Actuellement, Madagascar compte parmi les pays les plus pauvres du monde. Au regard des autres pays [1], avec un PIB par habitant de 284 USD en 2005, il est classé parmi les pays à faible revenu avec 68,7 % de la population vivant sous le seuil de la pauvreté [2]. Ceci concerne surtout les populations rurales qui constituent les 75% de la population totale [3]. Des actions et des stratégies sont en cours pour le redressement de l’économie nationale. Une des plus récentes a été la mise en place des 22 régions. Ceci afin de faciliter et de permettre le développement rapide et durable tant attendu. Dans ce cadre, la spécialisation et la régionalisation des activités économiques constituent l’une des priorités de l’Etat malgache. D’autre part, Madagascar est un pays essentiellement à vocations agricoles [3], toutes activités économiques entreprises devraient avoir en premier lieu des retombées au niveau des paysans [3]. Car, en la sécurisation des revenus des exploitations agricoles, la réduction des inégalités entre le milieu rural et urbain ainsi que l’inclusion des plus vulnérables dans le processus de développement économique constituent des enjeux fondamentaux pour l’essor des pays comme Madagascar.
Capable, par définition, de générer rapidement des revenus avec peu d’intrants pour toutes les catégories de la population rurale, le petit élevage pourrait contribuer à une redynamisation de tout le tissu économique et social en milieu rural. La filière porcine, faisant partie de cette catégorie, constitue une source de revenu et un moyen d’épargne très important dans le monde rural malgache [30], surtout pour les Hautes Terres. Toutefois, le risque du « métier » combiné avec les conjonctures actuelles du monde rural dominées essentiellement par l’enclavement, l’insécurité, la difficulté d’accès aux actifs productifs et aux marchés ainsi que la défaillance des structures institutionnelles constituent incontestablement des barrières à l’entrée du processus de développement désiré.
Le lien depuis la production vers les consommateurs finaux présente des failles notamment le non respect des règles et normes d’hygiène pour la production de viande. Ce dernier constitue un risque non seulement pour le consommateur [4] mais surtout pour le développement et la pérennisation de la filière porcine. Surtout sur le niveau de compétitivité des acteurs locaux par rapport aux autres pays membres de la Southern African Development Communauty ou SADC .
Il apparaît donc clairement que la mise en conformité de la technique de production de viande (surtout abattage) s’avère utile pour la filière. A l’instar de cette implantation, le changement de comportement de manière positif des consommateurs vis-à-vis de la viande porcine est attendu. Les produits locaux issus de l’élevage porcin pourront s’aligner auprès des éventuels produits concurrents sur le marché régional . Les qualités technologiques de la viande de porc ainsi produite permettront aux transformateurs locaux d’atteindre leurs objectifs. A ce stade, une question se pose: « comment attirer les opérateurs économiques à s’investir dans la collecte et l’abattage des porcs de manière hygiénique et conforme aux exigences du marché ? » pour permettre la pérennisation et le développement de la filière.
C’est dans ce cadre que ce document a été réalisé. Il s’agit d’une étape importante mais aussi d’une initiative qui consiste à démontrer l’existence d’opportunité d’affaire et la faisabilité technique dans un contexte malgache d’une telle implantation. Aussi, pour permettre de répondre à cette question il convient de :
• Analyser la situation actuelle de la filière porcine ;
• Etudier la mise en place d’un système de collecte ;
• Etudier la technologie de production de la viande porcine ;
• Choisir le procédé le plus adapté au contexte malgache ;
• Evaluer l’impact environnemental du projet ;
• Discuter sur les points importants concernant l’implantation.
Approche méthodologique
Le développement ne peut être le produit d’un seul acteur [5]. Partageant la même vision du programme SAHA et de ses partenaires sur le développement local concerté, nous avons été quatre étudiants de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques à soumettre des thèmes de recherche au niveau de l’Unité de Coordination Décentralisée de l’Imerina – Région Analamanga. Les sujets proposés convergent vers l’amélioration des revenus des ménages ruraux dans les Districts d’Ankazobe et d’Ambohidratrimo en rejoignant la quatrième ligne d’actions du programme SAHA phase III . En effet, l’ensemble traite la structuration d’amont en aval des filières de l’Elevage à Cycle Court, notamment la porciculture et l’aviculture. Ceci à travers la mise en relation des producteurs avec des opérateurs économiques.
