Construction de l’identité de genre

Les principaux changements historiques depuis le Moyen Âge

Au fil du temps, la place de l’homme et de la femme dans le monde du travail n’a cessé d’évoluer dans toute l’Europe. En effet, plusieurs périodes ont marqué des changements au niveau des différents corps de métiers, mais aussi au niveau du statut professionnel de l’être humain. Tout d’abord, selon Robert et Gern (1991), au début du Moyen Âge, l’homme a le pouvoir absolu au sein de la société. Les femmes sont quant à elles traitées de manière autocratique et n’ont aucun privilège. En effet, leur rôle principal est d’enfanter. Dans les familles paysannes, qui représentent une grande partie de la population européenne, elles acquièrent encore d’autres tâches telles que la confection et le filage des habits, mais aussi la garde des troupeaux. Toutefois, ces activités sont secondaires face à celles de l’homme et restent ainsi à l’arrière-plan (Robert & Gern, 1991). Vers le milieu du Moyen Âge, grâce au droit féodal1, le rôle de la femme se développe (Robert & Gern, 1991). Ainsi, alors qu’une grande majorité des métiers sont manuels, il est courant de voir des femmes exercer ce genre de tâches. Par exemple, des femmes plâtrières, mortelières, voire maçonnes se retrouvent sur des chantiers colossaux. De plus, il n’est pas rare qu’une veuve reprenne le métier de charpentier, de meunier, de forgeron, etc. de son défunt mari. L’agriculture est exercée autant par les femmes que par les hommes. Malgré cette mixité, le rôle de chaque individu est défini et distingué en fonction du sexe. L’homme occupe notamment le statut le plus haut et gère l’exploitation (Vouillot, 2014).

A la fin du Moyen Âge, la femme perd lentement la plupart de ses droits acquis sous le régime féodal. Ceci est notamment dû à l’impulsion de l’église et de la bourgeoisie. Désormais, elle exerce principalement des tâches qui découlent du domestique. A la Renaissance, les femmes perdent la totalité de leurs droits et deviennent alors exclues des affaires publiques. Dès lors, elles restent cloisonnées au sein de la sphère familiale (Robert & Gern, 1991). Robert et Gern (1991) indiquent que le statut de la femme n’évolue guère jusqu’au XIXème siècle. Cependant, grâce au développement de l’industrie du coton, elle construit sa place professionnelle en tant qu’ouvrière. Dès la moitié du XIXème siècle, la main-d’oeuvre féminine est également convoitée dans l’industrie alimentaire, chimique, tabacole ainsi que dans la quincaillerie. Cependant, les inégalités entre l’homme et la femme perdurent. Le sexe féminin n’accède qu’en de rares occasions aux formations professionnelles, aux postes à responsabilités et reçoit un salaire sensiblement inférieur à l’homme. Ceci est notamment justifié par sa fonction principale, celle de mère (Robert & Gern, 1991). Jusqu’au XXème siècle, les formations professionnelles sont rares. C’est au début de ce siècle qu’est né le “mouvement de l’orientation” en France. Il est créé dans le but de soutenir les jeunes finissant leur scolarité obligatoire. Grâce à ce changement, les jeunes sont mieux intégrés dans le monde de l’industrie et de l’artisanat. Cependant, cette évolution est davantage établie pour les jeunes garçons que pour les filles (Vouillot, 2014).

