CONSTRUCTION DU MODELE THEORIQUE DE RECHERCHE

CONSTRUCTION DU MODELE THEORIQUE DE RECHERCHE 

La culture ; conception et différentes dimensions

Dans les travaux portant sur la culture, une principale source d‟ambigüité relève des différentes conceptions et des multiples significations que peut revêtir ce concept. Dans un travail réalisé en 1952, KROEBER et KLUCKHOHM dénombrent – en effet – plus de 160 définitions différentes de la culture (DELAVALLEE et al., 2002). Ces définitions recouvrent des composantes aussi diverses que le patrimoine architectural ou artistique d‟une nation ; l‟ensemble des valeurs et des normes communes à l‟ensemble des membres d‟une organisation ; l‟histoire, les symboles, les mythes et les héros qui caractérisent la mémoire d‟un groupes social, etc. La culture étant un concept central pour ce travail, il importe – au début – de spécifier la conception de la culture adoptée : Quelle définition de la culture a été adoptée dans le cadre de cette recherche ? Quelles sont ses principales composantes ? Quels sont ses différents niveaux ?

Pour ce qui est de la première question, la conception de la culture – adoptée dans cette thèse réfère à « l‟ensemble des valeurs, croyances, expériences, usages, et des normes comportementales communes à l‟ensemble des acteurs d‟un groupe humain (société, organisation, sous-groupes d’organisation…) et le différenciant des autres groupes » (MEIER, 2004). D’une façon concrète, cet ensemble constitue un cadre de pensée et d’action, dont la construction, l’adoption, la remise en cause et l’évolution (intégration de nouveaux codes, de nouvelles réactions de nouveaux comportements…) est le produit du rassemblement, de la communication et de l’interaction des êtres humains tout au long de l’histoire du groupe (MEIER, 2004).

Dans cette perspective, la conception de la culture adoptée ici ce rapproche de celle proposé par Schein (1985). Ce dernier aperçois la culture comme étant « un modèle formé d‟un ensemble de suppositions de bases (valeurs, croyances, attitudes, pratiques, comportements, méthodes, etc.) inventées, découvertes ou développées par un groupe donné pour faire faces aux problèmes d‟adaptation externe et d‟intégration interne» (MORAN et MESO, 2008). Au sein de ce groupe, le modèle possède une certaines validité et est transmis aux nouveaux membres (en tant que méthode correcte pour percevoir les problèmes, y réfléchir et les aborder) par l’intermédiaire d’un microsystème de signes (mots, gestes et symboles visuels), codes (langue, art), et textes écrits et oraux (RABASSO ET RABASSO, 2007). A partir de cette deuxième définition, la culture apparaît – en premier lieu – comme un agent normatif de cohésion (Sylvie Lainé, 2009), qui aide les individus à comprendre le fonctionnement de l‟organisation et à respecter ses normes de comportement (HYNES, 2009). A ce titre, la culture gomme les différences et « génère des comportements sociaux communs » (MORAN et MESO, 2008). Elle permet de produire des règles conditionnant les façons de concevoir, de se conduire, d’organiser et de produire (DEVILLA et REY, 2009). D’une façon concrète, c’est ces traits communs qui permettent d’identifier et de différentier un groupe d’un autre. La culture s’avère ainsi un facteur d’identification et de différentiation par rapport à l’environnement.

La culture apparaît – en troisième lieux – comme un agent d‟adaptation qui permet de mobiliser, de fidéliser et de fédérer les acteurs au profit de la réalisation d’objectifs communs (DELAVALLEE et al., 2002). A ce titre, la culture permet d‟introduire un certain nombre de conduites et de comportements désirables permettant l’atteinte d’objectifs crédibles et acceptables et la réalisation d‟une meilleure efficacité d‟ensemble. De plus, la culture se pressante comme un agent de régulation qui permet d‟identifier et de corriger tout comportement déviants et inacceptable. En effet, chaque culture comporte un ensemble de sanctions en cas de non-respect des codes de conduite (RABASSO ET RABASSO, 2007); des sanctions qui génèrent des pressions de conformité visant à soutenir les normes établies et à empêcher tout comportement déviant. Dans le cas d’actions interculturelles, impliquant la rencontre de deux cultures différentes (deux réponses différentes aux mêmes questions) cette dimension normatifs génère souvent des phénomènes de résistance, de conflits, de désengagement et influe du fait la performance des projets réalisés. C’est le cas par exemple des projets d’implantation ou de transfert technologique impliquant l’interaction entre des organisations, des acteurs et des technologies présentant des spécificités culturelles différentes.

