Considerations generales sur la communication ecrite et orale

« Il est évident que la communication est une condition sine qua non de la vie humaine et de l’ordre social. ». Si nous avons choisi d’introduire par cette citation des promoteurs de l’Ecole de Palo Alto, c’est, sans doute, parce qu’elle présente à nos yeux une grande part de pertinence. Comment pouvons-nous ne pas communiquer puisque, effectivement, tout est communication ; que ce soit une activité ou une inactivité, une parole ou un silence. Ce n’est pas parce qu’une personne se tait, par exemple, ou une telle autre préfère rester dans son coin qu’elles ne communiquent pas. Communiquer ne se résume pas uniquement à une action de prise de parole, c’est aussi les gestes, les mimiques, le silence ou même le manque d’attention d’une personne envers une autre ou plusieurs personnes. A ce propos, nous rejoignons la pragmatique de la communication qui stipule : « On ne peut pas ne pas communiquer » .

CONSIDERATIONS GENERALES SUR LACOMMUNICATION ECRITE ET ORALE

« Communiquer, c’est aller vers l’autre» Annick OGER-STEFANINK 1987 .

Communiquer, ce n’est pas tout simplement parler de la communication mais c’est aussi la pratiquer. Cette pratique peut revêtir plusieurs aspects. Il est courant d’entendre parler de la communication orale (ou verbale) mais communiquer n’a pas comme unique sens : « parler ». Elle peut tout aussi bien se présenter sous d’autres formes telles : l’écriture, les gestes, les mimiques, les regards, … Comme notre travail s’intéresse plus particulièrement à la communication écrite et à la communication orale, cette première partie est consacrée à la présentation en général de ces deux formes de communication. Pour ce faire, nous allons d’abord inscrire notre thème de recherche dans un cadre théorique avant de procéder à une vision d’ensemble sur la communication et une présentation de notre champ d’enquête.

Auteurs classiques en Sociologie

Auguste COMTE, Emile DURKHEIM et l’Approche Holistique

Le « Holisme » est un concept philosophique emprunté par la Sociologie pour aborder la notion d’entité. Cette notion de Totalité apparaît très tôt dans l’œuvre d’Auguste COMTE. Il compare l’objet de la Sociologie c’est-à-dire la société à un corps où les efforts sont coordonnés afin de réaliser un but unique. De fait, il estime que « la société se compose de famille et non d’individu ». Inspiré par la théorie de COMTE, la Sociologie durkheimienne rejette également le psychologisme. Pour lui, les comportements humains se fondent sur une nature sociale dictée par la conscience collective . Ainsi, les faits sociaux sont indépendants des consciences individuelles. Dans le sens où elle considère un fait social dans sa Totalité, l’Approche Holistique peut nous servir de base théorique. En effet, comme nous parlons ici de l’éducation, nous ne sommes pas sans savoir que c’est la société qui la transmet à chaque individu. C’est une activité collective qui ne peut pas être saisie en dehors de cette Totalité.

Pierre BOURDIEU et le Structuralisme constructiviste

Nous pouvons également faire recours à BOURDIEU avec ses trois concepts : système de position, habitus et reproduction sociale dans le Structuralisme Constructiviste.

Système de position puisque le travail de recherche consiste à distinguer tous les enchaînements entraînant le phénomène étudié. Ainsi, pour une étude sur les compétences des élèves du lycée en matière de communication, il nous est essentiel de considérer la part de leur histoire personnelle et les éducations qu’ils ont reçues en classe ou à la maison.
Habitus parce que le comportement des élèves en ce qui concerne la communication est produit de leur expérience sociale étant donné qu’ils appartiennent chacun à une classe et à une culture donnée.
Reproduction sociale car il s’agit de tirer toutes les connaissances des faits de reproduction culturelle (culture scolaire, culture familiale).

