Consommation de substances psychotropes
La consommation abusive de substances psychotropes, drogues ou alcool, peut avoir plusieurs impacts dans la vie d’un individu. Dans son rapport publié en 2014, l’Institut de la statistique du Québec met entre autres de l’avant, des difficultés psychologiques, des relations conflictuelles avec la famille et les amis, l’expression de comportements délinquants et des problèmes de santé physique. Les jeunes consommateurs sont davantage exposés à vivre des problèmes d’ordre psychosocial additionnels, tels que l’absentéisme scolaire, les comportements sexuels non protégés et les tentatives de suicide (Bridge, Goldstein & Brent, 2006; Claes & LannergrandWillems, 2014; Cloutier, & Drapeau, 2008; Steinberg, 2008). De plus, certains auteurs soulignent que la consommation d’une première substance psychotrope peut favoriser l’initiation à l’utilisation d’une autre substance (Claes & Lannergrand-Willems, 2014; Cloutier & Drapeau, 2008; Michel, Purper-Ouakil, & Mouren-Siméoni, 2001; Ribeiro, Jennen-Steinmetz, Schmidt, & Becker, 2008), conduisant alors à la polyconsommation étant elle-même une réalité très inquiétante considérant la toxicité souvent accrue des combinaisons de psychotropes. Dans le même ordre d’idée, l’usage même limité d’un psychotrope, expose davantage l’individu à des problèmes en lien avec cette consommation et à leurs conséquences (Richard, 2005).
Une consommation à faible fréquence est plus souvent le lot des adolescents et ce, pour tout type de substances (Institut de la statistique du Québec, 2014; Michel, PurperOuakil & Mouren-Siméoni, 2001). Il est estimé que plus de la moitié des adolescents de 15 à 17 ans n’ont jamais fait usage de drogue au cours de leur vie et le nombre de jeunes consommateurs tend à diminuer depuis quelques années (Brunelle, Landry & Bertrand, 2008; Institut de la statistique du Québec, 2008, 2009, 2011b, 2014). Toutefois, la CSP à l’adolescence est toujours présente : en 2013, 10% des adolescents du secondaire au Québec ont présenté un épisode de consommation régulière au cours des 12 derniers mois (Institut de la statistique du Québec, 2014). Pour bien saisir l’ampleur du phénomène et cerner les jeunes présentant un risque de développer une CSP problématique, il est pertinent de faire un survol des informations concernant le comportement de CSP des jeunes du secondaire au Québec.
Profils et fréquence de consommation de substances psychotropes
Le profil et la fréquence de CSP varient d’un adolescent à l’autre en fonction du sexe, de l’âge et de la substance consommée (Institut de la statistique du Québec, 2014). L’Institut de la statistique du Québec (2014) met de l’avant cinq profils formant des catégories de consommateurs soit celles des abstinents, des expérimentateurs, des occasionnels, des réguliers et des quotidiens, chacun étant déterminé sur une période de 12 mois. Ces différents profils sont regroupés en catégories quant à la fréquence de consommation. Les abstinents rapportent n’avoir consommé aucune substance durant les 12 derniers mois. Les abstinents ne présentent aucune consommation. Ils regroupent 43,2 % des jeunes lorsqu’il est question d’alcool et 77,1 %, 96,7 %, 96,3 % et 96,1 % lorsqu’il est question de cannabis, d’hallucinogènes, d’ecstasy et d’amphétamines respectivement. Les expérimentateurs, quant à eux, ont fait l’usage d’une substance à une seule reprise et les consommateurs occasionnels ont consommé une substance moins d’une fois par mois ou environ une fois par mois. Les expérimentateurs et les occasionnels présentent une consommation à faible fréquence. Ceux-ci représentent 47% des jeunes consommateurs d’alcool, 15,1 % des jeunes consommateurs de cannabis, 3,1 % des jeunes consommateurs d’hallucinogènes, 3,4 % des jeunes consommateurs d’ecstasy et 3,4 % des jeunes consommateurs d’amphétamines. Les consommateurs réguliers ont consommé la fin de semaine ou plusieurs fois par semaine, mais pas quotidiennement. Les consommateurs quotidiens, comme leur catégorie l’indique, ont consommé tous les jours. Enfin, les réguliers et les quotidiens présentent une consommation à fréquence élevée. À cette fréquence, 9,9 % des jeunes consomment de l’alcool, 7,8 % consomment du cannabis, 0,2 % consomment des hallucinogènes, 0,3 consomment de l’ecstasy et 0,5 % consomment des amphétamines (Institut de la statistique du Québec, 2014).
