Contexte de mise en œuvre du projet
a. Alimentation scolaire : L’alimentation scolaire octroie de multiples bénéfices aux élèves et leurs parents, et vise à atteindre quatre objectifs spécifiques selon le PAM dans son rapport sur l’alimentation scolaire à Madagascar en novembre 2015. Ci-après sont ces objectifs :
Education : elle améliore le taux d’achèvement du cycle primaire tout en diminuant le taux d’abandon scolaire. En réduisant la faim, il y aura amélioration de la capacité de concentration et d’apprentissage des élèves. Ainsi, les cantines scolaires concourent à intégrer les enfants dans le système éducatif.
Filet de sécurité (protection sociale) : c’est comme une sorte d’assurance pour les ménages en situation d’insécurité alimentaire. Les repas distribués à l’école constituent un transfert de revenus aux ménages. De ce fait, les repas scolaires contribuent au renforcement des moyens de subsistance et préviennent le retrait des enfants de l’école pour économiser sur les frais de scolarité.
Nutrition : elle vise surtout à satisfaire les besoins en micronutriments. Le PAM, ses partenaires et les communautés favorisent l’utilisation de produits frais (fruits, légumes, etc.) et des activités d’éducation nutritionnelle, afin de diversifier l’alimentation des enfants.
Développement de la production agricole locale : il soutient les petits producteurs par les achats locaux de vivres et le développement de marché, permettant ainsi d’assurer la pérennisation du programme. Selon l’ouvrage “Repenser l’alimentation scolaire”, coréalisé par la Banque Mondiale, le PAM et le Partnership for Child Development (PCD), dans le cadre d’une analyse de l’alimentation scolaire et de sa pérennisation, cinq normes sont indispensables : un cadre politique solide; une capacité institutionnelle et une coordination solides; un financement et une planification stables ; une conception et mise en œuvre solides ; et une participation communautaire ou plutôt une plus grande appropriation du programme par la communauté. Le MEN s’active vers une politique nationale d’alimentation scolaire concentrée sur l’appropriation nationale et les innovations. En juillet 2014, un exercice d’évaluation du cadre politique et institutionnel de l’alimentation scolaire a été réalisé grâce à l’outil SABER (System Approach for Better Education Results). En conséquence, un plan d’action national a été élaboré en vue d’améliorer la qualité et la viabilité du programme d’alimentation scolaire dans le pays.
b. La politique agricole : La politique agricole malgache vise à contribuer à la croissance économique, la gestion durable des ressources naturelles, l’amélioration de la sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie en milieu rural. En vue d’atteindre ces objectifs, le Gouvernement s’est fixé sur les points suivants :
– augmentation de la productivité pour atteindre le même niveau que les pays asiatiques et augmenter les superficies irriguées ;
– préservation du capital naturel, qui est l’outil de travail des producteurs ;
– promotion de la diversification et de la transformation des produits agricoles en encourageant les associations villageoises et le secteur privé ;
– respect des normes internationales de qualité pour développer les exportations agricoles et agroalimentaires ;
– gestion de façon transparente et rationnelle des ressources halieutiques et l’assurance de leur pérennité.
La région dispose d’un potentiel agricole et des terres valorisables, permettant de satisfaire une grande partie des besoins alimentaires. En se référant au modèle Home-Grown School Feeding qui consiste à fournir l’alimentation scolaire à base de produits locaux, non seulement la politique de lutte contre la pauvreté et la faim sera accomplie, mais également un appui et une sensibilisation pour les productions locales avec des techniques agricoles respectant l’environnement seront démontrés.
c. Apport de l’SOS Villages d’enfants de Vontovorona : L’activité principale du SOS Villages d’enfants de Vontovorona est de donner les besoins essentiels pour le développement mental et social des enfants. Les apports de l’association envers les enfants sont l’éducation, la santé, la nutrition et l’habillement. Ces appuis sont aussi offerts aux familles démunies autour du Village. D’après les enquêtes auprès des communautés locales et principalement du personnel enseignant, plusieurs facteurs entravent l’éducation dans la zone d’étude. Principalement, la pauvreté et l’enclavement de certaines familles qui engendrent l’inaccessibilité de leurs enfants à l’enseignement. Certains enfants sont assujettis au travail afin de contribuer à la satisfaction des besoins de leur famille. Ainsi, des activités ont été retenues par le SOS Villages d’enfants en vue de satisfaire les besoins d’amélioration des conditions d’éducation sus citées. Parmi ces activités, il est question :
– de scolarisation : L’objectif est de faciliter l’accès à l’éducation de base. C’est une activité offerte pour les enfants du Village et de ceux de l’extérieur.
– de santé : C’est une activité allouée pour les enfants du Village et ceux de l’extérieur. Elle a pour objectif de faciliter l’accès des familles démunies aux services de santé par la création et l’ouverture de dispensaires et de structures de Protection Maternelle et Infantile (PMI). C’est une activité de proximité.
