Les groupes sanguins รฉrythrocytaires
ย ย ย La notion de groupes sanguins est nรฉe de la dรฉcouverte de lโagglutination des hรฉmaties par lโutilisation de sรฉrums de personnes saines, contenant probablement des anticorps. [1] A ces 36 systรจmes dรฉcouverts sโajoutent 15 Ag de collections, 6 Ag de la sรฉrie 901 (antigรจnes de grande frรฉquence) et 17 Ag de la sรฉrie 700 (antigรจnes de faible frรฉquence). [1] En fonction de la nature biochimique de leurs รฉpitopes, on distingue classiquement des systรจmes dont les molรฉcules sont de :
– nature glucidique et portรฉes par des glycoprotรฉines ou des glycolipides (ABO).
– nature peptidique et portรฉes par des protรฉines ancrรฉes dans la membrane รฉrythrocytaire via un domaine (Duffy) ou plusieurs segments transmembranaires (Rhรฉsus), ou par lโintermรฉdiaire dโune liaison ร une molรฉcule de glycosyl phosphate inositol (Cromer).
Si la plupart des antigรจnes de groupes sanguins sont synthรฉtisรฉs par les cellules รฉrythroides, certains comme les antigรจnes des systรจmes LE (Lewis) et CH/RG (Chido/Rodgers) sont adsorbรฉs ร la surface des hรฉmaties ร partir du plasma. Mรชme si leur fonction au sein de lโรฉrythrocyte est encore en partie mรฉconnue, les molรฉcules exprimant le polymorphisme รฉrythrocytaire sont souvent associรฉes ร diverses catรฉgories fonctionnelles. Cโest ainsi que lโon distingue :
– des transporteurs membranaires : (Diego, Kidd, Colton, Rh, XK et GIL)
– des rรฉcepteurs : (Duffy, Knops, MNS, Cromer et P)
– des glycoprotรฉines impliquรฉes dans des phรฉnomรจnes dโadhรฉsion cellulaire : (Indian, LW, XG, OK, JMH)
– des glycoprotรฉines ayant des fonctions enzymatiques : (Yt, Kell, Dombrock)
– des molรฉcules participant essentiellement au maintien de la structure membranaire : (Gerbich).
La connaissance des bases molรฉculaires du polymorphisme des groupes sanguins รฉrythrocytaires a permis de nouveaux dรฉveloppements en immunohรฉmatologie. Il sโagit tout dโabord de lโintroduction de mรฉthodes qui reprรฉsentent des outils de diagnostique en mรฉdecine transfusionnelle (identifiant de variant, dรฉtermination du gรฉnotype chez un polytransfusรฉโฆ), dans la surveillance de lโimmunisation fลto-maternelle (gรฉnotypage du fลtus), en anthropologie biologique ou mรฉdecine lรฉgale. Lโutilisation dโune grande variรฉtรฉ de dรฉnomination des antigรจnes รฉrythrocytaires a imposรฉ la mise en place dโune terminologie homogรจne et informatiquement exploitable qui prรฉcise, en outre, les critรจres de validation dโune nouvelle spรฉcificitรฉ antigรฉnique ou dโun nouveau systรจme. Dans ce but, la sociรฉtรฉ internationale de transfusion sanguine (ISBT) a mis en place, en 1980 un groupe de travail sur la terminologie des antigรจnes de la membrane รฉrythrocytaire qui a รฉlaborรฉ une premiรจre monographie publiรฉe en 1995, revue en 2001 et actuellement mise en jour en ligne sur web de lโISBT.
Les variantes de lโantigรจne D (RH1)
๏ RH1 faible : Classiquement et en fonction du phรฉnotype, une hรฉmatie RH1 comporte entre 10 000 et 30 000 sites antigรฉniques. Le phรฉnotype RH1 faible est caractรฉrisรฉ par un dรฉficit quantitatif en sites antigรฉniques RH1. Ce dรฉficit aboutit, en fonction du seuil de sensibilitรฉ de la technique utilisรฉe, a un affaiblissement de la rรฉactivitรฉ voire une absence de dรฉtection de cet antigรจne. Compte tenu des rรฉactifs et des techniques, la frรฉquence des RH1 dits faibles a donc diminuรฉ. [17 ;18]
๏ RH1 partiel : Lโantigรจne RH1 peut รชtre considรฉrรฉ comme une mosaรฏque dโรฉpitopes tous prรฉsents chez le sujet RH1 et tous absents chez le sujet RH : -1. Certains sujets, nommรฉs RH1 partiels peuvent ne prรฉsenter quโune partie de cette mosaรฏque. En fonction de(s) lโรฉpitope(s) absent(s), on distingue plusieurs catรฉgories de RH1 partiels. Les circonstances de dรฉcouverte de tels phรฉnotypes sont multiples :
– lors dโune identification dโun anticorps anti-รฉrythrocytaire. Ces sujets peuvent, ร la suite dโune stimulation obstรฉtrico-transfusionnelle par un antigรจne RH1 ยซ complet ยป, sโimmuniser contre la partie manquante. Dans ces conditions, la prรฉsence dโune spรฉcificitรฉ anti-RH1 chez un sujet porteur de lโantigรจne RH1, avec un autocontrรดle nรฉgatif รฉvoquera cette possibilitรฉ.
