Contention chez les animaux
Le matériel dont dispose le praticien est insuffisant pour assurer seul la contention des animaux. Or, une bonne immobilisation est indispensable à la sécurité du vétérinaire et de ses aides (DONIOL-VALCROZE J., 2001). Le résultat des prélèvements peut aussi dans certains cas dépendre d’une parfaite maîtrise de l’animal. Pour le chien, l’usage d’une muselière ou d’une bande bloquant les mâchoires est indispensable pour les interventions douloureuses. Les méthodes de contention des animaux que l’on souhaite examiner ou opérer, répondent donc à des règles et des techniques précises.
Prélèvement de sang
Le prélèvement de sang est sans doute le plus utilisé par les praticiens car il est facile à réaliser et il existe de très nombreuses analyses développées dans des pathologies les plus diverses, rendant son utilisation incontournable.
Indications et technique
Indications
Les indications sont très nombreuses. C’est la raison pour laquelle, le prélèvement de sang est sans doute le plus pratiqué. Le prélèvement constitue une étape importante de l’analyse médicale car il conditionne la fiabilité des résultats (NDOUR et EVENT, 1999). Il permet d’évaluer toutes les fonctions de l’organisme : la fonction cardiovasculaire mais aussi les fonctions hépatique, rénale, digestive, locomotrice, reproductrice et métabolique. Ce prélèvement peut être intéressant dans de nombreuses disciplines : cela va de l’étude hématologique à la recherche de parasites, de la biochimie à la sérologie, de l’enzymologie à la toxicologie. Même si ce prélèvement n’est pas toujours le plus adapté, il donne souvent une indication pour la réalisation d’examens complémentaires et permet, en un acte, d’évaluer plusieurs organes.
Technique
La technique est simple. Le plus souvent, on peut prélever indifféremment du sang veineux ou artériel. On utilise en général la ponction de la veine saphène ou de la veine céphalique chez les carnivores domestiques, la veine jugulaire et aussi la veine auriculaire chez les ruminants et chevaux, la veine alaire ou jugulaire chez la volaille. Le choix se fait en fonction du mode de contention des animaux (ROSENBERGER, 1979). Il existe des systèmes qui permettent de mettre le sang directement dans un tube : c’est le vacutainer. Il se compose d’une aiguille qui pique dans la veine d’un côté et dans un tube sous vide de l’autre côté (ROSENBERGER, 1979).
Bonnes pratiques
En fonction de l’analyse demandée, il faut un tube avec un conservateur particulier (ou sans conservateur le cas échéant). Pour une hématologie, on utilise un tube à EDTA ; pour l’étude de la coagulation (dont fibrinogène), un tube citraté ; pour l’équilibre acido-basique, un tube hépariné ; pour la biochimie, un tube hépariné (héparine de lithium ou héparine de sodium) si l’analyse se fait sur sang total et tube sec si c’est sur sérum. On utilise un tube avec oxalate pour éviter la glycolyse (glucose et lactates) et conserver les plaquettes. Il faut se renseigner auprès du laboratoire avec lequel on travaille pour savoir quel tube est nécessaire. Les conditions de prélèvement ont également leur importance car en cas de stress, on observe une neutrophilie et une hausse de la glycémie par exemple. Il faut en tenir compte lors de l’interprétation. Si le sang doit être analysé sur place, il doit l’être immédiatement car il coagule vite. On peut le prélever dans une seringue héparinée si nécessaire pour éviter ce désagrément, à condition que cela ne fausse pas les mesures. Ainsi lorsqu’il est nécessaire de réaliser un frottis, il faut le faire immédiatement (ROSENBERGER, 1979 ; VANDERPUTTE, 2003). La conservation doit se faire dans l’idéal sous couvert du froid. Il ne faut pas que la glace rentre directement en contact avec le tube de verre sous peine de faire geler le prélèvement, rendant l’analyse ininterprétable. Lorsqu’on a besoin de sérum, il faut laisser quelques heures à température ambiante pour que le caillot se forme. Mais avec le développement de la technologie on utilise de plus en plus des centrifugeuses qui sont plus rapide et plus pratique. Il faut noter avec soin l’identification de l’animal afin de ne pas mélanger les tubes lors de prélèvement en série.
