Considérations sur les centres anti-poisons

Les intoxications par les substances chimiques constituent un risque significatif dans tous les pays où l’on constate une augmentation constante du nombre et de la quantité des produits utilisés pour le besoin du développement. L’intoxication peut avoir des conséquences socio-économiques néfastes. Elle est la première cause d’admission hospitalière dans les pays développés, une cause de mortalité brutale dans les pays en voie de développement, et constitue 20% à 80% de l’activité des services d’urgences et de soins intensifs (1). Si la plupart des pays développés sont bien équipés pour la lutte contre les intoxications, il en est rarement de même pour les pays en voie de développement.

Madagascar n’a pas encore de centre d’information toxicologique, ni de structure valable d’un centre anti-poisons (CAP) bien que le nombre des cas d’intoxication soit en nette augmentation ces dernières années. La prise en charge des intoxiqués devrait débuter sur le lieu même de l’intoxication.

HISTORIQUE

Les premiers centres toxicologiques ont été créés en Amérique du Nord et en Europe au cours des années 50. Depuis lors, ces centres se sont multipliés, principalement dans les pays industrialisés. A l’origine, ils émanaient de divers services : pédiatrie, soins intensifs, médecine légale, médecine du travail, pharmacie, expliquant la grande hétérogénéité dans leur structure et leur organisation (1). Le Maroc a démarré son activité de toxicovigilance en 1980, et ce n’est qu’en 1989 avec l’affectation d’un médecin toxicologue que l’activité de réponse téléphonique a été mise en place. Plus tard, un laboratoire de toxico clinique et de suivi thérapeutique, une formation diplômante en pharmaco toxicologie sont créés (2). En Algérie, l’activité de réponse téléphonique a été mise en place en 1990 dans un service de toxicologie localisé au début dans une structure hospitalière. A partir de 1998, un centre national de toxicologie fut créé. Plus tard, deux antennes régionales ont été mises en place .

Dans ces deux pays, l’expertise nationale de la structure et les démarches auprès des autorités ont imposé de fait leur reconnaissance. Le Sénégal, actuellement en ce 2004, est en train de mettre en place un comité multisectoriel chargé du pilotage de la création d’un centre anti-poisons par l’élaboration d’un plan d’action (4). A Madagascar, le Service de Réanimation Médicale et de Toxicologie Clinique (SRMTC), implanté au sein du Centre Hospitalier Universitaire d’Antananarivo – Hôpital Joseph RAVOAHANGY ANDRIANAVALONA (CHU – A/HJRA), a été ouvert en 1974, et est le seul centre à vocation toxicologique dans toute l’île. Jusque dans les années 90, son activité a été orientée surtout sur la prise en charge hospitalière des cas d’intoxications aiguës. A partir de 1993, devant les cas d’intoxication massive collective (intoxication par consommation d’animaux marins ICAM …), d’accident industriel (incendie du dépôt de produits chimiques de la société Hoechst …) dans diverses localités du pays, ses interventions sur le terrain se sont multipliées, et ses activités se sont diversifiées. Et bien que le projet d’installation d’un centre anti-poison (CAP) ait été déjà initié des dizaines d’années auparavant, aucune démarche officielle n’a pas été encore prise par les autorités jusqu’à maintenant.

Les intoxications peuvent poser des problèmes tant par la nature du toxique et tant dans leur prise en charge.

PROBLEMATIQUE DE L’INTOXICATION

Les toxiques sont nombreux et variés (produits industriels, produits naturels, médicaments, …) et sont en perpétuel changement (dans le temps et l’espace). L’intoxication est une pathologie difficile à maîtriser (individuelle ou collective, accidentelle ou volontaire, aiguë ou chronique, bénigne ou grave,…). Le diagnostic est difficile, le produit est souvent méconnu ou non précisé. Le traitement est non codifié (spécifique ou symptomatique). On assiste à une formation défaillante en toxicologie, surtout dans les pays en voie de développement. Si dans les pays développés, il existe des services d’informations spécifiques selon les secteurs, dans les pays en voie de développement, la seule source d’information sur les toxiques, si elle existe, est un service d’information beaucoup plus large, d’où la nécessité d’organismes spécifiques d’information et d’évaluation par la mise en place de CAP avec des missions bien définies.

