ans, suite ร  la crรฉation du ยซ conseil supรฉrieur de la protection de la nature ยป. A titre de rรฉcompense, un ยซ congrรจs international de lโ€™union international pour la conservation de la nature ยป a eu lieu ร  Madagascar en 1970. Mais en gรฉnรฉral, la lรฉgislation forestiรจre malgache, aprรจs la colonisation, repose essentiellement sur un systรจme dโ€™interdictions et de limitations dโ€™usage assorties de pรฉnalitรฉs. Malheureusement, on assiste ร  un relรขchement dans lโ€™application de cette lรฉgislation, car par rapport ร  lโ€™ampleur de la pression qui sโ€™exerce sur les ressources forestiรจres, elle reste inefficace. Cette lรฉgislation forestiรจre รฉvoque le pouvoir de lโ€™Etat ร  travers lโ€™appropriation de la forรชt. Toute forรชt dรฉpourvue dโ€™une autorisation dโ€™usage est classรฉe comme propriรฉtรฉ de lโ€™Etat et ne peut รชtre exploitรฉe quโ€™ร  son seul profit. Elle contient les modalitรฉs et rรจgles qui limitent lโ€™attribution des permis sur lโ€™utilisation domestique des espaces boisรฉs considรฉrรฉs, et lโ€™exploitation commerciale des coupes usagers. Dโ€™oรน, une marginalisation effective des paysans. Enfin, elle รฉdicte tout un ensemble de pรฉnalitรฉs applicables aux contrevenants et confรจre de pouvoir de police รฉtendue au personnel dโ€™une administration spรฉcifique chargรฉe du contrรดle des usages forestiers. (Buttoud, 1994 citรฉe par RAHARIMALALA, 2000) ยซ Lโ€™accรจs des populations riveraines se voit ainsi strictement rรฉglementรฉ par une lรฉgislation forestiรจre qui est ร  la fois spรฉcifique, exclusive, et rรฉpressive. Cโ€™est une rรฉglementation spรฉcifique parce quโ€™elle ne prend en compte que les stricts aspects forestiers, sans considรฉration de lโ€™environnement รฉconomique et social, notamment rural. Elle ne sโ€™intรฉresse pas au contexte qui pousse les paysans ร  parcourir les espaces boisรฉs, elle se contente de rรฉglementer la faรงon dont ces paysans utilisent les ressources correspondantes. Cโ€™est une rรฉglementation exclusive, dans la mesure oรน son objectif est dโ€™exclure le plus possible dโ€™usagers afin de limiter une pression jugรฉe nรฉfaste sur les ressources forestiรจres et cela au nom de la dรฉfense dโ€™un intรฉrรชt gรฉnรฉral conรงu comme quelque chose qui sโ€™impose ร  la sociรฉtรฉ locale et dont seul lโ€™Etat peut รชtre le garant. Ainsi la loi รฉnumรจre ce qui est interdit de faire mais elle ne dit pas ce qui est autorisรฉ. Les lois forestiรจres initiales se rรฉsument finalement ร  des successions dโ€™interdits. Cโ€™est enfin une loi rรฉpressive car sa promulgation a pour objectif de donner ร  lโ€™autoritรฉ publique les moyens de sanctionner les contrevenants. Les lois forestiรจres se rรฉsument dรจs lors ร  servir dโ€™outils pour punir les paysans qui ne sโ€™y soumettraient pas. ยป (RAHARIMALALA, 2000). Les caractรจres rรฉpressifs de la lรฉgislation forestiรจre malgache ont ruinรฉ la politique forestiรจre ร  Madagascar. Lโ€™Etat est devenu lโ€™ennemie principale des paysans du fait que ces lois forestiรจres piรฉtinent leurs coutumes et constituent lโ€™un des contraintes ร  la bonne gestion de leur milieu. Par consรฉquent, des rรฉactions de frustration se sont produites au niveau des paysans, dโ€™oรน la multiplication des actes illicites de dรฉforestation. Les lois sont devenues impuissantes devant les dรฉgรขts forestiers. Dans les annรฉes quatre-vingts, lโ€™Etat a essayรฉ dโ€™orienter la politique forestiรจre vers deux grands objectifs, lโ€™autosuffisance alimentaire et lโ€™amรฉlioration de la balance des paiements, dont le slogan รฉtait ยซ Protรฉger et produire, dรฉvelopper sans dรฉtruire ยป. (Ministรจre des Eaux et Forรชts) Il est vrai que cโ€™est difficile dโ€™estimer la surface forestiรจre existante et encore moins son รฉvolution. Par contre, la disparition progressive de la forรชt ne cesse de sโ€™accentuer. (ONE, 1997)
– Des รฉvolutions importantes sont intervenues au niveau des options de politique sectorielle englobant la foresterie. Face aux problรฉmatiques de lโ€™environnement, lโ€™Etat a รฉlaborรฉ de nouvelles politiques sectorielles. En 1984, il a adoptรฉ ยซ la stratรฉgie malgache pour la conservation et le dรฉveloppement durable ยป, et puis la charte de lโ€™environnement en 1990. Cette derniรจre vise ร  ยซ rรฉtablir un รฉquilibre durable et harmonieux entre les besoins de dรฉveloppement de lโ€™homme et les soucis รฉcologiques ยป. Une nouvelle version de la loi forestiรจre malgache est rรฉgie par la Loi Nยฐ 97โ€“017 du 16 juillet 1997, portant rรฉvision de la lรฉgislation forestiรจre. Ses objectifs sont fixรฉs par la charte de lโ€™environnement de 1990. Elle se complรจte avec le dรฉcret Nยฐ97-1200, portant lโ€™adoption de la politique forestiรจre. Ces deux documents ont รฉtรฉ รฉlaborรฉs dans le but de protรฉger et gรฉrer durablement les ressources forestiรจres face aux problรฉmatiques de lโ€™environnement. (Volker, 2001) Augmenter, la superficie et le potentiel forestiers, est lโ€™une des grandes orientations et objectifs de la politique forestiรจre, depuis 1962.

