Connaissances sur la cicatrisation osseuse
Réduction et fixation
Certaines fractures, notamment lors de fortes pertes de substance osseuse, ne peuvent pas être réduites anatomiquement. Lorsque le chirurgien choisit de ne pas aborder le foyer de fracture, la réduction se fait par manipulation des abouts osseux à l’aide d’un abord ménagé de chaque fragment principal. Les fragments sont mobilisés jusqu’à obtenir la longueur initiale, l’alignement correct des corticales et une absence de rotation. Une réduction adéquate doit permettre de retrouver des plans articulaires adjacents dans une orientation relative physiologique [35, 49, 56]. Johnson et al. ont comparé, sur des chiens, le traitement de fractures comminutives du fémur (> 4 fragments) par reconstruction anatomique et ostéosynthèse biologique. La principale différence mise en évidence concernait une réduction du temps opératoire et l’obtention d’images radiographiques de cicatrisation plus précoces chez les chiens traités par ostéosynthèse biologique. Cette diminution du temps opératoire permettait également de réduire l’incidence des complications septiques [39].
Préservation de l’apport sanguin
Afin d’obtenir une vitesse de cicatrisation optimale, l’ostéosynthèse biologique doit épargner les tissus mous entourant le foyer de fracture, afin de maintenir la vascularisation locale. En outre, il est impératif de préserver l’hématome fracturaire qui contient un grand nombre de facteurs de cicatrisation. Le respect de ces deux recommandations permet de minimiser le traumatisme chirurgical et d’optimiser le processus de cicatrisation [40, 51]. En cas d’incapacité à obtenir un bon alignement à foyer fermé, certains auteurs ont préconisé de pratiquer une ouverture chirurgicale limitée, pour faciliter la réduction. Après réduction, la plaque est fixée sur les abouts principaux sans intervenir sur les esquilles. Les esquilles, même si elles ne sont pas fixées, constituent un support précieux pour la cicatrisation et doivent impérativement être laissées en place. Cette technique est appelée «Open But Do Not Touch» (OBDNT) [8, 35,37].
Mise en charge
La vitesse de cicatrisation osseuse n’est pas uniquement liée au type de fracture, mais également à l’âge de l’animal et aux sollicitations mécaniques qui s’y appliquent [60]. La mise en charge du membre opéré est favorable à la cicatrisation. Egger et Schwartz ont montré que la vitesse de cicatrisation était accrue lors d’ostéosynthèse biologique [8]. L’ostéosynthèse biologique assure une mise en charge précoce du membre et préserve les facteurs biologiques de l’hématome fracturaire, ce qui garantit une consolidation clinique plus rapide. Dans ces conditions, les risques associés à l’immobilisation prolongée d’un membre sont moindres et la qualité de vie de l’animal s’en trouve améliorée.
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PARTIE 1 : ETAT DES CONNAISSANCES ACTUELLES
1- Connaissances sur la cicatrisation osseuse
1-1. Formation du cal
1-2. Structure du cal de fracture
2- Ostéosynthèse anatomique versus ostéosynthèse biologique
2-1. L’ostéosynthèse anatomique
2-1.1. Principe général
2-1.2. Limites
2-2. L’ostéosynthèse biologique
2-2.1. Réduction et fixation
2-2.2. Préservation de l’apport sanguin
2-2.3. Stabilité
2-2.4. Mise en charge
2-2.5. Choix du matériel
2-3. Ostéosynthèse biologique vs anatomique
3- Utilisation des Locking Compression Plate (LCP)
3-1. Historique
3-2. Caractéristiques structurales
3-2.1. Matériaux
3-2.2. Trou combiné
3-2.3. Vis verrouillée, non verrouillée et forme de la plaque
3-3. Caractéristiques biomécaniques des plaques LCP
3-3.1. Comparaison des systèmes verrouillé et non verrouillé
3-3.2. Longueur de la plaque
3-3.3. Nombre, position et choix de vis
3-3.3.1. Nombre de vis
3-3.3.2. Position des vis
3-3.3.3. Choix des vis
3-3.4. Espacement plaque – os
3-4. Indications et limites des montages LCP
3-4.1. Indications des LCP
3-4.2. Limites des montages verrouillés
4- Notions de biomécanique osseuse
4-1. Biomécanique : définitions et généralités
4-2. La torsion
4-2.1. Torsion physiologique
4-2.2. Courbe expérimentale des essais en torsion
PARTIE 2 : ETUDE EXPERIMENTALE
1- Problématique et objectifs de l’étude
2- Matériels et méthodes
2-1. Les échantillons
2-1.1. Prélèvement des tibias et conservation
2-1.2. Critères d’inclusion des tibias dans l’étude
2-1.3. Attribution des deux types de vis aux différents tibias inclus dans l’étude
2-2. Réalisation du modèle de fracture et des montages d’ostéosynthèse
2-3. Inclusion des tibias dans la résine
2-4. Essais mécaniques en torsion
2-4.1. Matériel
2-4.1.1. Dispositif de mise en charge
2-4.1.2. Dispositifs de mesure
2-4.1.3. Systèmes d’acquisition
2-4.2. Méthodes
2-4.2.1. Etalonnage de l’inclinomètre
2-4.2.2. Mise en charge des tibias appareillés et des tibias non appareillés
2-4.2.3. Détermination des paramètres de l’étude
2-4.2.4. Analyse statistique des résultats
3- Résultats
3-1. Statistiques descriptives
3-1.1. Paramètres morphologiques
3-1.2. Paramètres mécaniques
3-1.2.1. Raideur angulaire extrinsèque en torsion
3-1.2.2. Perte de raideur angulaire extrinsèque
3-2. Comparaison des groupes de traitement
3-3. Recherche de corrélation entre les paramètres testés
PARTIE 3 : DISCUSSION
1- Matériels et méthodes
1-1. Echantillons
1-1.1. Le modèle tibia ovin
1-1.2. Dimensions et caractéristiques des échantillons
1-1.3. Conservation des spécimens
1-2. Matériels d’ostéosynthèse
1-2.1. Plaque
1-2.2. Vis
1-3. Méthodes
1-3.1. Protocole d’ostéosynthèse
1-3.1.1. Alignement des abouts osseux
1-3.1.2. Ecartement plaque – os
1-3.2. Choix des forces appliquées
1-3.3. Nombre d’essais biomécaniques par spécimen
1-3.4. Précyclage
1-3.5. Calcul des régressions linéaires
2- Résultats
2-1. Etude des paramètres morphologiques
2-2. Etude des paramètres mécaniques
2-2.1. Influence du verrouillage sur la raideur extrinsèque en torsion
2-2.2. Influence du verrouillage sur la perte de raideur extrinsèque par rapport à l’os controlatéral
2-2.3. Etude des corrélations entre les différents paramètres
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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