CONSEQUENCES DE LA COCIDIOSE SUR LES PERFORMANCES DE CROISSANCE DES POULETS DE CHAIR

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Prophylaxie
On distingue la prophylaxie dรฉfensive et la prophylaxie offensive.

Prophylaxie dรฉfensive

โ™ฆ Prophylaxie dรฉfensive sanitaire
Elle passe, dโ€™abord, par la conception des poulaillers. Le bรขtiment doit รชtre conรงu selon les normes en vigueur afin de favoriser une bonne ventilation et dโ€™รฉviter lโ€™ensoleillement. Aussi, une bonne implantation est aussi nรฉcessaire ; il faudra รฉviter les terrains humides et choisir un endroit abritรฉ des vents et dโ€™accรจs facile. Lโ€™axe des bรขtiments doit รชtre parallรจle aux vents dominants de la saison des pluies et les locaux doivent รชtre soigneusement nettoyรฉs et entretenus.
Ensuite, il faut รฉviter la surpopulation, lโ€™excรจs dโ€™humiditรฉ et respecter les normes dโ€™hygiรจne de lโ€™รฉlevage, de dรฉsinfection et de vide sanitaire. Il faut noter que les รฉlevages sur grillage ou caillebotis limitent le contact entre les volailles et les fientes, donc le parasitisme.
Enfin, pour accroรฎtre la rรฉsistance des oiseaux, ces derniers doivent รชtre nourris avec une alimentation de bonne qualitรฉ et riche en vitamines A et D.
โ™ฆ Prophylaxie dรฉfensive mรฉdicale
Elle repose essentiellement sur la chimioprรฉvention et la vaccination.
ยพ La chimioprรฉvention Elle est rรฉalisรฉe par 2 mรฉthodes :
– soit par des traitements anticoccidiens pรฉriodiques toutes les 3 semaines ;
– soit par la supplรฉmentation permanente de coccidiostatiques (additifs alimentaires) dans lโ€™aliment.
Les coccidiostatiques sont de deux types : les produits de synthรจse et les anticoccidiens ionophores. Actuellement, 17 produits sont autorisรฉs (autorisation selon la directive 70/524/CEE) comme additifs alimentaires (NACIRI, 2001). Le tableau IV prรฉsente les principaux coccidiostatiques utilisรฉs chez la volaille.
Signalons aussi quโ€™aprรจs lโ€™interdiction par lโ€™Union Europรฉenne de lโ€™incorporation dans les aliments pour animaux des antibiotiques utilisรฉs en mรฉdecine humaine, 4 produits utilisรฉs comme facteur de croissance ont รฉtรฉ, depuis le 1er janvier 2006, interdits (LEXTENSO, 2006). Il sโ€™agit de :
– monensine sodium utilisรฉ pour lโ€™engraissement des veaux ;
– salinomycine sodium utilisรฉ pour lโ€™engraissement des porcelets et des porcs ;
– avilamycine utilisรฉ pour lโ€™engraissement des porcelets, des porcs, des poulets et des dindes ;
– lavophospholipol utilisรฉ chez les lapins, les poules pondeuses, les poulets dโ€™engraissement, les dindes, les porcelets, les porcs, les veaux et le bรฉtail dโ€™engraissement.
Cette mesure fait partie de la lutte contre le dรฉveloppement des rรฉsistances aux antibiotiques qui deviennent une menace sรฉrieuse et de plus en plus redoutรฉe pour la santรฉ humaine et animale.
La chimioprรฉvention requiert une bonne utilisation des produits. Ainsi des programmes dโ€™alternance dโ€™anticoccidiens ยซ shuttle ยป et ยซ rotation ยป sont utilisรฉs dans le but dโ€™รฉviter lโ€™รฉmergence de la rรฉsistance aux anticoccidiens. Des tests de sensibilitรฉ ou dโ€™anticoccidiogrammes permettent de dรฉterminer les changements de sensibilitรฉ des coccidies aux anticoccidiens et de proposer lโ€™utilisation dโ€™un ou de plusieurs anticoccidiens trouvรฉ (s) plus efficace (s) que celui ou ceux utilisรฉs sur le terrain.
Elle constitue une mรฉthode de lutte efficace et la plus รฉconomique, ร  ce jour, contre la coccidiose (NACIRI, 2001).
Dans plusieurs pays, lโ€™addition de coccidiostatiques aux aliments de commerce est rรฉglementรฉe. En France, elle nโ€™est autorisรฉe que pour des sujets de moins de 12 semaines (VERCRUYSSE, 1995). Donc, ces produits ne sont pas utilisรฉs pour les pondeuses ; par contre, chez les poulets de chair, on interrompt lโ€™administration de coccidiostatiques 4 jours au moins avant lโ€™abattage.
ยพ La vaccination
Cโ€™est une alternative nouvelle par rapport ร  la chimioprรฉvention, mais elle nโ€™est cependant pas encore bien rรฉpandue. Il existe diffรฉrents types de vaccins :
– des vaccins vivants virulents contre les coccidioses du poulet et du dindon (Coccivac et Immucox respectivement aux Etats-Unis et au Canada). Ils sont interdits en France; car ils sont composรฉs de souches virulentes et leur utilisation risque dโ€™introduire des coccidioses.
– des vaccins vivants attรฉnuรฉs : Il sโ€™agit de vaccins tels que Paracoxยฎ-8, Paracoxยฎ-5 et Livacoxยฎ. Le Paracoxยฎ-8 (8 souches dโ€™Eimeria) est destinรฉ aux volailles ร  vie longue (reproducteurs, poules pondeuses, poulets labels) ; tandis que le Paracoxยฎ-5, rรฉcemment mis sur le marchรฉ, est rรฉservรฉ au poulet de chair. Ce dernier est plus facilement disponible et moins onรฉreux que le Paracoxยฎ-8, mais encore dโ€™un coรปt nettement supรฉrieur ร  la chimioprรฉvention. Ce vaccin reprรฉsente une alternative intรฉressante pour une production de poulet de chair sans anticoccidiens, sans changement dโ€™aliment (pรฉriode de retrait) et sans
problรจmes de rรฉsistance. Cependant, le vaccin idรฉal serait un vaccin recombinant (NACIRI, 2001).
Prophylaxie offensive

