Madagascar dispose d’énormes potentialités agro écologiques dans la production agricole, ne parlant que les cultures vivrières, à l’exemple du riz ou du manioc, et les cultures de rente marquées essentiellement par la vanille, le café, le girofle,… S’ajoute à ces diversités la culture des arbres fruitiers qui est riche en soi par de nombreuses variétés plantées et la possibilité de leurs mises en place à travers toute l’Ile. Une quantité de 964 686 tonnes de fruits de toutes variétés confondues est produite en 2005 . Moins de 1% sont exportés à l’état frais ; le même pourcentage est observé pour la transformation. Parallèlement à cela, les entités de transformation des fruits ne cessent de se développer à Madagascar. Elles sont au nombre d’une dizaine, confrontées aux concurrences des produits importés entrant dans la même filière. En année 2003, une quantité de 12 000 tonnes de fruits conditionnés et transformés était exportée contre une importation de 2 500 tonnes . Cependant face aux exigences du marché international qui se manifestent par les conditions de normes de qualité (ISO, AFNOR,..), la production de fruits locaux dont les vergers sont conduits par des techniques ne permettant pas de concurrencer les autres pays producteurs sera en déclin. Parmi ces exigences, celles de GlobalGAP (EurepGap) sont les plus évoquées, dans le but de régir la production jusqu’à la consommation final d’un produit.
La mise en œuvre de telles procédures de normalisation de la production entre dans le système d’Agriculture Raisonnée ainsi que les principes de Bonnes Pratiques Agricoles. Les concepts d’Agriculture Raisonnée ou de production intégrée sont apparus dès les années 70 et ont été définis dans une abondante littérature scientifique. Dans nombreux pays européens, des cadres réglementaires sont établis pour régir l’Agriculture Raisonnée. Ce concept définit pour chaque pays un référentiel décrivant le mode de production dont les points essentiels se résument au respect de l’environnement et du bien-être du personnel travaillant dans une exploitation pour le cas d’agriculture, un système de contrôle marqué par la traçabilité et l’assurance qualité pour la qualification au titre de l’Agriculture Raisonnée par un organisme ou certificateur agrée, et le mode de présentation des produits sur le marché . Ces concepts sont faiblement respectés et appliqués à Madagascar, contraignant les exploitations agricoles à se désister dans la concurrence internationale sur la vente des leurs produits.
Définition de GlobalGAP (EurepGAP) et identification des rubriques objet d’exigence
Une définition de GlobalGAP (EurepGap), ses principaux contenus et les conditionnalités a été procédée. Les principales rubriques de culture, pouvant être objets de normalisation, ont été ensuite identifiées par le biais de la bibliographie afin d’analyser l’importance des critères de GlobalGAP (EurepGap). Quant aux sous rubriques, elles relatent les éléments composant chaque rubrique. On attribue à chaque condition une note en fonction de son importance qui est présentée dans la colonne « niveau d’exigence». De ce fait, l’échelle suivante est donnée pour apprécier le résultat :
– 2 si la condition est exigée et son application est impérative pour les exigences majeures ;
– 1 si la condition est faiblement exigée et son application est facultative pour les exigences mineures ; et
– 0 si la condition n’est pas ex pour les recommandations.
Les différents aspects techniques de la concrétisation de plantation sont également nécessaires pour une évaluation financière ultérieure. Par le biais de la recherche bibliographique, les rubriques faisant l’objet de notation aient été également identifiées et présentées dans un tableau. La méthode de calculs des points pour l’éligibilité de la production est déterminée pour la certification de produits par GlobalGAP (EurepGAP) .
Caractérisation du site d’implantation du projet
Pour la caractérisation du site d’implantation, les investigations menées par le biais de recherche bibliographique et webographique consistent d’une part en la détermination de la localisation géographique du site et ses caractéristiques pédoclimatiques. Le principe adopté consiste à relever par l’appareil adéquat les données nécessaires et de les reporter sur une carte. Ce premier point constitue une tâche préliminaire de l’étude. D’autre part, la détermination de tous les fruits cultivés et existant dans cette zone et de leurs conditions de culture s’avère important pour la continuation du travail. Les informations souhaitées sont :
– l’altitude du site servant de base pour la limite géographique de chaque plante à cultiver ;
– la pluviométrie moyenne annuelle sur le site pour assurer que la plante ne manquerait pas d’eau lors de sa croissance et de son développement ;
– la température moyenne annuelle pour assurer que la plante pourrait se développer, et surtout pour s’assurer de la floraison et de la maturité des fruits ;
– le sol par sa texture et son pH pour déterminer sa capacité de réservoir d’éléments nutritifs et son acidité risquant de compromettre l’obtention de bon rendement ; et
– la salinité du sol pour anticiper les éventuels effets sur la physiologie de la plante et les goûts des fruits obtenus.
Les critères sélectionnés pour caractériser le site sont parmi les éléments de facteurs de production agricole pour la faisabilité des cultures à réaliser sur le site d’implantation.
L’observation préliminaire du site d’exploitation a permis de connaître sa situation générale. Un itinéraire à suivre est tracé avant de se lancer sur terrain pour le prélèvement des échantillons du sol. Des fiches de prélèvement du sol élaborées renferment les informations pertinentes permettant l’analyse des données obtenues. En outre, il s’avère impérative de voir sur terrain les différentes cultures fruitières existantes dans la périphérie du site.
