Conséquences environnementales de la dégradation des terres

CADRE CONCEPTUEL 

Le cadre conceptuel facilitera la compréhension du sujet et éclairera tous ceux qui utiliseront ce TER sur les fondamentaux autour desquels s’articulent le sujet.

Dégradation 

Etymologiquement dégradation vient du latin « De » : séparer de ; « Gradus » : marche. La dégradation est un processus qui diminue la capacité actuelle ou potentielle d’un système de produire quantitativement et / ou qualitativement. Il en résulte une perte des qualités physico chimiques telles que la structure, la rétention en eau ainsi que la productivité. Elle a des effets négatifs sur une ou plusieurs fonctions du système.

Sol 

Selon le dictionnaire de géographie, le sol est une formation naturelle de surface à structure meuble, d’épaisseur variable résultant de la transformation de la roche mère sous jacente sous l’influence de divers processus physiques chimiques et biologiques. Aubert (1967), définit le sol comme étant le produit de l’altération du remaniement et de l’organisation des couches supérieures de la croûte terrestre sous l’action de la vie, de l’atmosphère et des échanges d’énergie qui s’y manifestent.

La dégradation des sols 

La dégradation des sols définit comme une détérioration des conditions physicochimiques et biologiques sous l’action des facteurs climatiques et des pratiques culturales inadaptées (UN, 1994). Partant de cette définition, nous pouvons dire que c’est un phénomène difficile à connaître, et qui ne peut être compris sans la prise en compte de facteurs biophysiques démographiques, socio-économiques, politiques etc. Le sol est un élément d’un système qui lie la population qui l’exploite, ses techniques et ses richesses. Ces éléments sont interdépendants et évoluent tous ensemble sous l’effet des interactions mutuelles et des influences extérieures au système. Par exemple, l’introduction de nouvelles spéculations ou l’utilisation des produits chimiques (engrais, herbicides, pesticides, insecticides, etc.) peuvent conduire à la fois à un accroissement des rendements et à une baisse de la fertilité intrinsèque du sol (Dancette et Sarr, 1985). Dans le cadre de notre étude, c’est la notion dynamique de progression du phénomène dans le temps, c’est-à-dire la vitesse de changement de l’écosystème qui nous intéresse. Le processus est classé en 6 catégories : érosion hydrique, érosion éolienne, salinisation et l’acidification; la dégradation chimique; la dégradation physique et la dégradation biologique.

Le milieu physique

La communauté rurale de Taïba Ndiaye est située au sud de MBoro à 15 km à vol d’oiseau de la mer pratiquement à la limite orientale de la zone des Niayes. Ses formations quaternaires qui datent de l’Ogolien (20.000 -18.000BP) sont identiques à celles des Niayes. Le relief est relativement plat avec quelques rares dépressions. Son climat est de type sahélien avec des températures assez basses. La zone est comprise entre les isohyètes 300 et 400 mm par an. Les sols, supports de la végétation qui dépend du climat, sont le reflet de tout un ensemble constituant les composantes du milieu.

Le contexte géologique

L’étude de la géologie représente un aspect essentiel et très important dans notre travail. Son importance relève du fait qu’elle engendre les sols qui font l’objet de notre thématique. La communauté rurale de Taïba Ndiaye, tout comme le département de Tivaouane se situe dans la partie ouest du bassin sénégalo mauritanien. Ce large bassin se trouve sur la marge ouest africaine qui est une marge passive. Il s’est mis en place sur un bassin préexistant constitué par des dépôts du Permo-Trias (Dillon et Sougy, 1974 in Mban, 2000). L’étude litho stratigraphique de la zone révèle l’existence de formations géologiques constituées de sables dunaires datant du quaternaire (2 MA-1,5 MA.) Ces sables reposent sur un substratum sédimentaire (secondaire et tertiaire) compris entre le Crétacé supérieur et le Continental Terminal. Il s’agit d’une superposition (de bas en haut) de dépôts antéquaternaires datant du Maestrichtien (grés, sable) du Paléocène inférieur (marne gréseux, marne), de l’Eocène inférieur (marne et calcaires marneux), du Lutétien inférieur (calcaires à nummulites, argiles), de l’Eocène supérieur (dépôts phosphatés), de l’Oligocène (phosphate de chaux, limon sable) du Miocène (tufs, basaltes) et du Pliocène (sables argileux). La zone de Taïba Ndiaye recèle d’importantes richesses minières avec un énorme gisement de phosphate : le gisement de Taïba. Le gîte de Taïba a été découvert en 1948, entre Taïba Mbaye et MBoro à environ 80 km au Nord de Dakar aux confins du plateau de Thiès et du grand erg du Cayor. Les périmètres exploitables couvrent une superficie de 22 km de long sur 10 km de large. Le gîte minéral lui-même correspond à un ensemble de formations de phosphatées calciques et alumino-calciques comprises entre un mur argileux et un toit constitué tantôt par des grés cuirassés ou non, tantôt par des sables rouges ou jaunes d’origine éolienne ; il passe en aval pendage et latéralement à des formations carbonatées. Selon Skansky M. (1962), l’œuvre du temps a donné cinq niveaux de stratification :
• « Une couche de base constituée d’un niveau régulier d’argile ;
• Une couche de phosphate exploitable de 5 à 12 cm d’épaisseur dans la partie supérieure de cette couche, le minerai est homogène et en général riche dans la partie inferieure et il est souvent encombré de silex de quartz d’oxyde de fer, et d’aluminium ;
• Une couche d’argile aux lits colorés de gris baigné au brun rougeâtre ;
• Une couche discontinue de latérite ;
• Une couche de cinq à quarante mètres de sable accumulée par le vent parfois durcis en grés dans la partie supérieure. » .