La prophylaxie offensive concerne les prรฉcautions ร  prendre lorsquโ€™un รฉlevage a รฉtรฉ dรฉjร  touchรฉ par la maladie. Dans le cas de la coccidiose, elle va consister ร  enterrer et ร  brรปler les litiรจres et les excrรฉments, ร  laver et dรฉsinfecter le matรฉriel dโ€™รฉlevage, le bรขtiment et ses alentours dans le but de dรฉtruire les coccidies.

Les anticoccidiens de synthรจse

Principaux anticoccidiens de synthรจse : indications et toxicitรฉ

Ils sont utilisรฉs ร  titre prรฉventif et /ou curatif dans la lutte contre la coccidiose aviaire.

Anticoccidiens spรฉcifiques

ยพ Produits utilisรฉs ร  titre prรฉventif
On rencontre le plus frรฉquemment dans cette catรฉgorie la robรฉnidine, lโ€™halofuginone, la Nicarbazine et le pyridinol. Ce sont des additifs alimentaires de la famille des coccidiostatiques utilisรฉs dans la chimioprรฉvention de la coccidiose. Les doses et les objectifs dโ€™incorporation dans la ration sont dรฉfinis par la lรฉgislation europรฉenne sur les additifs.
Des รฉtudes, menรฉes en batterie sur la sensibilitรฉ des isolats de coccidies ร  lโ€™halofuginone, ont rรฉvรฉlรฉ que lโ€™efficacitรฉ anticoccidienne nโ€™รฉtait pas totale, mais les bรฉnรฉfices apportรฉs aux performances zootechniques par rapport ร  des oiseaux non supplรฉmentรฉs รฉtaient significatifs.
La nicarbazine est probablement le produit le plus utilisรฉ parmi les anticoccidiens spรฉcifiques. Elle est utilisรฉe trรจs largement en raison de son activitรฉ large spectre. Cโ€™est un complexe รฉquimolaire de carbanilide et de pyrimidine. Elle est utilisรฉe ร  des concentrations comprises entre 100 et 125 ppm. Lorsque la nicarbazine est utilisรฉe durant tout le cycle dโ€™รฉlevage, elle a une influence nรฉgative sur le gain de poids et lโ€™indice de conversion. En outre, lโ€™emploi de la nicarbazine peut occasionner un taux de mortalitรฉ รฉlevรฉ en cas de coups de chaleur dans certains climats. Si elle est administrรฉe accidentellement aux pondeuses ou aux reproductrices, la production et la qualitรฉ des ล“ufs peuvent รชtre sรฉrieusement perturbรฉes. Cโ€™est pour cette raison que la nicarbazine doit รชtre utilisรฉe avec prรฉcaution et pour des pรฉriodes limitรฉes.
ยพ Produits utilisรฉs ร  titre curatif
En prรฉsence de coccidiose dรฉclarรฉe, le traitement se fait avec les anticoccidiens classiques spรฉcifiques ou non spรฉcifiques (tableau III). La plupart de ces produits sont รฉgalement utilisรฉs
ร  titre prรฉventif en fonction de la dose.
โ€ข La diavรฉridine, dรฉrivรฉ de la pyrimidine, potentialise lโ€™activitรฉ anticoccidienne des sulfamides, par exemple :
– Diavรฉridine : 2,64 g
– Sulfadimidine : 21,28 g
– Excipient qsp : 100 g.
