Contribution à la caractérisation macromorphologique du Vitellaria paradoxa C.F. Gaertn. subsp.

En Afrique, les forêts couvrent une superficie de 520 m illions d’hectares (FAO, 1997) et constituent un immense réservoir de biodiversité. Elles jouent un rôle fondamental dans la satisfaction de nombreux besoins de base des communautés locales (IPGRI, 1999). Parmi tous les produits forestiers, le bois de chauffe demeure le combustible domestique le plus communément utilisé en Afrique (Zech, 1984). Dans la région soudanienne, le beurre extrait de l’espèce Vitellaria paradoxa appelé beurre de karité génère non seulement des revenus importants aux ménages de la région mais aussi entre dans la préparation de la nourriture de la population. Depuis quelques années, le beurre de karité se trouve promu au rang des cultures d’exportation. En effet, l’Union Européenne a autorisé l’incorporation des huiles végétales (et notamment le beurre de karité) comme substitut au beurre de cacao dans les chocolats. La proportion de la substitution atteint même déjà 8% voire 15% parce que les huiles de substitution reviennent de 10 à 40% moins cher (Kapseu et al., 2001). Les industries cosmétiques et pharmaceutiques sollicitent également de plus en plus le beurre de karité.

L’espèce Vitellaria paradoxa renferme deux (2) sous-espèces. Il s’agit du Vitellaria paradoxa subsp. paradoxa, endémique de l’Afrique de l’Ouest à l’Afrique Centrale et du Vitellaria paradoxa subsp. nilotica, endémique de l’Afrique de l’Est. Au Tchad, la région du Mandoul se singularise par l’importance de son parc arboré de karité. En effet, deux problèmes majeurs compromettent la productivité et la diversité biologique de cette ressource : le vieillissement des essences et la cueillette précoce par abattage. Le rendement des arbres se réduit au fil des ans sous l’effet conjugué de ces deux phénomènes.

Les femmes transformatrices du beurre de karité de cette région sont encadrées par certains organismes d’appui. Ces femmes ont identifié le Vitellaria paradoxa comme une espèce à domestiquer à cau se de ses multiples usages, mais surtout parce qu’elle est surexploitée donc menacée de disparition dans la plupart des terroirs villageois. Or le karité n’a encore jamais fait l’objet d’une culture organisée à proprement dit du fait notamment du nombre d’années qui lui sont nécessaires avant de produire le moindre fruit. Il faut signaler que la pleine maturité de l’arbre et donc la production maximale n’est atteinte qu’à compter de sa vingt-cinquième année environ.

Des études menées au sud du T chad confirment le danger de menace de disparition du Vitellaria paradoxa (Kaba et Djekota, 2003). La disparition d’une espèce peut avoir comme conséquence la perte de diversité génétique, la perturbation et la perte d’habitats et d’écosystèmes, et peut influencer négativement la relation entre l’homme et la plante (Bawa, 1997). Pour prévenir des menaces de disparition de la diversité génétique d’espèces ou des écosystèmes à cau se du prélèvement anarchique, le Tchad a signé plusieurs conventions internationales dont celles de la protection de la biodiversité, la lutte contre la désertification, les changements climatiques. Dans ce contexte, au Tchad, le Vitellaria paradoxa fait partie des espèces intégralement protégées selon les textes du service forestier.

Présentation de la zone d’étude

Situation et population du Tchad 

La République du Tchad est située au cœur de l’Afrique, entre le 7e et le 24e parallèle de latitude Nord et entre le 13e et le 24e méridien de longitude Est. Sa superficie est de 1 284 000 km2 dont 482 000 km² à vocation agricole (soit 38% de la surface totale). Elle s’étend du Nord au Sud sur 1 900 km et de l’Est à l’Ouest sur 900 km. Elle a des frontières communes avec la Libye au Nord, le Niger, le Nigeria, le Cameroun à l’Ouest, le Soudan à l’Est et la République Centrafricaine au Sud. Au dernier recensement général de la population (avril 1993), le Tchad comptait 6360000 habitants. En 1998, la population totale était estimée à 7,1 millions d’habitants. La population rurale représente 80% de la population totale, bien que les effets conjugués de la guerre civile et de la sécheresse aient provoqué une émigration massive vers les centres urbains dans les années 80. Le taux d’accroissement démographique évolue entre 2,4% et 2,6% ces dernières années (BCR, 1993).

Relief et hydrographie du Tchad

Relief

Le relief général fait penser à une demi cuvette dont le fond serait occupé par le Lac Tchad, exutoire des bassins versants (plaines d’inondation) des fleuves Chari et Logone. Il est composé de deux grands ensembles géographiques :

– Les plaines
Elles constituent la majeure partie du pa ys et sont réparties dans deux régions naturelles différentes : une région de savane et une région désertique. La dépression située au Sud-Ouest de Faya-Largeau représentant le point le plus bas du pays, est à environ 120 m au dessous du niveau du Lac Tchad.
– Les massifs montagneux
Ils sont beaucoup plus importants au Nord et à l’Est. En effet, le Tchad comporte trois massifs montagneux : le massif du Ouaddaï à l’Est, à la frontière du Soudan, dont les altitudes varient entre 500 et 1 000 m, le massif central (région du Guéra) culminant à 1 600 m et le massif du Tibesti au Nord dont plusieurs sommets dépassent 3 000 m d’altitude et l’Emi-koussi qui culmine à 3 415 m.

