Contraintes et opportunités de l’élevage des petits ruminants

Importance de l’élevage des petits ruminants

Importance économique 

En matière de lutte contre la pauvreté, les statistiques de la FAÜ, en 2006 cité par CSAOOCDE / CEDEAO, 2008) indiquent qu’environ 675 millions de ruraux pauvres dans le monde (dont près de 170 millions en Afrique subsaharienne) sont entièrement ou partiellement tributaires de l’élevage pour s’alimenter ou pour gagner un revenu monétaire. Du point de vue numérique et hors mis la volaille, les caprins sont plus importants. En 2009, leur nombre est estimé à 12 millions soit 38,1 % de l’effectif total de bétail, suivi des bovins 8,2 millions (26,2%) et des ovins 8 millions (25,5%) (MRA/PNUD, 2011).

La production des petits ruminants surtout de l’espèce ovine permet de réaliser une marge bénéficiaire intéressante si c’est le système intensif qui est appliqué dans la situation actuelle du marché. Cependant il faut pour l’embouche ovine, choisir des animaux qui présentent des atouts en matière de gain de poids. Le Revenu brut d’exploitation (RBE) est de 13 354 F CFA / tête pour le système intensif contre 4 210 F CFA / tête pour le système extensif et 3 821 F CFA / tête pour le système semi-intensif (MRA, 2000). Selon le MRA (2010a), on estime une marge bénéficiaire de 15500 FCFA et Il 500 FCFA/tête, respectivement pour le producteur d’ovins et de caprins.

Les petits ruminants jouent un rôle stratégique dans le fonctionnement et la vie des communautés pastorales car ils constituent une épargne facilement mobilisable pour financer l’achat d’intrants pour la culture et l’achat de vivres lorsque les stocks de céréales produits par la famille sont insuffisants pour passer l’année. Dans les zones vulnérables, plus de 50% en moyenne des revenus issus de la vente de produits de l’élevage sont utilisés pour des besoins d’alimentation. Ainsi la capacité des ménages des zones vulnérables à faire face à leurs besoins alimentaires dépend de leur dynamisme dans l’activité d’élevage (MRA/PNUD, 2011). Le cheptel de petits ruminants constitue une caisse de menues dépenses pour la famille car c’est là que l’on prélève pour les dépenses courantes et imprévues comme les problèmes de santé, de scolarité et pour faire face aux dépenses en cas de décès, de baptême et même de mariage (Moulin et al, 1994). Boutonnet (1992) montre que certains éleveurs pratiquent l’élevage des petits ruminants comme moyen de régulation du marché en ce sens qu’ils peuvent vendre les sujets en période de hausse des prix, et qu’à l’inverse, lorsque les cours sont bas, ces derniers peuvent accroître leur autoconsommation ou conserver leurs animaux, même face à des situations alimentaires précaires.

Importance sociale

Les Petits ruminants sont utilisés à l’occasion de cérémonies comme les baptêmes, les mariages, les funérailles, les sacrifices religieux (TCHüUAMü et al., 2005), les dots et les dons pour consolider les relations (Jansen et Burg, 2004). Ils sont aussi prêtés pour permettre aux populations pauvres d’avoir des animaux et font aussi l’objet de lègue. Dans beaucoup de sociétés burkinabé, la chèvre reste l’animal le plus utilisé dans les cérémonies sacrificielles traditionnelles (funérailles, sacrifices aux ancêtres et aux « dieux ») et le mouton est surtout sollicité pour les besoins des fêtes religieuses, notamment lors de la fête de Tabaski et lors de certaines fêtes chrétiennes telles que la Noël (Gnanda, 2013).

Au-delà de la diversité de produits alimentaires qu’ils offrent, les petits ruminants contribuent à la fertilisation des terres grâce à la fumure (FAü, 2009 cité par Touré, 2010). Les déjections produites par les animaux constituent une matière organique évoluée ayant un rapport C/N relativement bas, donc très bénéfique pour l’alimentation des plantes cultivées (Landais et Lhoste, 1993). Il y’a également les peaux des petits ruminants qui entrent dans l’artisanat et occupent un nombre important de travailleurs.

En termes d’emplois directs générés, l’élevage occuperait annuellement plus de 900000 personnes à plein temps pour la production. L’activité d’élevage des ovins et caprins occuperait respectivement 2,9 et 3,7 millions de personnes tandis que 5 875 personnes le sont à temps plein pour les activités de commercialisation et de transformation des ovins contre 8 600 pour les caprins. (MRA, 2006b).

Aperçu sur la production des petits ruminants au Burkina Faso

Au Burkina Faso, l’élevage des petits ruminants est une activité très importante pour les populations pauvres et vulnérables et qui est bien intégrée dans les systèmes de productions agricoles. Elle est notamment marquée par une diversité de situations lorsqu’on parcourt le pays depuis les zones sèches des régions du Sahel jusqu’aux zones subhumides des régions Sud et Ouest en passant par la zone intermédiaire semi-aride du Plateau Central. Cette diversité est constatée à travers des pratiques d’élevage variées et une diversité génétique des animaux élevés (ILRI, 2013). L’élevage des petits ruminants est très souvent associé à celui des gros ruminants, des volailles et quelque fois des porcs (Tindano, 2012).