Grรขce ร  la diavรฉridine, la posologie de la sulfadimidine est 10 fois moindre que lorsquโ€™elle est utilisรฉe toute seule et sa toxicitรฉ est extrรชmement rรฉduite. Son activitรฉ sโ€™รฉtend aux stades de la shizogonie. Lโ€™administration du mรฉdicament se fait dans lโ€™eau de boisson.
โ€ข Le toltrazuril (BaycoxND), en solution buvable ร  2,5%, agit sur les stades intracellulaires du parasite. Pour cette raison, 2 jours de traitement suffisent.
โ€ข La roxarsone : cโ€™est un dรฉrivรฉ arsenical relativement toxique quโ€™il convient dโ€™utiliser avec prudence, notamment chez les palmipรจdes. Lโ€™indication thรฉrapeutique ne concerne que le poulet et la dinde. Cependant, un surdosage ou un dรฉfaut dโ€™abreuvement des oiseaux traitรฉs peut provoquer des signes nerveux rรฉversibles aprรจs lโ€™arrรชt du traitement.
โ€ข Le diclazuril : ce produit a une activitรฉ large spectre excellente et sโ€™est rรฉvรฉlรฉ non toxique mรชme ร  doses รฉlevรฉes. Les travaux de recherche ont montrรฉ que ce produit fournit dโ€™excellents rรฉsultats dans les conditions expรฉrimentales et sur le terrain (Mc DOUGALD, 1991).
โ€ข Le decoquinate : cโ€™est antibiotique de la famille des quinolone. Il est utilisรฉ comme anticoccidien chez le poulet ร  lโ€™engraissement ร  une concentration comprise entre 20 et 40 mg/Kg dโ€™aliment. Le dรฉcoquinate prรฉsente une incompatibilitรฉ avec la bentonite utilisรฉe comme agent liant lors de la granulation de lโ€™aliment.
โ€ข Lโ€™amprolium : cette substance possรจde une trรจs bonne activitรฉ anticoccidienne et nโ€™est pas toxique aux doses prรฉconisรฉes. Cโ€™est un antagoniste de la thiamine (vitamine B1) qui est nรฉcessaire au mรฉtabolisme des coccidies. Lโ€™amprolium sโ€™utilise sous forme de poudre ร  20% ou en solution ร  12% en curatif ou en prรฉventif ร  raison de 6 g de produit pour 25 ร  100 litres dโ€™eau pendant 5 jours

Les anticoccidiens non spรฉcifiques

Il sโ€™agit surtout des sulfamides. Ces substances ont une activitรฉ anticoccidienne ; mais il faut se mรฉfier de leur toxicitรฉ sur le rein chez les jeunes oiseaux (moins de 3 semaines). Il est prรฉfรฉrable de fractionner les doses dans la journรฉe. Certains sulfamides, comme la sulfoaquinoxaline, peuvent provoquer des hรฉmorragies que lโ€™on peut prรฉvenir par lโ€™administration simultanรฉe de vitamine K3. Les sulfamides peuvent รชtre associรฉs ร  dโ€™autres anti-infectieux, par exemple Trimรฉthoprim + sulfamide, ou ร  dโ€™autres anticoccidiens spรฉcifiques pouvant potentialiser leur activitรฉ anticoccidienne (exemple : diavรฉridine + sulfamides).
Les produits issus de ces associations sont trรจs utilisรฉs en aviculture semi intensive au Sรฉnรฉgal. Par ailleurs, certains antibiotiques ont une activitรฉ anticoccidienne telle la framycรฉtine distribuรฉe ร  la dose de 20 ร  30 mg par Kg de poids vif pendant 2 jours dans lโ€™eau de boisson.

