Ethnopharmacologie
Selon Berhaut, 1975; Dia, 1995; Nykiema, 1993; les différents usages traditionnels portant sur Cassia italica sont les suivants:
les feuilles et les gousses sont utilisées soit seules, soit en association avec le Tamarindus indica (fruits, racines) ou le Cassia sieberiana (racines, feuilles), pour traiter la constipation
le macéré de feuilles et de racines soulagent les maux de ventre, la constipation et les helminthiases.
le macéré de feuilles et de racines en association avec Maytenus senegalensis est utilisé contre l’ictère et la fièvre jaune
les feuilles séchées et pulvérisées en pansement cicatrisent les plaies et brûlures
Les feuilles sont couramment utilisées comme purgatif proprement dit et purgatif de dérivation d’où découlent les principales indications: constipations, helminthiases, affections hépatobiliaires, maladies vénériennes. Dans les deux derniers cas les associations médicamenteuses sont nombreuses avec comme espèces prédominantes le Tamarinier Tamarindus indica, Maytenus senegalensis, Cassia sieberiana et Securinega virosa.
Les feuilles sont également utilisées comme abortif (Kerharo & Adam, 1974)
les feuilles écrasées et étalées sur les cheveux en cataplasme, et protégés avec un foulard que l’on garde entre 4 et 12 heures (ou une nuit) constituent un antipelliculaire et un lissant capillaire (Fall, 2007; Sahara Nature, 2014)
L’infusion de feuilles par voie orale est un antihelminthique (Fall, 2012).
le macéré de racines est utilisé contre les coliques (Dia, 1995)
les tiges auraient des propriétés antiasthéniques (Fall, 2007)
Distribution géographique
Nauclea latifolia est une espèce soudano-sahélienne largement répandue dans tout l’ouest de l’Afrique intertropicale. Sa zone de répartition s’étend du Sénégal au Congo (Fall, 2007). C’est une espèce largement répandue au Sénégal depuis la vallée du Fleuve jusqu’en Casamance. Elle peut croître sur tout type de terrain tel que les sols humides, sableux ou argileux voire rocheux. Elle est donc peu exigeante et est même présente aux environs des carapaces latéritiques. Elle est répandue dans les forêts et galeries africaines surtout à proximité des cours d’eau. C’est ainsi qu’au Sénégal, on la retrouve fréquemment dans les zones humides, les galeries forestières et les boqueteaux de forêts (Kerharo & Adam 1974).
Situation des plantes médicinales vulnérables au Sénégal: (OrstomUnesco, Direction de la santé)
Au Sénégal les études menées sur l’évolution de la flore et du couvert végétal ont mis en évidence la vulnérabilité de certaines espèces surtout médicinales. En effet, la plupart des plantes utilisées par les thérapeutes et les populations pour se soigner se trouvent dans les formations naturelles qui subissent une dégradation de plus en plus flagrante sous l’influence de plusieurs facteurs. Parmi ces facteurs, on peut citer la poussée démographique, la situation économique, les péjorations climatiques, le rôle joué par les institutions juridiques dans la gestion des ressources naturelles. Le tout agit sur trois contextes : biophysique, socio-économique et institutionnel.
Disparition des structures traditionnelles de conservation de la nature
En effet, avec la perte du culte des « Bois sacrés» et des interdits alimentaires, pour les besoins économiques du «village planétaire », l’homme d’Afrique n’accorde plus que peu de signification aux valeurs traditionnelles et spirituelles passées. Toute fois, il faut noter que l’évolution des situations écologiques, sociales et institutionnelles depuis plus de 15 ans, a conduit à un ajustement progressif de la politique forestière. Les objectifs de cette politique sont la limitation et le contrôle de l’exploitation forestière (Ministère de l’environnement et de la protection de la nature).