Les potentialitรฉs agricoles et artisanales des deux rรฉgions

ย  ย  ย En dehors de ces potentialitรฉs รฉcotouristiques, les deux rรฉgions de Fandriana et de Marolambo possรจdent aussi des potentialitรฉs agricoles et artisanales. La culture vivriรจre constitue la premiรจre prรฉoccupation des habitants des deux rรฉgions, suivie de lโ€™รฉlevage et de lโ€™artisanat. Dans la rรฉgion de Marolambo, la culture de riz occupe une superficie de 17290 ha formรฉe essentiellement de ยซ tavy ยป et de culture de bas fond. La rรฉgion produit environ 25000 tonnes de riz par an. Le taux de production est de 2.5 tonnes par hectare pour le riz irriguรฉ et 1.4 tonnes/ha pour le riz de ยซ tavy ยป. Les 75 % de la production de riz sont consommรฉes sur place, faute dโ€™รฉvacuation. Dโ€™oรน une รฉconomie dโ€™autoconsommation. Aprรจs le riz, le manioc occupe une superficie รฉgale ร  2740 ha en 1989. Pour les cultures de rente, la rรฉgion produit 2375 tonnes de cafรฉ la mรชme annรฉe. Les produits sont presque exportรฉs vers Toamasina ou par des collecteurs privรฉs vers Fandriana. Les cultures fruitiรจres les plus poussรฉes dans la rรฉgion sont lโ€™ananas et le bananier. Marolambo produit 4050 tonnes dโ€™ananas et 960 tonnes de bananiers la mรชme annรฉe 1989 (Rรฉgion et dรฉveloppement, 1990). Quant ร  la rรฉgion de Fandriana, elle produit 31232 tonnes de riz en 2000. Le rendement par hectare est de 2.49 tonnes. Le manioc tient la seconde place avec une production de 22 164 tonnes la mรชme annรฉe. Viennent ensuite la pomme de terre, le maรฏs, le haricot, lโ€™arachide et le blรฉ. Ces derniers sont destinรฉs en grande partie ร  la vente et ร  la transformation artisanale comme la canne ร  sucre. La culture fruitiรจre ne connaรฎt une certaine importance que pour quelques familles. La pomme de Miarinavaratra est dรฉjร  reconnue en dehors de la rรฉgion. Lโ€™รฉlevage joue aussi son rรดle dans lโ€™รฉconomie des deux rรฉgions. En 1989, Marolambo enregistre 10 900 zรฉbus, 6970 porcs, et 199 200 volailles, tandis que Fandriana enregistre en 2002, 8 120 bล“ufs, 6 181 porcs, 119 020 poulets, 216 275 canards, 184 dindons et 263 oies. (PCD Fandriana, 2002). Lโ€™รฉlevage extensif de bovin est destinรฉ aux travaux agricoles et distraction mais non au commerce. Par contre le commerce de porc commence ร  se dรฉvelopper. Les animaux sont vendus sur place et sur pied aux collecteurs grossistes et bouchers pour approvisionner la capitale. En matiรจre artisanale, quelques villages sont dรฉjร  connus par la pratique de tissage comme Ambodivoara, Manakana, Masobehony et Ankiboka pour la rรฉgion de Marolambo. La confection de la soie fait la renommรฉe de Sandran-dahy. Le tissage et lโ€™activitรฉ ร  base dโ€™argile sont pratiquรฉs dans la rรฉgion de Fandriana. En matiรจre de ressource naturelle, le corridor forestier Fandriana Marolambo offre une faune et une flore intรฉressantes pour les activitรฉs รฉcotouristiques. La population riveraine tire profit de ces ressources naturelles en exploitant les รฉcrevisses, les crapauds, le miel, les plantes mรฉdicinales. Pour les รฉcrevisses, le maximum de vente est localisรฉ sur le marchรฉ de Miarinavaratra oรน 20 ร  25 paniers dโ€™รฉcrevisse sont collectรฉs et acheminรฉs vers la capitale. La moyenne de vente se situe ร  80 รฉcrevisses par paysans. Elles sont vendues essentiellement ร  lโ€™รฉtat cru mais ceux qui sont morts lors de transport sont vendus ร  lโ€™รฉtat cuit (cas des revendeurs)

Lโ€™inรฉgalitรฉ au point de vue enclavement