Problรจmes de rรฉsistance

Lโ€™utilisation des anticoccidiens a jouรฉ un grand rรดle dans lโ€™expansion de lโ€™รฉlevage industriel avicole. Jusquโ€™au milieu des annรฉes 1970, les produits de synthรจse รฉtaient utilisรฉs pour combattre la coccidiose (PARADIS citรฉe par PARENT, 2003) ; cependant, lโ€™utilisation intensive de ces molรฉcules efficaces a conduit ร  lโ€™apparition plus ou moins rapide, sur le terrain, de coccidies rรฉsistantes (RYLEY 1981 ; CHAPMAN, 1997). Mentionnons le cas de la robรฉnidine qui est dotรฉe dโ€™un excellent spectre dโ€™activitรฉ dirigรฉ contre toutes les espรจces importantes de coccidies. Aprรจs son introduction, au dรฉbut des annรฉes 1970, lโ€™รฉmergence de souches de coccidies rรฉsistantes ร  cette molรฉcule fut rapidement mise en รฉvidence ; ce qui a limitรฉ son utilisation. Ces derniรจres annรฉes, on a constatรฉ que suite ร  sa non utilisation pendant de longues pรฉriodes, des souches de coccidies rรฉsistantes sont redevenues sensibles.
Des รฉtudes rรฉalisรฉes au Sรฉnรฉgal par BICHET et al. (2003), ont rรฉvรฉlรฉ lโ€™existence de souches de coccidies rรฉsistantes ร  lโ€™amprolium. Il sโ€™agit dโ€™Eimeria acervulina, Eimeria tenella et Eimeria maxima.
Aujourdโ€™hui, pour diminuer lโ€™รฉmergence du phรฉnomรจne de rรฉsistance, deux programmes dโ€™utilisation raisonnรฉs des divers anticoccidiens sont appliquรฉs sur le terrain :
โ€ข la rotation : avec cette mรฉthode, les traitements sont alternรฉs aprรจs une ou plusieurs bandes.
โ€ข ยซย Shuttle programย ยป : ce programme consiste en une prรฉvention par addition dโ€™une catรฉgorie dโ€™anticoccidiens dans lโ€™aliment de croissance et dโ€™une autre dans lโ€™aliment finition ; cโ€™est-ร -dire une alternance de deux anticoccidiens sur une mรชme bande de poulets. Cette mรฉthode a conduit ร  de bons rรฉsultats du fait quโ€™il est peu probable, que les coccidies dรฉveloppent une rรฉsistance simultanรฉe ร  lโ€™รฉgard des deux anticoccidiens.
Cependant, dans nos conditions dโ€™รฉlevage, lโ€™utilisation anarchique de ces anticoccidiens par les รฉleveurs, le non respect de la posologie et du programme de prophylaxie, sont autant de facteurs qui favorisent lโ€™รฉmergence et la persistance des coccidies rรฉsistantes.
Pour mener ร  bien la lutte contre la coccidiose, en plus des anticoccidiens de synthรจse beaucoup plus utilisรฉs ร  titre curatif, les anticoccidiens ionophores sont utilisรฉs de faรงon prรฉventive dans lโ€™aliment afin de baisser la pression parasitaire.

Les anticoccidiens ionophores

Gรฉnรฉralitรฉs

Origine

Commercialisรฉs depuis une trentaine dโ€™annรฉes, les anticoccidiens ionophores sont des composรฉs dโ€™origine naturelle, issus de la fermentation de quelques espรจces de micro-organismes prรฉsents dans le sol et appartenant, soit au genre Streptomyces, soit au genre Actinomadura (Mc DOUGLALD, 1991). Ils constituent un ensemble de substances antibiotiques, douรฉes dโ€™une activitรฉ antibactรฉrienne et anticoccidienne.

