CONSEQUENCES DES ABUS SEXUELS SUR LES VICTIMES

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CONSEQUENCES DES ABUS SEXUELS SUR LES VICTIMES

Brunay, Meyer, Bernard [14] et Daligand [23] s’interrogent sur les signes cliniques pouvant évoquer soit un abus sexuel en cours, soit un abus récent ou ancien. Le lecteur doit être averti d’un certain nombre de points : aucun de ces signes n’a de valeur spécifique et ne prouve avec certitude un abus sexuel. Il s’agit de signes tellement ordinaires que personne n’y prête attention. Il n’est pas nécessaire que tous les signes soient présents pour affirmer ou suspecter l’abus sexuel. L’évaluation de l’impact de l’abus sexuel à l’égard de l’enfant doit tenir compte des variables suivantes :
• Son âge réel et son degré de maturité psychoaffective ;
• Son niveau de mentalisation ;
• Son écologie évolutive normale, son bagage personnel, sa « richesse intérieure » ;
• Son degré de vulnérabilité ;
• Sa biographie personnelle ;
• Son rôle dans l’interaction abusive ;
• Son niveau de maîtrise de soi ;
• Ses interactions sociales ;
• Sa conscience du monde et de lui-même ;
• Sa place, son rôle et statut au sein de sa famille ;
• Ses sentiments, émotions, réactions et attitudes ;
• Ses potentialités réparatrices.

CONSEQUENCES PHYSIQUES DES ABUS SEXUELS

• L’enfant peut se plaindre de quelques douleurs au ventre, ainsi que de quelques désordres gastro-intestinaux, qui répondent mal aux traitements habituels, de constipation, d’encoprésie ou d’énurésie pouvant être mixte. L’enfant peut se plaindre également de douleurs rectales : douleurs lorsqu’il va à la selle, en raison d’une fissure ou d’une déchirure partielle ou totale du sphincter.
• Une difficulté à la marche ou à s’asseoir est souvent en rapport avec des lésions anales ou génitales. Elle témoigne d’un abus récent et doit faire rechercher précocement ces atteintes.
• L’enfant rentre chez lui avec des sous-vêtements déchirés, tachés de sang : il dit avoir chuté ou avoir glissé d’un arbre ou être tombé de vélo. Il a peur de se faire gronder ou punir, et surtout, il se tait [77].
• Il se plaint de douleurs des zones génitales qui doivent être immédiatement investigués par un médecin, afin de rechercher des contusions, des excoriations, des lacérations, une inflammation, un œdème ou des saignements inexplicables des parties génitales externes, du vagin ou de l’anus. Il faudra y associer la recherche de sang dans les urines ou dans les selles. Les problèmes gynécologiques peuvent différer selon l’âge :
– Les vulvites de la petite fille sont fréquentes et souvent à répétition : elles n’induisent une suspicion qu’en raison d’un contexte familial que l’on sent « trouble » ou (rarement) si un germe à transmission sexuelle est isolé dans un prélèvement (gonocoque, chlamydia, mycoplasme, herpes, condylomes acuminés, etc.) ; la présence d’un gonocoque ou d’une sérologie positive pour la syphilis ou le VIH signe l’existence d’un abus ; les autres germes peuvent avoir été transmis ou non par voie sexuelle ;
– Chez une jeune adolescente, une maladie sexuellement transmissible peut provenir de relations sexuelles consenties avec un jeune ; mais une demande de contraception, d’interruption volontaire de grossesse, une grossesse, une demande d’accouchement sous X, peuvent éveiller un doute si l’adolescente est accompagnée dans sa demande par un adulte « inattendu » dans cette situation ou si l’intuition du professionnel est « qu’il y a quelque chose de pas clair » [59, 80].
Ces lésions et troubles sur lesquels il faut s’interroger systématiquement évoluent toujours dans une atmosphère particulière. L’enfant, qui était gai, a perdu sa joie de vivre qui le caractérisait, il pleurniche souvent, s’accroche à la personne qui lui semble être la plus apte à le protéger. Il faut donc s’attacher à noter et à rechercher des modifications récentes de l’humeur et du comportement de l’enfant.