ย  ย  ย Lโ€™accรจs dans les trois villages de Kirisiasy, dโ€™Andohariana et dโ€™Ambodivoara sโ€™avรจre difficile. Lโ€™approvisionnement nโ€™est pas semblable pour chaque village. Les deux villages Betsileo sont plus avantagรฉs par rapport ร  celui dโ€™Ambodivoara. Ils sont dรฉjร  reliรฉs ร  leurs chefs lieux de commune, voire au chef lieu de la sous prรฉfecture. Pour Kirisiasy, lโ€™approvisionnement du village se fait par des charrettes et des bicyclettes parce que la route nโ€™est pas encore carrossable. Le projet de dรฉsenclavement est en cours pour cette annรฉe 2004. Malgrรฉ tout, le marchรฉ de kirisiasy ravitaille quelques villages pรฉriphรฉriques tels que Tratrambolo et Ambodivoara. Par contre, Andohariana est reliรฉ avec Ankarinoro son chef lieu de commune par une route secondaire en trรจs mauvais รฉtat. Le village est joignable uniquement par voiture tout terrain. Lโ€™approvisionnement est donc plus facile par rapport ร  Kirisiasy. Mais, Andohariana ne possรจde pas encore de marchรฉ. La population doit sโ€™approvisionner en consรฉquence au marchรฉ dโ€™Ankona ร  45 minutes de marche. Situรฉ au-delร  de la couverture forestiรจre, la rรฉgion de Marolambo est encore enclavรฉe, surtout dans sa partie sud. La ville de Marolambo est reliรฉe avec Mahanoro par une route secondaire de 130km. Cette route nโ€™est praticable que pendant 6mois de lโ€™annรฉe. Cependant, seules les voitures 4×4 peuvent le joindre. Le reste de la rรฉgion est reliรฉ ร  ses voisines par des petites pistes, tel est le cas dโ€™Ambodinonokaโ€“Fandriana et MarolamboAmbohitopoina. Par consรฉquent, lโ€™approvisionnement de la rรฉgion est trรจs difficile. Les paysans se contentent de survivre avec les produits locaux. Le village dโ€™Ambodivoara nโ€™est joignable quโ€™ร  pied. Les marchands ambulants se chargent de lโ€™approvisionnement du village. Le coรปt des produits venant de lโ€™extรฉrieur est presque doublรฉ. Cela est dรป au coรปt du transport qui se fait jusquโ€™ร  maintenant ร  pied. Le montant du transport est calculรฉ en fonction du poids des bagages (photo nยฐ14). Il revient en gรฉnรฉral ร  1000 francs par kilos pour les longues distances et 400 francs/kg pour les courtes distances.

Contraintes humaines et รฉconomiques pour la valorisation de laย  forรชt

Contraintes humaines : Le comportement des habitants riverains du corridor vis ร  vis de la forรชt reste ร  lโ€™รฉtat traditionnel. Leurs activitรฉs se rapportent toujours ร  la forรชt : ils chassent, cueillent, dรฉfrichent et parquent en mรชme temps leur bรฉtail ร  lโ€™intรฉrieur de la forรชt. Ils protรจgent leurs espaces forestiers contre les intrus. Selon les habitants, la forรชt est gardรฉe par des esprits. Quelques interdictions sont citรฉes par les habitants. Par exemple, il est interdit dโ€™appeler quelquโ€™un par son nom ร  lโ€™intรฉrieur de la forรชt. Il suffit de crier fort, pour que ce quelquโ€™un puisse entendre. Il est รฉgalement interdit de chercher quelque chose de perdu dans la forรชt, parce que cette chose est supposรฉe prise par les esprits gardiens de la forรชt. Insister ร  sa recherche pourra amener une malรฉdiction sur le concernรฉ. Enfin, toute pรฉnรฉtration dโ€™autrui ร  lโ€™intรฉrieure de la forรชt sans รชtre accompagnรฉ dโ€™un guide autochtone est interdite pour รฉviter la colรจre des esprits. Malheureusement, ces interdictions nโ€™ont pas vraiment dโ€™objectif sur la conservation de la forรชt. Par contre ร  Ambodivoara, la forรชt est actuellement rรฉgie par des conventions sociales ou ยซ DINA ยป. La pratique de tavy est actuellement interdite. Un arbre coupรฉ est sanctionnรฉ dโ€™une amende de 50.000 Fmg plus reboisement de 10 pieds de plante. Les sanctions pour une ruche dรฉtruite ou volรฉe dans la forรชt sont une amende de 50.000 Fmg รฉgalement plus fabrication de 10 ruches. Malgrรฉ lโ€™effort social dans ces conventions, lโ€™action de dรฉfrichement illicite continue toujours.