Le contexte de communication 

La signification des mots et des phrases dépend du contexte dans lequel ces derniers sont exprimés. Sur ce point, HALL distingue des contextes forts et des contextes faibles de communication. D‟une part, les contextes de communication forts (hauts) se caractérisent par une communication riche, informelle, subjective, souvent floue et non verbale (gestes, regards, espaces individuels). C‟est le cas par exemple du contexte de communication entre deux personnes qui se connaissent depuis des années et qui sont très proches. Dans certaines situations, ces deux acteurs n‟auront pas besoin de s‟expliquer : la personne A pourra interpréter l‟expression du visage de la personne B sans que cette dernière ne dise un mot. La communication est ici implicite. D‟une autre part, les contextes de communication faibles (bas) sont caractérisés par une communication objective, formelle, précise et principalement écrite. Des exemples illustratifs de ce type de contexte sont ceux des tribunaux et des mathématiques. Dans ces contextes-là, toutes les informations doivent être explicites, c‟est-à-dire exprimées de façon claire et précise (HALL, 1983).

La vision du temps 

Selon HALL, les groupes se distinguent aussi par leur façon de gérer le temps. Sur ce critère, il distingue deux types particuliers de cultures : les cultures à vision mono-chronique et les cultures à vision poly-chronique. Au sein des groupes (sociétés ou organisations) caractérisées par une vision mono-chronique, les individus auront tendance à organiser leurs tâches d‟une façon séquentielle (linéaire) ; à les répartir de manière à ne faire qu‟une chose à la fois. Au sein des groupes poly-chroniques, par conte, les acteurs auront plus tendance à découpé leurs activités d‟une façon synchronique, de manière à faire plusieurs choses en même temps. Selon l‟orientation temporelle d‟une organisation ou d‟une nation ; la synchronisation des tâches réalisées par les individus lui appartenant variera, ainsi, considérablement. Les acteurs évoluant au sein d‟une culture plus poly-chronique tendront à performer dans des activités multiples réalisées en parallèle ; tandis que les individus évoluant au sein de cultures plus mono-chroniques préfèreront ce concentré sur une seul tache et la réaliser avant de passer à une autre (LEIDNER, 2010).

La vision de l’espace 

Au-delà des différentes formes de communication verbale, gestuelle ou visuelle, la communication passe aussi, selon HALL, par des données spatiales liées aux rapports de proximité (distances) entretenus par les acteurs. Basée sur la notion de territorialité, le rapport à l‟espace réfère à ce comportement inconscient qui va pousser les acteurs à déterminer des champs – plus ou moins larges – au sein desquels différentes interaction seront tolérée. Dans le cadre des communications quotidiennes, les acteurs recourent à ce que HALL appelle des « bulles » psychologiques. Ils déterminent – dans leurs subconscients – des distances (rapports de proximité) appropriées pour chaque type d‟interaction et leurs accordent différentes significations.