La situation actuelle

De nos jours, le monde du travail est presque autant représenté par les femmes que par les hommes, soit environ 48% de femmes contre 52% d’hommes. Toutefois, la mixité dans les différents corps de métiers n’est que peu existante. En effet, on retrouve un équilibre quasiparfait entre le sexe féminin et le sexe masculin dans seulement 12% des métiers. Il s’agit notamment de professionnels du droit, de cadres de services administratifs, de comptables et financiers ainsi que de médecins (Vouillot, 2014). En ce qui concerne les autres métiers, Les hommes sont l’exception dans les métiers de la petite enfance et d’aide à la personne, mais […] représentent 90% des ingénieurs et cadres techniques de l’industrie, 75% des cuisiniers et 70% des chercheurs. A l’inverse, les femmes sont très minoritaires dans les métiers mécaniques et du transport…

En revanche, elles sont le plus fréquemment agentes d’entretien, enseignantes, employées administratives, vendeuses, aides à domicile, infirmières, sages-femmes, secrétaires ou aides maternelles. Dans ces métiers, elles représentent plus de 90% des salariés (p. 9). Il est ainsi possible de constater que les hommes occupent un rôle plus important au sein des entreprises. Ils sont souvent nommés comme supérieurs hiérarchiques. Les femmes restent quant à elles de “simples” employées (Vouillot, 2014). Ce statut se ressent d’ailleurs sur le plan de la rémunération. En effet, l’inégalité salariale entre l’homme et la femme persiste dans pratiquement tous les pays de l’OCDE. Le salaire féminin reste inférieur à celui de l’homme d’environ 20 à 25%, ceci malgré le fait qu’aucune formation ni aucune profession ne lui soit interdite. Il en est de même concernant les études supérieures, auxquelles les femmes consacrent un temps équivalent aux hommes avec un meilleur taux de réussite, sans que cela leur soit gratifié au niveau salarial (Meurs, 2014).

Meurs (2014) se réfère à plusieurs facteurs pour expliquer ce principe d’inégalité. Premièrement, en fonction de leur statut professionnel, les femmes sont moins propices à une évolution salariale que les hommes, car elles sont moins présentes dans les professions les mieux payées. Ensuite, certains facteurs psychologiques liés au genre peuvent également éclaircir ce principe d’inégalité salariale. Du fait que l’homme est plus particulièrement mis en valeur dans sa profession, il a une meilleure estime de lui. Il est donc plus aisé pour lui de réclamer une promotion ou une augmentation. En tenant compte des faits historiques et des conditions actuelles, il est notable que le statut professionnel de la femme a fortement évolué. Bien qu’auparavant les écoles lui soient interdites, elle a tout de même su faire sa place au sein de la société. Le statut de “mère au foyer” ne lui est plus attribué systématiquement et les deux genres ont les mêmes opportunités de formation (apprentissages et études supérieures). Selon Dieu et al. (2010), en Europe, seules 15 à 20% des femmes âgées de 25 à 59 ans se consacrent exclusivement à leur rôle de mère “au foyer”. Une autre partie de la population féminine occupe quant à elle majoritairement un emploi à temps partiel. Peu d’entre elles délaissent leur carrière professionnelle car elles ont réalisé des études supérieures et/ou occupent des postes importants. Cependant, malgré les modifications du statut social de la femme et les opportunités de formation, l’homme continue majoritairement d’occuper les postes à hautes responsabilités, laissant alors peu de place aux femmes cadres. Ainsi, la question de l’influence des stéréotypes de genre sur la situation actuelle est légitimement posée.

Les stéréotypes de genre Dans la société, l’homme et la femme ont souvent tendance à être différenciés selon leurs compétences, leurs rôles et leurs tâches spécifiques. Cette dissemblance partage en une même constante l’être humain. Ce phénomène est plus exactement qualifié de “différence sexuée” par les anthropologues. Cette distinction entre les deux genres n’est pas égale puisqu’il existe une certaine hiérarchie. En effet, le modèle masculin a longtemps été considéré comme supérieur à celui de la femme. De ce fait, l’infériorisation des caractéristiques féminines semble persister au fil du temps (Gresy, 2012). La femme reste dévalorisée face à l’homme et les caractéristiques qui lui sont attribuées alimentent l’idée de son statut subalterne. Dans la société, l’attribut masculin est régulièrement décrit à l’aide de qualités telles que la force, le courage et l’ambition. Quant au genre féminin, il est souvent défini par de simples “manières”. Effectivement, la société utilise les termes comme délicatesse, émotivité ou encore coquetterie pour les décrire (Mistral, 2010). A ce propos, Gaborit (2009) cite quelques exemples de stéréotypes positifs et négatifs, rattachés aux deux genres, souvent utilisés dans la littérature :

Masculins positifs : confiant, sûr de lui, courageux, aventureux, rationnel, analytique, fort, compétent, responsable, ambitieux.