Aussi, l’amélioration des capacités de production des éleveurs, de leurs organisations professionnelles, du renforcement des accès aux marchés permettra de développer la production de viande porcine et sa disponibilité sur les marchés de consommation. Dans ce paragraphe, nous estimons nécessaire de présenter les lignes d’action programme SAHA dans sa phase III. En effet, complémentaire à la phase II, SAHA III regroupe ses lignes d’actions dans les deux thématiques de la gouvernance locale et économie locale. Les thèmes transversaux incluent le genre, la bonne gouvernance, la main streaming sur la VIH/SIDA, l’amélioration de l’offre de services et la gestion des connaissances. Les partenaires limitrophes sont l’Association de Communes, les Communes, les Organisations Faîtières de la Société Civile Rurale, les Organisations Paysannes Faîtières à vocation économique, les Organismes Publics de Coopération Intercommunale et les Chambres Régionales d’agriculture et de métiers. En plus, pour soutenir les dynamiques multi acteurs, SAHA travaillera de manière indirecte avec les partenaires de ces partenaires limitrophes : ministères, régions, centres de service, opérateurs économiques, les institutions de micro finance, les autres programmes et organismes d’appui etc. SAHA mandate les institutions prestataires de service pour la réalisation des activités liées aux principales lignes d’actions qui se focaliseront sur :
• L’accompagnement socio organisationnel et le renforcement de la capacité de gestion des partenaires, notamment dans la prise en compte des besoins des groupes vulnérables,
• L’appui aux partenaires dans l’amélioration des espaces d’interactions horizontales et verticales ainsi que la défense de leurs intérêts,
• L’appui aux différents systèmes de communication et de formation exploités par les partenaires ;
• L’appui au développement et à la structuration de filières en réponse aux besoins du marché et aux enjeux régionaux avec un accent spécifique sur les filières à cycles courts afin de mieux intégrer les vulnérables.
En ce qui est de la rédaction du document, la revue de la littérature invoquant de multiples concepts, théories, notions ou analyses, émis par des chercheurs nationaux et internationaux, est de mise. Elle cherche à explorer les œuvres portant sur la question technique et technologique du sujet. Les informations sont ensuite complétés par des enquêtes définitives auprès de différentes personnes ressources.
Démarche méthodologique
La démarche méthodologique met en exergue le déroulement de la recherche d’informations puis le traitement de celles – ci.
Phase exploratoire
La phase exploratoire consiste à collecter des informations nécessaires à l’orientation de la recherche en termes de problématique, d’objectifs, de méthodologie et de résultats attendus. La revue bibliographique, l’élaboration du « flowsheet » de recherche , les travaux de reconnaissance et la recherche de partenaires sont les éléments déterminants de cette phase.
Revues bibliographiques et webiographiques
Cette étape est consacrée aux différents travaux de documentation à travers lesquels plusieurs ouvrages ont été consultés dont la majorité est sur support électronique reconnu et vérifié comme valide. Des documents officiels, des revues, articles et publications nationaux et internationaux, des mémoires d’Ingéniorat et bien d’autres ouvrages ont été compulsés. La revue de la littérature revêt une importance particulière pour toute recherche du fait que, non seulement elle commence et se termine avec le travail, mais aussi elle permet d’évaluer les étapes déjà franchies par les précédents chercheurs afin d’apporter des améliorations et/ou de produire de nouveaux résultats. Cette investigation a pour avantages de connaître préalablement les réalités locales. D’où la présélection des communes qui s’avèrent intéressantes dans le cadre de la recherche et de faire une relation entre les données secondaires et les observations directes.
Sont recueillies d’une manière globale durant ces recherches deux types de données:
• Données sur le contexte régional comme les données socio – économiques (population, organisation sociale, statistiques agricoles);
• Données thématiques : les spéculations de l’Elevage à cycle court (fiche technique et statistiques), Techniques et technologies dans le cadre de l’abattage porcin, la conduite du froid, technique de construction.
Elaboration du « flowsheet » de recherche
Le flowsheet de recherche sert de cadrage pour la conduite de la recherche. Il met l’accent sur les différentes étapes à franchir. L’importance de cette étape relève de la mise au point de la méthodologie adoptée pour aboutir aux résultats et à l’objectif de l’étude. Et c’est à partir de ces derniers que les questionnaires prennent racine.
Travaux de reconnaissance
Des visites de courtoisie au niveau des districts et des communes identifiés lors de la recherche bibliographique ont été réalisées afin de :
• Informer les autorités locales de notre projet et obtenir leur approbation pour faciliter la réalisation des enquêtes ;
• Etablir les calendriers d’enquête;
• Déterminer définitivement les communes qui feront l’objet d’étude à partir des orientations obtenues ;
• Délimiter les zones d’investigation se trouvant autour des communes retenues.