Ainsi, le champ vital personnel caractérisant un acteur sera plus étroit que son espace familial ; les rapports de proximité tolérer pour une relation familiale seront plus étroits que ceux accordés à une relation sociale ; et son espace social sera bien plus serré que sont espace publique… Pour un individu, ces différents champs constituent un moyen pour accomplir son épanouissement ou assurer sa sécurité. Dans son subconscient, ces bulles personnels possèdent tous un dedans et un dehors ; c‟est-à-dire une sorte de système de zones privées et de zones publiques. Elles s‟organisent en une échelle de distances interpersonnelles. Au niveau des groupes culturels homogènes, les distances physiques et les significations accordées à ces différents espaces, leur perception et organisation tendent à s’homogénéiser constituant ainsi un outil de cohésion. Dans le cadre des rencontres interculturelles, les divergences susceptibles de caractériser le rapport à l‟espace chez des acteurs issus de cultures différentes peut – par contre – produire de l‟irritation, causer des malaises voir des conflits entre les personnes concernées.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE :
Liminaire :
Problématique :
Positionnements épistémologiques :
Structure générale de la thèse :
PARTIE I : CONSTRUCTION DU MODELE THEORIQUE DE RECHERCHE 11
Chapitre 1 : Culture et TIC ; conceptions et interactions
Section 1 : La culture ; conception et différentes dimensions
1.1. Définition de la culture
1.2. Environnement culturel interne et environnement culturel externe :
1.2.1. L’environnement culturel interne :
1.2.2. L’environnement culturel externe de l’entreprise :
1.3. Les niveaux de la culture
1.3.1. Les modèles portant sur la culture nationale et organisationnelle :
1.3.2. Les modèles portant sur la culture individuelle :
Section 2 : Les TIC, essence et spécificités
2.1. Emergence des TIC :
2.2. Définition des TIC :
2.3. Spécificités des TIC :
2.3.1. L’intégration des technologies précédentes
2.3.2. L’obsolescence rapide et la diminution continue des prix :
2.3.3. L’utilisation facile :
2.3.4. La flexibilité d’usage
2.3.5. L’élimination des contraintes de temps :
2.3.6. L’élimination des contraintes d’espace :
2.3.7. L’accroissement des capacités de stockage de l’information :
2.3.8. L’amélioration des représentations :
Section 3 : La culture et les TIC deux variables en perpétuelle interaction
3.1. L‟implantation des TIC, un levier du changement culturel au sein de l‟organisation :
3.1.1. La communication, un acte influençant la culture 1
3.1.2. L’implantation des TIC, un changement managérial :
3.1.3. Les TIC, produits d’autres organisations voir d’autres sociétés :
3.1.4. La TIC, vecteur de nouvelles valeurs :
3.2. La culture, une source de résistance face à l‟implémentation des TIC :
Conclusion :
Chapitre 2 : La culture ; un axe émergent de la performance des entreprises
Section 1 : La performance ; conception et différentes approches
1.1. Conception de la performance en termes d‟effets (de résultats) :
1.1.1. L’efficience :
1.1.2. L’efficacité :
1.1.3. La pertinence :
1.2. Conception de la performance en termes de causes :
1.3. Conception de la performance en termes de satisfaction des parties prenantes :
1.4. Proposition d‟une définition globale :
Section 2 : La culture, un axe émergent de la performance des entreprises socialement responsables
2.1. La culture ; axe du développement durable :
2.2. La culture, axe de la responsabilité social et de la performance des entreprises :
2.2.1. Dimensions culturelles de la performance des ESR :
2.2. Prise en compte de la dimension culturelle de la performance par les organismes publics et privés
2.2.3. L’économie mauve ; un concept émergeant référents à la responsabilité et à la performance culturelle des organisations :
2.2.4. Le développement des labels culturels : phénomène annonciateur d’une performance culturelle
2.3. Critères culturelles de la performance des entreprises :
2.3.1. La diversité culturelle ;
2.3.2. La sensibilité culturelle :
2.3.3. Les efforts de préservation et de développement culturel :
2.3.4. La promotion d’une culture environnementale
Section 03 : La préservation et le développement des spécificités culturelles de l’entreprise, composante fondamentale d’une performance perçue sous l’angle des ressources
3.1. Théorie des ressources :
3.2. La culture, un actif stratégique :
Conclusion : Vers un concept de performance culturelle
Chapitre 3 : Les interactions TIC, culture, performance ; revue des études antérieures
