Conformément à la définition de l’Organisme Mondial de la Santé (OMS) de 2006 : «La santé sexuelle est un état de bien-être physique, émotionnel, mental et social en lien avec la sexualité, et non pas simplement l’absence de maladies, de dysfonctions ou d’infirmités. La santé sexuelle nécessite une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles, ainsi que la possibilité d’avoir des expériences sexuelles sources de plaisir et sans risques, ni coercition, discrimination et violence. Pour que la santé sexuelle puisse être atteinte et maintenue, les droits sexuels de toutes les personnes doivent être respectés, protégés et garantis ». En Europe, il n’existe pas de programme commun d’éducation à la sexualité. Des initiatives sont prises dans ce sens en 2001 avec le WHO European Régional Shategy on Sexual and Reproductive Health (2), puis en 2006 avec l’OMS Regional (3). L’éducation sexuelle chez les jeunes est rendue obligatoire pour la première fois en Suède dès 1955 (4), et il faudra attendre 1970-1980 et 2000 pour le reste de l’Europe. Les lois concernant l’IVG sont opposées d’un pays à l’autre (interdit en Irlande, autorisée en Espagne jusqu’à la seizième semaine aménorrhée (SA), contre 14SA en France) (5). Les infections sexuellement transmissibles (IST) sont en augmentation constante chez les moins de 25 ans (6), et représentent 40% des nouveaux cas européens de primo infection au VIH (142 000 nouvelles infection en 2014) .
Aujourd’hui en France, la santé sexuelle des jeunes est au centre des préoccupations des politiques de santé publique : Depuis le 17 février 2003 (8), l’éducation à la sexualité est rendue obligatoire dans l’éducation nationale, à raison de 3 séances minimum par an (à l’école primaire, au collège, au lycée). Plusieurs plans d’action ont été mis en place afin de répondre aux objectifs de santé publique dont : « santé des jeunes 16-25 ans » (2008-2010) (9), « VIH-IST » (2010-2014) (10), « Programme National de Promotion de la Santé Affective et Sexuelle » (2013 2016) (11), « lutte contre les drogues et conduites addictives » (2013-2017) (12), « lutte contre les violences faites aux femmes » (2014-2016) …
Le ministère de la santé prend très au sérieux les conduites sexuelles à risques chez les jeunes, notamment la consommation d’alcool ou de drogues, les infections sexuellement transmissibles, les grossesses non désirées, les violences sexuelles. Le Haut Conseil de la Santé Publique a d’ailleurs rendu un rapport le 3 mars 2016 (14) concernant « la santé sexuelle et reproductive » qui propose une stratégie nationale de santé sexuelle.
Quelques données sur la santé sexuelle nationale permettent d’illustrer les conséquences liées aux conduites sexuelles à risque (CSAR) : Le taux d’IVG, avec 200 000 cas/an, est le plus élevé chez les 19-25 ans (37% des IVG pratiquées (15)). Le nombre de femmes pratiquant l’IVG s’est stabilisé depuis 2006, tandis que le nombre moyen d’IVG réalisée par femmes augmente, selon le rapport de l’INED (Institut National d’Etudes démographiques 2011) (15). L’infection chlamydiae touche 3% de la population nationale, et les 15/24 ans sont les plus exposés (InVS 2013) (16). L’infection VIH représente 6 200 nouveaux cas par an en 2011 mais reste stable depuis 2007 et concerne principalement les homosexuels hommes (Santé publique France 2011) (17). La syphilis est en nette augmentation depuis les années 2000 avec plus de 1 000 nouveaux cas/an (Santé publique France 2011)(17) ainsi que l’infection à gonocoque qui touche 0.4% de la population générale. Ces deux dernières infections restent probablement sous diagnostiquées (réseau RésIST par CDAG-CIDDIST (18)). En PACA, le taux d’IVG est le plus important de la métropole avec 20,9 pour 1000 femmes en âge de procréer chaque année (médiane 26 ans), contre 14,6 en moyenne Nationale (rapport de la DREES en 2011) (19). Au vu de ce fort taux, la région PACA a créé en 2013 le PASS SANTE pour les 16-25 ans, gratuit. Il permet une meilleure prise en charge des frais de contraception et du suivi gynécologique. Par la suite les points info jeunes ont été mis en place dans les CHU de Marseille, afin de répondre aux questionnements des jeunes.
