CONSIDERATION GENERALE SUR LE CHENE LIEGE

CONSIDERATION GENERALE SUR LE CHENE LIEGE

Exigences climatiques

Le chêne-liège a besoin de chaleur, d’humidité et de lumière et évite les sols calcaires. La répartition géographique de l’espèce est définie surtout par ses quatre exigences écologiques qui varient selon les particularités des stations qu’il colonise : exposition (nord/sud), topographie (sommet, fond de vallon), proximité de la mer. Le chêne-liège est héliophile, c’est à dire de pleine lumière et exigeant une forte insolation. La cohabitation avec d’autres essences à la cime peu compacte tels que le pin maritime (Pinus pinaster ) ou le pin parasol (Pinus pinea) est possible, mais c’est en peuplement pur voire en lisière des parcelles qu’il se développera le mieux pour avoir de bonnes conditions de végétation. L’arbre a besoin d’une exposition Nord. En altitude, il s’accommode avec des expositions chaudes (Frochot & Levey, 1986, Bouchafra & Fraval, 1991 ; Caritat & al., 1996). Ecologiquement, l’essence est plastique poussant sur des climats semi arides à humides à partir de niveau de la mer jusqu’à 2000 m, mais avec un optimum de croissance allant à 600 m (Mangenot, 1942 ; Pereira, 2007). Il craint les fortes gelées persistantes mais il a besoin d’une période de sécheresse en été pour prospérer (Veuillon, 1998).

En outre le chêne liège est thermophile, et frileux exigeant une température moyenne oscillant entre 13°C et 19°C et que le Minima ne dépasse pas les -9°C (Boudy, 1950 ; Ghouil & al ., 2003). L’humidité est également un facteur limitant. Etant bien xérophile, le chêne liège nécessite une humidité atmosphérique d’au moins 60%, même en saison sèche et d’une pluviométrie allant de 400 à 1200 mm par an voire 1700 mm (Maire, 1926 ; De Beaucorps, 1956 ; Allili, 1983). Ces conditions ne se rencontrent que près de littoral en région méditerranéenne, et de 200 à 300 km à l’intérieur de la façade atlantique. Lorsque la pluviosité descende au-dessus de 400 mm/an, l’essence peut régresser et semble sortir de son aire culturale, la raison pour laquelle le chêne liège ne s’étend pas sous le climat sec des hautes plateaux particulièrement en Algérie.

Taxonomie Platypus cylindrus Fabr. (P.bimaculatus Duff.) est un insecte ravageur xylomycétophage. Connu sous le nom de « piqûre noire », il a été décrit pour la première fois en France par Fabricius en 1801 (Fabricius, 1801). Son nom en anglais est « oak pinole borer » (Hickin, 1963), en français Platype (Villemant & Fraval, 1993) et Platypo dans les trois langues espagnol, portugais et italien (Cecconi, 1924 ; Espanol, 1964 ; Ferreira & Ferreira, 1991). Deux autres dénominations lui ont été attribuées auparavant : P. cylindriformis Reitter et P. bimaculatus (Cabral & Ferreira, 1999). C’est un insecte de l’ordre des Coléoptères, la Superfamille Curculionoidae, la Famille des Platipotidae et la subfamille des Platypodinae (Choo & al., 1981). Il est classé autrefois avec les autres Platypodes dans la superfamille des Scolytinae (Schedl, 1981). La famille des Platypodinae regroupe quelque 1000 espèces (Shedl, 1972 ; Balachowsky & al., 1963 ; Atkinson, 2005), 1400 pour Beaver et Shih (2003). La plus part est localisée dans les régions tropicales (Espanol, 1964 ; Dajoz, 1980). Le genre Platypus à lui seul contient plus que la moitié à savoir 550 espèces parmi lesquelles seules P.cylindrus et P. oxyurus vivent dans la région paléarctique (Balachowsky & al., 1963 ; Espanol, 1964 ; Ferreira & Ferreira, 1989). La présence de ces deux espèces en Europe est considérée comme une trace d’une faune des régions chaudes ayant eu la capacité de s’adapter et de se maintenir en cette région (Husson, 1955). 0°