CONSEQUENCES PSYCHIQUES DES ABUS SEXUELS

Chez le jeune enfant

Danan [27], Poiret [68] et Simon [77] décrivent des signes cliniques émotionnels et comportementaux chez le jeune enfant :
• Le petit bébé ou le très jeune enfant devient surexcité lors des changements de couche. Il hurle, s’agite, se débat et ne supporte plus qu’on le change ou qu’on le nettoie.
• Un peu plus âgé, l’enfant devient agité, car il est anxieux de ce qui peut lui arriver et lutte contre cette sensation par cette hyperactivité. Il se montre exigeant et revendicateur, crie pour rien ou manifeste une agitation anxieuse.
• Possibilité inverse : cet enfant, naguère si souvent frondeur et rebelle, se montre étonnamment obéissant, voire soumis !
• Il peut manifester des problèmes d’attention, de concentration : il est devenu rêveur, se perd dans un brouillard, semble vivre dans un monde imaginaire et, en classe, se voit accusé de perturber le travail des autres en ne suivant plus comme auparavant. La conséquence est la chute brutale et inattendue des résultats scolaires.
• Il peut présenter des symptômes psychotiques avec des bouffées délirantes et tous les signes classiques de dépression chez l’enfant.
• Le pire arrive quand il affiche ou mime des comportements sexuels avec d’autres enfants, des jouets, des animaux et se montre parfois d’une agressivité incontrôlable vis-à-vis de ses proches. Il s’introduit des objets dans le vagin ou le rectum ou protège son sexe par des petites poupées ou des figurines représentant son monde intérieur et aussi son objet transitionnel (le fameux « doudou ») : nains, Superman, Blanche Neige, poupée, etc.
• Dans d’autres cas, il adopte un comportement régressif enfantin et puéril : il se remet à sucer son pouce, devient énurétique, alors qu’il était propre, parle « bébé », etc.
• Peuvent apparaître également des troubles du comportement : il devient excessivement attaché, obéissant ou dépendant vis-à-vis d’une personne bien précise. Cela est dû à une terreur familiale ambiante, une perte de sa propre estime, une culpabilité aussi.
• Des troubles du sommeil apparaissent, notamment des cauchemars ou une peur du noir, peur d’aller au lit, s’accompagnant de hurlements, de phobies : peur d’une ombre noire, d’un fantôme, de l’obscurité avec des rituels de vérifications sous le lit, dans les placards, etc.
• La famille constate un changement du comportement alimentaire à type de crises de boulimie ou bien, au contraire, une perte d’appétit évoluant en quelques mois vers une véritable anorexie mentale.
• Peut apparaître un arrêt de la croissance bien connu sous la dénomination de « nanisme psychosocial ». Des troubles du cycle menstruel apparaissent à la puberté : aménorrhée (arrêt des règles).
• Il faut être très attentif et prudent quand l’enfant se met à protester de façon soudaine lorsqu’il est confié à quelqu’un qu’il connait, déclare en pleurant qu’il ne veut plus le voir et dit de lui qu’il « n’est pas gentil » ou « méchant avec moi ». Il peut s’agir d’un membre de la famille, d’un voisin, d’un ami, d’un baby-sitter, etc.
• Parfois, l’enfant énonce une peur de se rendre dans une zone particulière de sa maison ou chez un membre de la famille ou bien craint d’être laissé avec une personne d’un sexe particulier.
• L’enfant envoie un signal indirect en refusant, sans raison apparente, de se rendre chez un parent ou un ami. A contrario, on observe quelquefois un excès d’affection envers des personnes étrangères au milieu familial et l’on se demande alors d’où lui vient cette affection débordante, surtout lorsqu’il manifeste un intérêt trop prononcé envers le corps des personnes et fait preuve d’une connaissance et d’une compréhension détaillées et précoces de comportements sexuels qu’il mime explicitement. Il exprime un intérêt anormalement précoce envers les actes sexuels, utilise un langage trop détaillé et explicite pour son niveau de développement et peut manifester un comportement sexuellement aberrant et irritant vis-à-vis de ses proches.
• L’on peut retrouver alors dans des dessins des images sexualisées qui décrivent directement ou indirectement des activités sexuelles. L’enfant peut également tenir des propos relatifs à une activité sexuelle ou déclarer qu’il a été abusé sexuellement.
• Tous ces comportements peuvent conduire à une baisse soudaine des résultats scolaires, tandis que s’installe une difficulté à établir des relations interpersonnelles et à se faire des amis. Il en découle une mauvaise image de soi, un manque d’estime pour soi-même. L’enfant s’isole pendant la récréation, ne participe pas aux activités scolaires et sociales.
• Un autre signe est la peur de se dévêtir dans les vestiaires lors des cours d’éducation physique et sportive ou au cabinet médical ; parfois, l’enfant refuse d’utiliser les installations sanitaires de l’école ou de la garderie.
• Lorsqu’une fillette a été abusée par un homme, elle peut manifester des comportements de séduction vis-à-vis des garçons ou des hommes. Elle est toujours une « carencée affective », en quête de l’amour et de la tendresse que ses parents sont incapables de lui donner. La fillette ne sait pas dresser de barrière de protection avec les hommes en particulier