– d’apport matériel :
Maison familiale : Dans le Village, il existe 16 Maisons Familiales et 1 Maison des jeunes. Chaque maison est composée de 2 à 10 enfants. Cet effectif varie suivant le budget pour chaque maison. L’effectif des enfants dans une maison est abordable pour une famille moyenne. Les bâtiments ainsi que les matériaux de la maison sont complets. Les établissements sont confortables et bien situés. En plus des maisons et des matériaux de maison, les enfants du Village sont aussi bénéficiaires des apports vestimentaires et des petits besoins comme fête d’anniversaire, cadeaux lors d’un événement spécial, vacances, goûters. Cet appui est destiné seulement pour les enfants du Village. L’équipe éducative est aussi bénéficiaire de cet appui matériel.
Terrain : Le terrain ainsi que la surface autour de l’institution est vaste. Les enfants sont à l’aise dans ce domaine. Ce terrain n’est pas tout simplement destiné aux enfants du Village, mais il est ouvert pour les entourages. Il est composé d’un terrain de Football qui est le jeu préféré des garçons et des hommes et d’un terrain de basket.
Eau potable : SOS aide les Villageois dans l’appui d’eau sanitaire. Dans ce quartier, le problème d’eau potable est encore un grand problème. Mais cet appui est limité car la population environnante n’en jouit pas.
– d’apport nutritionnel : Pour les enfants du Village, les enfants mangent toutes les différentes catégories d’aliments. La norme alimentaire de 2300Kcal par jour est respectée. Les enfants consomment 50g par jour. Il y a un surplus pour les enfants en état anormal. L’apport nutritionnel dans le Village suit la norme des besoins alimentaires d’un individu. D’après Pierre le ROY, une nourriture est satisfaisante lorsque les conditions suivantes sont respectées : en moyenne, 2300 à 2500 calories par jour ; en moyenne 40 à 80 grammes de protéines et d’aliments contenant de lipides, de sels minéraux, de vitamines et d’oligoéléments satisfaisants. Les chiffres varient en fonction de l’âge des individus, de leur type de travail, du climat où ils vivent.
d. Localisation : L’éloignement de l’école par rapport à l’habitat constitue également un facteur limitant pour l’éducation, car les enfants sont amenés à faire des kilomètres en aller-retour à pieds pour étudier, et parmi eux, certains ont le ventre vide
Besoins alimentaires
Afin d’élaborer un menu équilibré, des mélanges de divers produits alimentaires sont nécessaires. La variation d’aliments consommés réduit le risque de carence nutritionnelle et apporte beaucoup de nutriments. Les éléments suivants constituent les mélanges multiples indispensables à la préparation d’un menu équilibré :
• un aliment énergétique de base : céréale comme le riz ou le maïs ;
• un aliment supplémentaire riche en énergie : huile végétale, graisse, sucre ;
• un aliment riche en protéine : lait, œuf, poisson, viande, arachide, haricot, lentille, pois ;
• un aliment riche en micronutriments (vitamines et minéraux) : fruits et légumes.
Une ration adéquate est au dépend de la préparation journalière des repas, de la variation des menus, du respect des règles d’hygiène, du respect du temps de restauration et de la bonne gestion des matériels. En se basant sur la ration élaborée par le PAM et le MEN pour les cantines scolaires qu’ils subventionnent à Madagascar, la composition adaptée pour un système de demi-journée est de 120 g de riz, 30 g de légumineuse et 10 g d’huile, et si possible rajouter 125g de protéine animale par élève, permettant de couvrir 30 % des besoins journaliers des enfants aux alentours de 500 – 900 Kcal par jour. L’utilisation de sel iodé est recommandée dans la préparation des repas. La moyenne pour notre cas peut donc être ajustée à cette ration. La pièce justificative que le MEN a envoyé est dans l’annexe 2 En faisant référence au calendrier scolaire proposé par le MEN, le nombre de jour de classe annuel d’octobre au juillet est estimé à 175 dont 55 jours pour le premier trimestre, 55 jours pour le deuxième trimestre et 65 jours pour le troisième trimestre. La distribution s’effectue vers midi après les cours car l’école adopte un système de scolarisation de demi-journée soit la matinée pour la moitie et l’après-midi pour l’autre moitié avec rotation a chaque semaine. Ce sont ceux qui étudient l’après-midi qui bénéficieront de la cantine. En tenant compte de la moitié de l’effectif moyen d’élèves inscrits 380 et du nombre de jour de classe 175, le tableau suivant résume les rations indispensables pour l’ensemble des élèves au niveau de l’école primaire.
