Conséquences de la contamination de l’eau
La qualité de l’eau potable est un déterminant environnemental important de la santé. La gestion de la qualité de l’eau potable continue d’être le fondement de la prévention et du contrôle des maladies hydriques. L’eau est essentielle à la vie, mais elle peut transmettre transmet des maladies dans les pays de tous les continents – des plus pauvres aux plus riches. La maladie d’origine hydrique la plus répandue, la diarrhée, a une incidence annuelle estimée à 4,6 milliards d’épisodes et cause 2,2 millions de décès chaque année (Awopetu, 2013), (WHO,2005). La consommation d’eau contaminée par des agents pathogènes ou des produits chimiques toxiques peut entraîner des problèmes de santé tels que la diarrhée, le choléra, la typhoïde, la dysenterie, le cancer et les maladies de la peau (WHO, 2004). Un objectif majeur des travaux du contrôle de la qualité de l’approvisionnement en eau est de réduire l’incidence des maladies liées à l’eau. Cet objectif dépend de la capacité à développer des sources d’eau pour fournir un approvisionnement suffisant de qualité saine c’est-à-dire se débarrasser de matières en suspension visibles, de couleur, de goût et d’odeur excessifs, de matières dissoutes indésirables, de bactéries des constituants agressifs, pollution fécale. L’importance des changements de qualité dans la distribution est basée sur des preuves concernant la fréquence et l’étendue des changements de qualité connus et leur impact sur la santé humaine. L’approvisionnement en eau potable doit évidemment être propre à la consommation humaine, c’est-à-dire de qualité potable et doit être agréable au goût, c’est-à-dire esthétiquement attrayant.
En Algérie, les maladies à transmission hydrique sont bien connues. En effet, parmi ces infections, on peut citer : la fièvre typhoïde, le choléra, les hépatites infectieuses, les dysenteries, la poliomyélite etc.
Au cours de l’année 1986, l’Algérie a connu la plus importante épidémie de choléra dans son histoire récente. Plus de 475 décès ont été enregistrés. La répercussion de cette épidémie est estimée à 01milliard de DA de pertes occasionnées (Benayada, 2005).L’annexe (1) fait ressortir l’évolution de la situation épidémiologique de différentes infections à transmission hydrique durant la période 1983-1992 en Algérie. Il est à souligner que ces différentes maladies évoluent généralement d’une façon aléatoire. Cela est dû, sans doute, au mode de vie de la population qui est tributaire en grande partie au mode d’approvisionnement et de stockage de l’eau.
L’eau constitue l’élément majeur du monde minéral et biologique. C’est également le vecteur privilégié de la vie et de l’activité humaine. En tenant compte des usages domestiques industriels et agricoles, la consommation globale d’eau par an et par habitant est de 100 M³ dans les pays en voie de développement et atteint 1500 M³ aux USA. Cependant, l’eau dont nous disposons dans la nature n’est souvent pas directement utilisable pour la consommation humaine car elle n’est pas suffisamment pure. Lors de sa circulation dans le sol ou sur la surface de la terre, l’eau se pollue et se charge de matières en suspension ou en solution : particules d’argile, déchet de végétation, organismes vivants (plancton, bactéries, virus …), sels divers (nitrates, chlorures, sulfates, carbonate de sodium, de calcium, fer,…), matières organiques (acides humiques, fulvènes, pesticides,gaz… etc). Lorsqu’on boit de l’eau du robinet, on imagine difficilement la somme de compétences et de technicités qui ont été nécessaires pour en arriver à un acte aussi simple. Il a fallu tout d’abord assurer la gestion de la ressource en eau aussi bien en terme de quantité que de qualité, puis traiter cette eau afin d’éliminer les substances et les microorganismes susceptibles de présenter un risque pour la santé, et enfin, assurer une qualité parfaite du transport sur de centaines de kilomètres de canalisation, jusqu’au robinet du consommateur. Sensible aux pollutions, l’eau est devenue en quelques années le produit alimentaire le plus surveillé avant d’être distribuée.
L’objectif principal du traitement de l’eau potable est de produire une eau esthétiquement acceptable au niveau des goûts, des odeurs, de la couleur et surtout ne présentant aucun risque pour la santé des consommateurs. Le traitement physico-chimique des eaux brutes suivi d’une désinfection efficace constitue le meilleur moyen pour y parvenir (Gouvernement du Québec, 2002). La désinfection de l’eau contribue, en effet, à réduire considérablement les microorganismes pathogènes qui sont à l’origine de maladies hydriques telles que la fièvre typhoïde, l’hépatite, le choléra ou la dysenterie bacillaire (Crittenden et al, 2005).
Réglementation applicable
L’Algérie n’a pas élaboré des normes de qualité des eaux destinées à la consommation humaine propres aux conditions algériennes. Nous nous référerons donc aux normes françaises, et plus généralement aux directives européennes et/ou aux recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui émet des valeurs guides pour les paramètres susceptibles de générer des effets sur la santé du consommateur. Les normes (NA 6360-1992) (Belli, 2020), (JORA, 2011), utilisées en Algérie sont prêtées directement des normes de l’OMS. D’une manière générale, une eau potable doit être exempte de micro-organismes pathogènes (bactéries, virus, parasites…) et elle ne doit pas présenter une quantité de substances toxiques ou indésirables susceptibles de mettre en danger la santé du consommateur.