– lors du typage รฉrythrocytaire RH1, si lโun des rรฉactifs monoclonaux antiRH1 utilisรฉs ne reconnaรฎt pas lโรฉpitope manquant, la discordance de rรฉsultat entre les deux rรฉalisations pourrait รฉvoquer le diagnostic. Mais seule la biologie molรฉculaire permettra de faire la distinction entre le D faible et le D partiel et de confirmer le diagnostic.
Les anticorps du systรจme Rhรฉsus
ย ย Contrairement aux anticorps du systรจme ABO, les anticorps du systรจme RH sont toujours des anticorps irrรฉguliers. Il peut s’agir d’allo-anticorps, chez le sujet sain, ou d’auto-anticorps dans les maladies et anรฉmies auto-immunes. [20] Les anticorps du systรจme rhรฉsus apparaissent classiquement aprรจs allo immunisation transfusionnelle ou obstรฉtricale. Ils sont de nature IgG immuns et plus actifs ร 37ยฐC. Les risques dโapparition de ces allo-anticorps imposent la compatibilitรฉ transfusionnelle dans toute transfusion. La dรฉtermination du rhรฉsus standard est donc nรฉcessaire avant toute transfusion.
Aspect gรฉnรฉtique
ย ย ย Le gรจne KEL est localisรฉ sur le chromosome 7 en rรฉgion q33, il comporte 19 exons. Le polymorphisme des antigรจnes KEL rรฉsulte le plus souvent de la substitution dโun nuclรฉotide qui aboutit ร la substitution dโun acide aminรฉ. Le polymorphisme entre KEL1 et KEL2 est dรป ร une substitution dโune Cytosine par une Thymine (C-T) au niveau de lโexon 6. Lโabsence totale dโantigรจnes KEL, caractรฉrisant le phรฉnotype Ko, est le fait de divers mรฉcanismes incluant des dรฉlรฉtions nuclรฉotidiques, des altรฉrations de sites dโรฉpissage, lโintroduction prรฉmaturรฉe de codons stop ainsi que de mutations ponctuelles aboutissant ร la substitution dโacides aminรฉs.
Anticorps du systรจme Duffy
ย ย La majoritรฉ des anticorps (anti-FY1 et anti-FY2) de ce systรจme rรฉsultent tous d’allo-immunisation. Ils sont majoritairement de classe IgG (sous-classe IgG1), et trรจs rarement de classe IgM. L’anti-FY2 est moins courant que l’anti-FY1. La MHNN liรฉe aux anticorps du systรจme Duffy est rare et habituellement sans gravitรฉ. Les quelques exemples d’anti-FY5 rapportรฉs ont รฉtรฉ dรฉcrits chez des sujets drรฉpanocytaires polytransfusรฉs et certains ont รฉtรฉ impliquรฉs dans des rรฉactions transfusionnelles. Il convient donc de sรฉlectionner des hรฉmaties dรฉpourvues des antigรจnes correspondant aux anticorps dรฉtectรฉs.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : Gรฉnรฉralitรฉs sur les systรจmes de groupes sanguins
I. Les groupes sanguins รฉrythrocytaires
I.1 Le systรจme Rhรฉsus
I.1.1 Dรฉfinition
I.1.2 Historique
I.1.3 Aspect gรฉnรฉtique
I.1.4 Aspect biochimique
I.1.5 Aspect immunologique
I.1.6 Intรฉrรชt clinique
I.2 Le systรจme Kell
I.2.1 Dรฉfinition
I.2.2 Historique
I.2.3 Aspect gรฉnรฉtique
I.2.4 Aspect biochimique
I.2.5 Aspect immunologique
I.2.6 Intรฉrรชt clinique
I.3 Les autres systรจmes de groupes sanguins
I.3.1 Le systรจme ABO
I.3.2 Autres systรจmes
II. La rรฉaction dโagglutination รฉrythrocytaire
II.1 Dรฉfinition
II.2 Facteurs de lโagglutination
DEUXIEME PARTIE : Travail personnel
I. Mรฉthodologie
I.1 Cadre dโรฉtude
I.2 Type et durรฉe dโรฉtude
I.3 Population dโรฉtude
I.4 Prรฉlรจvement
I.5 Matรฉriels et mรฉthodes
I.5.1 Matรฉriels et rรฉactifs
I.5.2 Mรฉthodes
I.6 Traitement et analyse des donnรฉes
II. Rรฉsultats
II.1 Rรฉsultats descriptifs
II.1.1 Age
II.1.2 Sexe
II.1.3 Provenance des patients
II.1.4 Frรฉquence antigรฉnique
II.1.5 Frรฉquence phรฉnotypique
II.1.6 Frรฉquence des haplotypes Rhรฉsus
II.2 Rรฉsultats analytiques
II.2.1 Comparaison des frรฉquences antigรฉniques en fonction de la technique
II.2.2 Comparaison de la technique en gel avec la technique de rรฉfรฉrence en tube
III. Discussion
CONCLUSION
REFERENCES
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