Consommation de substances psychotropes selon l’âge
D’une manière générale, la CSP tend à diminuer depuis quelques années chez les adolescents de tout âge (Institut de la statistique du Québec, 2014). Toutefois, la consommation d’alcool et de drogue au secondaire augmente avec les années d’études (Institut de la statistique du Québec, 2002a, 2008, 2009, 2014), ce qui correspond à l’âge chronologique de l’adolescent. En 2013, toute proportion gardée, 23 % des adolescents de première secondaire ont consommé de l’alcool au moins une fois dans une période de 12 mois alors que 83 % l’ont fait en cinquième secondaire. La même tendance est aussi observée lorsqu’il est question de drogues: elle passe de 5 % en première secondaire à 44 % en cinquième secondaire. Ceci étant dit, la majorité des jeunes de première et deuxième secondaire se retrouvent dans la catégorie des abstinents. Avec la maturation, les adolescents sont de plus en plus nombreux à faire partie de la catégorie des consommateurs occasionnels et réguliers, les abstinents étant de moins en moins nombreux (Institut de la statistique du Québec, 2014).
Consommation de substances psychotropes selon le sexe
En 2013, tous profils de consommateurs confondus (i.e. expérimentateurs, occasionnels, réguliers et quotidiens), il n’existe pas de différence significative entre les sexes quant au fait d’avoir consommé de l’alcool au cours des 12 derniers mois. En contrepartie, concernant les drogues, un plus grand nombre de garçons (26 % des adolescents) aurait consommé de la drogue au moins une fois au cours des 12 derniers mois comparativement aux filles (23 % des adolescentes) (Institut de la statistique du Québec, 2014). Plus spécifiquement, il apparait que les garçons sont plus nombreux à avoir consommé du cannabis au moins une fois au cours des 12 derniers mois (24 %) comparativement aux filles (21 %). Il en est de même lorsqu’il est question d’autres drogues ou de médicaments pris sans prescription (4,8 % chez les garçons et 3,6 % chez les filles). Les filles ont quant à elle davantage consommé des amphétamines ou méthamphétamines au cours des 12 derniers mois (4,7 %) que les garçons (3,2 %) (Institut de la statistique du Québec, 2014). Cette tendance qu’ont les filles a également été observée dans le passé (Institut de la statistique du Québec, 2008, 2009, 2011b) et s’expliquerait par une volonté de perdre du poids, de se sentir plus attirantes et de réguler leur humeur (Institut de la statistique du Québec, 2008) .
Enfin, des différences entre les sexes sont également observées lorsque les différents profils de consommation sont pris séparément. En 2013, la consommation quotidienne de cannabis est davantage observée chez les garçons. En ce qui a trait à l’alcool, il y aurait plus de garçons dans les catégories des expérimentateurs (13,6%) et des quotidiens (10,8 %) comparativement aux filles (11,2 % et 8,9 % respectivement) (Institut de la statistique du Québec, 2014).
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Table des matières
Introduction
Contexte Théorique
Consommation de substances psychotropes
Profils et fréquence de consommation de substances psychotropes
Consommation de substances psychotropes selon l’âge
Consommation de substances psychotropes selon le sexe
Types de substances psychotropes et polyconsommation
Influence des adultes de confiance du réseau social
Adulte de confiance et consommation de substances psychotropes
Influence de l’adulte de confiance selon les caractéristiques de l’adolescent
Influence de l’adulte de confiance selon les caractéristiques de cet adulte
Influence de l’adulte de confiance selon les caractéristiques de la relation
Détresse psychologique
Définition de la détresse psychologique
Détresse psychologique selon l’âge
Détresse psychologique selon le sexe
Détresse psychologique et consommation de substances psychotropes
Hypothèses et question de recherche
Méthodologie
Description des participants
Instruments de mesure
Questionnaire sociodémographique
Grille de dépistage de consommation problématique d’alcool et de drogues
chez les adolescents et les adolescentes (DEP-ADO, Version 3.2)
Questionnaire de Perception de l’environnement des personnes (PEP)
Symptom Checklist-90-R (SCL-90-R)
Déroulement de l’expérimentation
Analyses
Résultats
Résultats aux analyses descriptives
Composition de l’échantillon selon l’âge, le sexe et le niveau scolaire
Consommation de substances psychotropes (CSP) des adolescents
Importance accordée aux adultes de confiance (AC)
Niveau de détresse psychologique (DP) des adolescents
Résultats aux analyses principales
Première hypothèse
Deuxième hypothèse
Troisième hypothèse
Question de recherche
Discussion
Rappel de l’objectif de recherche
Discussion des hypothèses de recherche
Première hypothèse
Deuxième hypothèse
Troisième hypothèse
Discussion de la question de recherche
Forces, limites et pistes de recherche future
Conclusion
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