Masculins négatifs : agressif, impatient, arrogant, égoïste, autoritaire. Féminins positifs : patiente, douce, aimante, affectueuse, intuitive, imaginative, sentimentale.

Féminins négatifs : inconstante, vulnérable, docile, soumise, émotionnelle (p.19). Par conséquent, il est possible d’affirmer qu’il est plus simple pour une fille d’être un “garçon manqué” plutôt qu’inversement. En effet, il est plus facile pour une femme d’être qualifiée par les spécificités masculines. Ce fait montre une fois de plus que l’attribut féminin est moins valorisé que celui de l’homme (Mistral, 2010). Ces différentes compétences qui définissent chacun des genres perdurent tout au long de la vie. Quel que soit son âge, l’homme sera toujours considéré comme un être supérieur à la femme (Mistral, 2010).

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Table des matières

REMERCIEMENTS
RESUME
TABLE DES MATIERES
1. INTRODUCTION
1 2. CADRE THEORIQUE
2.1 L’EVOLUTION DU MONDE DU TRAVAIL
2.1.1 LES PRINCIPAUX CHANGEMENTS HISTORIQUES DEPUIS LE MOYEN ÂGE
2.1.2 LA SITUATION ACTUELLE
2.2 LES STEREOTYPES
2.2.1 DEFINITION
2.2.2 LES STEREOTYPES DE GENRE
2.2.3 LES STEREOTYPES DE GENRE LIES AUX PROFESSIONS
2.2.4 LES STEREOTYPES FACE A L’INSERTION PROFESSIONNELLE
2.3 CONSTRUCTION DE L’IDENTITE DE GENRE
2.3.1 LES STADES DU DEVELOPPEMENT DE L’IDENTITE DE GENRE
2.3.2 SOCIALISATION FAMILIALE
2.3.3 SOCIALISATION PAR LES PAIRS ET LES EDUCATEURS
2.4 PROBLEMATIQUE
3. METHODE
3.1 CHOIX DE LA METHODE
3.2 PRESENTATION DES PARTICIPANTS ET DES DONNEES RECOLTEES
3.3 PROTOCOLE D’ENTRETIEN
3.4 DEROULEMENT
3.5 TRAITEMENT DES DONNEES
4. PRESENTATION DES RESULTATS
4.1 PERSPECTIVES PROFESSIONNELLES
4.2 STEREOTYPES DE GENRE ET METIERS STEREOTYPES
4.2.1 FACE A LEURS PERSPECTIVES PROFESSIONNELLES
4.2.2 FACE AUX METIERS DE FLEURISTE ET DE POMPIER
4.2.3 FACE AUX METIERS PROPOSES EN IMAGE
4.3 CONSCIENCE DE L’INFLUENCE DES STEREOTYPES
5. DISCUSSION
5.1 PERSPECTIVES PROFESSIONNELLES
5.2 STEREOTYPES DE GENRE ET METIERS STEREOTYPES
5.2.1 FACE A LEURS PERSPECTIVES PROFESSIONNELLES
5.2.2 FACE AUX METIERS DE FLEURISTE ET POMPIER
5.2.3 FACE AUX METIERS PROPOSES EN IMAGE
SYNTHESE INTERMEDIAIRE
5.3 CONSCIENCE DE L’INFLUENCE DES STEREOTYPES
6. CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXES
A. PROTOCOLE D’ENTRETIEN
B. LETTRE AUX PARENTS
C. TRANSCRIPTION ENTRETIENS

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