Consommation en énergie domestiques dans les zones urbaines et rurales

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Consommation en énergie domestiques dans les zones urbaines et rurales

Taille du ménage

Le test de Mann-Whitney est utilisé afin de distinguer si le nombre de personnes par ménage dans chaque zone est significativement différent ou pas.
Etant donné que la p-value calculée est inférieure au niveau de signification alpha=0,05, on doit rejeter l’hypothèse nulle H0, et retenir l’hypothèse alternative Ha. Entre les zones rurales et urbaines du district, une différence s’identifie par le fait que les ménages ruraux sont en moyenne plus nombreux et peut atteindre jusqu’à 14 personnes/ménage. En zone rurale, la taille moyenne est de 8 individus/ménage tandis qu’en zone urbaine elle est de 4 individus/ménage.

Consommation en bois de chauffe

Le bois de chauffe est un combustible utilisé par la population locale. La connaissance de la différence ou la similarité entre les zones urbaines et rurales des districts en termes de consommation s’avère alors nécessaire.
Etant donné que la p-value calculée est inférieure au niveau de signification alpha=0,05, on doit rejeter l’hypothèse nulle H0, et retenir l’hypothèse alternative Ha que les zones sont bien différentes en termes de consommation en bois de chauffe. Les ménages en zone rurale sont les plus sujettes à l’utilisation de bois de chauffe. Ces ménages ruraux utilisent en général le trépied traditionnel qui est utilisé par les ménages et une faible proportion utilise le foyer amélioré. En termes de production, sur les 180 ménages enquêtés dans les deux zones, 55 personnes utilisent le bois de chauffe et produisent à eux 53 charrettes par mois fabriqués dans des fosses avec un rendement de 10% (10 kg de bois produisent 1 kg de charbon) mais en moyenne, les ménages consomment annuellement 14 charrettes.

Consommation en charbon de bois

Les ménages ruraux et urbains consomment du charbon de bois. Une différence est constatée aux niveaux des deux zones en termes de consommation en charbon de bois.
Etant donné que la p-value calculée est inférieure au niveau de signification alpha=0,05, on doit rejeter l’hypothèse nulle H0, et retenir l’hypothèse alternative Ha. La consommation en charbon de bois dans chaque zone est bien différente. La zone urbaine consomme plus de charbon de bois avec une moyenne de 90 sacs/an contre 18 sacs/an en zone rurale avec les valeurs d’écart-type respectivement 127 et 23. En particulier les grands hôtels dans la zone urbaine peut aller jusqu’à 672 sacs /an. La consommation en charbon de bois varie considérablement en fonction du repas à cuire et de sa mode de gestion. Il est à noter que les ménages achètent leur approvisionnement soit en daba, en sac PM ou en sac GM.

Consommation en électricité

Le diagnostic du secteur électricité entre les zones urbaines et rurales a montré un résultat significativement différent entre les deux zones.
Etant donné que la p-value calculée est inférieure au niveau de signification alpha=0,05, on doit rejeter l’hypothèse nulle H0, et retenir l’hypothèse alternative Ha. La consommation en électricité dans les deux zones n’est pas la même. Les enquêtes réalisées afin d’évaluer leur consommation en KWh ou en Ariary a montré qu’une énorme différence existe au niveau des dépenses des ménages en termes d’électricité.
La consommation en électricité n’est observée qu’en zone urbaine. Parmi ceux qui ont donné leur dépense mensuelle en Ariary: 60 000 Ar est le plus cité. Pour ceux qui ont annoncé leur estimation en KWh, elle se trouve entre 37 à 110 KWh soit une moyenne de 73,5 KWh. La différence peut s’expliquer par certains ménages utilisant des matériels consommant beaucoup d’électricité comme les resistances, les matériels de coiffure ou autres. Par ailleurs, pour les grands hôtels en particulier, cela peut atteindre 70 000Ar/semaine.
En zone rurale, une minorité de ménage utilise de panneau solaire pour compenser leur besoins en électricité.