Interpréter une prise de sang chez le chien
Nombreuses sont les situations dans lesquelles le vétérinaire demande une analyse de sang. Elle ne signifie pas que le chien présente une maladie grave. Le vétérinaire peut soupçonner une infection et vouloir confirmer son diagnostic, à moins qu’il ne veuille vérifier le bon fonctionnement de son organisme si votre animal vieillit. Il se peut aussi que le chien présente des troubles d’origine indéterminée et que le vétérinaire cherche une piste pour orienter ses recherches :
✓ En cas de fièvre d’origine Indéterminée
Plutôt que d’attendre la venue d’autres symptômes signifiant l’évolution de la maladie, le vétérinaire peut demander un bilan sanguin pour en savoir plus. Une numération formule sanguine (NFS) peut laisser craindre une infection si le nombre de globules blancs a augmenté. Selon le type de globules blancs concernés (leucocytes, lymphocytes ou éosinophiles), le vétérinaire peut ainsi définir l’origine de l’infection : bactérienne, virale ou parasitaire. Dans ce dernier cas, il peut demander une sérologie de leishmaniose ou de dirofilariose (deux parasites transmis par les insectes dans la région Afrique du sud sahara ou les DOM TOM), ou encore déceler une maladie de Lyme transmise par les tiques. Il peut aussi effectuer un frottis sanguin à la recherche d’une piroplasmose. Le prix d’une analyse de sang dépend du type d’examen demandé.
✓ En cas de symptômes évocateurs
Un chien qui se met à boire beaucoup et à uriner souvent, quel que soit son âge, peut être victime d’un diabète, par exemple. Dans ce cas, une prise de sang visant à mesurer son taux de sucre à jeun (glycémie) est indispensable pour déterminer la cause. Un animal, victime de troubles digestifs, sans cause apparente, peut avoir un problème hépatique (au niveau du foie). Doser ses phosphatases alcalines et ses transaminases dans le sang permet d’en avoir le cœur net (elles sont alors augmentées). Un chien qui boit beaucoup et vomit, peut avoir une insuffisance rénale : l’augmentation de son taux d’urée et de créatinine dans le sang va permettre de poser le diagnostic. De façon générale, devant l’un de ces symptômes, le vétérinaire demande un bilan complet pour vérifier le bon fonctionnement de tous ces organes à la fois. Des examens réguliers sont utiles chez les vieux chiens ! Les premiers signes de la sénescence apparaissent dès 8 ou 9 ans chez les chiens de taille moyenne, et, 6 ou 7 ans pour les races de grand format. Or, des organes vitaux comme le foie, le cœur et les reins se font plus fragiles avec l’âge. C’est pourquoi les vétérinaires conseillent un bilan de santé annuel dès que le chien devient “senior”. Après un interrogatoire et un examen clinique, il demande une analyse sanguine pour dépister d’éventuelles carences. Il peut également pratiquer un électrocardiogramme ou une radiographie du squelette à la recherche d’une arthrose. Plus un traitement est donné tôt, plus on a des chances d’éviter les complications (SZAPIRO, 2007).
Analyses pratiquées
Observation macroscopique
Le sang normal est de couleur rouge soutenu, il est épais et collant. On peut observer des modifications de couleur et de viscosité lors de maladies graves (ROSENBERGER, 1979). En cas d’anémie, le sang est clair et limpide, il est plus fluide. Après de fortes pertes liquidiennes, d’infection ou d’intoxication, le sang est rouge sombre et très épais. Dans la phase agonique, le sang est noir. En cas d’hémoglobinémie, il est de couleur brun café. Lors de certaines intoxications, il est possible d’observer une coloration brun chocolat. On est alors en présence de méthémoglobinémie (ROSENBERGER, 1979).