Propriรฉtรฉs physicochimiques

Les antibiotiques polyรฉthers ionophores se prรฉsentent sous forme de solides peu solubles dans lโ€™eau et plus solubles dans les solvants organiques.
Leur fonction acide carboxylique et leurs groupements oxygรฉnรฉs environnants permettent de former avec les cations alcalins et alcalino-terreux des complexes stables, neutres et lipophiles. Ils sont classรฉs en fonction de leur affinitรฉ vis-ร -vis des cations monovalents ou bivalents.

Types dโ€™anticoccidiens ionophores

Les anticoccidiens ionophores peuvent รชtre classรฉs en trois catรฉgories selon leur structure chimique et leur mode dโ€™action :
ยพ les ionophores monovalents (salinomycine, monensin, narasin) :
Ce sont des composรฉs les plus largement utilisรฉs. Ils rรฉagissent avec les cations monovalents comme le sodium (Na+) et le potassium (K+) et sont trรจs efficaces contre Eimeria acervulina, Eimeria tenella et Eimeria maxima.
ยพ les ionophores glycosides monovalents (maduramicine) : ils assurent une bonne protection contre les six principales variรฉtรฉs dโ€™Eimeria et particuliรจrement contre Eimeria tenella et Eimeria maxima.
ยพ les ionophores divalents (lasalocid) : ils rรฉagissent avec les cations divalents comme le calcium (Ca2+) et sont efficaces contre les six principales espรจces dโ€™Eimeria et particuliรจrement contre Eimeria tenella et Eimeria maxima. Le lasalocid sodium (AVATECยฎ), est actuellement le seul ionophore divalent disponible sur le marchรฉ.
Une dizaine de molรฉcules dโ€™anticoccidiens ionophores sont rencontrรฉes (tableau V), mais les molรฉcules utilisรฉes varient dโ€™un pays ร  lโ€™autre. Ainsi, au Canada, seulement six sont actuellement approuvรฉs et mis sur le marchรฉ (MARTINEAU, 2004).

Actions thรฉrapeutiques

Efficacitรฉ anticoccidienne

Les antibiotiques ionophores sont utilisรฉs en antibiosupplรฉmentation animale pour la prรฉvention de la coccidiose ; car ils ont une action toxique sur les stades รฉvolutifs extracellulaires des coccidies (sporozoรฏtes et mรฉrozoรฏtes). Par contre, cette efficacitรฉ anticoccidienne varie suivant lโ€™anticoccidien et la concentration utilisรฉs.
ยพ Le lasalocid
Des รฉtudes ont montrรฉ que le lasalocid, ร  une concentration de 125 mg, a รฉtรฉ plus efficace chez les poulets atteints de coccidiose avec une absence totale de lรฉsions intestinales par rapport, dโ€™une part, aux sujets ayant reรงu des concentrations de 75 ; 90 ; et 100 mg de lasalocid qui ont prรฉsentรฉ peu de lรฉsions et, dโ€™autre part, aux tรฉmoins infestรฉs qui ont prรฉsentรฉ des lรฉsions graves et une mortalitรฉ รฉlevรฉe (BAINS, 1980).
Ainsi, ร  la dose dโ€™emploi recommandรฉe, le lasalocid est hautement efficace pour rรฉduire les lรฉsions dues ร  la coccidiose et pour prรฉvenir la mortalitรฉ. De plus, il optimise la croissance en comparaison des oiseaux tรฉmoins non infectรฉs et non traitรฉs (TAYLOR et al., 1974)
Dโ€™autres auteurs ont montrรฉ รฉgalement cet effet anticoccidien de lasalocid seul, ou en association avec dโ€™autres anticoccidiens ou facteurs de croissance (SCHILDKNECHT et al., 1980).
ยพ Le monensin
Son activitรฉ anticoccidienne a รฉtรฉ รฉtudiรฉe par LONG et KESHAVARZ (1982) sur des poulets de 0 ร  7 semaines, rรฉpartis en 4 lots dont un lot tรฉmoin non infestรฉ. Les rรฉsultats obtenus ont montrรฉ lโ€™efficacitรฉ du monensin dans les lots traitรฉs et qui a permis de limiter la morbiditรฉ et la mortalitรฉ due ร  la coccidiose.
ยพ Le narasin
Des รฉtudes comparรฉes ont montrรฉ que lโ€™efficacitรฉ du narasin vis-ร -vis des diffรฉrentes souches de coccidies est identique ร  celle du monensin (WEPPELMAN et al., 1977).

