Contribution a la lutte contre le decrochage scolaire des filles en milieu defavorise lie a une grossesse precoce

Les jeunes constituent aujourd’hui le quart de la population mondiale (UNFPA, 2013). Promesse de l’avenir mondial, l’adolescence est une période transitoire entre l’enfance insouciante et l’âge adulte avec ses responsabilités. C’est la période des révoltes, l’individu est tiraillé entre le refus de quitter le cocon de l’enfance et le désir d’émancipation que promet le fait d’être adulte. Cruciale et fragile, elle détermine pour la plupart des individus le restant de leur vie par les choix et les décisions pris que ce soit en terme de mode de vie, d’éducation… aussi il est primordial de veiller à la santé de ces jeunes et de faire en sorte de leur offrir les conditions nécessaires pour qu’ils bâtissent leur futur sereinement.

L’adolescence c’est aussi des transformations, des incompréhensions et des problèmes. Si certains sont considérés comme mineurs et peuvent se régler plus ou moins facilement, d’autres le sont beaucoup moins et parmi ceux-là se trouvent les situations liées à la Santé Reproductive des Adolescents (SRA) ainsi que les grossesses précoces et non désirées qui ont des conséquences très néfastes sur les adolescentes : arrêt de la scolarité, rejet par la famille et la société, perte de l’estime de soi, dépression… D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), seize millions d’adolescentes deviennent mères chaque année et la plupart d’entre elles vivent dans les pays en développement.

Pour Madagascar, la nécessité de l’amélioration de la SRA a une dimension très particulière. En effet, classé 155ème sur 187 pays d’après l’Indice de Développement Humain (PNUD, 2014), Madagascar a une population très jeune. Sur une population de vingt millions d’habitants, plus de la moitié ont moins de 20 ans d’après les estimations de l’Institut National de la Statistique (INSTAT). 70,2% de ces jeunes âgés de 10 à 19 ans vivent cependant en dessous du seuil de la pauvreté (ODEROI, 2008) .

Les relations entre l’éducation et le développement d’un pays n’étant plus à prouver, un des plus grands défis du pays consiste à scolariser ces jeunes et à les maintenir dans le circuit scolaire. Si le taux de scolarisation en primaire a augmenté au cours des dernières années, le décrochage, surtout à partir du secondaire est toujours important et cela touche principalement les jeunes filles. Il est vrai qu’à ces niveaux, elles sont beaucoup plus exposées au risque de grossesse précoce.

30% des naissances annuelles sont en effet les faits d’adolescentes selon l’Enquête Démographique et Sanitaire IV (2012 – 2013). Comme le mariage précoce est toujours une pratique assez courante à Madagascar, la plupart de ces naissances sont dans le cadre d’une union traditionnelle et/ou civile et religieuse. Cependant, les cas de jeunes filles enceintes, mineures, encore dans le circuit scolaire et qui sont obligées d’arrêter de ce fait ne sont pas rares. Imputer tous les décrochages féminins à une grossesse précoce serait toutefois exagérer, cependant elle en est l’une des principales causes.

Le projet PEERS et l’Association Zazakely

Le Projet PEERS 

Le projet PEERS ou Projet d’Etudiants et d’Enseignants-chercheurs en Réseaux Sociaux est un projet mis en place par la Haute Ecole Pédagogique de Lausanne. Dans l’esprit d’une « collaboration au-delà des frontières », elle met en relation des chercheurs et étudiants suisses avec des pairs d’autres pays (Madagascar, le Burkina Faso, le Mozambique, les EtatsUnis, la Bolivie et Singapour) pour l’élaboration d’un projet en commun via les réseaux sociaux (Skype, e-mail, Facebook…). Il s’agit surtout d’une expérience qui appelle au partage, à la découverte et à la remise en question des acquis tant sur le plan professionnel, culturel et même humain.

Dans notre cas, le projet a rapproché une équipe suisse composée d’enseignantschercheurs, en l’occurrence les professeurs Moira LAFFRANCHINI NGOENHA et Denis GAY, et de trois étudiants : Bénédicte FONG YONG, Olivier KAMDEM et Nicolas MOULLET ; avec une équipe malagasy menée par le professeur Célestin RAZAFIMBELO avec les étudiants : Menjavola RAJAONARISOA, Aina RAZAFINDRAKOTO et nousmême.