Hématocrite
L’hématocrite est le volume occupé par les globules rouges circulant dans le sang exprimé en pourcentage par rapport au volume total du sang. Exprimé en pourcentage, le taux d’hématocrite est mesuré lors d’une analyse de sang pour prévenir, diagnostiquer ou suivre certaines anomalies sanguines comme l’anémie ou la polyglobulie.
Le taux d’hématocrite peut être mesuré à l’aide d’un micro hématocrite qui est un appareil dont il existe des versions portables. Le micro hématocrite est plus précis que la macro hématocrite. En effet, il s’agit d’une fin capillaire qui est centrifugé 7 minutes à 5 000 ou 10 000 tours par minute. La lecture se fait en comparant la hauteur de la colonne d’érythrocytes à la hauteur totale du sang dans le capillaire (MORRIS, 2002a ; ROSENBERGER, 1979). L’anémie fait diminuer l’hématocrite et la déshydratation le fait augmenter. Ainsi lorsque les deux sont présents, le résultat peut être normal alors qu’il y a une pathologie plus complexe et probablement plus grave. En dessous de 25%, l’animal est anémié. Au-dessus de 45%, il est déshydraté. On considère que la normale est de 30 à 40% (ROSENBERGER, 1979). Lors de la centrifugation, on obtient un surnageant qui peut être rouge en cas d’hémolyse ou jaune foncé en cas d’ictère. Cela donne un indice pour la réalisation d’examens complémentaires. L’hématocrite peut aussi être calculé par un analyseur sanguin portatif, grâce à la mesure d’autres paramètres (ROLLIN, 2006 ; VANDERPUTTE, 2003).
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : PROFESSION VETERINAIRE AU SENEGAL
I.1. Base de formation
I.2. Rôle et fonctions
I.3. Lieu d’exercice
I.3.1. Conditions d’implantation du vétérinaire
I.3.2. Données sur les cliniques
I.3.3. Subdivision des cliniques
I.3.4. Impact socio-économique
I.3.4.1. Clientèle : la détermination du marché ciblé, son volume et sa segmentation
I.3.4.3. Moyen de marketing
I.3.4.4. Facteurs de réussite dans la branche
I.3.4.5. Obstacles d’entrée dans la branche
CHAPITRE II : PRELEVEMENTS ET ANALYSES COMPLEMENTAIRES
II.1. Contention chez les animaux
II.2. Prélèvement de sang
II.2.1. Indications et technique
II.2.1.1. Indications
II.2.1.2. Technique
II.2.2. Bonnes pratiques
II.2.3. Interpréter une prise de sang chez le chien
II.2.4. Analyses pratiquées
II.2.4.1. Observation macroscopique
II.2.4.2. Hématocrite
II.2.4.3. Protéines
II.2.4.4. Glycémie
II.2.4.5. Evaluation du processus de coagulation
II.2.4.6. Fibrinogène
II.2.4.7. Recherche de parasites sanguins
II.2.4.8. Etude des cellules sanguines
II.2.4.8.1 Etude des érythrocytes
II.2.4.8.2. Etude des leucocytes
II.2.4.8.3. Etude des thrombocytes
II.2.4.8.4. Evaluation du taux fibrinogène
II.2.4.8.5. Métabolites
II.2.4.8.6. Enzymologie
II.2.4.8.7. Virologie
II.2.4.8.8. Immunologie
II.2.5. Conclusion
II.3. Prélèvement d’urine
II.3.1. Indications et techniques
II.3.1.1. Indications
II.3.1.2. Techniques
II.3.2. Bonnes pratiques
II.3.3. Analyses pratiquées