Autres actions thรฉrapeutiques

Ils sont aussi utilisรฉs comme antifongiques, rรฉgulateurs de la rumination chez les ruminants (CHARTIER et al., 2000).
Depuis 1997, lโ€™ionophore monensin est homologuรฉ pour prรฉvenir lโ€™acรฉtonรฉmie subclinique chez la vache laitiรจre (MARTINEAU, 2004). Dans ce cas, le monensin est administrรฉ trois semaines avant la date prรฉvue de la mise bas, sous forme de bolus (Rumensin CRCยฎ) ou directement dans la moulรฉe ร  partir dโ€™un prรฉmรฉlange concentrรฉ.

Problรจmes de rรฉsistance

Le phรฉnomรจne de rรฉsistance est rencontrรฉ partout oรน les mรฉdicaments sont utilisรฉs, souvent abusivement, pour la maรฎtrise dโ€™une maladie. Comme beaucoup dโ€™anticoccidiens, les antibiotiques ionophores sont capables dโ€™induire une chimiorรฉsistance. Tel est notamment le cas du monensin, le plus anciennement utilisรฉ de ces mรฉdicaments. Cependant, les ionophores prรฉsentent lโ€™avantage dโ€™รชtre actuellement les moins affectรฉs par le phรฉnomรจne de rรฉsistance, car les formes parasitaires intracellulaires (รฉlรฉments pathogรจnes), se dรฉveloppent ร  lโ€™abri de lโ€™action du mรฉdicament.
En effet, des รฉtudes, effectuรฉes par Mc DOUGALD (1980), ont montrรฉ une sensibilitรฉ variable des coccidies et une rรฉsistance partielle vis-ร -vis du monensin (100 ppm), du lasalocid (100 ppm) et de la salinomycine (60 ppm). De mรชme, une rรฉsistance partielle dโ€™une souche dโ€™E. tenella a รฉtรฉ รฉgalement observรฉe sur le terrain vis-ร -vis du monensin, narasin, salinomycine et du lasalocid (CHAPMAN, 1986 ). Selon STALLBAMER et DAISY, 1988, il existerait une rรฉsistance croisรฉe ร  lโ€™รฉgard de tous les antibiotiques ionophores.

Problรจmes de toxicitรฉ

Bien quโ€™efficaces contre la coccidiose, les ionophores ne sont pas sans danger pour les poulets. A des doses supรฉrieures ร  celles recommandรฉes par les fabricants, ils entraรฎnent des intoxications importantes. Le plus souvent, ces intoxications apparaissent suite ร  des erreurs lors de leur administration (ZOUZOUA, 1990).
La toxicitรฉ du monensin a รฉtรฉ plus frรฉquemment signalรฉe, car il est le plus ancien et le plus utilisรฉ chez la volaille. Ainsi, son utilisation, ร  des doses croissantes, a entraรฎnรฉ des problรจmes dโ€™anorexie, de diarrhรฉe, dโ€™amaigrissement et de faiblesse musculaire. Cette toxicitรฉ se prรฉsente รฉgalement sous forme dโ€™une congestion gรฉnรฉralisรฉe des viscรจres et dโ€™une atteinte cardiaque.
En gรฉnรฉral, on note principalement une cardiotoxicitรฉ (PUYT, 2001). Cette toxicitรฉ est potentialisรฉe, chez la volaille, notamment chez la dinde, lors dโ€™utilisation simultanรฉe de pleuromutilines (tiamuline). Il convient, par consรฉquent, de bien faire attention ร  ce que des volailles, ร  qui lโ€™on souhaite prescrire de la tiamuline, nโ€™aient pas un rรฉgime alimentaire supplรฉmentรฉ en polyรฉthers ionophores, sous risque dโ€™accidents mortels. Une baisse du gain de poids, consรฉcutive ร  une baisse de la consommation dโ€™eau et dโ€™aliment, peut รชtre aussi observรฉe chez le poulet lors dโ€™utilisation simultanรฉe avec certains macrolides (รฉrythromycine) ou des sulfamides.
Par ailleurs, des avis contradictoires ont รฉtรฉ รฉmis par certains auteurs sur la survenue de paralysie lors dโ€™administration accidentelles ร  des poulets de 5, 11 et 45 jours des aliments contenant des doses de monensin de 161 ร  325 ppm (HOWELL et al. 1980 ; WAGNER et al., 1983).
Contrairement au monensin, des taux de lasalocid, atteignant 3 fois la dose recommandรฉe, ne prรฉsentent aucun danger chez le poulet de chair รฉlevรฉ en parquet, ร  lโ€™exception dโ€™une lรฉgรจre chute de croissance ร  la dose de 225 ppm (TAYLOR et al., 1974).