Consommation en pétrole

Le pétrole fait partie des sources d’énergie utilisée par les ménages. La comparaison des échantillons de ménages urbains et ruraux prises permettra d’évoquer les faits réels dans la zone d’étude.
Etant donné que la p-value calculée est inférieure au niveau de signification alpha=0,05, on doit rejeter l’hypothèse nulle H0, et retenir l’hypothèse alternative Ha. L’utilisation de cette source d’énergie est aussi différente dans les deux zones. En zone urbaine, la consommation moyenne est plus élevée soit 7 litres/an mais avec un écart-type égal à 12 et un maximum de 52 litres/an. En zone rurale, cette consommation moyenne est de 4 litres/an mais avec un écart-type équivaut à 17 et un maximum de 122 litres/an.

Typologie des consommateurs

Typologie des consommateurs dans la zone urbaine

En zone urbaine, selon la quantité consommée en charbon, la population peut être typée en trois catégories. Premièrement, il y a ceux ayant comme activité principales : les hôtels ou gargotes. Il s’agit de ceux qui utilisent le plus de charbon (plus de 85 sacs de charbons annuellement). Deuxièmement, il y a les exploitants forestiers. Il s’agit de ceux qui utilisent un peu moins de charbon (entre 25 à 84 sacs de charbon par an) que la première catégorie. Et, comme diversification d’énergie ils sont affiliés à l’utilisation alternée de charbon et de pétrole. Troisièmement, il y a ceux ayant comme activité principales : épi-gargote, riziculture, épicerie, élevage, maraichage ou autres. Il s’agit de ceux qui utilisent la plus petite quantité de charbon par rapport aux autres (inférieure à 24 sacs de charbon par an) et comme diversification d’énergie ils alternent charbon-électricité-pétrole ou charbon-électricité (Cf. figure 2).

Typologie des consommateurs dans la zone rurale

En zone rurale, selon la quantité consommée en bois de chauffe et en charbon de bois, la population peut être typée en deux catégories. Premièrement, il y a ceux optant pour des activités principales : hôtel, gargote et épi-gargote. Il s’agit de ceux qui utilisent le plus de charbon et de bois de chauffe (13 à 24 sacs de charbon par an et ceux supérieure ou égale à 25 sacs de charbon par an, bois de chauffe supérieure
à 13 charrettes par an). Dernièrement, il y a ceux ayant des activités principales la riziculture, l’exploitation forestière ou autres. Ce sont ceux qui utilisent moins de charbon et moins de bois de chauffe. Et, comme diversification d’énergie ils sont affiliés à l’utilisation de de bois de chauffe, d’alternation de bois de chauffe-pétrole ou du bois de chauffe-charbon-pétrole (Cf. figure 3).

Conclusion partielle

Etant donné que la p-value calculée est inférieure au niveau de signification alpha=0,05 pour tous les variables considérées, on doit rejeter l’hypothèse nulle H0, et retenir l’hypothèse alternative Ha pour chaque variable. Les deux zones sont bien différentes sur tous ces points. Le test de Mann Whitney a montré une différence significative entre les zones rurales et urbaines. L’analyse en composantes principales a permis d’identifier la typologie des consommateurs et leur consommation en bois-énergie.
La consommation en bois de chauffe distingue la zone rurale de la zone urbaine qui ne consomme presque pas. En termes de charbon de bois, d’électricité et de pétrole, la zone urbaine consomme plus de charbon que la zone rurale. Dans les deux zones réunies, les hôtels et les gargotes sont les gros consommateurs de bois de chauffe et de charbon de bois. En zone urbaine, les ménages effectuant des activités agricoles, épi-gargote ou autres sont ceux alternant l’utilisation du charbon de bois avec le pétrole ou l’électricité. En zone rurale, l’utilisation de charbon de bois est souvent compensée par le bois de chauffe ou le pétrole.

Evolution de la situation de l’offre et de la demande dans les districts

Evolution de la population des districts

L’augmentation de la population est remarquée dans la zone depuis 1990. Cela se traduit par l’extension des superficies agricoles et une forte perturbation des forêts naturelles. Cette croissance démographique accélère non seulement la perte et la fragmentation des forêts mais cause aussi des problèmes fonciers, sociaux et culturels entre les paysans.

Proportion d’utilisation du bois-énergie dans le district

Dans les districts réunis, aux sujets des ménages enquêtés : 33% utilisent le bois de chauffe et 46% utilisent le charbon de bois comme source d’énergie (Cf. figure 5).

Demande en bois-énergie

En tenant compte de l’accroissement de la population, de la proportion d’utilisation en bois-énergie, de la consommation moyenne en bois-énergie et la taille moyenne des ménages des districts (équivaut à 6 personnes/ménage), la demande connaîtra une croissance considérable dans la zone. Avec une population de 129 588 habitants en 1990, la demande de la population a été de 353 522 m3 ; cette valeur a grimpé de 428585 m3 en 2000 pour une population de 157 104 habitants. Cette demande ne cesse d’augmenter et atteint 662 744 m3 en 2010. Suivant cette tendance, la population aura besoin de 892 782 m3 en 2028 (Cf. figure 6).

Discussions méthodologiques

Utilisation des données obtenues sur le terrain

L’approche générale de l’étude est en cohérence avec la structure qui caractérise la filière bois énergie dans les deux districts. Parmi les paramètres pris sur le terrain, les données retenues sont : le nombre de personnes par ménage, les principales activités, les sources d’énergie utilisées et la quantité d’énergie domestique consommée. Cependant, plusieurs des ménages ne savent pas exactement leur consommation, d’autres se contente de donner des réponses sans réflexions. L’analyse de la commercialisation du charbon de bois est réalisée par l’exploitation des données issues des enquêtes structurées des producteurs, collecteurs et des consommateurs. Le commerce du bois et du charbon de bois a été surtout observé à Nosy be. Concernant la consommation en bois de chauffe, la quantification a été problématique car la population utilise habituellement des bois ramassés. De ce fait, la méthode de conversion des dépenses ou la méthode de pesée n’a pas été possible. L’étude s’est basée sur l’offre et la demande dans la région DIANA, sur la couverture forestière de la zone d’étude et sur la comparaison du milieu urbain et rural.

Prédiction de la couverture forestière

Selon les prévisions de la banque mondiale, le développement économique à Madagascar restera relativement faible au cours des prochaines 20 années (depuis 2007). Il peut ainsi être supposé que la productivité du secteur forestier restera sensiblement la même et par conséquent les mêmes hypothèses de production durable ont été utilisées tout au long des projections réalisées dans les districts d’études. En conséquence, comme la productivité restera la même, les projections pour la production en produits forestiers ligneux dépendra principalement des superficies forestières disponibles dans la zone.
Concernant le volume réellement exploitable en bois-énergie, les questions d’accroissement en forêt naturelle et en plantation sont actuellement insuffisamment comprises, d’où une incertitude considérable par rapport à la productivité durable des peuplements (MEYERS et al., 2006).

Séparation des forêts denses sèches et forêts denses humides :

Les cartes en disposition ne montrent qu’une seule classe de forêt dense et ne donne pas lieu aux deux classes, forêt dense humide (FDH) et forêt dense sèche (FDS). L’hypothèse s’est posé sur le fait que les forêts denses humides sont les principales sources de production de bois-énergie dans cette partie de l’île (MEYERS et al., 2006).