-Importance économique de l’insecte

Le platype est un ravageur qui se comporte comme ravageur secondaire mais aussi primaire. Néanmoins, il préfère les chênes lièges affaiblis ou du bois coupé dont l’humidité est maintenue encore à un degré correcte pour le développement des champignons (Ferreira & Ferreira, 1991 ; Sousa & Debouzie, 1993 ; Bouhraoua & Villemant, 2003 ; Belhoucine & Bouhraoua, 2012a). Les attaques du ravageur occasionnent souvent des dégâts d’importance économique considérable, aussi bien d’ordre technologique que physiologique. Il cause, en effet, une détérioration de l’aspect du bois par la présence de nombreuses galeries noires profondes le parcourant dans tous les sens. Un tel bois perd sa valeur commerciale et impropre à l’ameublement. Il peut par contre être utilisé comme bois d’oeuvre. La mort des arbres survient rapidement peu de mois après la pénétration des insectes dans l’arbres (Husson, 1955 ; C.B.T.A, 2000 ; Sousa & al ., 2005 ; Balachowsky & al., 1963 ; Bouhraoua, 2003) De nombreuses études ont confirmé ces dernières décennies la liaison des attaques de P. cylindrus avec le déclin et le dépérissement de chêne liège subvenu à partir des années 80. Dans plusieurs pays, ses dommages ont été signalés comme inquiétants au Portugal (Natividade, 1956 ; Ferreira & Ferreira, 1989 ; 1991 ; Sousa & al., 1995, Sousa, 1996) en Espagne (Espagnol, 1964 ; Soria, 1994) en France surtout dans la subéraies Varoises (Durand, 2004) et au Maroc (Chadigan, 1990 ; Bakry & al., 1999 ;Sousa et al., 1995).

En Algérie les dégâts provoqués par l’insecte ont commencé à être important dès le début du siècle dernier, alors qu’auparavant ils étaient insignifiants (Lamey, 1893). A l’ouest Algérien, avec les recherches entreprises par Bouhraoua à partir de 1999, la présence du ravageur a été signalée dans les fors de M’sila à Oran (Bouhraoua & al, 2002 ; Bouhraoua, 2003 ; Belhoucine, 2008 ; Belhoucine & al., 2011a ; Belhoucine & Bouhraoua., 2012) mais aussi dans le massif forestier Hafir-Zariffet à Tlemcen et la forêt de Nesmoth à Mascara (Bouhraoua & al, 2002 ; Bouhraoua, 2003). C’est dans la forêt de M’sila que le ravageur est le plus présent causant des dommages considérables aux peuplements de chêne liège, d’ordre physiologique puisqu’il détériore la santé des arbres et aussi d’ordre technologique puisqu’il affect la qualité de liège. Ainsi l’affaiblissement des arbres entraine souvent une diminution de l’accroissement annuel du liège (Dehane & al ., 2011 ; Dehane, 2012) et leur mort entraine le dessèchement de la couche subéreuse ce qui rend le bois impropre à l’exploitation (Bouhraoua, 2003 ; Bouhraoua & Villemant, 2005). L’action de ce ravageur a une date assez ancienne et continue à nos jours à cause des dégâts mais avec une intensité variable. Il est responsable cependant de la mortalité d’au moins 8% des arbres de cette forêt entre 1999 et 2007(Bouhraoua, 2003 ; Belhoucine, 2008).

