Contamination microbienne des produits cosmétiques

Conséquence des contaminations

La contamination microbiologique d’un produit cosmétique peut être préjudiciable sur un double plan : – Sur le plan de la santé pour le consommateur. En cas d’utilisation d’un produit contaminé, le risque sera fonction de la nature du germe contaminant, de l’importance de la contamination du produit et du site corporel où sera déposé le produit. La peau saine, avec sa microflore résidente, constitue une barrière efficace vis-à-vis des microorganismes exogènes, de plus la quantité de produit déposé par unité de surface cutanée est faible (1mg/cm2). Le risque sera d’autant plus important si le produit est utilisé sur une peau lésée, au voisinage d’une muqueuse (muqueuse oculaire par exemple), chez le très jeune enfant, chez les sujets dont la résistance aux infections est diminuée, etc. – Sur le plan économique pour le fabricant. En effet, outre le coût du rejet de lots trouvés contaminés par le laboratoire de contrôle, les modifications des caractères organoleptiques et physico-chimiques du produit, qui surviennent souvent lorsque la contamination devient importante, peuvent détourner le client de l’achat du produit. Les modifications observées peuvent être :

– Un changement de coloration dû : soit à la dégradation de composants du produit, soit à la formation de métabolites diffusibles par les contaminants (pigments de Pseudomonas par exemple)

– L’apparition de colonies parfois pigmentées, en surface des produits pâteux présentés en pots (Flavobacterium, Micrococcus, levures, moisissures, etc.). cette apparition de colonies peut être favorisée par la présence, en surface du produit, de gouttelettes d’eau de condensation formées après fermeture du contenant (pots) ;

Conservateurs

Selon la définition de la communauté européenne de la directive 95/2/CE, on entend par conservateur toute substance qui prolonge la conservation des produits en les protégeant contre les altérations dues aux microorganismes [3]. Selon le Nouveau précis d’esthétique cosmétique, 5ème édition, dans les cosmétiques, un conservateur a pour rôle de protéger les produits cosmétiques des contaminations microbiennes et fongiques au cours de la fabrication et lors de l’utilisation. [28]. Compte tenu des risques liés à un développement de microorganismes dans un produit cosmétique, le formulateur doit, dans la majorité des cas, se poser la question de l’addition d’un agent conservateur adapté à la formule considérée. Certaines formulations peuvent posséder une autoprotection suffisante et ne nécessitent pas l’ajout d’un conservateur antimicrobien. Cette autoprotection peut être la conséquence des caractéristiques physico-chimiques de la formulation ou liée à la présence en quantité suffisante d’actifs ou d’additifs possédant des propriétés antimicrobiennes. Ces derniers peuvent être introduits dans la formulation pour une autre fonction que la conservation (conservateurs proprement dits + substances pouvant participer à la conservation) du produit et doivent être capables de développer, au sein du produit cosmétique, des propriétés microbiostatiques et microbicides étendues, sans toutefois interférer notablement sur la flore cutanée normale lors d’une application unitaire.

Dangers par rapport à l’utilisation du parabène

En 2010, l’utilisation de parabènes porte à controverse en raison de leur capacité à activer les récepteurs des oestrogènes, induisant une possible action sur la fertilité et les tumeurs oestrogénodépendantes, comme le cancer du sein. Le 3 mai 2011, l’Assemblée Nationale a adopté une proposition de loi interdisant l’utilisation du parabène en France. En effet, la structure cyclique des parabènes se rapproche de celle de l’oestradiol ; oestrogène primaire, naturellement présent et indispensable au maintien des caractères sexuels secondaires et à la fertilité chez la femme. En conséquent, il est possible que les parabènes agissent sur les phénomènes biologiques liés au cycle des oestrogènes. Les travaux de TAVARES et al. (2009) ont montré que les parabènes étaient capables de se lier aux récepteurs à oestrogènes, d’activer les gènes contrôlés par ces récepteurs, de stimuler la croissance cellulaire et d’augmenter le niveau de protéines réceptrices aux oestrogènes. Cela explique l’effet oestrogénique mis en évidence par plusieurs études. [3] Les propriétés physiques des parabènes, notamment leur liposolubilité qui augmente avec la taille de leur chaîne alkyle, leurs permettant de pénétrer la couche cornée de la peau. Une étude réalisée par PRUSAKEWICZ et al. (2007) a montré que les parabènes empêchaient la sulfatation des oestrogènes par l’inhibition de l’activité de la sulfotransférase dans la peau.

Cette enzyme jouant un rôle dans la régulation négative de la production d’oestradiol, les parabènes ont le pouvoir d’augmenter la quantité d’oestrogène présents dans le derme. Cela explique que l’application cutanée chronique des parabènes peut provoquer des effets oestrogéniques. [3] Mais la polémique réside surtout dans la découverte des parabènes dans des tissus des cancers du sein chez la femme d’après les études menées par DARBRE et al. (2004) et qui mènent à l’hypothèse que les parabènes peuvent être à l’origine du cancer de sein. Cependant aucune étude épidémiologique n’a été publiée pour supporter ou réfuter l’hypothèse d’un lien entre l’application du parabène et l’augmentation de l’incidence du cancer du sein.

Choix des huiles essentielles

Les effets antimicrobiens de différentes espèces de végétaux et d’épices sont connus depuis longtemps et mis à profit pour augmenter la durée de vie des aliments. Ces propriétés antimicrobiennes sont dues à la fraction d’huile essentielle contenue dans la plantes. Ces huiles ont un spectre d’action très large puisqu’ils inhibent aussi bien la croissance des bactéries que celle des moisissures et levures. L’activité antimicrobienne des huiles essentielles est principalement fonction de leur composition chimique, en particulier la nature de leurs composés volatils majeurs. Produits naturels sains, servant d’arômes alimentaires, les huiles essentielles sont actuellement étudiées pour mieux cerner leur efficacité comme conservateur naturel. Les huiles essentielles et leurs composés constitutifs empêchent la production, sporulation et la synthèse des toxines et des bactéries. Sur les levures, ils agissent sur la biomasse et la production de pseudomycélium. Sur les moisissures, ils inhibent la germination des spores, l’élongation du mycélium, la sporulation et la toxinogénèse.

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Table des matières

REMERCIEMENTS
SOMMAIRE
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
LISTE DES ABREVIATIONS
INTRODUCTION
I.GÉNÉRALITÉS SUR L’ETUDE
1.1. Généralités sur les produits cosmétiques
1.2. Contamination microbienne des produits cosmétiques
1.3. Paramètres et normes microbiologiques
1.4. Conservateurs
1.5. Conservateurs utilisés dans les cosmétiques
1.6. Problématique et présentation de l’étude
1.7. Choix des huiles essentielles
1.7.1. Les huiles essentielles.
1.7.2. Huiles essentielles utilisées
CONCLUSION PARTIELLE I
II.MATERIELS ET METHODES
2.1. Produits testés
2.2. Méthodologie de travail
2.3. Analyses sensorielles
2.4. Test de vieillissement accéléré à l’étuve
2.5. Évaluation de l’efficacité d’un conservateur ou «challenge test»
2.6. Études socio-économiques
CONCLUSION PARTIELLE II
III. RESULTATS ET DISCUSSIONS
3.1. Résultats des analyses des huiles essentielles sur CPG
3.2. Résultats des analyses sensorielles
3.3. Résultats des tests de stabilité à l’étuve.
3.4. Résultats du « challenge test »
3.5. Résultats des enquêtes sociodémographiques
3.6. Recommandations
CONCLUSION PARTIELLE III
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
PARTIES EXPERIMENTALES