Soutenance mémoire
Généralité
L’homme vit dans plusieurs dimensions. Il se meut dans l’espace, où le milieu naturel exerce une influence constante sur lui. Il existe dans le temps, qui lui donne un passé historique et le sentiment de l’avenir. Il poursuit ses activités au sein d’une société dont il fait partie et il s’identifie avec les autres membres de son groupe pour coopérer avec eux à son maintien et à sa continuité. Ce qui fait le maintien et la continuité d’une société c’est « ce qui dans le milieu est dû à l’homme » . À partir de cette définition il en sort un double cadre de vie de l’homme : l’habitat naturel et le milieu social. Les ressources offertes par cet habitat naturel sont façonnées pour satisfaire les besoins de l’homme et c’est à partir de cet aspect que nous tirerons le concept de développement. Nous définirons donc ici le développement comme : «ce que les acteurs dans le champ désignent comme tel, et le monde social dans lequel ils évoluent» . Le rapport entre ressources offertes par l’habitat et besoins à satisfaire définie l’état dans lequel l’homme se trouve, comme la pauvreté, l’insécurité alimentaire. Pour ce qui est de l’insécurité alimentaire, c’est la surie même d’un individu qui est mise en cause. L’insécurité alimentaire existe partout dans le monde mais ce qui fait la différence d’un pays à un autre, ou d’une espace à une autre, c’est la durée, l’ampleur et le mode de lutte en termes de stratégie.
Insécurité alimentaire
L’insécurité alimentaire est la forme la plus extrême de la pauvreté. Dans le cadre de l’insécurité alimentaire (dans le Grand Sud de Madagascar regroupant trois Régions dont : Atsimo atsinanana, Anosy, Androy) les indicateurs utilisés dans l’évaluation sont :
● la mobilisation du capital ;
● la mobilisation de l’épargne ;
● changement des habitudes alimentaires ;
● changement de la ration alimentaire ;
● importance de la migration.
Pour bien cerner le mécanisme de l’insécurité alimentaire dans la Commune d’Ambonaivo nous allons : dans un premier temps la cadrer dans une dimension plus systémique des structures de l’aspect démographique, de l’aspect économique, de l’aspect technique et de l’aspect idéologique. Puis ensuite, nous allons dégager la corrélation entre dynamique humaine et insécurité alimentaire. Notre appareillage théorique va alors se concentrer sur l’analyse de ces deux thèses que nous pouvons proposer pour le cadrage de l’insécurité alimentaire. L’analyse va alors être circonscrite dans cette double définition de l’insécurité alimentaire en tant que résultat et en tant que facteur.
les systèmes définissent le comportement de l’individu
Une densité démographique de 192,5 Habitant par kilomètre carré
Dans la thèse de Durkheim sur la densité démographique, le progrès de la division du travail a entraîné une transformation radicale des sociétés. Mais ce progrès de la division du travail, se demande ensuite Durkheim, à quelles causes l’attribuer? La réponse à cette question lui paraît résider dans les caractères démographiques des sociétés. Lorsque, dans une société, la population est peu nombreuse et est dispersée sur un vaste territoire, elle peut survivre sans recourir à une division complexe du travail; les familles et les groupes de familles, répartis sur le territoire, ne se nuisent pas économiquement et peuvent compter sur les mêmes ressources (agriculture, chasse, pêche) en utilisant les mêmes techniques. Il y a à noter que la taille moyenne des ménages dans la Commune est inférieure à celle au niveau national qui est de 4,9 d’après l’enquête périodique auprès des ménages 2010. Mais en dix ans la population est passée de 5 100 en 2000 à 11 551 en 2010.
Lorsque la population s’accroît et en même temps devient plus dense, la survivance du groupe n’est possible qu’à la condition d’opérer une division des tâches, de développer la spécialisation et la complémentarité des fonctions. De cette observation, Durkheim tire la proposition générale suivante : «La division du travail varie en raison directe du volume et de la densité des sociétés, et si elle progresse d’une manière continue au cours du développement social, c’est que les sociétés deviennent régulièrement plus denses et très généralement plus volumineuses».
La densité morale, moteur du développement des sociétés et source de civilisation. Cette thèse s’applique pour l’ensemble de la population, mais pas de la taille du ménage. Car la multiplicité d’interactions, l’intensification de l’influence réciproque des personnes ne porte son effet de diversification des rapports que dans l’ensemble de la population. De par les observations faites sur terrain la dispersion de la population dans l’espace est significative, mais la concentration au niveau du clan est assez dense.
Introduction de nouvelle technique de production de fruit de « raketa »
Nombre des innovations techniques ont portées leur fruits ; peu importe le domaine dans lequel elles interviennent, que ce soit dans l’activité agricole ou dans le domaine de l’élevage. Comme le fait observer Mendras et Forsé dans « Le changement social » en 1983 . De la thèse de Talcott Parsons : l’intervention de l’amélioration adaptative; tentative d’évolution comparée des sociétés. À la base de ce développement, le processus de différenciation touche l’univers des normes et des valeurs. Ce processus passe par l’amélioration adaptative. Cette capacité adaptative veut des capacités innovantes qui exigent des capacités intégrantes. Par rapport aux expériences tirées des divers projets initiés depuis plusieurs années dans la zone, les capacités adaptatives des gens ont fait accepter l’inacceptable ; il y a lieu de construction d’une certaine culture de pauvreté. Ce fait a comme origine le manque de capacité innovante et intégrante. Du coup le changement n’exerce son effet que dans le court terme. Les cibles ne sont pas en mesure de maintenir les nouvelles techniques apportées par le projet, d’où le maintien des pratiques traditionnelles moins productives.
Ceci étant dit : la conséquence des introductions des nouvelles techniques varie d’un espace à l’autre. Sinon la Révolution Verte, dans les agricultures des pays en développement, aurait toujours dû se traduire par une augmentation de la productivité agricole. Une même cause n’a pas toujours les mêmes effets, c’est cette leçon de l’empirisme que relient BOUDON dans “La Place du désordre” (1984) en insistant sur l’idée que la combinaison des facteurs de changement n’est pas unique. Programmée à l’initiative du gouvernement indien tout au début des années quarante, l’irrigation dans deux bourgades comparables (Wangala et Dalena), a eu des conséquences très différentes. Dans le premier cas, l’irrigation, facteur exogène, a permis le passage d’une économie de subsistance à une économie monétaire, les fils sont devenus plus indépendants par rapport aux pères, mais le système des castes s’est renforcé. Tous les éléments de la structure ne se sont pas modifiés à l’identique. Dans le second, les hiérarchies (en particulier, les liens de subordination ou de clientélisme entre paysans et intouchables ont changé). Il n’y a donc pas de lois structurelles. L’impact du progrès technique n’est pas négligeable, mais le degré de causalité qu’il porte est souvent fonction du système auquel il s’applique. Cela peut être dit de tous les facteurs.
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Table des matières
Introduction générale
Première partie : Cadre général de l’étude
Chapitre I : Insécurité alimentaire
Chapitre II : Cadre géographique et humain de l’étude
Deuxième partie : La participation des bénéficiaires à la culture de « raketa malama » en guise de contribution à la lutte contre l’insécurité alimentaire
Chapitre III : Problème de l’insécurité alimentaire et manifestation
Chapitre IV : Logique exogène de lutte contre l’insécurité alimentaire
Chapitre V : Evaluation des impacts de la culture de « rakata malama »
Troisième partie : Acquisition, expérience et perspective
Chapitre VI : Expériences et acquisitions
Chapitre VII : Approche prospective et suggestion
Conclusion générale
Bibliographie
Table des matières
Listes
Liste des tableaux
Annexes
Résumé