MISSIONS D’UN CENTRE ANTI-POISONS

Le minimum requis pour un CAP est une unité spécialisée de fournir des informations sur les intoxications, en principe à l’ensemble de la communauté.

Les rôles principaux d’un CAP sont multiples :

Information toxicologique 

Le service d’information doit être disponible 24 heures sur 24, sept jours sur sept, tout au long de l’année. L’objectif est de donner des informations et conseils, sur la collecte et l’évaluation permanentes et systématiques des données concernant le diagnostic, le pronostic, le traitement et la prévention des intoxications, la toxicité des substances chimiques et leurs risques, les risques toxiques pour l’environnement, les concentrations sans danger dans les aliments, sur les lieux de travail et dans les différents milieux.

Les informations doivent être mises à la disposition de tous ceux qui peuvent en tirer profit comme le corps médical et les autres professionnels de santé, les autorités, les industries, les médias et le public. Le personnel de santé essayera d’identifier et de recenser les produits toxiques par l’élaboration de fichiers, d’évaluer la toxicité, d’orienter, de conseiller et de dicter la conduite à tenir. Au niveau du public, c’est pour rassurer, dicter les premières gestes et éventuellement transférer vers un structure sanitaire.

Prise en charge des cas d’intoxication 

Les intoxications peuvent être traitées sur les lieux de l’accident, au cours du transport, à l’hôpital ou ailleurs. Le type de soins qui pourront être donnés dépendra des circonstances et des connaissances médicales des premières personnes en contact avec le patient. Le CAP doit avoir un contact étroit avec les différents services hospitaliers pour faciliter la mise à jour et l’extension de la base d’information sur le diagnostic et le traitement des cas rencontrés localement, pour encourager un suivi détaillé des patients, et pour stimuler la recherche dans le domaine de la toxicologie humaine et de la prise en charge des patients (nouvelles techniques de diagnostic et de traitement). L’information toxicologique coordonne le transport des patients vers les services de soins appropriés (par ambulance, hélicoptère), la livraison rapide d’antidotes ou d’échantillons en vue de leur analyse.

Analyse de laboratoire 

Le service de laboratoire d’analyses toxicologiques et biomédicales est utile en toxicologie d’urgence pour le dépistage des toxiques afin de faciliter le diagnostic, d’évaluer la sévérité et d’orienter le traitement de certains types d’intoxication. Il est aussi utile chez le patient sous traitement chronique pour le suivi thérapeutique (détermination de la concentration plasmatique du médicament). Le laboratoire peut déterminer la cinétique des toxines (absorption, distribution, métabolisme, élimination) et faire des recherches pour la surveillance des populations exposées à des produits toxiques.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CONSIDERATIONS SUR LES CENTRES ANTI-POISONS
I- Historique
II- Problématique de l’intoxication
III- Mission d’un centre anti-poisons
III.1 – Information toxicologique
III.2 – Prise en charge des cas d’intoxication
III.3 – Analyse de laboratoire
III.4 – Activités de toxicovigilance
III.5 – Surveillance des effets indésirables des médicaments
III.6 – Toxicomanie
III.7 – Toxicologie environnementale
III.8 – Recherche
III.9 – Catastrophes chimiques (plans d’intervention)
III.10 – Coopération
III.11 – Formation
DEUXIEME PARTIE : BILAN D’ACTIVITE
I. Méthodologie et matériels d’étude
II. Présentation du Service
II.1 – Considérations administratives
II.1.1. Description du personnel
II.1.2. Description de l’activité
II.2 – Infrastructures et ressources matérielles
III. Bilan des activités
III.1 – Epidémiologie des intoxications aiguës
III.1.1. Intoxications aiguës en général
III.1.2. Evolution des intoxications
III.2 – Activités extrahospitalières
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES – DISCUSSIONS – SUGGESTIONS
I. Considérations sur le Service de Réanimation Médicale et de Toxicologie Clinique
I.1 – Infrastructures
I.2 – Ressources matériels
I.3 – Ressources humaines
I.3.1. Nombre
I.3.2. Formation
I.4 – Activités extra-hospitalières
II. Aspects épidémiologiques des intoxications aiguës
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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