Au point de vue structure, il s’agit d’un vaste synclinal dont l’axe est occupé par un fossé d’effondrement étroit de direction Nord Est à l’intérieur de ce fossé et à proximité, on reconnait la présence de pointements basaltiques et de minéraux tufacées.

Les ressources en eau

La communauté rurale est à l’influence du domaine sahélien caractérisé par un régime pluviométrique relativement faible (isohyète 300 et 400 mm).Ainsi, la faiblesse des précipitations et les aléas climatiques qu’elle présente depuis quelques années ne vont- ils pas influer sur les ressources hydriques. Ces dernières sont menacées tant quantitativement que qualitativement.

Hydrogéologie

La communauté rurale de Taïba Ndiaye, à l’instar de tout le département de Tivaouane appartient au bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien caractérisée par d’importantes ressources en eau souterraine .La localité se déploie dans une zone aréique (pas de fleuve, ni de rivières). Au niveau hydrogéologique, les eaux souterraines se rencontrent à des profondeurs variables. Elles sont étroitement dépendantes des eaux de pluie. En effet les perturbations pluviométriques ont fortement affecté les nappes souterraines entrainant la dégradation des aquifères du fait de la sous alimentation des nappes. Par ailleurs, les potentialités en eau souterraine dont dispose la zone sont essentiellement constituées par :

La nappe du Maestrichtien, avec un débit puissant, elle se situe entre 250 et 300 mètres de profondeur. Cette importante réserve d’eau douce est captée pour la plupart par des forages. Il s’agit de la réserve souterraine la plus profonde, la plus importante et présente des eaux de bonne qualité. Sa mise en place a eu lieu au secondaire. Michel 1973
La nappe phréatique : Sa profondeur est très variable suivant les secteurs et la topographie. Elle se situe entre 8 à 50 mètres (8mètres à Darou Dia, Ndame Lo, Baal Guèye etc.50mètres vers Taïba Ndiaye Taïba Mbaye, Djingué, Thiallé). Elle est exploitée par les puits villageois (puits maraichers, puits traditionnels). Ces puits sont rarement profonds et en général l’épaisseur de la hauteur d’eau n’excède pas 1 mètre. L’eau tirée de ces puits n’est pas traitée avant utilisation, leur qualité n’est pas suivie. Cette nappe correspond à celle de la région des Niayes. L’inclinaison générale est Sud-est Nord ouest. Elle forme un dôme dont l’axe, grossièrement parallèle à la côte se situe à une vingtaine de kilomètres de l’océan soit à l’est du site minier.

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Table des matières

INTRODUCTION
Sigles et abréviations
Présentation de la zone
Cadre conceptuel
Problématique
1 Contexte
2 Justification de l’étude
3 Hypothèses de recherche
4 Démarche méthodologique
PREMIERE PARTIE : CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN
Chapitre I : Le milieu physique
Chapitre II : Le cadre humain
Chapitre III : Les activités socioéconomiques
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DE LA DEGRADATION DES TERRES
Chapitre I : Les facteurs naturels de la dégradation des terres
Chapitre II : Les facteurs anthropiques
Chapitre III : Conséquences environnementales de la dégradation des terres
TROISIEME PARTIE : STRATEGIES DE CONSERVATION ET DE RESTAURATION DES SOLS
Chapitre I : Les stratégies de conservation et de restauration des sols
Chapitre II : Evaluation de l’impact des stratégies de lutte
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE

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