En France, les normes et recommandations actuellement appliquées sont issues d’un décret qui date de 2001 et fixe selon les paramètres deux catégories de valeurs à ne pas dépasser :
● Des valeurs « limites de qualité des eaux » avec des concentrations maximales admissibles pour certaines substances ;
● Des valeurs « références de qualité des eaux » servant de critères d’évaluation des risques pour la santé des consommateurs.
La présente « Norme » Algérienne NA 6360-1992 a pour objet de fixer les spécifications organoleptiques, bactériologiques, physicochimiques et toxicologiques des eaux destinées à la consommation. Elle s’applique aux eaux suivantes :
● Eau transportée sous canalisation.
● Eau non transportée sous canalisation.
● Eau de boisson en bouteille.
●Eau potable de secours.
Elle ne s’applique pas aux eaux minérales, les eaux minérales naturelles, les eaux de la source et les eaux thermales régies par des dispositions spécifiques sont exclues du champ d’application de la norme .
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Table des matières
Introduction générale
Chapitre 1 : Vue rétrospective sur la qualité de l’eau et les maladies à transmissionhydrique
1.1. Introduction
1.2. Conséquences de la contamination de l’eau
1.3. Réglementation applicable
1.4. Caractéristiques d’une eau potable
1.4.1. Caractéristiques microbiologique
1.4.2.Caractéristiques physico chimique
1.4.2.1. Les nitrates
1.4.2.2. Les pesticides
1.4.2.3. L’aluminium
1.4.2.4. La dureté
1.4.2.5. L’arsenic
1.4.2.6. La radioactivité
1.5. Maladies infectieuses d’origine hydrique
1.6. Micro-organismes pathogènes impliqués
1.6.1. Transmission et contrôle
1.6.2. Niveau endémique des maladies associées à l’eau du robinet et indicateurs de qualité
1.7. Contamination chimiques et effets sur la santé
1.7.1.Bases toxicologies
1.7.2. Les nitrates et les pesticides
1.7.3. Les sous-produits de désinfection
1.8. Conclusion
Chapitre 2 : Etat de lieu de la Zone d’étude
2.1. Présentation de la ville de Souk-Ahras
2.2. Gestion des services de l’eau à Souk-Ahras
2.2.1. Organigramme de l’unité
2.2.2. Organigramme du centre de Souk-Ahras
2.3. La ressource en eau
2.3.1. Ressources d’eau superficielles
2.3.2. Les ressources d’eau souterraine
2.3.2.1.Nappe de M’Riss
2.3.2.2. La nappe de Taoura
2.3.3. Conclusion générale sur la ressource
2.4. Le Réseau d’adduction
2.5. Le stockage (réservoirs)
2.6. Le réseau de distribution
2.7. Les données d’exploitation
2.7.1. Nombre des abonnés
2.7.2. Les volumes
2.8. La Sectorisation
2.9. Conclusion
Chapitre 3 : Contrôle de la qualité des eaux potables de la ville de Souk-Ahras : cas de la cité Faubourg
3.1. Introduction
3.2. Facteurs à l’origine de la dégradation de la qualité de l’eau dans les réseaux
3.2.1. Les phénomènes biologiques
3.2.1.1. Origine des microorganismes
3.2.1.2. Formation du biofilm et caractéristiques
3.2.1.3. Les principaux organismes susceptibles d’être présents dans les réseaux
3.2.1.4. Facteurs jouant un rôle dans la reviviscence
3.2.1.5. Mesures de la reviviscence bactérienne
3.2.1.6. Conséquences d’un accroissement du biofilm et contrôle de son évolution
3.2.1.7. Evolution de la qualité de l’eau le long d’un système de distribution d’eau potable
3.2.2. Facteurs physicochimiques influençant la dégradation de la qualité de l’eau
3.2.2.1. Ph et minéralisation
3.2.2.2. Température
3.2.2.3. Oxygène dissous
3.2.2.4. Turbidité
3.2.2.5. Ammonium
3.2.2.6. Matières organiques
3.2.2.7. Désinfectant résiduel
3.2.2.8. Les facteurs organoleptiques: indicateurs de qualité
3.2.3. Facteurs de dégradation liés à la conception ou à la gestion du réseau
3.2.3.1. L’hydraulique du réseau
3.2.3.2. Influence du choix des matériaux
3.2.4. Origine des altérations de la qualité de l’eau potable
3.3. Consignes et procédures pour limiter le risque de contamination et de dégradation de la qualité
3.3.1. La qualité de l’eau produite
3.3.2. Traitements de désinfection
3.3.3. Réduction des éléments nutritifs
3.3.3.1. Ozone-CAG et double filtration Sable – CAG
3.3.3.2. Membranes de filtration
3.4. Principales caractéristiques du réseau de distribution de la ville de Souk Ahras
3.4.1. Le réseau
3.4.1.1 Les Vannes
3.4.1.2. Les poteaux incendient
3.4.1.3.Les ventouses
3.4.1.4.Les regards
3.4.1.5.Les branchements
3.4.2. Les principales causes de la dégradation de la qualité d’eau potable dans les réseaux de distribution
3.4.3. Influence des types de matériaux sur la qualité d’eau potable (ville de S/Ahras)
3.4.4. Caractérisation de la qualité des eaux potables dans la ville de Souk- Ahras
3.4.4.1. Présentation de Réservoir Faubourg
3.4.4.2. Secteur « Faubourg »
3.4.4.3. Campagne de mesures
3.4.4.4. Méthodologie de la campagne de mesures
3.4.4.5. Contraintes de mise en œuvre
3.4.4.6. Interprétation des résultats
3.5. Conclusion
Conclusion générale