II.3.3.1. Analyse physique
II.3.3.1.1. Couleur
II.3.3.1.2. Turbidité
II.3.3.1.3. Densité (Concentration en soluté)
II.3.3.2. Analyse chimique
II.3.3.2.1. Bandelettes urinaires
II.3.3.2.2. Bactériologie
II.3.4. Conclusion
II.4. Autres prélèvements
II.4.1. Le prélèvement de fèces
II.4.1.1 Indications et technique
II.4.1.1 .1. Indications
II.4.1.1.2. Technique
II.4.1.2. Bonnes pratiques
II.4. 1. 3. Observation du prélèvement
II.4.1.3.1 Détection de sang dans les fèces
II.4.1.3.2. Recherche de parasites digestifs
II.4.1.4. Conclusion
II.4.2. Prélèvement de tégument (dermatologie)
II.4.2.1. Indications et techniques
II.4.2.1.1. Indications
II.4.2.1.2. Techniques de prélèvement
II.4.2.1.2.1. Raclage cutané
II.4.2.1.2.2. Trichogramme
II.4.2.1.2.3. Peignage
II.4.2.1.2.4. Biopsie
II.4.2.1.3. Bonnes pratiques de prélèvement
II.4.2.1.4. Analyses réalisables
II.4.2.1.4.1. Parasitologie
II.4.2.1.4.2. Bactériologie et mycologie
II.4.2.1.4.3. Cytologie et Histologie
II.4.2.1.5. Conclusion
II.5. Analyses para cliniques
DEUXIEME PARTIE : ETAT DES LIEUX DE LA DEMANDE ET DU COUT DES ANALYSES COMPLEMENTAIRES DANS LES CLINIQUES VETERINAIRES PRIVEES DE LA REGION DE DAKAR
CHAPITRE I : CADRE D’ETUDE, MATERIEL ET METHODES
I.1. Cadre d’étude
I.1.1. Identification des cliniques choisies
I.1.2 Présentation de la région de Dakar
I.2. Matériel
I.2.1. Cliniques vétérinaires
I.2.2 Questionnaires
I.3. Méthodes d’étude
I.3.1. Echantillonnage des cliniques vétérinaires
I.3.2. Enquête de terrain
I.4. Traitement et analyses statistiques des données
CHAPITRE II : RESULTATS, DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS
II.1. RESULTATS
II.1.1. CARACTERISTIQUES GENERALES DES CLINIQUES VETERINAIRES PRIVEES DE LA REGION DE DAKAR
II.1.1.1. Localisation des cliniques dans la région de Dakar
II.1.1.2. Spécialité des cliniques de la région de Dakar
II.1.1.3. Identification des Vétérinaires responsables des cliniques
II.1.2. IDENTIFICATION DES ANALYSES COMPLEMENTAIRES DEMANDEES DANS LES CLINIQUES
II.1.2.1. Analyses complémentaires demandées dans les cliniques
II.1.2.2 Espèces concernées par ces analyses
II.1.2.3 Laboratoires d’analyses sollicités
II.1.2.4. Coût des analyses complémentaires
II.1.3. EVALUATION DES BESOINS EN ANALYSES COMPLEMENTAIRES DES CLINICIENS
II.1.3.1. Besoins d’analyses en biochimie et hématologie
II.1.3.2. Besoins d’analyses en bactériologie, parasitologie et virologie
II.1.3.3. Besoins d’analyse para clinique
II.1.4. Stockage et archivage
II.2. DISCUSSION
II.2.1. Cadre de l’étude
II.2.2. Sur la méthodologie
II.2.3. Sur les résultats obtenus
II.2.3.1. Caractéristiques des cliniques dans la région de Dakar
II.2.3.2. IDENTIFICATION DES ANALYSES COMPLEMENTAIRES DEMANDEES DANS LES CLINIQUES
II.2.1.3. Besoins en analyse complémentaires
II.3. RECOMMANDATIONS
II.3.1 Aux praticiens vétérinaires
II.3.2 Aux propriétaires d’animaux
II.3.3 Aux laboratoires
II.3.4 A l’EISMV
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES