La thermorégulation chez le chiot
Conséquences de l’hypothermie
Le premier effet néfaste de l’hypothermie chez le chiot est une mauvaise digestion du lait. Une température rectale inférieure à 34.4°C entraîne une stase gastro-intestinale qui empêchera la digestion du lait (Root Kustritz, 2011). Les chiots vont donc perdre de l’énergie et cela peut avoir des conséquences plus importantes qu’un retard de croissance. Si l’hypothermie devient plus sévère, une diminution du débit cardiaque, au départ une augmentation de la fréquence respiratoire et des cris poussés par le chiot, puis une diminution de la fréquence respiratoire alors que les muscles sont toujours toniques et que les réflexes du chiot sont toujours bons.
En cas de prolongation et/ou d’accentuation de l’hypothermie, elle peut mener à la mort de l’animal. A 1 jour, la température moyenne d’un chiot en bonne santé est de 35,5°C (±0,8°C). A cette température, la fréquence cardiaque est de 200 à 250 battements par minute (bpm), alors qu’à une température rectale de 21°C, la fréquence cardiaque est de 40 à 50 bpm (Poffenbarger et al., 1990). Un chiot auparavant en bonne santé peut survivre 12 heures en hypothermie profonde, avant de mourir (Crighton, 1968).
Mais il peut y avoir des effets bénéfiques de l’hypothermie, lors de situations pathologiques. En effet lorsque la température corporelle diminue, le métabolisme énergétique de l’organisme est modifié, en particulier celui du cerveau. Durant les périodes de manque en oxygène et en glucose, comme lors d’hypoxie-ischémie, une hypothermie légère diminue la consommation de glucose et d’ATP ainsi que la formation de phosphate inorganique et de lactates. Elle permet également d’améliorer la récupération de l’animal suite à l’épisode pathologique (Erecinska et al., 2003).
Relation entre la température rectale et la température donnée par la caméra thermique
L’objectif de cette étude est de voir si la caméra thermique permet d’identifier un chiot plus froid que les autres dans une portée. Nous avons également recherché une concordance entre la température rectale et la température donnée par la caméra thermique (en se basant sur les mesures de la température prise sur la partie ventrale de l’abdomen des chiots lors de l’étude préliminaire).
La Figure 13 ci-dessous présente la température fournie par la caméra thermique en fonction de la température rectale, pour des mesures effectuées sur 11 chiots ayant 1 semaine. La régression linéaire montre une corrélation faible entre ces deux températures. Notre étude ne nous permet donc pas d’utiliser les températures fournies par la caméra thermique pour en déduire la température rectale du chiot à 1 semaine d’âge.
De plus, la différence entre la température rectale et celle fournie par la caméra thermique n’est pas constante au cours du temps (Figure 14). Elle est assez faible chez les chiots les plus jeunes mais elle augmente au cours du temps. Elle paraît diminuer à J21 mais l’effectif n’est que de deux chiots, ce qui est faible pour en déduire une tendance.
Nous avons ensuite testé la capacité de la caméra thermique à détecter le chiot le plus froid dans une portée, c’est-à-dire le chiot avec la température rectale la plus basse. Elle permet de détecter le chiot le plus froid de la portée dans 48% (13/27) des cas, tandis qu’elle permet de détecter le chiot qui fait partie des 2 plus froids de la portée dans 70% (19/27) des cas.
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INTRODUCTION
ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
1. Valeurs normales de la température corporelle d’un chiot nouveau-né
2. La thermorégulation chez le chiot
2.1. Mécanismes de régulation chez l’adulte
2.2. Mécanismes de régulation chez le chiot nouveau-né
2.3. Thermogenèse sans frisson
3. Hypothermie chez le chiot
3.1. Causes de l’hypothermie
3.2. Conséquences de l’hypothermie
4. La réponse aux agents pyrogènes chez le chiot nouveau-né
4.1. Hyperthermie et fièvr
4.2. Développement de la fièvre chez le chiot nouveau-né
ETUDE EXPERIMENTALE
1. Matériel et méthodes
1.1. Animaux
1.2. Matériel utilisé
1.3. Protocole
1.3.1. Prise de température
1.3.2. Pesée
1.3.3. Mortalité
1.4. Traitement des données
2. Résultats
2.1. Description de la population
2.2. Comparaison des méthodes de prise de température
2.3. Evolution de la température au cours du temps
2.4. Température, croissance et mortalité
3. Discussion
3.1. Population
3.2. Méthodes de mesure de la température corporelle
3.3. Evolution de la température
3.4. Influence de la température sur la croissance et la mortalité
3.4.1. Distribution de la température et la mortalité dans la population
3.4.2. Mortalité précoce et hypothermie
3.4.3. Influence de la température sur la croissance
3.4.4. Hypothermie et hyperthermie et relation avec la mortalité en période
pédiatrique
Conclusion
Bibliographie
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