Effet sur la croissance

En raison de la forte utilisation des antibiotiques ionophores pour le contrรดle de la coccidiose, plusieurs รฉtudes ont รฉtรฉ rรฉalisรฉes pour รฉtudier leur action sur les performances de croissance des poulets de chair.
Ainsi, CORPET, en 2000, affirme que lโ€™addition de doses minimes dโ€™antibiotiques ionophores aux aliments des animaux amรฉliore leurs performances zootechniques. Elle augmente la vitesse de croissance des animaux de quelques pour cent. Le gain moyen quotidien (GMQ) sโ€™amรฉliore en moyenne de +3 ร  +7%. De plus, ces antibiotiques amรฉliorent lโ€™efficacitรฉ alimentaire par diminution de lโ€™indice de consommation (IC) de -2 ร  -9%). Il faut donc aux รฉleveurs moins dโ€™aliment pour produire autant de viande, et moins de temps pour รฉlever un groupe dโ€™animaux. Ceci entraรฎne des avantages รฉconomiques relativement faibles, mais globalement รฉquivalents au bรฉnรฉfice de lโ€™รฉleveur.
Enfin, on observe que lโ€™รฉcart de poids entre les animaux antibio-supplรฉmentรฉs est plus faible que celui qui est observรฉ dans un groupe dโ€™animaux tรฉmoins. Les ยซ bandes ยป sont plus homogรจnes ; ce qui permet de vendre en une seule fois lโ€™ensemble des animaux.
Aussi, comme les animaux recevant des aliments antibio-supplรฉmentรฉs consomment moins pour produire autant, et utilisent mieux les protรฉines de la ration, lโ€™utilisation dโ€™additifs antibiotiques permet de rรฉduire la quantitรฉ dโ€™azote dans les effluents.
Certains auteurs, comme Mc DOUGALD et Mc QUISTION en 1980, ont mis en รฉvidence lโ€™effet des ionophores sur la croissance des poulets de chair aprรจs le retrait des anticoccidiens de la ration. Leur essais ont consistรฉ ร  administrer les ionophores (monensin (100 ppm, 121 ppm), lasalocid (75 ppm , 125 ppm) et salinomycine (60 ppm)) aux poulets de chair durant 5 ou 6 semaines, suivi du retrait de 2 semaines ou 1 semaine respectivement au cours desquelles ils reรงoivent un aliment sans anticoccidien.
Ainsi, comparativement au lot tรฉmoin sans anticoccidien, le retrait du monensin et de la salinomycine a รฉtรฉ suivi dโ€™une nette augmentation de la consommation dโ€™aliment et dโ€™une croissance compensatrice durant la premiรจre semaine de retrait et non ร  la deuxiรจme. Par contre, cette croissance compensatrice nโ€™a pas รฉtรฉ observรฉe chez les poulets traitรฉs au lasalocid.
Cependant, dโ€™autres auteurs ont notรฉ un effet nรฉgatif des ionophores sur le gain de poids et la consommation alimentaire, ร  des doses diffรฉrentes de celle recommandรฉe par les fabricants. Cโ€™est le cas de HARMS et al., en 1989, qui ont expรฉrimentรฉ la salinomycine et le monensin aux taux respectivement croissants de 44 ร  88 ppm et de 81 ร  161 ppm. Ils considรจrent la baisse dโ€™appรฉtit comme รฉtant le facteur essentiel de cette diminution de poids vif. Selon EBRAHIMNEZHAD et POURREZA (2005), des taux รฉlevรฉs dโ€™anticoccidiens, dans la ration alimentaire, rรฉduisent significativement (p> 0,05) le gain de poids et lโ€™efficacitรฉ alimentaire. Par ailleurs, les anticoccidiens, dans une ration dรฉficitaire en protรฉines, sont responsables dโ€™une baisse de la croissance (PARSON et al., 1982).
Afin de mettre en รฉvidence lโ€™effet de ces polyรฉthers ionophores sur les performances de croissance de poulets dans les conditions de terrain, en rรฉgion chaude, notre travail va consister ร  comparer lโ€™effet de 3 anticoccidiens (le lasalocid, le monensin et le narasin) chez les poulets de chair.