D’une manière générale, le projet dure un an et demi depuis la mise en relation des pairs jusqu’à la soutenance publique des résultats de cette collaboration et comporte deux grandes étapes :
– Un séjour de nos confrères suisses à Madagascar qui s’est déroulé du 9 au 24 octobre 2014,
– Un séjour de l’équipe malgache en Suisse du 24 mars au 8 avril 2015.

Ces séjours ont permis aux deux équipes de s’immerger dans une autre culture, de prendre connaissance d’autres contextes et pratiques pédagogiques et de dégager ainsi à partir des différences les forces et faiblesses de chacun de ces modèles.

L’Association Zazakely

Basée dans le quartier de Mahazina à Antsirabe, Zazakely est une association qui œuvre dans la scolarisation des enfants démunis en partenariat avec des établissements publics (EPP, CEG et lycées).

Elle est apparue en 2001 avec la rencontre d’Alain et Rehanna Colombatto avec une ressortissante du quartier, Albertine Razafimahatratra. Les premiers objectifs étaient la scolarisation et la formation professionnelle des enfants de ce quartier. A partir de 2006, la Suisse est entrée dans le programme par le biais de la famille Counet. Actuellement, le centre accueille 237 enfants auxquels il fournit le déjeuner à midi et des cours de soutien en parallèle avec l’EPP. Des cours du soir sont donnés aux collégiens et lycéens.

Pour ce qui est des infrastructures, le centre est pourvu de :
– Quatre salles de classe,
– Un bureau pour le directeur,
– Une infirmerie,
– Une cuisine,
– Un réfectoire,
– Une bibliothèque,
– Deux chambres pour les bénévoles et civilistes,
– De sanitaires,
– Un terrain de football,
– Un bassin de culture de spiruline,
– Un bâtiment pour son conditionnement.

Le personnel qui fait tourner Zazakely au quotidien est composé:
– Du directeur de l’association,
– D’une maîtresse pour les maternelles,
– D’une institutrice qui prend en charge CP1, les CP2 et les CE,
– D’un instituteur qui enseigne les CM1 et les CM2,
– D’une aide-maîtresse des maternelles,
– De deux cuisinières,
– D’un comptable.

En dehors de ces personnes, il y a aussi des bénévoles français ou des civilistes suisses qui viennent prêter main forte au centre. Pour cette année du projet, c’est le civiliste Romain qui était à Zazakely et donnait des cours aux CM1 et CM2 en alternance avec l’enseignant du CM1 et du CM2.

Qu’est-ce que l’éducation sexuelle ? 

Définitions

Aborder la question de l’éducation sexuelle n’est pas aisée de par le fait que les terminologies utilisées pourraient prêter à confusion et à des incompréhensions. Aussi, il est primordial de les éclaircir.

Sexe
Le mot « sexe » désigne avant tout l’ensemble de caractères qui permettent de distinguer chez la plupart des êtres vivants le genre mâle et le genre femelle (Le petit Larousse, 2010). Cependant, le terme « sexe » est de plus en plus utilisé pour désigner l’activité sexuelle en elle-même (Larousse, 2010).

Sexualité
La sexualité regroupe l’ensemble de phénomènes sexuels ou liés au sexe, observables chez les êtres vivants (Larousse, 2010).

La sexualité est un aspect central de l’être humain tout au long de la vie et comprend le sexe, les rôles socialement associés aux genres, l’orientation sexuelle, l’érotisme, le plaisir, l’intimité et la reproduction. La sexualité est vécue et exprimée sous forme de pensées, de fantasmes, de désirs, de croyances, d’attitudes, de valeurs, de comportements, de pratiques, de rôles et de relations. Si la sexualité peut inclure tous ces aspects, tous ne sont pas toujours exprimés ou expérimentés. La sexualité est influencée par l’interaction de facteurs biologiques, psychologiques, sociaux, historiques, religieux, spirituels (OMS, 2013).

Santé sexuelle
La santé sexuelle est un état de bien-être physique, émotionnel, mental et social relié à la sexualité. Elle ne saurait être réduite à l’absence de maladies, de dysfonctions et d’infirmités. La santé sexuelle exige une approche positive et respectueuse de la sexualité, des relations sexuelles, ainsi que la possibilité d’avoir des expériences plaisantes, en toute sécurité, sans coercition, discrimination et violence. Pour réaliser la santé sexuelle et la maintenir, il faut protéger les droits sexuels de chacun (OMS Europe et BZgA, 2013).

Droits sexuels
Les droits sexuels s’inscrivent dans les droits humains déjà reconnus par les législations nationales, les instruments internationaux relatifs aux droits humains et autres textes bénéficiant d’un large consensus. Ils incluent le droit pour chacun(e), sans aucune contrainte, de discrimination ou violence :

– de jouir du meilleur état de santé sexuelle possible, grâce notamment à l’accès à des services médicaux spécialisés en matières de santé sexuelle et reproductive ;
– de demander, d’obtenir et de transmettre des informations ayant trait à la sexualité ;
– à une éducation sexuelle ;
– au respect de son intégrité physique ;
– au choix de son partenaire ;
– de décider d’avoir une vie sexuelle active ou non ;
– à des relations sexuelles consensuelles ;
– à un mariage consensuel ;
– de décider d’avoir ou de ne pas avoir d’enfants, au moment de son choix ;
– d’avoir une vie sexuelle satisfaisante, agréable et sans risque.

L’exercice responsable des droits humains exige de chacun qu’il respecte les droits des autres (OMS Europe et BZgA, 2013).

Education sexuelle
L’éducation sexuelle consiste à informer sur la sexualité et à transmettre un certain nombre de valeurs et de recommandations. Elle peut également avoir pour objet l’expression et la discussion autour des sentiments amoureux, des pratiques sexuels et du respect mutuel. Pour être efficace, elle doit commencer dès la petite enfance et continuer jusqu’à l’âge adulte. Elle doit impérativement tenir compte du stade de développement de l’individu afin de lui fournir les connaissances adaptées à ses intérêts.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE CONTEXTE ET CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE
CHAPITRE I : CONTEXTE ET GENERALITES
I.1. LE PROJET PEERS ET L’ASSOCIATION ZAZAKELY
I.1.1. LE PROJET PEERS
I.1.2. L’ASSOCIATION ZAZAKELY
I.2. QU’EST-CE QUE L’EDUCATION SEXUELLE ?
I.2.1. DEFINITIONS
SEXE
SEXUALITE
SANTE SEXUELLE
DROITS SEXUELS
EDUCATION SEXUELLE
I.2.2 UNE EDUCATION SEXUELLE : PAR QUI ET POURQUOI ?
LES SOURCES DE L’EDUCATION SEXUELLE
L’EDUCATION SEXUELLE FORMELLE
L’EDUCATION SEXUELLE INFORMELLE
LES ENJEUX DE L’EDUCATION SEXUELLE
LES INITIATIVES INTERNATIONALES POUR L’EDUCATION SEXUELLE
LA CONFERENCE INTERNATIONALE SUR LA POPULATION ET LE DEVELOPPEMENT (CIPD) 1994
L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES
LA FEDERATION INTERNATIONALE POUR LA PLANIFICATION FAMILIALE
I.3. LES DIFFERENTES CATEGORIES D’EDUCATION SEXUELLE
I.3.1. L’ABSTINENCE SEULEMENT
I.3.2. L’EDUCATION SEXUELLE INTEGREE
I.3.3. L’EDUCATION SEXUELLE HOLISTIQUE
CHAPITRE II : L’EDUCATION SEXUELLE A MADAGASCAR : QUELS BESOINS ?
II.1. REGARDS SUR LA SEXUALITE DES JEUNES MALAGASY
II.1.1. COMPORTEMENTS SEXUELS A RISQUES
UNE EDUCATION SEXUELLE INFORMELLE PREPONDERANTE
SEXUALITE PRECOCE
FAIBLE UTILISATION DES METHODES CONTRACEPTIVES ET PARTENARIAT MULTIPLE
II.1.2. LES ENJEUX D’UNE EDUCATION SEXUELLE A MADAGASCAR
L’EDUCATION POUR TOUS (EPT)