Biologie du ravageur

L’émergence des adultes se fait en général, en été de juin à septembre. En France elle commence la fin Juin (Husson, 1955), en Allemagne en Juillet (Strohmeyer, 1907) au Portugal en juin et juillet (Ferreira & Ferreira, 1989). Au Maroc, les adultes émergent en fin Mai début Juin (Chadignan, 1991), tandis qu’en Algérie Bouhraoua (2003) a remarqué l’émergence des deux sexes au printemps, rarement en Hiver exceptionnellement dans les années à hiver chaud. Les mâles se manifestent massivement les premiers (mai- juin), les femelles peu de temps après (juin- juillet). Le mois d’Août correspond aux émergences maximales des deux sexes. Le mécanisme de sélection des hôtes par Platypus cylindrus n’est pas totalement éclairci, il dépend probablement de stimulations complexes, en particulier olfactives et non seulement à la silhouette des arbres (Chararas, 1979 ; Byers & al, 1985). La composition et la concentration en substances volatiles, l’humidité du bois, la pression osmotique et le flux de la sève sont des facteurs qui pourront influencer le choix des arbres (Graham, 1968 ; Sousa & al., 2005). C’est le mâle qui débute la colonisation de l’arbre et commence l’ouverture d’un couloir d’entrée de 1 à 2cm (Sousa, 2002).

Il s’installe après à l’entrée de la galerie en attendant l’arrivée d’une femelle. Dès son arrivée, la femelle se déplace au hasard sur la surface de l’arbre jusqu’à proximité du couloir d’entrée. Si le mâle l’accepte, l’unique accouplement de toute la vie du couple, s’effectue à l’extérieur de la galerie (Bright & Stark, 1973), après quoi, ils pénètrent profondément dans la galerie et chacun des deux sexes se spécialise dans un travail déterminé. Cette espèce se reproduit pendant deux ou trois ans consécutifs donnant lieu à 150 à 200 oeufs par femelle (Baker, 1960 ; Sousa, 1996). La femelle continue donc à creuser une galerie de forme cylindrique perpendiculairement à la surface tout en inoculant les champignons ambrosia (Bright & Stark, 1973). Le mâle nettoie la galerie des fibres et débris du bois arraché par la femelle et les expulse à l’extérieur sous forme de sciure de teinte (Bouhraoua, 2003). Ces rejets s’accumulent au pied de l’arbre en grandes quantités pendant la période s’étalant de Juin à Octobre (Bouhraoua, 2003).

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : CONSIDERATION GENERALE SUR LE CHENE LIEGE
I.1-SYSTEMATIQUE ET ORIGINE
I.2-AIRE DE REPARTITION
I.2.1-DANS LE MONDE
I.2.2-EN ALGERIE
I.2.3-DANS L’ORANIE
I.2.3.1-LES SUBERAIES LITTORALES
I.2.3.2-LES SUBERAIES DE MONTAGNE
I.3-CARACTERES BOTANIQUES
I.4-ECOLOGIE
I.4.1-EXIGENCES CLIMATIQUES
I.4.2-EXIGENCES EDAPHIQUES
I.5-CULTURES DE CHENE LIEGE
I.5.1-LA REGENERATION NATURELLE
I.5.2-LA REGENERATION ARTIFICIELLE
I.6-SYLVICULTURE ET AMENAGEMENT
I.7-LES CAUSES DE DEGRADATION DE LA SUBERAIE
I.7.1-LES INCENDIES
I.7.2-LES RAVAGEURS ET LES MALADIES
I.7.2- AUTRES FACTEURS
I.8-IMPORTANCE SOCIO-ECONOMIQUE ET ENVIRONNEMENTALE
CHAPITRE II: CARACTERISTIQUES EPIDEMIOLOGIQUES DES ATTAQUES DE PLATYPUS CYLINDRUS
II.1-TAXONOMIE
II.2-MORPHOLOGIE DE L’INSECTE
II.3-AIRE DE REPARTITION ET ESSENCES ATTAQUEES
II.4-IMPORTANCE ECONOMIQUE DE L’INSECTE
II.5-BIOLOGIE DU RAVAGEUR
II.6-LES METHODES DE LUTTES
CHAPITRE III: ETUDE DU MILIEU
III.1- MILIEU PHYSIQUE
III.1.1-SITUATION GEOGRAPHIQUE
III.1.2- OROGRAPHIE ET HYDROGRAPHIE
III.1.3- GEOLOGIE ET PEDOLOGIE
III.2- CLIMAT
III.2.1-CHOIX DES STATIONS METEOROLOGIQUES
III.2.2-FACTEURS CLIMATIQUES
III.2.2.1-PRECIPITATIONS
III.2.2.2-LES TEMPERATURES
III.3-DESCRIPTION FORESTIERE
CHAPITRE IV: MATERIELS ET METHODES
IV.1- INSTALLATION DES PARCELLES D’ETUDE
IV.1.1-CHOIX DES PARCELLES ET DES ARBRES
IV.1.1.1-CHOIX DES PARCELLES
IV.1.2.2-CHOIX DES ARBRES
IV.2-CARACTERISATION DES PLACETTES D’ETUDE ET DES ARBRES-ECHANTILLONS
IV.2.1-LOCALISATION GEOGRAPHIQUE DES STATIONS
IV.2.2-RELEVES FLORISTIQUES
IV.2.3-RELEVES DENDROMETRIQUES ET D’EXPLOITATION
IV.2.4-RELEVES SANITAIRES
IV.2.4.1-CHRONOLOGIE DES OBSERVATIONS
IV.2.4.2-INDICE DE SANTE (IS)
IV.3-ETUDE DE LA BIOLOGIE DE L’INSECTE DANS LES GALERIES
IV.3.1-REALISATION DES COUPES
IV.4-CARACTERISATION DES INFESTATIONS DES ARBRES PAR L’INSECTE
IV.4.1- NIVEAU D’INFESTATION DES PEUPLEMENTS
IV.4.1.1-FREQUENCE D’INFESTATION
IV.4.1.2-INTENSITE D’INFESTATION
CHAPITRE V:RESULTATS
V.1-CARACTERISATION DES STATIONS D’ETUDE
V.1.1-LOCALISATION GEOGRAPHIQUE
V.1.2-VEGETATION
V.1.3-LA DENDROMETRIE
V.1.4-EXPLOITATION
V.1.5-ETAT DE LA CIME
V.1.6-INDICE DE SANTE
V.2-ETUDE DES POPULATIONS DANS LES GALERIES
V.2.1-LES POPULATIONS D’ADULTES
V.2.2-LES POPULATIONS DES OEUFS
V.2.3-LES POPULATIONS LARVAIRES
V.3-CARACTERISATION DES INFESTATIONS DES ARBRES PAR L’INSECTE
V.3.1-FREQUENCE D’INFESTATION
V.3.1.1-DISTRIBUTION DE LA FREQUENCE D’INFESTATION SELON L’ORIENTATION DES ATTAQUES
V.3.1.2-DISTRIBUTION DE LA FREQUENCE D’INFESTATION SELON LA HAUTEUR
V.3.1.3-DISTRIBUTION DE LA FREQUENCE D’INFESTATION SELON L’AGE DES ARBRES
V.3.1.4-DISTRIBUTION DE LA FREQUENCE D’INFESTATION SELON LES MODALITES D’EXPLOITATION
V.3.1.5-DISTRIBUTION DES ARBRES ATTAQUES SELON L’ETAT DE SANTE
V.3.2- INTENSITE D’INFESTATION
V.3.2.1-DISTRIBUTION DE L’INTENSITE D’INFESTATION SELON L’ORIENTATION DES ARBRES INFESTES
V.3.2.2-DISTRIBUTION DE L’INTENSITE D’INFESTATION SELON L’AGE DES ARBRES
V.3.2.3-DISTRIBUTION DE L’INTENSITE D’INFESTATION SELON LE COEFFICIENT D’ECORÇAGE
V.3.2.4-DISTRIBUTION DE L’INTENSITE D’ATTAQUE SELON LE L’ETAT SANITAIRE DES ARBRES
CHAPITRE VI: DISCUSSION
VI.1-BIOLOGIE DE L’INSECTE PLATYPUS CYLINDRUS DANS LES GALERIES DU BOIS DE CHENE LIEGE
VI.2.L’EPIDEMIOLOGIE DE L’INSECTE
CONCLUSION
REFERENCE BIBIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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