Contribution à la conservation des espèces les plus vulnérables Givotia madagascariensis Baillon, Gyrocarpus americanus Jacquin

Les forêts tropicales qui couvrent quelque 8% de la superficie mondiale se trouvent dans les pays en voie de développement et renferment plus de 90% des espèces mondiales. Mais souvent, ces forêts sont converties en terres arables. Cette conversion qui va de paire avec la perte de biodiversité et de patrimoine génétique, entraîne les changements climatiques, et la progression de la désertification,…La perte se chiffre en 16000000 ha / an pour la forêt tropicale et la perte de diversité biologique est de 40% dans cette même forêt (RAZAFY FARA L., 2003). Les risques d’extinction d’espèces augmentent avec cette dégradation de la forêt.

Depuis longtemps, la sauvegarde des espèces menacées est une préoccupation mondiale qui s’est manifestée par des conventions telle la CITES (Convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore Sauvages Menacées d’Extinction) adoptée en 1973 et dont le principal objectif est de protéger certaines espèces en voie d’extinction de la surexploitation par un système de permis d’importation et d’exportation qui sont délivrés par un organe de gestion national, sur avis d’une autorité scientifique national (NICOLL M.E., 1989). La mise en place de l’IUCN (Union Internationale pour la Conservation de la nature) en 1948 a permis de créer des statuts pour les espèces menacées leur créant ainsi un cadre de conservation. L’IUCN classifie les espèces en fonction des pressions qu’elles subissent. Cette classification concerne les espèces qui sont menacées de disparition et qui sont endémiques.

Madagascar conscient de sa richesse floristique dont 85% des ses espèces sont endémiques (GUILLAUMET, 1984 in ANGAP, ONE, PNUE, 1998) mais qui sont soumises à des diverses pressions a signé et ratifié la CITES depuis 1976. La région de Menabe fait partie des régions de Madagascar présentant cette forte endémicité en biodiversité. Il s’agit d’une forêt sèche typique de l’Ouest qui est pourtant soumise à des fortes pressions (culture sur brûlis ou « hatsake », exploitation forestière). Ces pressions entraînant la destruction de l’habitat des espèces caractéristiques de la région et leur disparition progressive sont souvent négligées. Afin d’appliquer des mesures de conservation, l’étude de ces espèces vulnérables s’avère indispensable notamment pour les espèces autochtones. Givotia madagascariensis, Gyrocarpus americanus et Enterospermum madagascariensis se trouvent parmi ces espèces. Elles ont des rôles social, économique et écologique importants, toutefois les nombres des ces espèces ayant des tailles exploitables diminuent progressivement.

Situation géographique 

La zone d’étude se trouve dans le Menabe Central partie nord. Elle est administrée par la province de Tuléar et a comme superficie 275000ha. Elle est limitée au sud par la route national n°35 reliant Mahabo-Morondava , au nord par le fleuve de Tsiribihina , à l’Ouest par le canal de Mozambique et à l’Est par la longitude de 44°51′ Est (RAVOAVY, 1998) (cf carte n°1). Les sites étudiés sont :
– La concession de Kirindy CFPF, créée depuis 1978, est un établissement étatique. Une restructuration est en cours. Sa vocation actuelle est la recherche et la conservation de la biodiversité.
– La réserve spéciale d’Andranomena : classée par l’arrêté 152-SE/EF/CG le 16 mai 1955.
– Forêt villageoise autour de Marofandilia : constituée par la forêt classée d’Ampataka (classée par l’arrêté n°024/MFR/FOR du 03 janvier 1964 : RAVOAVY, 1998) et la forêt gérée par les villageois (par GPF).

Milieu physique

Le climat-diagramme selon Walter et Leith établi à partir des bilans thermiques et des précipitations de la Station de Morondava pendant 30 ans (annexe I) de 1961 à 1990 montre que la région appartient à un climat tropical sec avec deux saisons bien distinctes. Une saison humide de novembre au mars et une saison sèche d’avril en octobre. La température moyenne annuelle est de 24° 8 C . Et La pluie moyenne annuelle est de 780 mm . (UPDR, 2001).

En général, la topographie est parfaitement plane avec cependant une pente générale de 3 à 5 pour mille dirigée vers l’ouest. (SORG J-P,1996). Sur les glacis les mieux conservés sont associées des sols ferrugineux jaunes et rouges non lessivés. Sur les grès, des sols à tendance podzolique prédominent, alors qu’en bordure des talwegs et petites vallées secondaires, on observe une séquence de sols relativement complexe(RANDRIAMBOAVONJY, 1990 ; SORG J-P,1996). Le principal fleuve est le Tsiribihina qui est permanent. (RAVOAVY, 1998).

Milieux biotiques

Les principales formations végétales de Menabe central nord sont :
– La forêt primaire (constituée par la forêt dense sèche caducifoliée et la forêt galerie) est une formation forestière climacique de basse altitude de la région occidentale de Madagascar.
– La forêt secondaire ou « monka » est une formation forestière issue des défrichements des forêts primaires.
– La savane arborée à Zizyphus mauritiana
– Les savanes herbeuses à dominance de Sporobolus sp et Hyparhenia cymbaria.
– Et les mangroves .

Les statuts des forêts de la région sont présentées par la carte n°4. La région du Menabe central comprend : une Aire Protégée (la Réserve Spéciale d’Andranomena), deux forêts classées, six forêts régies par GPF, cinq régies par GELOSE et quatre lots d’exploitations valides.

Un zonage  est proposé par les acteurs de conservation (dont la liste et le rôle se trouvent en annexe II) de la région pour concilier développement et conservation : 50000 ha de conservation prioritaire, 60000 ha de zones de production et 20000 ha de zones de régulation, et 140000 ha de forêts pour usages multiples.