CONCLUSION
La promotion de la production agricole est toujours intéressante, vu qu’elle impacte non seulement le promoteur du projet, mais également toute une société. Dans le contexte de ce projet, l’amélioration des conditions de vie des personnes qui y cohabitent doit toujours faire partie des actions prioritaires. A travers l’alimentation scolaire, il y a réduction de charges supportées par les parents et c’est également un moyen de motiver les élèves pour aller à l’école. Pour améliorer les conditions d’éducation de l’EPP Antanety II, l’analyse d’une possibilité d’approvisionnement pérenne de la cantine scolaire à partir de la production locale a été envisagée. La commune d’Alakamisy dispose d’une grande richesse en biodiversité, pourtant il n’y a pas de développement de la région, et le cas de l’EPP Antanety II à travers les mauvais résultats scolaire reflète la situation. Le programme de cantine scolaire implique plusieurs acteurs et nécessite la prise en considération des idées des communautés locales. Le choix des produits à incorporer dans le planning des denrées alimentaires est en étroite relation avec les habitudes de la population. Ainsi, l’évaluation des techniques et modes de production s’est effectuée auprès des ménages vivant dans les villages d’Antanety II. L’étude a permis de dégager les besoins et ressources disponibles pour la cantine, la vocation agricole du milieu, et les impacts environnementaux pouvant être engendrés par la réalisation du projet. En collaboration avec l’école, plusieurs activités ont déjà été lancées par les partenaires. Les personnes affectées sont les parents d’élèves, le personnel enseignant et les producteurs locaux. Comme la majorité des habitants sont agriculteurs, favoriser la production pour avoir une autosuffisance alimentaire est évidente. Les spéculations considérées sont le riz, le haricot blanc, le haricot vert, la pomme de terre et les brèdes. Des bénéfices économiques sont estimés dans le cadre du projet. La valorisation des terrains acquis pour le projet et la bonne gestion de la production peut garantir le fonctionnement de la cantine tout au long de l’année scolaire. Ce qui affirme l’hypothèse spécifiant que l’effectivité et la pérennisation de la cantine scolaire dépendent des disponibilités locales à satisfaire les exigences nutritionnelles des enfants. Le projet de production agricole présente plusieurs impacts environnementaux aussi bien positifs que négatifs. Ces derniers pourraient être corrigés ou atténués par les mesures environnementales dans une dynamique de développement durable. Un programme de suivi s’insère pour permettre le contrôle de la réalisation des mesures et des activités, et le plan de sécurité sert à réduire ou prévenir les risques et dangers. Le respect des procédures de sélection environnementale et la réalisation des programmes proposés s’associent à l’hypothèse qui stipule que l’appropriation des pratiques ne porte pas préjudice à l’environnement du projet. La contribution de différentes associations comme l’SOS Village des Enfant à Vontovorona à l’amélioration des conditions d’éducation montre sa volonté de se professionnaliser dans ses actions. Le fait d’offrir du repas à l’école a une forte répercussion sur le taux de scolarisation. La réalisation du projet de production agricole offre des opportunités pour le développement de la filière agricole locale et incite également la population à protéger l’environnement. La politique de l’Education Pour Tous et la lutte contre la malnutrition pourront ainsi être satisfaites.
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Table des matières
REMERCIEMENTS
ABREVIATIONS ET ACRONYMES
GLOSSAIRE D’ANALYSE AGRICOLE
INTRODUCTION
PARTIE I : CONTEXTE DE L’ETUDE ET METHODOLOGIE
I.1 LOCALISATION DE L’EPP D’ANTANETY II
I.1.1 Milieu physique
I.1.2 Milieu humain
I.1.3 Contexte de mise en œuvre du projet
I.2 MÉTHODOLOGIE
I.2.1 Approche
I.2.2 Synthèse de la méthodologie avec les matériels et outils
I.2.3 Contraintes et limites de l’étude
PARTIE II : RESULTATS ET INTERPRETATION
II.1 BILAN BESOINS – RESSOURCES DE LA CANTINE
II.1.1 Etat des lieux
II.1.2 Besoins alimentaires des élèves de l’EPP Antanety II
II.1.3 Ressources disponibles
II.2 FAISABILITE DE LA CANTINE SCOLAIRE
II.2.1 Faisabilité agronomique
II.2.2 Faisabilité sociale
II.2.3 Faisabilité économique
II.3 ETUDE D’IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX
II.3.1 Impacts positifs
II.3.2 Impacts négatifs
II.3.3 Impacts cumulatifs, risques et dangers du projet
PARTIE III : PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE DU PROJET
III.1 PLAN DE MESURES ENVIRONNEMENTALES
III.1.1 Mesures générales
III.1.2 Mesures spécifiques
III.2 PROGRAMME DE SUIVI ENVIRONNEMENTAL
III.3 PLAN DE SÉCURITÉ OU PLAN D’URGENCE
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXES
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