Consolider et réinvestir les acquis de la maternelle

Enjeux de la production d’écrit 

Consolider et réinvestir les acquis de la maternelle

En entrant au CP les élèves entrent dans deux apprentissages fondamentaux du français : ceux de la lecture et de l’écriture. D’une part le travail réalisé en maternelle leur a permis d’obtenir des bases solides en langage oral : formuler des phrases grammaticalement correctes, exprimer son avis. Les élèves ont également gagné en vocabulaire et en compréhension de texte à travers la lecture et l’analyse d’albums lus en classe. D’autre part les élèves ont appris à maîtriser toutes sortes d’outils scripteurs (pinceau, feutre, crayon), ont découvert le principe alphabétique et ont appris à rédiger des phrases écrites par l’intermédiaire de la dictée à l’adulte. Enfin la pratique d’exercices phonologiques leur ont permis d’acquérir une reconnaissance des sons et de les distinguer correctement. Les élèves ont également commencé à lire des nombres, à associer les graphèmes à leur son, à lire des mots.

Mireille Brigaudiot écrit dans son livre Première maîtrise de l’écrit, CP, CE1 et secteur spécialisé : « A l’école maternelle, les enfants ont appris :
– Que l’école était un endroit pour eux, avec d’autres enfants qui apprenaient, comme eux, grâce à des maîtresses et des maîtres qui étaient là pour les aider ;
– Qu’à l’école, c’était important de donner leur avis, de raconter, de poser des questions, d’écouter et de réfléchir pour résoudre des problèmes ;
– Qu’on pouvait écouter des histoires, regarder les images et penser à beaucoup d’histoires dans sa tête ;
– Qu’on pouvait en inventer et les écrire, et écrire à quelqu’un qui pouvait lire, longtemps après, exactement ce qu’on avait écrit. » .

Ainsi les élèves qui entrent en CP ne sont pas démunis, mais au contraire ont des bases solides sur lesquelles eux-mêmes ainsi que l’enseignant vont s’appuyer.

De nouveaux apprentissages

En se basant sur ces acquis de la maternelle, les élèves vont d’une part approfondir leurs compétences en écriture par des exercices de graphisme plus précis : les élèves s’exercent ainsi à recopier des lettres ainsi que des nombres sur des supports divers tels que des ardoises, des fiches plastiques, des cahiers dont les interlignes vont se réduire au fil de l’année, tandis qu’ils utiliseront des outils scripteurs tels que le feutre, le crayon à papier ou le stylo. Le professeur veillera par ailleurs à ce que les élèves tiennent toujours cet outil de la manière la plus efficace possible. D’autre part les élèves vont réaliser un travail rigoureux en lecture à l’aide de méthode de lecture, combinée à des exercices phonologiques plus fins qu’en maternelle. Enfin, les élèves vont étudier des domaines de la langue française qu’ils n’ont encore jamais étudiés. Ainsi les élèves de CP étudient des domaines tels que l’orthographe et la grammaire : savoir écrire un mot sans faire d’erreur, mais aussi comprendre ce qui constitue une phrase et savoir le réinvestir pour écrire de courtes phrases puis de courts textes. Ces apprentissages seront des piliers qui leur permettront de renforcer leur compréhension et leur maîtrise de la langue tant à l’oral que pour la production d’écrit. Aussi, comme l’écrit Mireille Brigaudiot dans son livre Première maîtrise de l’écrit, CP, CE1 et secteur spécialisé, « pour pouvoir écrire [les élèves] seront obligés d’aller chercher des éléments de la langue et, là, ils feront aussi des découvertes. Ils découvriront qu’il y a des régularités telles que l’on n’a pas besoin de réinventer un code chaque fois que l’on écrit. » .

Par ailleurs, il est important de noter que tous les élèves ne sont pas égaux face à ces apprentissages. Or, il est essentiel de gérer l’hétérogénéité des élèves. Yves Soulé et Dominique Bucheton soulignent cet enjeu, dans leur livre L’atelier dirigé d’écriture au CP, une réponse à l’hétérogénéité des élèves, édité chez Delagrave en 2000 : « Gérer l’hétérogénéité de plus en plus grande des élèves est le problème professionnel n°1 qui se pose à la plupart des enseignants de Cours Préparatoire. Aujourd’hui, dans une même classe de CP, certains élèves entrent « à l’heure » : ils sont pré-lecteurs, distinguent les sons, les syllabes, reconnaissent les lettres, savent lire et un peu écrire […]. D’autres, pour des raisons multiples ne connaissent même pas les noms des lettres, tiennent très mal un crayon, savent tout juste reconnaître leur prénom. D’autres encore, venant souvent d’autres pays n’ont pas été scolarisés du tout et aucunement préparés au difficile travail d’abstraction que demande l’entrée dans la lecture et l’écriture. » Aussi est-il primordial de déployer les moyens nécessaires pour permettre à tous les élèves d’entrer dans ces apprentissages, en prenant en compte leurs difficultés.