L’échantillonnage du sol a pour but de connaître le profil, la structure et la texture du sol. Chaque point prélevé tient compte de l’homogénéité de lot. Les prélèvements du sol permettent ainsi :
– la connaissance de la qualité d’un sol par le biais des éléments nutritifs, la granulométrie, la présence de calcaire et celle de matière organique, le pH, la capacité de rétention, l’humidité, la Capacité d’Echange Cationique….,
– l’apport d’engrais et d’amendement convenable pour maintenir une bonne productivité,
– le choix des espèces végétales adaptées, et
– le comportement à adopter avec des sols affectés de salinité entre autre le genre de récoltes pouvant être attendu, moyens de lutte contre la salinité déterminant le choix de culture ainsi que le type et la fréquence d’irrigation à pratiquer, pour une bonne gestion de l’eau.
Un échantillonnage bien conduit permet de réduire le nombre d’échantillons à prendre en considération et donc les coûts des analyses. Il détermine en outre la précision des analyses effectuées et nécessaires pour la formulation de toute recommandation en matière de fertilisation. La pertinence de celle-ci implique une unification dans les méthodes d’échantillonnage et leur exécution. Pour cette opération, les matériels nécessaires sont composés par (i) une tarière, (ii) des bouteilles en plastic de 1,5 litres de volume pour conserver l’échantillon à envoyer au laboratoire, (iv) des marqueurs et crayons et (v) des fiches de prélèvement. Les procédés de prélèvement consiste à :
1- traverser le terrain, faisant l’objet de l’échantillonnage, en vue d’évaluer son apparence et sa végétation,
2- subdiviser le trajet d’échantillonnage de façon homogène représentatif de la totalité de la parcelle,
3- fixer au hasard, dans ces unités homogènes, les endroits de prélèvements,
4- dégager la surface du sol (environ 1 cm de profondeur),
5- faire 1 trou par unité homogène de 0,10 m à 0,9 m de profondeur à l’aide d’une tarière,
6- prélever 200-500 g dans chaque trou de chaque unité homogène,
7- déposer chaque prélèvement dans une bouteille plastique,
9- coder chaque échantillon,
10- indiquer sur une fiche de prélèvement toutes les informations correspondantes à chaque échantillon,
11- scotcher hermétiquement les bouteilles pour éviter toute perte d’humidité lors du transport partant du site jusqu’à Antananarivo,
12- garder ouvertes les bouteilles plastiques dans un endroit bien aéré et loin de toute possibilité de contamination par d’autres produits.
Pour affiner les résultats attendus, les paramètres qui sont à déterminer pour caractériser le site sont les suivants :
– l’altitude qui va être confrontée aux données obtenues par les recherches bibliographiques et webographiques, et
– les caractéristiques du sol telles que (i) la texture notamment celle de sablonneuse ou non, (ii) la présence de matière organique conditionnant l’apport d’engrais ou non, (iii) l’hydromorphie caractérisant l’état d’humidité du sol afin de connaître les éventuelles aménagement à faire et le comportement des plantes face à l’hydromorphie ou non du sol et la végétation présente.
Les conditions du site déterminent le réalisme de la faisabilité de plantation des arbres fruitiers selon les critères sol, pH, pluviométrie annuelle, température moyenne annuelle et altitude. En fonction des points faisant l’objet de prélèvement, les plantes sont classées selon les zones pertinentes.
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Table des matières
INTRODUCTION
I-METHODOLOGIE DE RECHERCHE
1.1. MÉTHODES DE RECHERCHE
1.2. DÉMARCHE DE DÉMONSTRATION
1.2.1. Définition de GlobalGAP (EurepGAP) et identification des rubriques objet d’exigence
1.2.2. Caractérisation du site d’implantation du projet
1.2.3. Compte point des rubriques de culture pour la certification de produit
1.2.4. Détermination des coûts de production à l’hectare de chaque produit : cas du litchi et de corossol
1.2.5. Détermination de la rentabilité de la mise en place de culture fruitière
1.2.6. Détermination de la circularité du projet
II- RÉSULTATS
2.1. DÉFINITION DE GLOBALGAP ET LISTING DES RUBRIQUES OBJETS D’EXIGENCES
2.2. CARACTÉRISATION AGRONOMIQUE DU SITE D’IMPLANTATION DU PROJET
2.3. COMPTAGE DES POINTS DE RUBRIQUES DE CULTURE POUR LA CERTIFICATION DE PRODUIT
2.4. COÛTS DE PRODUCTION POUR LES PLANTES RETENUES
2.5. RENTABILITÉ DE L’IMPLANTATION DE SITE DE PRODUCTION SOUS CONTRAINTE DE GLOBALGAP (EUREPGAP)
2.6. DÉTERMINATION DES CIRCULARITÉS
III- DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
3.1. APPLICATION PROGRESSIVE DU RÉFÉRENTIEL
3.2. CHOIX TOURNÉ VERS L’AMÉLIORATION DES TECHNIQUES ARBORICOLES
3.3. GESTION DU SITE DEPENDANT DE LA CONNAISSANCE DES SES CARACTÉRISTIQUES
3.4. RESPECT DES EXIGENCES DU RÉFÉRENTIEL
3.5. COÛT DE PRODUCTION
3.6. UNE SITE DE PRODUCTION RENTABLE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE, WEBOGRAPHIE ET OUTIL UTILISE
ANNEXES