Discussion sur les résultats

Ménages urbains et ruraux

Au niveau des deux districts, la consommation en bois de chauffe est exceptionnellement remarquée en zone rurale. En zone urbaine, la consommation en charbon de bois et d’électricité est plus distinguée. L’usage multiple d’énergie se caractérise surtout à des facteurs d’accessibilité et du coût de l’énergie. En effet, c’est surtout l’absence d’accès qui fait que le monde rural soit caractérisé par une faible consommation en matière d’énergie de qualité (RASOALINORO, 2011). Les ménages où la consommation en énergie traditionnelle notamment le bois est accentué sont caractéristiques des populations pauvres (RASOALINORO, 2011). L’augmentation de cette demande s’explique aussi par la faiblesse du pouvoir d’achat d’une grande partie de la population, qui ne peut utiliser que les combustibles ligneux et le matériau bois, plus accessibles de par leur prix (POLITIQUE FORESTIERE, 2017). De surcroît, l’éloignement des grands centres a une influence sur les régimes de dépense des ménages ruraux (JEFF & RAY, 1996). Les ménages vivant en zone rurale a la facilité d’accès aux ressources forestières. Les populations rurales vivant dans, ou en périphérie des forêts, subissent trois types de dépendances aux ressources forestières: une dépendance aux produits de la forêt (fourrage, fibres, médecine, bois de construction, produits ne provenant pas du bois tels que les graines, et services écologiques), une dépendance énergétique (combustible) et une dépendance socio-économique (BAHUGUNA, 2000).
Dans la zone urbaine, la majorité des ménages utilise du charbon de bois mais ne s’approvisionne pas en bois de chauffe. En zone rurale, la plupart des ménages utilisent le bois de chauffe avec un taux de 66,7 %. En effet dans la région DIANA, en milieu urbain, la consommation est concentrée sur le charbon de bois (98 %) et en milieu rural 71 % des ménages utilisent le bois de feu (PREEB, 2015).
Par ailleurs, les activités professionnelles des ménages leur contraint à choisir les énergies les mieux adaptées pour son entreprise professionnelle. En effet, l’énergie a le pouvoir de dévier les trajectoires d’activités des ménages (RAMANANTSARA, 2011). Les gargotes sont ceux utilisant le plus de bois de chauffe dans la zone rurale, suivi des petits hôtels effectuant des petites ventes, c’est après que vient les exploitants forestiers et les autres activités professionnels. Les hôtels dans la zone urbaine dépense le plus de charbon (il y a ceux pouvant aller jusqu’à 12 sacs/jour), suivi des épigargote, des gargotes, des exploitants forestiers et d’autres activités. L’électricité est très utilisée par les hôtels dans la zone urbaine pouvant aller jusqu’à 12 000 000 Ar/mois pour les gros consommateurs, suivi des épiceries, des épigargotes et des autres activités. Le pétrole est très utilisé par certains hôtels en zone rurale, des exploitants forestiers, c’est après que vient certaines gargotes se trouvant dans la zone urbaine, les ménages ayant d’autres activités dans la zone rurale et dans la zone urbaine. A cet effet, la situation actuelle a pour conséquence que les ménages sont encore contraints au choix du combustible le moins couteux et pas forcément le plus énergétique ou le plus convivial (RARIVOMANANA, 2000). Avec la demande croissante en bois énergie en milieu urbain, la précarité de la situation socio-économique des ménages riverains et la situation d’accès libre aux ressources forestières, la vulnérabilité des systèmes socio-écologiques se traduit par une dépendance excessive des communautés locales aux ressources forestières pour survivre (RAKOTONDRABE, 2014).
En conséquence, dans chaque zone, les ménages gardent toujours les énergies traditionnelles telles que le bois énergie vu que ce sont les sources d’énergies disponibles et à moindre coût comparées à d’autres sources plus modernes. En effet, la consommation énergétique des ménages et des établissements de restauration publique est axée sur l’utilisation des combustibles ligneux (RAMAMONJISOA, 1991). La liberté de choix et d’action dépend de chaque personne mais aussi des contextes socioéconomiques et écologiques où elle vit (RASOAMALALA, 2017).