Ecole de Chicago et l’Interactionnisme symbolique

Dérivé du mot « interaction » qui signifie : influence réciproque de deux ou plusieurs phénomènes ou de deux ou plusieurs personnes, l’Interactionnisme dont il est question ici est un Interactionnisme sociologique. Il s’agit d’une opérationnalisation du Paradigme Constructiviste  dans le domaine des relations sociales. L’interactionnisme Symbolique de Herbert G. BLUMER va aussi nous servir de balise théorique dans le sens où une éducation plus ou moins réussie est le résultat d’une interaction entre plusieurs entités : famille, école, église, groupe de pairs…

Auteurs spécialistes dans la communication

Paul WATZLAWICK (et al) et le concept de boîte noire

Tiré du domaine des télécommunications, le concept de « boîte noire » est adopté tout récemment par les spécialistes de la communication en raison de l’impossibilité de voir l’esprit humain en action. Si dans sa genèse le concept désigne certains appareilsélectroniques, il est actuellement transposé en psychologie et en psychiatrie pour vérifier, non pas les structures de l’esprit humain – comme avec la machine – qui s’avère inutile mais les entrées (« inputs » et les sorties (« output ») d’informations dans la structure mentale d’un individu.

A l’heure actuelle, la nouvelle Sociologie de l’éducation accorde un intérêt fondamental à cette « boite noire » pour l’étude du processus d’apprentissage et de l’acquisition du savoir langagier et culturel chez l’apprenant. Ainsi, si nous choisissons d’observer le comportement des lycéens en nous servant de ce concept, c’est que nous rejoignons WATZLAWICK et ses collaborateurs lorsqu’ils affirment : « les sorties d’informations d’une ‘’boîte noire’’ seront considérées comme des entrées d’information pour une autre ‘’boîte noire’’ ».

Annick OGER-STEFANINK et l’écoute active

« Parler est un besoin, écouter est un art » 45% des activités de communication d’un individu de classe moyenne, sur une période de 24 heures, sont consacrées à l’écoute, 30% à la parole, 16% à la lecture et 9%seulement à la lecture . En nous référant à ce constat de Annick OGER-STEFANINK, nous pouvons tirer la conclusion suivante : l’écoute est un des éléments fondamentaux de la communication. Pourtant, ce qui est navrant c’est qu’il n’y a pas d’endroit pour apprendre cet « art ». Un temps considérable de l’éducation est voué à l’apprentissage de la parole mais jamais à celui de l’écoute.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CONSIDERATIONS GENERALES SUR LA COMMUNICATION ECRITE ET ORALE
Chapitre I : Cadre théorique
I-1- Auteurs classiques et sociologiques
I-2- Auteurs spécialistes de la communication
I-3- Auteurs spécialistes de l’éducation des enfants
Chapitre II : Généralités sur la communication
II-1- Une définition de la communication
II-2- La communication écrite
II-3- La communication orale
Chapitre III : Champ d’enquête
III-1- Le terrain d’intervention
III-2- La méthode
III-3- Les limites et les intérêts de la recherche
DEUXIEME PARTIE : LA COMMUNICATION EN TANT QUE TELLE (EXPERIENCES DE LA CLASSE PL I DU COLLEGE SAINT JOSEPH DE MAHAMASINA)
Chapitre I : Les jeunes communiquant à l’école
I-1- Elèves communiquant pendant les heures de cours
I-2- Elèves communiquant en dehors des heures de cours
Chapitre II : Les jeunes communiquant à la maison
II-1- Jeunes communiquant avec les parents
II-2- Perception d’une communication réussie au foyer pour les jeunes
Chapitre III : Aisance des jeunes lycéens dans la communication
III-1- Aisance pour une expression écrite ou orale
III-2- Prise de parole devant un public
III-3- Rédaction d’un texte
TROISIEME PARTIE : POUR UNE COMMUNICATION « REUSSIE » AU LYCEE (CE QU’IL FAUT AMELIORER)
Chapitre I : Une vision holistique de la communication
I-1- La société
I-2- La famille
I-3- L’école
Chapitre II : La communication comme fruit d’interactions entre les individus
II-1- Interaction avec la famille
II-2- Interaction avec l’école
II-3- Interaction avec les groupes de pairs
Chapitre III : Une communication sans violence
III-1- Une communication sans violence en famille
III-2- Une communication sans violence avec les enseignants
III-3- Une communication sans violence avec les pairs
CONCLUSION

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