Analyse et discussion
Validité interne de l’étude
Difficultés de l’étude :
L’une des principales difficultés fut la grande quantité d’informations à recueillir. La réalisation du questionnaire a duré plusieurs mois afin de ne pas omettre de donnée essentielle à cette étude. Il a été difficile de choisir parmi les données et les analyses réalisées, celles qui avaient une meilleure pertinence au regard des objectifs du mémoire. Une autre difficulté était le regroupement des sujets : des dizaines de groupes pouvaient être réalisés selon les spécificités des questions, et il a été préféré des résultats pour une population générale.
Biais et limites de l’étude :
Cette étude a été prospective avec des questions rétrospectives non datées. De ce fait les apports sur l’information et les connaissances viennent à postériori de l’unité d’enseignement, l’analyse est donc relative. On peut également se questionner concernant la population d’étudiants médicaux ayant fait cette UE optionnelle, à savoir s’ils sont plus sensibles à cette problématique .
De plus, les étudiants interrogés ne représentent en rien la population générale car en effet seuls des étudiants en 3eme année d’études supérieures ont été sélectionnés et toutes les sections ne sont pas représentées (art, lettre, langues, économie…). Il a été choisi de prendre des Licence 3 afin de ne pas exclure parmi les 9 sections les études se terminant par ce niveau. Cette étude n’a pas pris en compte les facteurs environnementaux (conditions socioéconomique des parents, fratrie, niveau d’étude des parents, impact des pairs) du fait d’un questionnaire déjà conséquent (71 questions dont un grand nombre à choix multiple). Un ajout de données risquait de rendre des résultats individuels et non populationnels.
Concernant les biais, il est à noter que la population n’est pas proportionnelle en termes de sexe avec 72% de femmes, et d’étudiants médicaux avec 60% des participants. Si l’on s’intéresse à la proportion de participants par filière, les sages-femmes ont répondu à plus de 73% au sondage, tandis que les psychologues sont les moins représentés avec moins de 5% de réponse.
Validité externe de l’étude
Conclusion suite au sondage
CSAR : Age du premier rapport sexuel (PRS) ; 3 groupes :
– G1 : n’a pas de PRS et se compose de 18 personnes.
– G2 : le premier rapport sexuel a eu lieu avant 17 ans et se compose de 251 personnes.
– G3 : le premier rapport sexuel a eu lieu après 17 ans et se compose de 110 personnes.
L’âge des étudiants sondés est significatif (p=0.059) : la population de G1 a 21.1 ans, G2 a 21.3 ans et G3 a 21.5 ans. Les étudiants ayant eu une première relation tardive sont, dans cette étude, plus âgés. Il n’existe cependant pas de significativité de sexe ni de groupe d’étude dans ces 3 populations par rapport à l’âge du PRS. Concernant les informations reçues en sexualité, il existe un lien entre la discussion de sexualité et l’âge du PRS (p=0.086) : ceux n’ayant jamais eu de rapport discutent moins/ou pas de sexualité (61.1%) tandis que ceux ayant eu des rapports avant 17 ans (80.4%) ou après 17 ans (97.1%) en ont discuté. Lors de ces discussions sur leur sexualité, Il n’y a pas d’interlocuteur privilégié : 100% avec les proches et plus de 75% avec des professionnels. Concernant le PASS SANTE, spécifique à la région PACA, il est peu connu des étudiants sondés sans significativité (p=0.74): G1=11.1%, G2=20.7% et G3=20.0% et son utilisation concerne 5.5% de la population de l’étude (p=0.40). Le Point Info Jeune est peu connu (avec p=0.61): G1=16.7%, G2=10.0% et G3=9.1%. Son utilisation n’est pas significative avec 1.8% d’utilisation dans la population étudiée.
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Table des matières
Introduction
Matériels et méthodes
Population étudiée
Recueil de données
Variables étudiées
Analyse statistique
Résultats
Analyse et discussion
Conclusion
Bibliographie
Annexes
TABLEAUX ET FIGURES
Tableau 1 : Population étudiée
Tableau 2 : Description population de l’étude
Tableau 3 : Description de population, information, connaissance et CSAR en fonction de l’âge du premier rapport sexuel
Tableau 4 : Description de population, information, connaissance et CSAR en fonction de l’âge du premier rapport sexuel (suite)
Tableau 5 : Description de population, information, connaissance et CSAR en fonction de l’âge du premier rapport sexuel (suite)
Tableau 6 : Description de population, information, connaissance et CSAR en fonction de l’âge du premier rapport sexuel (suite)