Situation de l’offre et de la demande

La demande en bois-énergie ne cesse d’augmenter chaque année. A ce titre, la couverture forestière dans les deux districts réunis ne cesse de diminuer. Concrètement, l’analyse faite par des experts a démontré que les régions DIANA, ATSINANANA et IHOROMBE se trouvent déjà dans une situation d’offre déficitaire (WWF & MINISTERE DE L’ENERGIE, 2012). Entre 1990 et 2000, le taux de déforestation était de 0,8% et de 0,1 % pour Nosy be ; entre 2000 et 2005, ce taux a augmenté à 1% pour Ambanja et entre 2005 et 2010, le taux est de 0,1% pour les deux districts (ONE et al., 2013) ce qui a laissé penser que la déforestation commençait à être maîtriser. Cependant, la diminution de la couverture forestière entre 2010 et 2014 montre une nouvelle tendance pour la prédiction future. La demande de la population en 2028 qui est de 892 782 m3 dépasse déjà la demande de la population totale dans la région DIANA en 2015 qui est de 881 318 m3 où les plantations forestières ne constituent que 16% dans la région (PREEB, 2015). En effet, étant la principale source d’énergie domestique utilisée par les ménages malgaches autant ruraux qu’urbains, la filière bois énergie constitue l’une des filières à Madagascar dont la demande est proportionnellement élevée avec l’accroissement démographique (RAKOTONDRABE, 2014). Or, 60 % de l’exploitation du bois dans la région DIANA serait illégale (PREEB, 2015). De surcroît, les exploitants profitent des prix bien moins élevés du bois illégal (VAN OIJEN & ANGERAND, 2007). Il s’ensuit que la population ne prendra de ressources que dans les Aires Protégées si les mesures d’approvisionnement déjà entreprises restent inefficaces. Cependant, les prélèvements se font la plupart du temps sur du bois mort mais très rarement sur du bois sur pied. Par conséquent, une importante partie des combustibles ligneux utilisés dans la cuisson ne proviennent forcément pas des forêts fermées, mais d’autres sources de biomasse (MEYERS et al, 2006). Au niveau de la région de DIANA en moyenne 90 % des ménages en milieu rural collectent le bois et 5 % en milieu urbain. Une grande partie du bois est collectée dans les champs de cultures et plus généralement dans les espaces hors forêts (PREEB, 2015).
En se basant sur l’étude faite par RAHERINJATOVOARISON en 2017, en concentrant la couverture forestière disponible en 2103 dans la zone d’étude, il ne restera qu’une superficie de 72 000 ha (AP inclus) pour une population qui aura besoin d’environ 10 649 414 m3. Or, la demande de la population ne peut se passer de la forêt ce qui nécessitera le renforcement des mesures déjà entreprises ; aussi, la valorisation de la biomasse des districts serait une bonne approche.
En grosso modo, les principaux facteurs directs participant à la perte de couvert forestier sont les défrichements agricoles, les feux, et les exploitations irrationnelles. Les facteurs indirects sont un accroissement rapide des populations surtout rurales et de leurs besoins en terrains de culture, l’extension des systèmes de production traditionnels (tavy), l’utilisation du feu pour la gestion de terrains, les besoins croissants en bois énergie et de construction, d’œuvre et de service, des problèmes de gouvernance, ainsi qu’un cadre ambigu de droits et d’obligations dans le domaine foncier (MEYERS et al., 2006). En conséquence, de très graves répercussions sont a envisagé : diminution de la diversité biologique, perturbation du cycle de l’eau, diminution de la production de denrées, dégradation des sols, et disparition des cultures autochtones et traditionnelles. Plus indirectement, elle provoque des conflits avec les entreprises forestières, une diminution de l’emploi, l’expulsion de la population rurale et la détérioration du paysage naturel dans les zones touristiques (FAO, 2005).

Discussion sur les hypothèses

L’analyse des déterminants de la demande a mis en exergue les impacts de la répartition géographique sur la consommation en énergie domestique. Dans les zones urbaines, comme chez les ruraux, les combustibles forestiers consommés pour les usages domestiques sont généralement le bois de feu et/ou le charbon de bois. Par contre, la zone où se situe le ménage a des répercussions sur la demande en bois-énergie et leur contraint à adapter l’utilisation d’énergie domestique en fonction des énergies qui leur sont plus accessibles.
Vu qu’une grande différence est observée tant au niveau des caractéristiques des ménages entre la zone rurale et urbaine qu’au niveau de la consommation en bois-énergie: l’hypothèse 1 est vérifiée.
La concentration de la demande et l’approvisionnement à travers un processus commercial mettant en jeu un nombre important d’opérateurs entraînent généralement une mise en exploitation intensive et mal contrôlée des ressources forestières. Les filières d’approvisionnement en combustibles ligneux représentent une activité économique importante dans la plupart des communes des districts. L’offre est actuellement déficitaire ce qui fait que les mesures déjà effectuées sont encore insuffisantes. Les Aires Protégées de la zone sont donc menacées et de graves répercussions peuvent surgir avant 2030.
Etant donné que la couverture forestière diminue de façon très alarmante et peut induire à la disparition totale des forêts de la zone si des mesures adéquates et pratiques ne sont pas prises : l’hypothèse 2 est vérifiée.

