CONSIDERATIONS GENERALES SUR LA CESARIENNE
HISTORIQUE DE LA CESARIENNE
La césarienne est certainement l’un des actes chirurgicaux les plus anciens réalisés par l’homme. Le terme « CESARIENNE » a été créé et utilisé pour la première fois par Francis MOUSSET dans un ouvrage publié à Paris en 1581 et intitulé « HYSTERECTOMIE » ou enfantement césarien(3). Mais certainement, l’opération césarienne a déjà été pratiquée dans l’antiquité, sur une femme enceinte morte, pour sauver la vie de l’enfant. Les indiens sont les premiers à avoir fait mention de la césarienne : naissance d’INDRA le Dieu suprême de l’Inde antique, du flanc droit de sa mère VEDA ; naissance de BOUDDHA du flanc droit de sa mère MAYA ; DIONYSOS est extrait du ventre de sa mère par ZEUS; ESCULAPE (Dieu de la Médecine) est arraché du ventre de sa mère par APOLLON.
Pour faire progresser la césarienne, MONDOR a mentionné « Le trépied d’or de la chirurgie : l’anatomie, l’asepsie et l’anesthésie ». C’est l’acquisition des éléments de ce trépied qui fera progresser la césarienne d’un pas de géant en quelques décennies. Vers la fin du XIXème siècle, les chirurgiens ont réuni petit à petit ces conditions pour la réalisation de l’opération césarienne. Ce fut le cas d’Eduardo PORRO, un chirurgien italien, qui en pratiquant des césariennes corporéales suivies d’hystérectomie subtotale sur des femmes présentant des accouchements dystociques, fit chuter la mortalité maternelle.
A notre époque, la césarienne est pratiquée dans le but de sauver la mère et l’enfant.
DEFINITION
Le mot CESARIENNE vient du mot latin « CAEDERE» qui signifie couper. C’est une opération qui consiste en une incision chirurgicale de l’utérus gravide afin d’en extraire le fœtus et le placenta .
RAPPELS ANATOMIQUES
Le bassin osseux
C’est une ceinture osseuse entre la colonne vertébrale et le membre inférieur formée par trois os :
– les deux os coxaux symétriques formés par la fusion du pubis, de l’iliaque et du sacrum.
– le sacrum en arrière dans le prolongement de la colonne vertébrale soudé au coccyx qui est un petit os de forme triangulaire.
La cavité pelvienne
Elle est formée de trois parties
Le détroit supérieur
C’est le lieu d’engagement de la présentation. Il est elliptique oblique en bas et en avant et comporte plusieurs diamètres, mais le diamètre antéropostérieur est le plus intéressant pour juger le pronostic de l’accouchement.
L’excavation pelvienne
C’est le petit bassin dans lequel la présentation descend et tourne. Elle est formée par la face antérieure du sacrum et du coccyx ainsi que par la face postérieure du pubis, cylindrique à concavité antérieure, cette concavité va permettre à la présentation de se loger dans le bassin, et conditionner la mécanique obstétricale.
Le détroit inférieur
Il est formé à partir du sixième mois chez les primipares et beaucoup plus tard chez les multipares. C’est le lieu de dégagement lors de l’accouchement.
Anatomie de l’utérus gravide
L’utérus augmente progressivement de volume dû à l’hypertrophie des éléments musculaires et à la distension des parois utérines par l’œuf. L’utérus non gravide pèse 50 g et mesure 6 à 8 cm. A terme il atteint 31cm de longueur et pèse jusqu’à 1200 g.
Le siège
Non gravide, il se situe dans le petit bassin, incliné vers l’avant et séparé de la symphyse pubienne par la vessie et du sacrum par le rectum. A terme, l’utérus est abdominal, sa face antérieure répond directement à la paroi abdominale, en rapport avec la vessie uniquement quand elle est pleine.
Structure
Les trois tuniques de l’utérus sont modifiées au cours de la grossesse.
– La séreuse formée par le péritoine s’hypertrophie en suivant le développement du muscle, sauf au niveau du segment inférieur.
– La musculeuse, faite de fibres musculaires lisses disposées en trois couches, s’épaissit.
– La muqueuse se transforme en caduque et va suivre le développement de l’œuf.
Epaisseur et consistance
A terme de la grossesse la consistance devient molle avec des épisodes de durcissement provoqué par une contraction son épaisseur peut atteindre 4 cm environ.
Le segment inférieur
C’est la partie basse amincie de l’utérus gravide, située entre le col et le corps utérin. Il n’existe que pendant la grossesse et ne se forme qu’au cours du troisième trimestre de la grossesse. Son caractère essentiel est sa minceur de 2 à 4 mm d’épaisseur mais de texture solide.
INDICATIONS DE LA CESARIENNE DITE DE NECESSITE
L’opération césarienne est dite nécessaire quand les pathologies de la grossesse ou de l’accouchement généralement accessibles à un traitement médical curatif ou préventif sont multiples et douteuses, indiquant ainsi une extraction pour mieux préserver le pronostic de l’enfant et de la mère .
Dystocie dynamique
Elle concerne les arrêts de la dilatation cervicale au cours de l’accouchement, dont le pronostic était jusque là bon. Elle est due à l’existence d’une disproportion foetopelvienne méconnue par les examens physiques obstétricaux et les méthodes d’investigation pratiqués antérieurement,ou causée par un défaut de flexion dans le cadre d’une présentation postérieure ou du siège. Au cours de la dystocie cervicale, qui peut être causée par des lésions au niveau du col comme un chancre syphilitique ou un cancer ou une cicatrice, la contraction utérine entraîne un effacement du col mais n’obtient jamais une dilatation. Finalement, il peut exister des dystocies dynamiques pures par anomalie de la contraction utérine .
Conduite à tenir :
Après avoir essayé le traitement médical et l’épreuve du travail, l’opération césarienne est indiquée et jugée nécessaire pour éviter les conséquences néfastes fœtales liées à la prolongation du travail. Mais au cours de l’anesthésie, il faut toujours vérifier la dilatation cervicale avant l’intervention car les anesthésiques ont un effet dilatateur sur le col .
Dysgravidie et complications
Les dysgravidies appelées également syndromes vasculo-renaux ou néphropathies gravidiques regroupent toutes les pathologies où l’on rencontre une hypertension au cours de la grossesse. Soit cette hypertension a déjà existé avant la grossesse ou découverte au début de celle-ci, la plupart des cas apparaissant à la vingtième semaine d’aménorrhée chez une primipare. Elle peut s’accompagner d’œdème ou d’une protéinurie, cette dernière étant le témoin d’une atteinte glomérulaire et source de complications (15). Il faut veiller surtout à l’association d’une hypertension non contrôlée et d’une protéinurie, qui à court terme définit l’état de pré éclampsie comportant un risque élevé d’accidents maternels tels l’hématome rétro placentaire, une éclampsie, le HELLP SYNDROM qui témoigne de la souffrance viscérale due à la grossesse, une insuffisance rénale, et de souffrance fœtale chronique pouvant aboutir à la mort in-utéro.
Conduite à tenir :
– L’opération césarienne est nécessaire en cas d’hypertension très sévère ou d’hématome rétro placentaire.
– Si l’hypertension est contrôlée, la surveillance est stricte jusqu’à l’accouchement qui sera déclenché.
– En cas de situation mal contrôlée, le déclenchement de l’accouchement est impératif mais souvent difficile et il est préférable de faire une césarienne .
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Table des matières
INTRODUCTION
Première partie : CONSIDERATIONS GENERALES SUR LA CESARIENNE
I. HISTORIQUE DE LA CESARIENNE
II. DEFINITION
III. RAPPELS ANATOMIQUES
III.1. Le bassin osseux
III.2. La cavité pelvienne
III.2.1. Le détroit supérieur
III.2.2. L’excavation pelvienne
III.2.3. Le détroit inférieur
III.3. Anatomie de l’utérus gravide
III.3.1. Le siège
III.3.2. Structure
III.3.3. Epaisseur et consistance
III.3.4. Le segment inférieur
IV. INDICATIONS DE LA CESARIENNE DITE DE NECESSITE
IV.1. Dystocie dynamique
IV.2. Dysgravidie et complications
IV.3. Grossesse dépassant le terme
IV.4. Autres pathologies maternelles
V. LA TECHNIQUE OPERATOIRE
V.1. L’anesthésie
V.1.1. L’examen pré anesthésique
V.1.2. Méthodes de l’anesthésie
a. L’anesthésie péridurale
b. La rachianesthésie
c. L’anesthésie générale
V.2. La technique opératoire
V.2.1. Voie d’abord
V.2.1.1. Incisions transversales
V.2.1.2. Incisions verticales
V.2.2. Extraction du fœtus
V.2.3. Délivrance
V.2.4. Fermeture
V.2.5. Les soins postopératoires
VI. LES COMPLICATIONS
VI.1. Les complications maternelles
VI.1.1. Les complications per opératoires
VI.1.2. Les complications post-opératoires
VI .2. Les complications fœtales
Deuxième partie : NOTRE ETUDE
I . OBJECTIFS DE L’ ETUDE
II . CADRE DE L’ ETUDE
II.1. Structure
II.2. Organisation du service
II.3. Activités de la Maternité
III. MATERIELS ET METHODE D’ ETUDE
a) Critères d’inclusion
b) Critères d’exclusion
c) Les variables d’étude
IV. RESULTATS
IV.1. Fréquence
IV.1.1. Les modalités d’accouchement
IV.1.2. Indications des césarienne
IV.1.3. Fréquence mensuelle
IV.2. Facteurs maternels
IV.2.1. Age
IV.2.2. Gestité
IV.2.3. Parité
IV.2.4. Profession
IV.2.5. Etat marital
IV.2.6. Niveau d’étude
IV.2.7. Résidence
IV.2.8. Mode d’admission
IV.2.9. Consultations prénatales
IV.2.10. Habitudes de vie et toxiques des parturientes
IV.2.11. Indications
IV.2.12. Suites opératoires
IV.2.13. Séjour hospitalier
IV.3. Facteurs fœtaux
IV.3.1. Sexe
IV.3.2. Poids à la naissance
IV.3.3. Etat à la naissance
IV.3.4. Pronostic néonatal
Troisième partie : COMMENTAIRES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
I. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
I.1. Fréquence
I.1.1.Selon la modalité d’accouchement
I.1.2. Les types de césarienne
I.1.3. Selon la fréquence mensuelle de la césarienne de nécessité
I.2. Facteurs maternels
I.2.1. Age
I.2.2. Gestité et parité
I.2.3. Profession
I.2.4. Etat marital
I.2.5. Niveau d’étude
I.2.6. Résidence
I.2.7. Mode d’admission
I.2.8. Consultation prénatale
I.2.9. Habitudes de vie et toxique des parturientes
I.2.10. Indications
I.2.11. Suites opératoires
I.2.12. Séjour hospitalier
I.3. Les facteurs fœtaux
I.3.1. Sexe
I.3.2. Poids à la naissance
I.3.3. Etat à la naissance
I.3.4. Pronostic néonatal
II. SUGGESTIONS
II.1 Sur le domaine sanitaire
II.2. Sur le domaine de l’information et éducation
II.3. Sur le domaine politique
CONCLUSION