Les systèmes d’élevage des petits ruminants au Burkina Faso 

Les systèmes d’élevage des petits ruminants dépendent de la zone agro écologique, de l’objectif de production (commerciale ou non) et du niveau d’intensification ou de l’investissement consenti (alimentation, soins et habitat et temps matériel) par le producteur (Sangaré, 2005; MRA, 200?a; MRA, 2006b). Au Burkina Faso, deux principaux systèmes d’élevage coexistent: les systèmes traditionnels ou extensifs et les systèmes améliorés ou à visée commerciale (MRA, 2003 ; MRA, 200?a ; MRA, 2010a ; MRA, 20 lOb ; MRAlPNUD, 2011) ; Suivant que l’élevage est intégré à l’agriculture, on distingue principalement les systèmes d’élevage pastoral et les systèmes d’élevage agropastoral (Sangaré, 2005).

Les systèmes extensifs ou traditionnels 

Les systèmes traditionnels sont faiblement utilisateurs d’intrants zootechniques et vétérinaires. Les animaux dépendent des ressources naturelles pour leur alimentation. On distingue le type transhumant (de grande envergure et de petite envergure prédominant dans la zone sahélienne) et le type sédentaire (MRA, 2003 ; MRA 1PNUD, 2011 ; MRA, 2010b). Dans le type sédentaire, il y a encore le système agropastoral (Centre et Sud) et les systèmes mixtes intégrés agriculture-élevage (Centre et Sud, zone cotonnière notamment) (MRA, 201 Ob).

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Table des matières

INTRODUCTION
Ière partie: revue de littérature
1.1. Importance de l’élevage des petits ruminants au Burkina Faso
1.1.1. Importance économique
1.1.2. Importance sociale
1.2. Aperçu sur la production des petits ruminants au Burkina Faso
1.2.1. Les systèmes d’élevage des petits au Burkina Faso
1.2.1.1. Les systèmes extensifs ou traditionnels
1.2.1.1.1. Le système pastoral extensif
1.2.1.1.2. Le système pastoral semi-intensif
1.2.1.1.3. Le système agropastoral sahélien
1.2.1.1.4. Le système agro pastoral des zones subhumides et humides
1.2.1.2. Le système d’élevage amélioré (à orientation commerciale)
1.2.2. Les caractéristiques génétiques des ovins et caprins élevés au Burkina Faso
1.2.2.1. Les performances génétiques des races ovines élevées au Burkina Faso
1.2.2.1.1. Le mouton Djallonké ou mouton nain
1.2.2.1.2. Le mouton Djallonké variété Mossi
1.2.2.1.3. Le mouton Peul Toronké
1.2.2.1.4. Le mouton Peul voltaïque
1.2.2.1.5. Le moutons Bali bali, Bou1i, Balami ou Oudah
1.2.2.2. Les caractéristiques génétiques des races caprines élevées au Burkina Faso
1.2.2.2.1. La chèvre Djallonké
1.2.2.2.2. La chèvre Peul du Sahel Burkinabè (CSB)
1.2.2.2.3. La chèvre rousse de Maradi ou Sokoto Red
1.3. Analyse de la chaine des valeurs des petits ruminants au Burkina Faso
1.3.1. La production
1.3.2. Les fournisseurs d’ intrants
1.3.3. Les prestataires de services (services vétérinaires)
1.3.4. Les systèmes de commercialisation des petits ruminants
1.3.5. Les transformateurs
1.3.2. Contraintes et opportunités de l’élevage des petits ruminants
IIème Partie: Matériel et méthodes
2.1. MATERIEL
2.1.1. Zone d’étude
2.1.2 Matériel
2.2. Méthodologie
2.2.1. Choix de l’échantillon
2.2.1.1. Le focus groupe
2.2.1.3. Caractéristique de l’échantillon des producteurs
2.2.2. Choix des variables
2.2.2.1. Chaine des valeurs des petits ruminants
2.2.2.2. Les contraintes de la chaine de valeur
2.2.2.3. La marge bénéficiaire et sa répartition entre acteurs
2.2.3. Méthode d’analyse statistique utilisée
IIIème partie Résultats et discussion
3.1. Résultats
3.1.1. Identification et caractérisation des acteurs de la chaine des valeurs des petits ruminants
3.1.1.1. Cartographie des acteurs, du genre
3.1.1.2. Dynamique de la chaine de valeur de petits ruminants
3.1.2 Les contraintes de productions
3.1.2.1. La Santé animale
3.1.2.2. L’alimentation
3.1.2.2.1 Les sources d’aliments utilisées
3.1.2.2.2. Le rationnement des petits ruminants
3.1.2.3. Les modes de conduite
3.1.2.3.1. Le système d’ exploitation des petits ruminants
3.1.2.3.2. Les races de petits ruminants exploitées
3.1.2.4. Le marché des petits ruminants
3.1.2.5. Le financement des activités
3.1.3. La répartition de la marge bénéficiaire
3.2. Discussion
3.2.1. Identification et caractérisation des acteurs de la chaine des valeurs des petits ruminants
3.2.1.1. Caractérisation de la chaine de valeur
3.2.1.2. Dynamique de la chaine de valeur des petits ruminants de la commune rurale de Bama
3.2.2. Les contraintes des différents maillons de la chaine de valeur des petits ruminants
3.2.2.1. Les contraintes de la santé animale
3.2.2.2. Les contraintes de l’alimentation
3.2.2.3. Le système d’exploitation des petits ruminants
3.2.2.4. Les contraintes du marché
3.2.2.5. Le financement des activités
3.2.3. La marge bénéficiaire des différents acteurs de la chaine de valeur des petits ruminants
Conclusion Générale
Bibliographie

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