La dessiccation
C’est l’une des techniques les plus anciennement utilisées. Elle conduit à l’inhibition enzymatique et est basée sur le principe qu’en dessous d’une certaine teneur en eau (5 %), les actions enzymatiques ne se produisent plus et la conservation se fait par déshydratation. Cette dernière doit être aussi rapide que possible, elle ne doit pas être poussée trop loin car la plante ou le produit deviendrait cassant, et dans certains cas, hygroscopique (Paris & Moyse, 1971) (Paris, 1960). En effet, il n’est possible ni souhaitable de disposer de drogue exempte d’eau. L’eau liée aux mucilages, aux protides et à de nombreuses autres composantes n’est pas éliminée lors d’un séchage dans les conditions normales. Grâce à la pharmacopée française, européenne et surtout africaine, il existe des méthodes standardisées qui tiennent compte de la stabilité des principes actifs des drogues. On distingue deux types de dessiccation:
* par la chaleur; Elle est réalisée grâce au séchage qui est une méthode physique ayant pour but l’élimination plus ou moins poussée et par évaporation, d’un liquide volatil contenu dans un produit et dans des conditions qui respectent l’intégrité de ce produit. Elle peut se faire sous différentes conditions : à l’air libre, à l’ombre et sous abri, à l’air chaud.
* Par le froid ou cryodessiccation ou lyophilisation; Cette technique a été essayée sur diverses drogues. Ces dernières ont en général un bel aspect mais il peut y avoir des altérations et surtout des pertes de substances volatiles. Elle est coûteuse.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. Cassia italica (Caesalpiniaceae)
I. 1. Position systématique
CHAPITRE I: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I. 2. Synonymies
I. 3. Noms vernaculaires
I. 4. Caractères morphométriques
I. 5. Distribution géographique
I. 6. Constituants chimiques
I. 7. Ethnopharmacologie
I. 8. Pharmacologie
II. Cassia sieberiana (Caesalpiniacae)
II. 1. Position systématique
II. 2. Noms vernaculaires
I. 3. Caractères morphométriques
II. 4. Distribution géographique
II. 5. Constituants chimiques
II. 6. Ethnopharmacologie
II. 7. Pharmacologie
III. Nauclea latifolia (Rubiaceae)
III. 1. Position systématique
III. 2. Synonymies
III. 3. Noms vernaculaires
II. 4. Caractères morphométriques
III. 5. Distribution géographique
III. 6. Constituants chimiques
III. 7. Ethnopharmacologie
III. 8. Pharmacologie
IV. Situation des plantes médicinales vulnérables au Sénégal
IV. 1. Contexte biophysique
IV. 2. Contexte socio- économique
IV. 2. 1. L’explosion démographique et l’augmentation de la demande en plante médicinale
IV. 2. 2. Techniques d’exploitation inappropriées et l’extension des activités agro-pastorales
IV. 3. Contexte institutionnel
IV. 3. 1. Incohérence des politiques et stratégies de gestion des terroirs
IV. 3. 2. Disparition des structures traditionnelles de conservation de la nature
V. Problématique de la conservation des espèces végétales
V. 1. Objectifs de la conservation
V. 2. Contraintes de la conservation
V. 2. 1. Eléments externes
V. 2. 2. Eléments internes
V. 2. 3. Autres éléments
V. 3. Matériels et méthodes de conservation
V. 3. 1. Matériels de conservation
V. 3. 2. Méthodes de conservation
CHAPITRE II: USAGES ET CONSERVATION DURABLE DE CASSIA ITALICA, CASSIA SIEBERIANA ET NAUCLEA LATIFOLIA DANS LES MARCHES
I. Matériels et méthodologie
I.1. Matériels
I. 2. Méthodologie
I.2. 1. Echantillonnage
I.2. 2. Cadre d’étude
I.2. 3. Sites de recolte et de commercialisation
I.2. 4. Instruments de collectes de données
I. 2. 5. Difficultés rencontrées
II. Résultats des enquêtes
II. 1. Valeur économique des plantes
II .2 . Utilisation et conservation de ces plantes
II.2. 1. Conservation
II.2. 2. Utilisations thérapeutiques
II.3. Identification et profil de compétence des personnes enquêtées
III. Discussion
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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