Recommandations

Contrairement à la plupart des études qui se sont focalisées sur un seul aspect du problème énergétique, la présente étude révèle que la gestion durable des combustibles domestiques passe par la maîtrise à la fois de la demande et de l’offre. En effet, la situation actuelle place le mode d’approvisionnement en énergie et la sécurité énergétique dans une situation non durable. Par suite, les deux districts devront faire à l’épuisement de ces ressources ainsi qu’aux multiples impacts sociaux et environnementaux qui en découlent sans parler des impacts de la déforestation non maîtrisée pour satisfaire les besoins en charbon de bois et de bois de chauffe. De ce fait, le fil conducteur de toute action devrait être l’exploitation des ressources naturelles énergétiques potentielles pour produire durablement de l’Energie satisfaisant aussi bien, aux besoins énergétiques en terme de qualité et de quantité et accessible à toute la population. En conséquence, il est primordial de minimiser voire d’éliminer les menaces d’épuisement des ressources forestières et de vulnérabilité en matière d’approvisionnement. Il est pertinent et cohérent dans une vision globale et partagée de promouvoir le reboisement c’est-à-dire concevoir et mettre en œuvre une stratégie pour la promotion du reboisement à vocation énergétique qui permettra non seulement d’assurer durablement l’approvisionnement en bois-énergie, mais aussi de sécuriser les ressources forestières naturelles encore existantes et les ressources hydrauliques avec l’effet combiné de séquestration des émissions massives du CO2.
Des décisions devraient être prises au plus haut niveau. Toutes mesures plus pragmatiques et plus réalistes visant à réduire le gaspillage ainsi que la pollution dans la consommation des ressources et de l’énergie, devraient être incitées et appliquées à l’échelle du pays. Ceci pourrait servir comme cadre législatif et réglementaire pour une exploitation et une consommation plus responsables à tous les niveaux.
A court terme, il est pertinent de continuer la promotion et le développement de l’utilisation des foyers améliorés et de capitaliser les expériences nationales en la matière. De surcroît, faire un diagnostic du système de production de foyers économes actuel afin d’identifier les principales contraintes, déterminer les meilleures stratégies en matière d’organisation et mise en œuvre de la production en série afin de satisfaire la demande et identifier la meilleure approche pour une synergie réussie entre la recherche et le business. Ensuite, faire une étude de marché sur la pénétration des foyers économes dans le temps et dans l’espace afin de déterminer les différents segments du marché, le système marketing le plus efficace, le mode de distribution approprié. Ainsi, le commerce des foyers économes va cibler les ménages qui utilisent le charbon, le bois de chauffe mais également ceux qui utilisent d’autres combustibles. D’autre part, l’utilisation de l’énergie solaire pour la cuisson permet de réduire la pression sur la ressource forestière grâce à la réduction des prélèvements de Bois Energie.
A moyen terme, assurer durablement l’approvisionnement en bois-énergie. En effet, pour pouvoir couvrir de façon durable les besoins en bois-énergie, il faut bien réglementer l’exploitation des ressources forestières destinées à l’énergie depuis la coupe jusqu’à la technique de carbonisation en appliquant tous les dispositifs législatifs et réglementaires existants ou les adapter. Ensuite, il faut continuer la politique de reboisement en se focalisant sur les arbres à croissance rapide pour les besoins de bois de chauffe et le charbon de bois et améliorer la professionnalisation des charbonniers pour un meilleur rendement énergétique du produit (technique améliorée de carbonisation). En dernier lieu, il faut une bonne organisation spatiale pour les nouvelles plantations afin de bien couvrir les besoins énergétiques plus importants des zones éparpillées pour un service de proximité, ou pour éviter l’éloignement des sites d’exploitation, de carbonisation et d’approvisionnement des points de vente . L’application des normes et mesures sur l’aménagement (appropriation de terrain) est une bonne option pour sécuriser les autres ressources forestières destinées à d’autres utilisations bien spécifiques.
Par ailleurs, l’accès à des méthodes améliorées et rationnelles par tous les charbonniers est difficile sans appuis financiers permettant la vulgarisation des méthodes dans les zones difficiles d’accès et enclavées, là où les communautés charbonnières opèrent ; les charbonniers manquent de moyens techniques, matériels et organisationnels pour être professionnels. Il leur est difficile de suivre une formation professionnelle et justifier d’une aptitude professionnelle sous la forme d’une carte professionnelle. Les charbonniers, souvent des analphabètes, peuvent difficilement suivre tous les processus exigés par les textes juridiques ; Les moyens matériels et humains de l’Administration forestière, du district, des communes, pour le contrôle des flux de produits ou des permis sont insuffisants et ne leur permettent pas de se conformer aux exigences définies dans le cadre réglementaire national.
Enfin, il faudrait développer un système de suivi des activités de la filière Bois Energie. A ce titre, la mise en place d’un système de suivi permettra de disposer d’une base de données fiable, utile pour toute prise de décision sur les actions à mener dans le cadre de l’application de la réglementation de la filière Bois Energie. En effet, les informations collectées permettent de mieux cibler les contrôles à effectuer et d’envisager les mesures à prendre. En outre, le système de suivi contribue à la communication et à la circulation d’information entre les acteurs de la filière Bois Energie. Une base de données fiable est utile pour la coordination, la planification et l’orientation des actions à entreprendre dans la filière. En aval, un système de suivi par les associations de charbonniers. Cela permettra à ces associations de participer pleinement dans le suivi de l’identité des charbonniers qui s’inscrivent annuellement dans le registre des charbonniers ; le suivi de l’entrée et de la sortie de charbon au niveau des dépôts de vente ainsi que le suivi de l’adoption des bonnes pratiques de carbonisation; ensuite, un suivi par les communes et les fokontany : en tant que signataires des demandes d’autorisation, des Dina et des divers arrêtés communaux, les communes et les fokontany tiennent un rôle important dans le suivi des activités de la filière Bois Energie. Les communes, par l’intermédiaire de leurs agents communaux s’occupent ainsi des suivis de l’application et du respect des clauses stipulés dans ces dispositifs réglementaires ; aussi, le suivi par les transporteurs dans l’objectif de réduire le nombre d’informels dans la filière et enfin le suivi par l’administration forestière régionale qui devrait procéder au suivi et au contrôle du respect de la règlementation de la filière Bois Energie, depuis la production jusqu’à l’arrivée du produit. En outre, travailler sur le zonage forestier et le système d’information. En ce sens, réalisation et mise à jour des résultats de zonage forestier au niveau des districts, organisation des espaces forestiers en fonction des objectifs : outil garantissant la durabilité des ressources forestières notamment naturelles et d’éviter les conflits d’usage. Ensuite, mettre en place une base de données permettant de stocker les informations relatives à la production et à la commercialisation du charbon de bois et par la suite de mettre en place des outils de suivi et de contrôle de la filière charbon.
D’un autre côté, promouvoir une valorisation de la biomasse en grande échelle. En ce sens, valoriser les balles de riz et résidus agricoles dans le cadre de la protection à l’érosion du sol et maintien de la fertilité et de la structure ; ensuite, valoriser les résidus de charbon, copeaux, sciures qui peuvent être utilisés comme combustibles. Par ailleurs, la production de bioéthanol par l’intermédiaire de la canne à sucre, du manioc, du riz ou d’autres cultures est techniquement réalisable et énergétiquement intéressante ou la production de biogaz par le mode d’élevage intensif.