Section 1 : Les recherches portant sur la performance des TIC ; les différentes dimensions étudiés de la performance:
1.1. TIC et productivité des entreprises :
1.2. TIC et performance financière de l‟entreprise :
1.3. TIC et performance globale des entreprises :
Section 2 : La relation TIC-performance ; les principaux facteurs modérateurs identifiés
2.1. Facteurs organisationnels et managériaux :
2.1.1. L’alignement stratégique :
2.1.2. La structure de l’entreprise :
2.1.3. Le management technique des projets SI :
2.1.4. Le capital humain et immatériel :
2.1.5. Le management du changement :
2.2. Les facteurs contextuels :
2.2.1. Les spécificités du macro–environnement :
2.2.2. La taille de l’entreprise :
2.2.3. Le secteur d’activité :
2.2.4. Les partenaires d’échange :
2.2.5. Le temps :
2.3. Les travaux sur la relation TIC – Performance : limites et opportunités de recherche :
Section 3 : La connaissance construite autour de la relation TIC–culture ; état, limites et questions d’actualité
3.1. L‟identification des différences :
3.1.1. Les recherches portantes sur les cultures nationales :
3.1.2. Recherches accès sur la culture organisationnelle :
3.1.3. Recherches accès sur la culture des personnes :
3.3. Le management des differences:
3.4. L‟impact des TIC sur la culture : une piste propice pour de futures recherches
Conclusion :
SYNTHESE DE LA PARTIE I : PROPOSITION D’UN MODELE THEORIQUE
PARTIE II : INVESTIGATION EMPIRIQUE DU MODELE THEORIQUE PROPOSE
Chapitre 04 : TIC et performance culturelle dans les banques Islamiques : étude exploratoire
Section 1 : Objectifs et méthodologie de la recherche
1.1. Objectifs et questions de recherche :
1.2. La temporalité :
1.3. Dispositifs et techniques de recherche :
Section 02 : Résultats de l’analyse des volets institutionnels
2.1. Les principaux volets institutionnels présents sur les sites des banques étudiées :
2.2. Analyse des politiques générales des banques étudiées :
2.3. Dimensions culturelles de la politique RSE des banques Islamiques :
2.4. Analyse des pratiques et des systèmes de management spécifiques aux banques islamiques :
2.4.1. La création d’Organes internes chargés du conseil, de l’audite, et du contrôle du niveau de conformité à la Charia :
2.4.2. Conseil et audite externe :
2.4.3. Normes et notations :
2.4.4. Gestion des revenus non conformes à la Charia :
2.4.5. Gestion des risques liés au respect des règles de la Charia :
Section 03 : Résultats de l’analyse des volets produits
Conclusion : Contributions et limites de l’étude portant sur les banques islamiques
Chapitre 5 : Etude de cas sur le secteur des Médias ; Questions de recherche, méthodologies et résultats partiels de l’analyse de contenus numériques
Sections 1 : Descriptif du terrain et des objectifs de recherche
Section 2: Spécificités du processus de recherche
2.1. La temporalité :
2.2. Dispositifs et techniques de recherche :
2.2.1. L’analyse des interventions des internautes publiés sur les forums de discussion
2.2.2. L’analyse des titres et des abstracts d’articles de presse :
Section 3 : Résultats de l’analyse des contenus numériques
3.1. Démarche d‟analyse de contenue utilisée :
3.1.1. L’analyse thématique :
3.1.2. L’analyse des fréquences :
3.1.3. L’analyse des cooccurrences :
3.2. Résultats de l‟analyse des fréquences :
3.3. Résultats de l‟analyse des cooccurrences :
Conclusion :
Chapitre 6 : Etude de cas dans le secteur des Médias ; Résultats de l’analyse de presse
Section 1 : Echantillon analysé :
Section 2 : Ampleur de la compagne médiatique accompagnant la crise
2.1. Presse algérienne Arabophone :
2.2. Presse algérienne francophone :
2.3. Presse Egyptienne :
Section 3 : Processus de la crise générée par « les qualifications de la coupe du monde 2010 »
3.1. Durée de la crise générée par « les qualifications de la coupe du monde 2010 » :
3.2. Les principales phases de la crise algéro-égyptienne de 2009/2010 :
3.2.1. « La crise algéro-égyptienne de 2009-2010 » ; une crise profonde et multidimensionnelle :
3.2.2. Les principales phases de la crise algéro-égyptienne de 2009-2010 :
Conclusion :
SYNTHESE DE LA PARTIE II :
CONCLUSION GENERALE :
BIBLIOGRAPHIE :
INDEXE DES FIGURES :
INDEXE DES TABLEAUX :
TABLE DES MATIERES :
Annexe 01 : Analyse de contenue
Annexe 02 : Description et exemple d’un énoncé de chaque catégorie thématique retenue lors de l’analyse des contenus numériques émis par les internautes
Annexe 03 : Matrice chronologique détaillée ; Phases de la crise Algéro-égyptienne de 2009-2011

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