• Confronter globalement les hypothèses émises lors de l’élaboration du dossier de projet à la réalité sur terrain.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. OUTILS ET METHODES
1.1 Approche méthodologique
1.2. Démarche méthodologique
1.3. Phase exploratoire
1.3.1. Revues bibliographiques et webiographiques
1.3.2. Elaboration du « flowsheet » de recherche
1.3.3. Travaux de reconnaissance
1.3.4. Recherche de partenaire pour l’étude
1.4. Descente sur terrain
1.5. Traitements des données
CONCLUSION PARTIELLE 1
II. CONTEXTE ET PRESENTATION GENERALE
2.1. Choix et justification du thème de l’étude
2.2. Présentation de la zone d’étude
2.2.1. Critère de choix
2.2.2. Milieu géographique
2.2.3. Milieu économique
2.2.3.1. Agriculture
2.2.3.2. Elevage
2.2.4. Milieu social et humain
2.3. Situation Actuelle de la Filière Porcine
2.3.1. Aperçu national
2.3.2. La filière porcine dans la zone d’étude
2.3.2.1. Cartographie de la filière
2.3.2.2. Aspect technique
2.3.2.3. Forces faiblesses opportunités et menaces pour la filière
2.3.2.4. Effectifs du cheptel
2.3.3. Le marché du porc
2.3.4. Le comportement des consommateurs
2.3.5. Part de marché
CONCLUSION PARTIELLE 2
III. ETUDE TECHNIQUE
3.1. Etude de faisabilité technique
3.1.1. Capacité de l’implantation
3.1.2. La production de porc engraissé
3.1.3. La collecte
3.1.3.1. Organisation de la collecte
3.1.3.2. Besoins en matériels de transport
3.1.3.3. Les points de collecte
3.2. Ingénierie et technologie
3.2.1. Diagramme de fabrication
3.2.2. Flux de matières
3.2.3. Description de la technologie utilisée
3.2.3.1. RECEPTION ET INSPECTION ANTE MORTEM
3.2.3.2. STABULATION
3.2.3.3. DOUCHAGE
3.2.3.4. AMENEE
3.2.3.5. ETOURDISSEMENT ‐ ACCROCHAGE ‐ SAIGNEE
3.2.3.6. LAVAGE
3.2.3.7. ECHAUDAGE
3.2.3.8. EPILAGE
3.2.3.9. LAVAGE
3.2.3.10. FLAMBAGE
3.2.3.11. GRATTAGE SUPPRESSION DES ONGLONS
3.2.3.12. LAVAGE
3.2.3.13. EVISCERATION
3.2.3.14. FENTE DE LA CARCASSE
3.2.3.15. INSPECTION POST MORTEM ET ESTAMPILLAGE
3.2.3.16. SEPARATION DES CARCASSES ET DEGAGEMENT REINS PESEE
3.2.3.17. REFROIDISSEMENT (RESSUAGE)
3.2.3.18. EXPEDITION
3.2.3.19. CHAINE DE FROID
3.2.4. La production et traitement de l’eau utilisée
3.2.4.1. DEFINITION DU BESOIN
3.2.4.2. CAPACITE NOMINALE DE L’INSTALLATION
3.2.4.3. QUALITE ET NORMES DE L’EAU EXIGEE
3.2.4.4. LE PROCESSUS DE FABRICATION
3.3. Bâtiment et construction
3.3.1. Abri
3.3.2. Préparation et aménagement des terrains
3.3.3. Poste de garde ‐ logement ‐ abri
3.3.4. Stabulation
3.3.5. Station d’épuration et de traitement des eaux usées
3.3.6. Château d’eau
3.3.7. Bâtiment principal
3.3.8. Réseau de rails aériens
3.3.9. La chambre froide
3.3.9.1. TAILLE DE LA CHAMBRE FROIDE
3.3.9.2. CARACTERISTIQUES ET SPECIFICATION TECHNIQUE
3.3.9.3. LA PUISSANCE FRIGORIFIQUE NECESSAIRE
3.4. Matériels et outillages
3.5. Besoin en énergie
3.6. Besoin en main d’œuvre
3.6.1. Qualité
3.6.2. Quantité
3.7. Impact environnemental
3.7.1. Les rejets de l’abattoir
3.7.2. Les charges polluantes de l’effluent liquide
3.7.3. Les effets sur l’environnement
CONCLUSION PARTIELLE 3
IV. DISCUSSION ET RECOMMANDATION
4.1. Importance de la mise en place d’un abattoir porcin dans la zone d’étude
4.2. Importance de la mise en place d’un abattoir porcin pour la filière porcine
4.3. Les points importants de l’installation
4.4. Recommandation
CONCLUSION PARTIELLE 4
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE