Contribution a la connaissance de l’amelioration de la race zebu malagasy (bos indicus) par la race brune des alpes

L’élevage bovin à Madagascar se réclame de l’importance de sa place dans l’économie nationale en occupant environ les 70% de la production de l’élevage. Il représente 9% du P.I.B. national en 2000, d’après ANDRIANARISOA Honoré J. en 2002 (6), ce qui correspond à 30% du P.I.B. Agricole. Estimé en 1979 à dix millions de têtes, selon RIBOT J. J. en 1984 (31), le cheptel bovin malagasy trouve ses effectifs importants face aux autres espèces comme les porcins qui étaient environ un million de têtes, les ovins à 650.000 et les caprins à 1,3 millions. Ce même auteur a donné les proportions suivantes concernant la constitution du cheptel : 90% sont des zébus, 8,5% des Rana (métis) et 1,5% des bovins purs de races améliorées.

Il est indéniable que le cheptel bovin constitue une source de protéines animales importante par sa viande, car la consommation locale en viande est représentée en majeure partie par la viande bovine. Selon toujours RIBOT J. J. en 1984 (31), cette consommation est à peu près 20,06 kg par habitant par an dont 14,65 kg de viande bovine, 4,27 kg de viande porcine et 1,14 kg de viande caprine et ovine. Par ailleurs, RIBOT J. J. en 1985 (32) a estimé que le taux d’exploitation du cheptel bovin se situe aux environs de 10,3%. Et le taux de croissance annuel quant à lui n’est que 0,78%, alors que la croissance démographique avoisine 3%.

Ces chiffres expliquent une discordance entre la croissance démographique et le taux de croît du cheptel, se traduisant par la suite par une diminution probable de la consommation en viande bovine par habitant et par an. Il est connu cependant que le cheptel bovin est resté stationnaire voire même en régression à Madagascar. Ceci à cause d’une autoconsommation importante et irrationnelle suite aux mœurs et aux traditions qui font toujours appel aux sacrifices du zébu. En effet, l’effectif du cheptel bovin est environ 8.020.449 têtes pour l’année 2003 (INSTAT 2004) En plus, de part ses qualités indéniables, la viande du zébu malagasy est aussi recherchée par des pays étrangers. Selon RIBOT J. J. en 1984 (31), sur 132.700 tonnes de viande en carcasse, 7.000 tonnes sont exportées.

RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES

Le Zébu Malagasy

Historique et caractéristiques

Historiquement, cet animal n’est pas autochtone. LACROUTS M. et al. en 1962 parlent de l’introduction du zébu à Madagascar :
– les navigateurs portugais à la fin du 15ème siècle, signalaient que « les indigènes de l’Ile possèdent de grands bœufs porteurs de bosse sur le cou, très gros et excellents à manger »
– importé, vraisemblablement des Indes, le zébu s’est parfaitement adapté aux conditions du milieu.

Selon SERRES H. et al. en 1971 (37), cette race présente un format plutôt petit et léger, aggravé par une remarquable tardivité, la taille adulte n’étant guère atteinte avant 7 ans. D’après LACROUTS M. et al. en 1962 (16), sa taille maximum est d’environ 1,35 m à 1,40 m pour les mâles et 1,30 m pour les femelles. Sa musculature est développée mais avec prédominance de l’avant-train par rapport au train postérieur, qui est court et etrigué. Le poids vif atteint, dans les conditions naturelles d’élevage 350 à 400 kg chez le taureau et 250 à 300 kg chez la vache.

Ce qui caractérise aussi le zébu malagasy, est la présence d’une bosse en région cervico-thoracique. Cette bosse est souvent très volumineuse chez le mâle, mais de taille limitée chez la femelle. Elle donne « une silhouette caractéristique » à l’animal, selon LACROUTS M. et al. en 1962 (16). Outre, le zébu a acquis « une aptitude métabolique à l’accumulation des graisses dans sa bosse et sous la peau» afin de pouvoir franchir la saison de disette, d’après SERRES H. et al. en 1971 .

Concernant toujours la conformation du zébu malagasy, SERRES H. et al. en 1968 décrivent les caractères suivants :

– La tête montre une nette brachycéphalie. Le profil est droit
– Les oreilles sont petites en forme de losange
– Le chignon est concave. Les cornes, de section circulaire, sont portées en lyre haute
– L’encolure est mince dans le sens latéral. Elle porte un fanon développé.
– Le tronc est allongé, la côte assez plate
– La croupe est étroite et oblique
– Les membres sont assez fins et les aplombs généralement corrects. Le sabot est petit. La capacité de marche du bétail est assez bonne.
– La peau est fine. Elle porte des poils courts et lisses, on voit des robes extrêmement variées : noires, pie noire avec des taches de toutes dimensions, fauves ou fauves et blanches, rouges ou rouges et blanches, grises, ou même entièrement blanches.

Le fait d’être un animal rustique est un caractère avantageux du zébu malagasy. En effet, cette race s’est séculairement adaptée aux conditions naturelles d’élevage qui lui ont été imposées. Et selon LACROUTS M. et al. en 1962 (16), cet animal est paisible malgré sa vie souvent comparable à celle d’un animal sauvage. Par contre, les même auteurs [ LACROUTS M. et al. en 1962 (16)], soulignent que « la manque de précocité, rançon de sa rusticité, est une tare constante du zébu. Celui de Madagascar n’échappe pas à la règle et n’atteint, dans les conditions naturelles, son plein développement qu’entre 5 et 8 ans ».

Quant au caractère « fécondité » il dépend surtout des conditions d’alimentation en quantité, qualité et régularité. « A Madagascar, où se pratique l’élevage purement extensif, la fécondité dépend des disponibilités en pâturage vert ; elle parait assez bonne atteignant en moyenne 60% du nombre des reproductrices » [ LACROUTS M. et al. en 1962 ].

Performances

a) Productivité en viande
A Madagascar, le zébu est le principal producteur de viande tout en assurant les besoins importants d’une autoconsommation rurale et la consommation urbaine qui ne cesse de s’accroître avec la démographie. De plus, selon LACROUTS M. et al. en 1962 : « le zébu malagasy possède des qualités bouchères indéniables, la viande vendue sur le marché est, de l’avis unanime, bonne et excellente ».

Selon BABEL E. en 1961 (8), les poids moyens de carcasse sont les suivants :
– bœufs lourds : 160 kg
– bœufs légers : 125 kg
– vaches lourdes : 112 kg
– vaches maigres : 72 kg .

Et on observe aussi les rendements suivants (rapport du poids de la carcasse au poids vif de l’animal) :
– qualité extra : 53%
– première qualité : 51%
– deuxième et troisième qualité : 46% .

b) Production laitière
Le zébu est rarement un animal laitier, selon BABEL E. en 1961 (8), la production moyenne d’une vache zébu est estimée entre 270 à 350 litres par lactation en milieu traditionnel. Or, 200 à 300 litres doivent être laissés au veau pour sa subsistance, ce qui laisse en principe, environ 70 litres disponibles pour la consommation humaine. A raison d’une lactation tous les 2 ans, la production utilisable d’une vache zébu serait donc de 35 litres par an. D’après un autre auteur, RANDRIA-NARISON Eldin en 1996 (26), la moyenne des performances laitières par vache zébu se situe autour de 1,5 à 2 litres par jour, plus précisément, 300 litres par lactation ne s’étendant pas plus de 150 jours, et ceci dans la région de Vakinankaratra.

Ces moyennes de production ont été obtenues en milieu traditionnel où les éleveurs se contentent de cueillir la production offerte par l’animal sans avoir pensé à  lui couvrir ses besoins pour pouvoir produire plus. L’alimentation joue donc un rôle important dans l’accroissement de la production par lactation et dans l’augmentation du nombre de lactations par une meilleure fécondité des femelles reproductrices. Et selon LACROUTS M. et al. en 1962 (16), dans des conditions hygiéniques et alimentaires améliorées, certaines vaches Zébu pouvaient donner environ 700 litres de lait par an. Donc, après prélèvement de la nourriture du veau, 400 litres étaient disponibles pour la consommation humaine, soit 10 fois plus que celle observée dans la production moyenne en milieu traditionnel.

c) Le travail animal
L’utilisation des bœufs comme animaux de trait est très courant à Madagascar. La traction concerne à la fois le matériel de transport comme la charrette et le matériel de culture attelée comme la charrue ou la herse.

Remarquons que les bœufs de trait sont très bien entretenus et en excellent état. En effet, selon LACROUTS M. et al. en 1962 (16), « le bœuf qui fournit un travail important doit, en supplément de sa ration d’entretien recevoir une ration énergétique au moins égale, soit 3 unités fourragères par jours d’emploi ».

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Table des matières

I.- INTRODUCTION
II.- RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES
II.1- LE ZEBU MALAGASY
II.1.1- Historique et caractéristiques
II.1.2- Performances
a) Productivité en viande
b) Production Laitière
c) Le travail animal
II.2- LA RACE BRUNE DES ALPES
II.2.1- Historique et caractéristiques
II.2.2- Performances
a) Production laitière
b) Productivité en viande
c) Le travail animal
II.3.- COMPORTEMENT LAITIER DE LA RACE BRUNE DES ALPES DANS D’AUTRES PAYS
II.3.1- Quelques caractéristiques de la lactation de la race Brune des Alpes
a) Pour la production moyenne
b) Pour le coefficient de décroissance de la lactation
II.3.2- Comportement laitier de la race Brune à Mulungu
a) Ecologie de la région
b) Etude des productions laitières
b.1) Conduite générale de l’élevage et du contrôle laitier
b.2) Analyse des résultats au contrôle laitier
b.3) Présentation des résultats et conclusions
c) Etude sur le comportement à la chaleur de la race Brune et son métis
c.1) Quelques données bibliographiques
c.2) Conduite des observations à la Ferme de Mulungu
c.3) Présentation des résultats et conclusions
II.4- L’EFFET D’HETEROSIS
III.- MATERIELS ET METHODES
III.1- CONTEXTE DE L’ETUDE
III.2- DEROULEMENT DE L’ETUDE
III.2.1- Obtention de ½ BA x ZM (F1)
III.2.2- Obtention de ½ BA x ZM (F2)
III.3- MATERIEL ANIMAL
III.3.1- Conduite d’élevage
a) Le zébu Malagasy
b) Le demi-sang Brune des Alpes x Zébu
III.3.2- Couverture sanitaire
III.4- CONTROLE DE PERFORMANCE
III.4.1- Contrôle de la croissance
III.4.2- La traite et le contrôle laitier
III.4.3- Enregistrement périodique des données
III.5- METHODES D’ANALYSE
III.5.1- La Statistique descriptive
III.5.2- Analyse de variance
IV.- RESULTATS ET DISCUSSIONS
IV.1- CARACTERISTIQUES EXTERIEURES DU MANJAN’I BOINA
IV.2- LA CROISSANCE PONDERALE
IV.2.1- Influence du sexe
IV.2.2- Comparaison de la croissance pondérale du Manjan’i Boina et du zébu
IV.2.3- Comparaison de la croissance pondérale du Manjan’i Boina et du ½ Brahman
IV.3- LA PRODUCTION LAITIERE
IV.3.1- Production laitière moyenne du Manjan’i Boina
IV.3.2- Courbe moyenne de lactation du Manjan’i Boina
IV.3.3- Comparaison de la production laitière moyenne du Manjan’i Boina et des autres races
a) Comparaison avec la Brune des Alpes
b) Comparaison avec le zébu malagasy
c) Comparaison avec le ½ Frison
IV.3.4- Influence du rang de lactation
IV.3.5- Influence de l’âge et du poids au premier vêlage
IV.3.6- Intervalle de vêlage
V.- CONCLUSION – RECOMMANDATIONS
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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