Contraintes รฉconomiques : Les habitants de la pรฉriphรฉrie du corridor forestier Fandriana โ€“ Marolambo vivent tous dans la pauvretรฉ et la misรจre, malgrรฉ sa richesse naturelle. Le manque dโ€™infrastructures amplifie cette pauvretรฉ. Les collecteurs sont obligรฉs de joindre les producteurs sur place pour pouvoir maรฎtriser les รฉchanges. Ils dรฉcident du prix des produits. Face ร  cette situation les producteurs ne peuvent rien faire. Ils sont contraints de vendre leurs produits ร  bas prix pour pouvoir acheter en contre partie des produits de premiรจre nรฉcessitรฉ trรจs chรจre. Les paysans รฉpargnent pour prรฉparer des fรชtes traditionnelles, mais non pas pour prรฉvoir lโ€™avenir. Les รฉpargnes sont toujours gaspillรฉes durant les cรฉrรฉmonies. Pour parvenir ร  un dรฉveloppement local ร  long terme, il est indispensable dโ€™encadrer techniquement et รฉconomiquement les paysans. La valorisation du corridor est un meilleur outil pour cela. Lโ€™intervention des institutions ou programmes รฉconomiques et environnementaux est nรฉcessaire.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : Lโ€™ENVIRONNEMENT PHYSIQUE, HUMAIN ET JURIDIQUE DU CORRIDOR FORESTIER FANDRIANA – MAROLAMBO
CHAPITRE I : FANDRIANA ET MAROLAMBO : DEUX REGIONS AUX ASPECTS BIOPHYSIQUES ET HUMAINS OPPOSES , ETUDE A TRAVERS LES VILLAGES DE KIRISIASY, ANDOHARIANA ET AMBODIVOARA
1- ASPECT PHYSIQUES DE FANDRIANA ET MAROLAMBO
2- MODE Dโ€™OCCUPATION HUMAINE ET SYSTEMES DE PRODUCTION
CHAPITRE II : CONTEXTE DE LA POLITIQUE FORESTIERE MALGACHE PAR RAPPORT A LA ZONE Dโ€™ETUDE
1- LA POLITIQUE ET LA LEGISLATION FORESTIERE DE MADAGASCAR
2- CONTEXTE DU CORRIDOR FORESTIER FANDRIANA โ€“ MAROLAMBO
DEUXIEME PARTIE : LE CORRIDOR FORESTIER FANDRIANA โ€“ MAROLAMBO COMPRESSE PAR LES VILLAGES DE KIRISIASY, ANDOHARIANA ET AMBODIVOARA
CHAPITRE III : LES POTENTIALITES DU CORRIDOR
1- LES POTENTIALITES ECOLOGIQUES
2- LES POTENTIALITES ECOTOURISTIQUES ET ECONOMIQUES DE LA REGION DU CORRIDOR
CHAPITRE IV : LE CAS DES VILLAGES DE KIRISIASY, Dโ€™ANDOHARIANA ET Dโ€™AMBODIVOARA
1-LES POINTS COMMUNS DES TROIS VILLAGES
2- SINGULARITES DES TROIS VILLAGES
TROISIEME PARTIE : LA GESTION TRADITIONNELLE VERS UNE VALORISATION DU CORRIDOR FORESTIER
CHAPITRE V : GESTION TRADITIONNELLE DES RESSOURCES NATURELLES
1- ACTION DE Lโ€™HOMME SUR LA FORET
2- CONTRAINTES HUMAINES ET ECONOMIQUES POUR LA VALORISATION DE LA FORET
CHAPITRE VI : LA VALORISATION DU CORRIDOR
1- LES INTERVENTIONS POUR LA PROTECTION ET LA CONSERVATION DE LA COUVERTURE FORESTIERE
2- IMPACT LOCAL DES INTERVENTIONS
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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