A cela, s’ajoutent les Monts de Lam, affleurements de faibles importances culminant à l’extrême Sud du pays formant le batholite de Pala. Plus au Sud à la frontière avec la République Centrafricaine, les Monts de MBaïbokoum.

Hydrographie

Le réseau hydrographique est constitué des lacs et fleuves. Le territoire du Tchad occupe la partie Est du Bassin du Lac Tchad qui couvre quelques 2 400 000 km2 . Le Lac Tchad constitue le plan d’eau libre le plus vaste du Tchad. Il s ’agit d’une dépression, dont la profondeur moyenne oscille entre 4 et 7 m, la superficie avoisine 20 000 km2 en période de précipitations moyennes. Son volume est estimé à 35 milliards de m3 en niveau moyen. Les fleuves Chari et de son affluent le Logone jettent en année moyenne quelques 40 milliards de m3 d’eau. Ces derniers constituent l’essentiel du réseau fluvial du T chad et sont longs respectivement de 1200 et 970 km. La rivière la plus importante est le Batha qui se jette dans le Lac Fitri.

Climat du Tchad

Le Bassin du Lac Tchad se trouve en grande partie sous l’influence du balancement saisonnier de la convergence intertropicale, d’où l’existence d’un rythme climatique très simple a une saison sèche centrée sur l’hiver, s’oppose une saison des pluies estivale (Dubief, 1953). La pluviosité et la durée de la saison humide diminuent progressivement, du Sud vers le Nord jusqu’aux régions désertiques. Les précipitations qui les accompagnent sont souvent dépourvues de caractères orageux et peuvent s’étaler sur plusieurs jours. Il arrive parfois de constater des perturbations d’origines tropicales qui peuvent se produire en toute saison surtout dans la moitié occidentale du Sahara (Dubief, 1953). Selon la même source, pendant la saison sèche et avec le retrait vers le Sud de la convergence inter tropicale, le bassin du Tchad se trouve balayé en surface par des vents secs (harmattan) de direction Nord Est à Sud-Ouest dominante. La nébulosité est alors pratiquement nulle, mais l’atmosphère est parfois obscurcie par des fines particules en suspension (brumes sèches). Les zones éco climatiques sont les suivantes :
– au Nord, la zone saharienne, caractérisée par une pluviométrie annuelle de moins de 350 mm. L’élevage représente l’activité dominante, l’agriculture est localisée autour des oasis ;
– au Centre, la zone sahélo saharienne et la zone sahélienne reçoivent entre 350 et 600 mm de pluies du Nord au Sud. Elles sont essentiellement cultivées en céréales. Les troupeaux transhumants (axe Nord-Sud) fréquentent ces zones en début de saison sèche ;
– au Sud, la zone soudanienne et la zone soudano guinéenne bénéficient d’une pluviométrie annuelle de 600 à 1 000 mm du Nord au Sud. Ce sont les régions les plus agricoles du Tchad. La végétation est ainsi concentrée dans le Sud du pays, notamment en fin de saison sèche.

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Table des matières

I- Introduction
II- Présentation de la zone d’étude
2.1. Situation et population
2.2. Relief et hydrographie
2.3. Climat
2.4. Localisation de la zone d’étude
III- Synthèse bibliographique
3.1. Taxonomie et caractères généraux du Karité
3.2. Multiplication et fructification
3.3. Utilisations
3.4. Habitat et distribution
3.4.1. Habitat
3.4.2. Distribution
IV- Matériels et méthodes
4.1. Matériels
4.2. Méthodologie
4.2.1. Etude des Connaissances locales
4.2.1.1. Collecte des données
4.2.1.2. Traitement des données
4.2.2. Etude macromorphologique
4.2.2.1. Echantillonnage
4.2.2.2. Descripteurs
4.2.2.2.1. Descripteurs foliaires
4.2.2.2.2. Descripteurs des fruits
4.2.2.2.3. Descripteurs des graines
V- Résultats et discussions
5.1. Connaissances locales
5.1.1- Résultats des enquêtes
5.1.2- Conclusion
5.2- Caractères macromorphologiques
5.2.1- Caractères qualitatifs
5.2.1.1- Feuilles
5.2.1.2- Fruits
5.2.1.3- Graines
5.2.2- Caractères quantitatifs
5.2.2.1- Feuilles
5.2.2.2- Fruits
5.2.2.3- Graines
5.2.3- Conclusion
VI- Conclusions générales et perspectives
Références bibliographiques
Annexes

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