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Table des matiรจres

NTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CONSIDERATIONS GENERALES
CHAPITRE I : LA COCCIDIOSE EN AVICULTURE
1. LA COCCIDIOSE AVIAIRE
1-1- Dรฉfinition
1-2- Etiologie
1-3- Epidรฉmiologie
1-4- Pathogรฉnie
1-5- Tableau anatomo-clinique
1-6- Diagnostic
1-7- Moyens de lutte
1-7-1- Traitement
1-7-2- Prophylaxie
1-7-2-1- Prophylaxie dรฉfensive
1-7-2-2- Prophylaxie offensive
2. CONSEQUENCES DE LA COCIDIOSE SUR LES PERFORMANCES DE CROISSANCE DES POULETS DE CHAIR
CHAPITRE II : LES ANTICOCCIDIENS CHEZ LA VOLAILLE
1. LES ANTICOCCIDIENS DE SYNTHESE
1-1- Principaux anticoccidiens de synthรจse : indications et toxicitรฉ
1-2- Problรจmes de rรฉsistance
2. LES ANTICOCCIDIENS IONOPHORES
2-1- Gรฉnรฉralitรฉs
2-1-1- Origine
2-1-2- Propriรฉtรฉs physico-chimiques
2-1-3- Diffรฉrents types
2-1-4- Structure et mode dโ€™action
2-2- Actions thรฉrapeutiques
2-2-1- Efficacitรฉ anticoccidienne
2-2-2- Autres actions thรฉrapeutiques
2-2-3- Problรจmes de rรฉsistance
2-2-4- Problรจmes de toxicitรฉ
2-3- Effets sur la croissance
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE EVALUATION DE Lโ€™EFFET DES ANTICOCCIDIENS IONOPHORES SUR LES PERFORMANCES ZOOTECHNIQUES DES POULETS DE CHAIR EN ELEVAGE SEMI-INDUSTRIEL.
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
1. LIEU ET PERIODES DE Lโ€™ETUDE
2. MATERIEL
2-1- Animaux
2-2- Produits utilisรฉs
2-3- Aliments utilisรฉs
2-4- Matรฉriels de laboratoire
3. METHODES
3-1- Prรฉparation des lots
3-2- Paramรจtres รฉtudiรฉs
3-2-1- Suivi sanitaire
3-2-1-1- Suivi clinique
3-2-1-2- Prรฉlรจvements de fientes et de litiรจre
3-2-1-3- Analyse coproscopique
3-2-1-4- Autopsie
3-2-2- Analyse des performances
3-2-2-1- Evaluation de la consommation alimentaire
3-2-2-2- Evaluation des performances de croissance
3-3- Analyses statistiques
CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION
1. RESULTATS
1-1- Premiรจre phase expรฉrimentale
1-1-1- Etat sanitaire
1-1-2- Etude de lโ€™infestation des animaux
1-1-3- Evolution de la consommation alimentaire hebdomadaire
1-1-4- Evolution du gain de poids moyen hebdomadaire
1-1-5- Evolution de lโ€™indice de consommation
1-1-6- Evolution pondรฉrale hebdomadaire des poulets
1-1-7- Rendement carcasse
1-2- Deuxiรจme phase expรฉrimentale
1-2-1- Etat sanitaire
1-2-2- Etude de lโ€™infestation des animaux
1-2-3- Evolution de la consommation alimentaire hebdomadaire
1-2-4- Evolution du gain de poids moyen hebdomadaire
1-2-5- Evolution de lโ€™indice de consommation
1-2-6- Evolution pondรฉrale hebdomadaire des poulets
1-2-7- Rendement carcasse
2. DISCUSSION
2-1- Problรจmes sanitaires
2-2- Consommation alimentaire
2-3- Performances de croissance
2-3-1- Gain de poids et poids vifs
2-3-2- Indice de consommation
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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