La région est marquée par sa faune riche et endémique. Les espèces les plus caractéristiques du Menabe et uniques au monde sont : Mangoustes à rayures fines (Bokiboky) ou Mungotictis decemlineata decemlineata, le rat sauteur géant (Vositse) ou Hypogeomys antimena, Microcebus berthae (tilitilivahy) et la tortue à queue plate (kapidolo) ou Pyxis planicauda. (EAUX ET FORETS, CRITICAL ECOSYSTEM PARTNERSHIP FUND, 2002).

Milieu humain

La population considérée ici est la population de l’ensemble de trois sous préfecture : Morondava, Belo sur Tsiribihina et Mahabo car la zone est comprise dans une partie de ces trois sous préfectures. La densité de la population est de 7,36 habitants par km2 sur une superficie de 26823 km2 ,. C’est la région la plus multiethniques de Madagascar : les Sakalava sont les premiers qui ont occupés le terrain avec leur bétail et puis plusieurs immigrés : Betsileo, Antesaka, Antandroy, Mahafaly, Merina, Tanosy, …… L’arrivée des Antandroy a expliqué l’extension de culture sur brûlis (Hatsake) (UPDR, 2001).

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Table des matières

PREMIERE PARTIE : INTRODUCTION
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE
2.1- Situation géographique
2.2- Milieu physique
2.3- Milieux biotiques
2.4- Milieu humain
TROISIEME PARTIE : METHODOLOGIE
3.1- Démarche adoptée
3.1.1- Étude bibliographique
3.1.2- Étude cartographique
3.1.3- Enquêtes
3.1.4- Inventaire
3.1.4.1- Stratification de la zone d’étude
3.1.4.2- Dispositif d’inventaire
3.1.4.3- Unité d’échantillonnage
3.1.4.4- Paramètres relevés et matériels utilisés
3.1.4.5- Herbiers
3.1.4.6- Analyse sylvicole des espèces cibles et de leur habitat
3.1.5- Traitement des données
3.1.6- Évaluation des espèces cibles suivant les critères de l’IUCN
3.1.6.1-Étude de la distribution des espèces cibles
3.1.6.2- Étude de l’aire d’occupation des trois espèces cibles et leur abondance
3.1.6.3- Étude de l’habitat des espèces cibles
3.1.6.4- Étude des régénérations naturelles des espèces cibles
3.1.6.5- Exploitation des espèces cibles
3.1.6.6- Déclin futur des espèces cibles suivant l’IUCN
3.2- Limites du travail
QUATRIEME PARTIE : RESULTATS ET ANALYSES
4.1- Caractérisations des espèces cibles
4.1.1- Historique des espèces cibles dans la région de Menabe
4.1.2- Descriptions des espèces cibles
4.1.2.1- Givotia madagascariensis
4.1.2.2- Gyrocarpus americanus
4.2.2.3- Enterospermum madagascariensis
4.2.3- Caractéristiques des trois espèces cibles
4.1.3.1- Phénologie des espèces
4.1.3.2- Régénérations naturelles des trois espèces cibles
4.2- Stratification de la zone d’étude
4.3- Interface homme-forêt
4.3.1- Les actions de conservation
4.3.2- Les pressions sur la forêt et sa biodiversité
4.3.2.1- Menaces de l’habitat
4.3.2.2- Menaces sur les trois espèces cibles
4.3.3- Conclusion partielle
4.4- État de lieux des espèces cibles et de leur habitat
4.4.1- Analyse structurale de l’habitat des espèces cibles
4.4.1.1- Structure floristique des types de végétation
4.4.1.2- Structure spatiale de l’habitat des espèces cibles
4.4.1.3- Structure totale
4.4.1.4- Conclusion partielle
4.4.2- Analyse des trois espèces cibles
4.4.2.1- Analyse horizontale des espèces cibles
4.4.2.2- Structures des diamètres suivant différentes classes
4.4.2.3- Structure des hauteurs des trois espèces cibles
4.4.2.4- Conclusion partielle
4.4.3- Analyse de la régénération naturelle des trois espèces cibles
4.4.3.1- Composition floristique des jeunes bois de l’habitat
4.4.3.2- Distribution spatiale
4.4.3.3- Structure horizontale des jeunes bois des espèces cibles
4.4.3.4- Conclusion partielle
4.5- Évaluation des statuts des espèces cibles suivant les critères de l’IUCN
CINQUIEME PARTIE : DISCUSSIONS
5.1- Discussion sur la méthodologie
5.2- Discussion sur les résultats
5.2.1- Nouveaux apports de la présente étude
5.2.1.1- Résultats cartographique
5.2.1.2- Résultats d’enquêtes
5.2.1.3- Résultats d’inventaires
5.2.2- Facteurs influençant l’état de lieux des espèces cibles
5.2.2.1- Biologie des espèces cibles
5.2.2.2- Différentes formations végétales
5.2.2.3- Types de gestion
5.3- Tendance évolutive de la population des trois espèces cibles
5.4- Discussion des résultats par rapport aux objectifs
SIXIEME PARTIE : PLAN DE GESTION ET DE CONSERVATION
6.1- Recommandations
6.1.1- Éducation environnementale
6.1.2- Gestion communautaire
6.1.3- La collecte des fruits
6.1.4- Alternative pour l’utilisation de Givotia madagascariensis
6.1.5- Création d’une pépinière villageoise
6.1.6- Soins sylvicoles
6.1.7- Enrichissement
6.1.8- Reboisement
6.1.9- Jardin botanique
6.2- Objectifs et stratégies du plan de gestion et de conservation
6.3- Matrice de cadre logique
6.4- Plan d’actions
6.5- Conclusion partielle
SEPTIEME PARTIE : CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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