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Table des matières

INTRODUCTION
Partie 1 : Matériels et méthodes
1.1. Problématique
1.2. Hypothèse
1.3. Etat des connaissances
1.4. Matériels
1.5. Méthodes
1.5.1. Démarche commune de vérification des hypothèses
1.5.2. Démarches spécifiques de vérification des hypothèses
1.5.3. Limites
1.5.4. Cadre opératoire
Partie 2: Résultats et interprétations
2.1. Consommation en énergie domestiques dans les zones urbaines et rurales
2.1.1. Taille du ménage
2.1.2. Consommation en bois de chauffe
2.1.3. Consommation en charbon de bois
2.1.4. Consommation en électricité
2.1.5. Consommation en pétrole
2.2. Typologie des consommateurs
2.2.1. Typologie des consommateurs dans la zone urbaine
2.2.2. Typologie des consommateurs dans la zone rurale
2.3. Conclusion partielle
2.4. Evolution de la situation de l’offre et de la demande dans les districts
2.4.1. Evolution de la population des districts
2.4.2. Proportion d’utilisation du bois-énergie dans le district
2.4.3. Demande en bois-énergie
2.4.4. Structure de l’occupation du sol dans la zone
2.4.5. Diminution de la couverture forestière dans la zone
2.4.6. Production en bois énergie de chaque type de forêt pour l’année 2000
2.4.7. Perte importante entre 2010-2014 et nouveau scénario pour 2030
2.5. Conclusion partielle
Partie 3 : Discussions et recommandations
3.1. Discussions méthodologiques
3.1.1. Utilisation des données obtenues sur le terrain
3.1.2. Prédiction de la couverture forestière
3.1.3. Séparation des forêts denses sèches et forêts denses humides :
3.2. Discussion sur les résultats
3.2.1. Ménages urbains et ruraux
3.2.2. Situation de l’offre et de la demande
3.3. Discussion sur les hypothèses
3.4. Recommandations
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 

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