Chez l’enfant plus âgé et l’adolescent

Selon Simon [77], Pichot [67] et Gruyer [43], les troubles sont plus nettement identifiables car ils sont plus patents.
• Il perd ses amis, l’envie de jouer ou de s’amuser, s’isole de plus en plus, se sent mal aimé et mal compris de ses camarades ou de ses proches.
• Il se néglige tant sur le plan corporel que vestimentaire : changement dans sa propreté et son hygiène, parfois saleté corporelle repoussante. Il se couvre de vêtements amples comme pour camoufler son corps et le soustraire au regard et au désir des autres.
• Ses résultats scolaires baissent notablement de manière soudaine, il éprouve de la difficulté à se concentrer, néglige son travail et ses activités habituelles. Bien souvent, il est aux portes de l’école bien avant l’heure d’ouverture, la quitte parmi les derniers, somnole en classe en raison de son sommeil perturbé.
• Il se plaint de symptômes mal systématisés : fatigue, douleurs abdominales, maux de tête, mal de gorge, nausées, etc. Il est demandeur de soins : il se plaint aussi de picotements, de brûlures, de démangeaisons au niveau du sexe ou de l’anus.
• Des troubles de la relation aux autres sont toujours présents : perte de confiance envers les gens autour de lui, envers ses proches en particulier. Il souffre de manifestations dépressives, présente des idées ou un comportement suicidaire et se livre à un comportement auto-destructeur : abus de drogue ou d’alcool, tentatives de suicide, etc. Comme toujours, cela entraîne une perte de l’estime de soi.
• Les troubles du comportement s’installent : anorexie, boulimie, insomnie, agressivité inadéquate.
• Il évoque des activités sexuelles ou déclare qu’il a été abusé et montre un intérêt inhabituel pour la sexualité, la grossesse, ou les maladies transmissibles sexuellement.
• Etonnez-vous de voir ces jeunes pratiquer des activités sexuelles d’adultes, souvent anormales, ou se prostituer. L’enfant est alors contraint de passer à des expériences multiples, seul ou en groupe, avec des prises de risque majeures pour tenter d’éprouver ou de découvrir des sensations ou des émotions.

QUELQUES TABLEAUX CLINIQUES

L’état de stress aigu ou acute stress disorder (ESA ou ASD)

Pour diagnostiquer un ESA (ou ASD), il est nécessaire que les critères définis ci-dessous soient réunis [3, 77] (en résumé):
• Le sujet a été exposé à un événement traumatique.
• Au cours de cet événement traumatique ou après avoir vécu cet événement perturbant, l’individu a présenté des symptômes dissociatifs.
• Un autre critère important de l’ESA consiste pour l’individu à revivre constamment l’événement traumatique.
• En outre, le sujet évitera avec persévérance tout stimulis susceptible d’éveiller la mémoire du traumatisme (pensées, sentiments, conversations, activités, endroits, personnes, etc.).
• Des symptômes anxieux ou des manifestations d’une activité neurovégétative (notamment difficulté lors du sommeil, irritabilité, difficultés de concentration, réaction de sursaut exagérée, agitation motrice) seront persistants chez le sujet.
• Par ailleurs, cet événement traumatique engendrera chez le sujet une perturbation source de détresse cliniquement significative ou d’une altération de son fonctionnement social, professionnel, personnel ou encore d’une dénaturation de sa capacité à mener à bien certaines obligations notamment celle d’obtenir une assistance nécessaire, passant par l’impossibilité de mobiliser la plus infime de ses ressources personnelles.
• Cette perturbation, qui survient dans les quatre semaines suivant l’événement traumatique, dure un minimum de deux jours et un maximum de quatre semaines.
• Bien évidemment, la perturbation ci-dessus n’est pas consécutive aux effets physiologiques directs d’une substance (par exemple, une substance donnant lieu à un abus de toxique) ou d’un médicament ou d’une affection médicale générale, non expliquée par un trouble psychotique bref, etc.

L’état de stress post-traumatique (ESPT) ou post traumatic stress disorder (PTSD)

Le PTSD doit être reconnu rapidement pour la prise en charge des abusés. Reconnaître le PTSD doit les rassurer et leur permettre d’intégrer l’abus et ses conséquences dans leur conscience alors que ces troubles agissent à un niveau inconscient. Les critères du diagnostic du PTSD (en résumé) sont assez semblables à ceux évoqués préalablement pour l’ESA, certains critères seront différents eu égard au temps écoulé depuis la survenance du traumatisme et de sa révélation.
• Le sujet a été exposé à un événement traumatique.
Chez l’enfant, cela peut se traduire par un comportement désorganisé ou agité car il n’est pas toujours capable d’exprimer verbalement ce qu’il a vécu ou ce qu’il ressent.
• L’événement traumatique est constamment revécu.
• Evitement persistant des stimuli associés au traumatisme ou émoussement de la réactivité générale.
• Présence de symptômes persistants traduisant une hyperactivité neurovégétative.
• La perturbation des symptômes persiste au moins pendant un mois.
• La perturbation provoque une détresse cliniquement importante ou un handicap social, professionnel, personnel, susceptible de paralyser parfois totalement la vie quotidienne.
Il est important de préciser si ce PTSD est d’évolution aiguë, chronique ou retardée. Le PTSD n’est pas une conséquence systématique de l’abus sexuel.

De la spécificité du syndrome post-abus sexuel (SPAS)

Simon [77] essaie de faire un rapprochement entre les signes retrouvés chez les victimes et l’abus sexuel. L’abus sexuel et le SPAS qui en découlent réalisent une expérience destructrice entraînant:
• Un état de détresse chronique engendré par le psychotraumatisme ;
• Un état de désagrégation mentale du aux séquelles indélébiles de l’intrusion physique et psychique.
Ces manifestations restent gravées dans l’appareil psychique si une thérapie n’est pas mise en œuvre.
Quand faut-il penser au syndrome post-abus sexuel ?
Plusieurs possibilités :
• Le patient énonce clairement et d’emblée qu’il a été victime d’abus sexuel ;
• Le patient en a un vague souvenir auquel il n’attache pas toujours d’importance ;
• Le patient n’en a pas un souvenir clair ou affirme qu’il n’en a pas été victime.
Les signes cliniques n’ont pas de valeur pathognomonique c’est-à-dire que les symptômes observés peuvent être retrouvés dans différents autres troubles ou maladies.
Il faut s’attacher à :
• A l’ambiance de la consultation : le mal-être est omniprésent, la souffrance récurrente, avec de rares moments de mieux-être, la rechute toujours prête à apparaître, sans cause identifiée du patient ou identifiable par son médecin. L’on est frappé quelquefois par une souffrance permanente qui jamais ne lâche le patient, qu’il n’arrive pas à nommer, qu’il traine dans sa vie comme un boulet.
• L’état émotionnel et physique du sujet : ils sont souvent à bout de souffle, ont tenté plusieurs traitements et thérapies, ne vont pas mieux ou s’aggravent, perdent tout espoir d’aller mieux, se posent la question d’une folie débutante ou installée. Le désespoir est souvent poignant ou masqué pour ne pas oppresser l’environnement familial. Les troubles physiques ne répondent que très partiellement aux traitements médicamenteux, l’anxiété et la dépression ont émoussé l’effet médicamenteux souhaité par les différentes prescriptions.
• La répétition des symptômes dans le temps est un signe fréquemment rencontré. Il est donc nécessaire de prendre en compte le contexte d’apparition des symptômes. Un fait est assez fréquent : la disparition du symptôme sans ou avec traitement, qui réapparait plusieurs années, le patient ayant oublié la ou les premières poussées (crises de boulimie, anxiété, panique, compulsions, trouble de la sexualité, alcoolisation, tabagisme intensif, dépression, etc.). Il s’installe une amnésie protectrice d’une autre situation insoutenable enfouie.
Troubles somatiques polymorphes :
• Syndrome de l’intestin irritable: alternance diarrhée constipation, douleurs abdominales et périnéales, ballonnement. Les douleurs périnéales, rectales et vaginales, surtout lors des approches ou des relations sexuelles. La patiente se plaint d’absence de désir sexuel, d’impossibilité à la pénétration (vaginisme) ou de douleurs pendant les rapports (dyspareunie), de malaise et du sentiment d’être ailleurs pendant les relations sexuelles où son corps se fige et ne ressent plus rien, d’une pauvreté du désir et du plaisir et de l’impossibilité de se laisser aller à une relation sexuelle même avec le partenaire ou le mari.
• Les douleurs abdominales chez l’enfant : apparues dans un contexte inattendu et souvent rapportées à une gastro-entérite, une colite, etc. Il faut rechercher avec qui ou chez qui se trouvait l’enfant et à quelle période les troubles sont apparus. Et tenter de repérer aussitôt les troubles du comportement familial, social ou scolaire qui apparaissent immédiatement.
• Les douleurs pelviennes chroniques de l’adulte sont un cadre nosologique qui nécessite une grande attention et est souvent l’objet de consultations et de prescriptions multiples sans succès.
• Les comportements répétitifs avec prise de risque : relations sexuelles multiples avec des partenaires de passage, sans précaution particulière, prise de drogues et d’alcool pour s’autoriser à avoir des relations sexuelles, alcoolisation massive dans des lieux publics, tentatives de suicide multiples, scarifications à répétition.
• Enfin, et surtout, la modification de l’élan vital de l’enfant qui brutalement change de comportement à la maison, en classe, interrompt ses activités, s’isole et se retire de la relation aux autres. Une masturbation précoce et répétitive, des propos et des comportements trop orientés sur la sexualité sont très hautement révélateurs d’un abus [77].

PRISE EN CHARGE MEDICO-PSYCHOLOGIQUE DES VICTIMES

CONDUITE PRATIQUE DE L’EXAMEN MEDICAL DEVANT UN CAS D’ABUS SEXUEL

Les conditions de l’accueil

L’objectif essentiel est d’optimiser l’accueil psycho-médico-social, de permettre un examen initial « parfait » avec le recueil d’éléments contribuant à l’obtention de preuves médico-légales pour permettre à la justice une meilleure efficacité, sans nuire physiquement ni psychologiquement la victime [87]. A chaque enfant rencontré dans un service, les conditions de l’accueil et d’examen clinique sont différentes. L’ambiance, la qualité des relations humaines, les aptitudes professionnelles des intervenants, le cadre théorique et pratique, la logique ou la philosophie d’intervention et la fiabilité des outils diagnostiques définissent ce cadre. La durée de la prise en charge, le nombre d’entretien avec l’enfant et avec les membres de sa famille, le degré d’implication responsable des personnes engagées dans ce processus peut être tributaire d’éléments incontrôlables qui viennent interférer avec l’efficacité de l’intervention. L’hôpital peut être une alternative et peut rendre plus efficace une intervention et offrir de nombreux avantages [34, 50, 67]. La plupart des protocoles, qu’il faut adapter aux circonstances, sont élaborés à partir des principes généraux suivants :
• Accueillir, rencontrer et informer l’enfant dans un lieu de parole, sur le sens de sa présence dans le centre avec explications du travail de l’équipe. Il faut vérifier comment la victime évolue depuis la révélation de l’abus sexuel ;
• Eviter la répétition tout en clarifiant la situation ;
• Déculpabiliser et soutenir ;
• Libérer la parole et la pensée par la mentalisation ;
• Respecter l’enfant, dans son rythme, son niveau de maturité et son désir ;
• Adapter son langage à celui de l’enfant ;
Se montrer chaleureux, créatif ou/et ludique [44, 87].

L’interrogatoire

Des informations générales

• La date, l’heure et les personnes présentes;
• La qualité de l’entretien ;
• L’attitude et le comportement.

Les antécédents

• Médico-chirurgicaux ;
• Gynéco-obstétricaux ;
• Développement staturo-pondéral ;
• Activité sexuelle antérieure ;
• Contraception ;
• Utilisation de tampons ;
• La date des dernières règles.

L’agression

Il faut décrire le type de sévices et rappeler les faits pour expliquer la démarche et le pourquoi de l’examen clinique. Ces détails sont parfois fournis par la demande des autorités judiciaires avec la réquisition. Dans ce cas, il n’est pas nécessaire de rappeler les circonstances douloureuses de l’agression.

La symptomatologie

• Signes fonctionnels au moment de l’agression ;
• Préciser si une toilette a été effectuée et si les vêtements ont été échangés ;
• Signes fonctionnels actuels : douleur, saignement, etc.

L’examen clinique

La description des lésions

• Noter la localisation des lésions : cuir chevelu, face, thorax, membres supérieurs, abdomen, fesses, cuisses, membres inférieurs, etc.;
• Type, taille et ancienneté : plaie, hématomes, contusions, ecchymoses, etc. ;
• Autres traces de violence (vêtements) ;

L’examen gynécologique

• Face interne des cuisses ;
• Vulve : grandes lèvres, petites lèvres, vestibule ;
• Description soigneuse de l’hymen (par traction divergente des grandes lèvres : forme, largeur et aspect des bords libres, taille de l’orifice vaginal de l’hymen);
• Anus et plis radiés.

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Table des matières

INTRODUCTION
I. GENERALITES
1. DEFINITIONS
1.1. Définitions générales
1.2. Définitions médico-sociales
1.3. Définition légale
2. DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES
2.1. Fréquence
2.1.1. Dans les pays développés
2.1.2. En Afrique
2.1.3. Au Sénégal
2.2. Facteurs étiologiques
2.3. Conséquences des abus sexuels
3. HYPOTHESES ETIOPATHOGENIQUES
3.1. Fonctionnement psychologique des protagonistes de l’abus
3.1.1. Présentation d’ensemble
3.1.2. De quelques familles dans lesquelles l’inceste prend place
3.2. Hypothèse psychanalytique
3.3. Le processus de répétition
3.4. Hypothèse biologique
3.5. La liberté du sujet
3.6. Rôle et statut de l’enfant abusé dans son système familial
II. ASPECTS PSYCHO-SOCIO-CULTURELS
III. CONSEQUENCES DES ABUS SEXUELS SUR LES VICTIMES
1. CONSEQUENCES PHYSIQUES DES ABUS SEXUELS
2. CONSEQUENCES PSYCHIQUES DES ABUS SEXUELS
2.1. Chez le jeune enfant
2.2. Chez l’enfant plus âgé et l’adolescent
3. QUELQUES TABLEAUX CLINIQUES
3.1. L’état de stress aigu ou acute stress disorder (ESA ou ASD)
3.2. L’état de stress post-traumatique (ESPT) ou post traumatic stress disorder (PTSD)
3.3. De la spécificité du syndrome post-abus sexuel (SPAS)
IV. PRISE EN CHARGE MEDICO-PSYCHOLOGIQUE DES VICTIMES
1. CONDUITE PRATIQUE DE L’EXAMEN MEDICAL DEVANT UN CAS D’ABUS SEXUEL
1.1. Les conditions de l’accueil
1.2. L’interrogatoire
1.2.1. Des informations générales
1.2.2. Les antécédents
1.2.3. L’agression
1.2.4. La symptomatologie
1.3. L’examen clinique
1.3.1. La description des lésions
1.3.2. L’examen gynécologique
1.3.3. Les prélèvements
2. TECHNIQUE D’AUDITION DE L’ENFANT VICTIME D’ABUS SEXUEL
2 .1. L’audition de l’enfant
2.2. Le cadre
2.3. Le rôle de chacun
2.4. L’équipement
2.5. La méthode
3. EXPERTISE MEDICO-PSYCHOLOGIQUE
4. REDACTION D’UN CERTIFICAT MEDICAL
5. PSYCHOTHERAPIES
5.1. L’accompagnement des victimes d’abus sexuels
5.2. Différentes approches thérapeutiques
5.2.1. L’approche psychanalytique
5.2.2. Les thérapies bifocales
5.2.3. La thérapie cognitivo-comportementale
5.2.4. Le travail de réseau et la thérapie de réseau
5.2.5. La thérapie familiale
5.2.6. L’hypnose médicale ericksonienne et les techniques hypnotiques Spécifiques
5.2.7. La confrontation avec l’abuseur
5.2.8. Les lettres réparatrices
5.2.9. Les étapes de la reconstruction
5.3. La prise en charge de la famille, de l’entourage et de l’environnement
6. LA PREVENTION
V. ASPECTS JURIDIQUES DES ABUS SEXUELS AU SENEGAL
1. PRESENTATION DES ABUS SEXUELS SUR MINEURS
2. VOIES DE REPRESSION UTILISEES EN CAS DE SITUATION D’ABUS SEXUELS
3. PRISE EN CHARGE DES ENFANTS VICTIMES D’ABUS SEXUELS
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL DE TERRAIN4
I. METHODOLOGIE
1. CADRE DE L’ETUDE
2. TYPE D’ETUDE
3. MOYENS DE L’ETUDE
4. POPULATION D’ETUDE
4.1. Critères d’inclusion
4.2. Critères d’exclusion
5. ANALYSES DES DONNEES
6. LIMITES DE L’ETUDE
II. RESULTATS
1. DONNEES SOCIODEMOGRAPHIQUES
2. RELATION AVEC L’ABUSEUR
3. NATURE DE L’ABUS SEXUEL
4. CIRCONSTANCES DE SURVENUE
5. MOTIFS DE CONSULTATION
6. NATURE DE LA PRISE EN CHARGE
7. EVOLUTION CLINIQUE
8. RESULTATS DES ENTRETIENS
8.1. Entretiens avec des magistrats
8.2. Entretiens avec des médecins
III. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
1. DONNEES SOCIODEMOGRAPHIQUES
2. RELATION AVEC L’ABUSEUR
3. NATURE DE L’ABUS SEXUEL
4. CIRCONSTANCES DE SURVENUE
5. MOTIFS DE CONSULTATION
6. NATURE DE LA PRISE EN CHARGE
7. EVOLUTION CLINIQUE
8. RESULTATS DES ENTRETIENS
CONCLUSION
RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ABREVIATIONS

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