PROMOTION DE L’EGALITE DES SEXES ET AUTONOMISATION DE LA FEMME
REDUCTION DE LA MORTALITE INFANTILE ET AMELIORATION DE LA SANTE MATERNELLE
LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA
II.2. LES STRATEGIES DEJA ENTREPRISES
II.2.1. LA POLITIQUE NATIONALE EN PLANIFICATION FAMILIALE
II.2.2. L’APPROCHE LIFE SKILLS
II.2.3. UN NOUVEAU CURRICULUM D’EDUCATION SEXUELLE
II.2.4. LES COOPERATIONS INTERNATIONALES
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
DEUXIEME PARTIE DEUX MODELES D’EDUCATION SEXUELLE DIFFERENTS: ZAZAKELY ET SUISSE
CHAPITRE III : L’EDUCATION SEXUELLE A ZAZAKELY : ENTRE TABOUS ET NECESSITE
III.1. MAHAZINA : UN QUARTIER VULNERABLE
III.1.1. MAHAZINA
III.1.2. VILLAGE DE LA SOLIDARITE
III.2. ETUDES DE CAS
III.2.1. RAVAKA
III.2.2 FANJA
III.3. ZAZAKELY ET L’EDUCATION SEXUELLE
III.3.1. LES ACTIONS ORDINAIRES
RESPONSABILISER LES PARENTS
PRESERVER LES ELEVES
III.3.2. DES FORMATIONS OBTENUES
L’OSCAPE FORMATRICE
LES THEMATIQUES ABORDEES
III.3.3. … MAIS PARTIELLEMENT TRANSMISES
EDUCATRICE 1 : LES DOUZE MARCHES DE L’AMOUR
EDUCATRICE 2 : LA PUBERTE, LA SEXUALITE, L’EDUCATION SEXUELLE ET LA CONTRACEPTION
III.3.4. NOTRE ANALYSE DE LA SITUATION
LE QUARTIER ET SES CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES, SOCIO-DEMOGRAPHIQUES ET CULTURELLES
UNE EDUCATION FORMELLE INADAPTEE
CHAPITRE IV : L’EXEMPLE SUISSE
IV.1. PRESENTATION DE LA SUISSE
IV.2. L’EDUCATION SEXUELLE DANS LES ECOLES DU CANTON DE VAUD
IV.2.1. LA FONDATION PROFA CHARGEE DE L’EDUCATION SEXUELLE SCOLAIRE
IV.2.2. LES CONTENUS DES PROGRAMMES
IV.2.3. L’EDUCATION SEXUELLE POUR LES ELEVES
IV.2.4. UNE STRUCTURE D’ACCUEIL POUR LES MERES-ADOLESCENTES
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
TROISIEME PARTIE PORTEE ET LIMITES ; SUGGESTIONS POUR UNE EDUCATION SEXUELLE EFFICACE
CHAPITRE V : FAIBLESSES DES STRATEGIES EN PLACE
V.1. UNE EDUCATION SEXUELLE INSUFFISANTE ET INADAPTEE
V.1.1. UNE EDUCATION SEXUELLE INSUFFISANTE
V.1.2. LA PROMOTION DE L’ABSTINENCE SEULEMENT DEVENUE HORS CONTEXTE
V.2. DES MESURES PRISES INSUFFISANTES
V.2.1. LES POPULATIONS MAL CIBLEES
V.2.2. INSUFFISANCE DU BUDGET DE L’ETAT CONSACRE POUR LA PROMOTION DU SECTEUR
V.2.3. MANQUE D’INFORMATION ET D’ACCESSIBILITE CONCERNANT LES SERVICES DE SRA
CHAPITRE VI : SOLUTIONS PRECONISEES
VI.1. ADOPTER L’ESI COMME MODELE D’EDUCATION SEXUELLE
VI.1.1. LES AVANTAGES DE L’ESI
RESPECT DES VALEURS SOCIETAIRES MALAGASY
CONTEXTUALISATION DE LA SEXUALITE DES JEUNES ET PREVENTION DES RISQUES
RETABLISSEMENT DU DIALOGUE
VI.1.2. DES EXIGENCES ACCESSIBLES
RESSOURCES HUMAINES
PARTENARIATS
MATERIELS ET RESSOURCES
VI.2. RENFORCER LES ACTIONS EXISTANTES
VI.2.1. PRIORISER LES INSTITUTIONS DIRECTEMENT AFFECTEES
VI.2.2. MISE A JOUR SYSTEMATIQUE DES INFORMATIONS SANITAIRES
VI.2.3. METTRE UN ACCENT SUR LA COMMUNICATION ET L’INFORMATION
VI.2.4. AMELIORER L’ACCES A LA SRA
CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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