Découvrir le pouvoir et le plaisir de l’écrit, comprendre son utilité

Durant l’année du CP, les élèves vont être amenés à découvrir ce que la maîtrise de l’écrit peut leur apporter : être fier d’avoir une belle écriture, pouvoir écrire ses idées, créer une histoire, écrire à un destinataire. Toutes ces activités permettent à l’élève de réaliser le potentiel de l’écriture, le plaisir qu’il induit ainsi que son utilité. Les élèves apprennent ainsi à écrire des textes simples comme des réponses à des questions, des listes. Les attendus de fin de cycle 2 exprimés dans le programme d’enseignement du cycle des apprentissages fondamentaux sont :

« – Copier ou transcrire, dans une écriture lisible, un texte d’une dizaine de lignes en respectant la ponctuation, l’orthographe et en soignant la présentation.
– Rédiger un texte d’environ une demi-page, cohérent, organisé, ponctué, pertinent par rapport à la visée et au destinataire. »  Ainsi le travail de la production écrite les amènera finalement vers la rédaction de véritables récits : un texte où les élèves racontent à un destinataire une histoire vraie, par exemple une expérience partagée par la classe, ou bien fictive comme l’invention d’un conte. Pour Yves Soulé et Dominique Bucheton, « l’écriture permet aux élèves, encore des enfants, d’entrer dans le monde des grands : ceux qui savent lire et écrire tout seuls. Ceux qui communiquent mais plus encore pensent avec de l’écrit. » .

L’apprentissage de l’écriture en lien avec celui de la lecture

Nous l’avons vu, l’année de CP est celle où les élèves vont véritablement entrer dans le travail de la lecture. Aussi y a-t-il un lien entre le travail réalisé en lecture et celui réalisé en écriture ? La réponse est oui. En effet il a été démontré que ces deux apprentissages, faits en parallèle, ne sont pas indépendants. Au contraire, il apparaît d’une part que l’apprentissage de l’écriture va venir consolider celui de la lecture : l’apprentissage de la lecture va lui être un catalyseur pour la maîtrise de la production écrite : en apprenant à lire les élèves comprennent des mécanismes de l’orthographe et de la grammaire. Aussi Nathalie Mounet écrit dans Comment aider l’élève à entrer dans l’écriture ? Comment l’aider à devenir producteur de textes ? que « ce lien fort entre la lecture et l’écriture nous permet de comprendre que l’on ne va pas attendre que les élèves maîtrisent l’orthographe et la grammaire pour leur permettre d’écrire. Bien au contraire, l’enfant doit écrire souvent et ce simultanément à l’apprentissage de la lecture. » D’autre part en produisant des phrases puis de courts textes, les élèves manipulent, ce qui leur permet de mémoriser des mots mais également d’intérioriser la logique des mots et des phrases, ce qui rend la lecture plus aisée par la suite. Ainsi l’on peut lire dans le programme d’enseignement du cycle des apprentissages fondamentaux de 2015 que « lecture et écriture sont deux activités intimement liées dont une pratique bien articulée consolide l’efficacité. Leur acquisition s’effectue tout au long de la scolarité, en interaction avec les autres apprentissages. » Yves Soulé et Dominique Bucheton vont dans le même sens : « les expérimentations menées depuis plusieurs décennies par de nombreux chercheurs et praticiens, les travaux importants des anthropologues, psychologues, didacticiens ou linguistes, montrent tous avec insistance combien le travail de l’écriture renforce chez les élèves les compétences de lecture, les développe, renforce en même temps la capacité à analyser la langue, nécessaire à l’entrée dans l’écrit. » Ainsi les enjeux sont-ils multiples.

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Table des matières

Introduction
1. Enjeux de la production d’écrit
1.1. Consolider et réinvestir les acquis de la maternelle
1.2. De nouveaux apprentissages
1.3. Découvrir le pouvoir et le plaisir de l’écrit, comprendre son utilité
1.4. L’apprentissage de l’écriture en lien avec celui de la lecture
2. Le projet d’écriture d’un album
2.1. Description du projet : écrire un album
2.2. Travail en amont
2.2.1. Lecture d’albums et étude des métiers autour du livre
2.2.2. Les apprentissages menés en classe
2.3. Déroulement du projet
2.3.1. Travail sur l’album lu en classe
2.3.2. Etapes de la production écrite
2.3.3. Supports et ressources des élèves
2.3.4. Correction des productions écrites
2.3.5. Mise en forme des productions
2.4. La différenciation
2.4.1. Réflexion en amont
2.4.2. Différenciation durant le projet
2.4.2.1. Pour un élève en grande difficulté
2.4.3. Les élèves lents
2.4.4. Les élèves rapides
2.5. La phase de fabrication du livre
3. Les résultats de ce projet
3.1. Un bilan positif
3.1.1. Des élèves motivés
3.1.2. Des progrès constatés en écriture
3.1.3. Des progrès en lecture
3.1.4. Un vocabulaire accru
3.1.5. Un travail de groupe
3.1.6. Des élèves plus autonomes
3.2. Les limites du projet
Conclusion

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