Problème de santé publique majeur et en constante émergence, le diabète aurait touché en 2014 environ 422 millions d’adultes à travers le monde soit 8,5% de la population de plus de 18 ans [1]. Il aurait été à l’origine de 1,5 millions de décès à travers le monde en 2012 [1]. Le diabète est donc une maladie grave à l’origine de plusieurs complications, l’hyperglycémie chronique qu’il entraine est associée à long terme à des complications et dysfonctionnements de différents organes notamment les complications oculaires [2]. Parmi ces complications oculaires, nous pouvons citer: la rétinopathie, la cataracte, le glaucome. La rétinopathie diabétique (RD) est la plus fréquente des complications micro-angiopathiques du diabète. Cette complication qui se caractérise par des lésions de la rétine provoquées par des modifications micro-vasculaires dues au diabète est l’une des complications les plus invalidantes du diabète, car elle menace le pronostic visuel des patients. Elle apparait comme la première cause de cécité dans le monde avant l’âge de 50 ans, en particulier dans les pays développés et dans les cinq premières causes de malvoyance tout âge confondu [3-6]. En Afrique, 63 % des cas de diabète sont non diagnostiqués [7]. A Madagascar où la prévalence du diabète est de 3,9% [8], le diagnostic des complications oculaires du diabète au stade avancé est très élevé, donc un nombre de cécité secondaire au diabète élevé lui aussi [9]. Aucune étude révélant les causes de ce diagnostic tardif n’a jamais été faite auparavant à Madagascar.
Rappels anatomo-physiologiques
L’œil est l’organe de la vue. Au nombre de deux, ils sont situés à la partie antérieure de la face, de part et d’autre de la ligne médiane et se trouvent dans deux cavités osseuses appelées orbites. Le globe oculaire est constitué d’un contenant formé de trois tuniques et d’un contenu appelé milieux transparents de l’œil. Le globe oculaire est un organe de forme sphérique de 24mm de diamètre et pesant entre 7 et 8 grammes. Il est constitué de trois tuniques, trois milieux transparents, et deux segments .
Rappels anatomiques
Les tuniques ou contenants
On distingue 3 tuniques : la tunique externe, la tunique moyenne et la tunique centrale
– La tunique externe : elle est constituée de la cornée et la sclérotique. La sclérotique est une couche fibreuse et résistante elle entoure les 4/5 postérieurs du globe oculaire dont elle assure l’intégrité. Elle a pour rôle de maintenir le volume, les formes et le tonus oculaire. Elle est constituée essentiellement de fibre de collagène. C’est une membrane avasculaire donc se nourrit par imbibition .
– La tunique moyenne ou uvée : il s’agit de la tunique nourricière de l’œil. Elle est formée en arrière par la choroïde qui se prolonge en avant par le corps ciliaire et l’iris [10].
– La tunique interne : La rétine. c’est la tunique neurosensorielle. Elle est formée d’un ensemble de fibres qui se rassemblent pour former le nerf optique .
Les milieux transparents
Ce sont :
– l’humeur aqueuse contenue dans les chambres, de part et d’autres de l’iris ;
– le cristallin ;
– le vitré : en arrière, c’est le plus important en volume.
Les segments topographiques
On distingue topographiquement deux segments : le segment antérieur et le segment postérieur .
Le segment antérieur
➤ La cornée
Il s’agit d’un prolongement transparent de la sclérotique de forme elliptique, elle mesure 11 à 12,5cm de grand axe. Elle a une épaisseur variable augmentant du centre vers la périphérie (520 à 700µm) et représente 7% de la surface du globe oculaire [13]. Sur le plan microscopique, elle présente 5 couches qui sont [14]: l’épithélium cornéen, la membrane de Bowman, le stroma cornéen, la membrane de Descemet, l’endothélium cornéen. La cornée est le premier dioptre oculaire, elle est avasculaire et a une fonction de réfraction et de transmission de la lumière [13].
➤ L’iris
C’est la partie la plus antérieure de l’uvée faisant suite au corps ciliaire ; c’est une membrane en forme de disque bombant légèrement en avant, perforée en son centre d’un orifice : la pupille. L’iris joue un rôle important grâce à la pupille qui se comporte comme un véritable diaphragme d’ouverture variable qui se règle automatiquement selon l’intensité lumineuse et l’accommodation .
➤ L’humeur aqueuse
C’est un liquide limpide comme de l’eau, situé dans l’espace entre le cristallin et la cornée. Il est sécrété en permanence par les procès ciliaires. Il est éliminé au niveau de l’angle iridocornéen [10]. Il a un rôle optique et métabolique nutritionnel vis-à-vis de la cornée, du cristallin et du trabéculum scléral [10,15]. Sa régulation entraine une pression oculaire d’environ 15 mm Hg [10].
➤ Le cristallin
C’est une lentille biconvexe aplatie en avant, dont les faces antérieure et postérieure se réunissent à l’équateur, il mesure 10mm de diamètre et 5mm d’épaisseur, sa puissance est de 10 dioptries accommodation relâchée. Il est entouré d’une capsule reliée au corps ciliaires par la zonule de Zinn. Il est avasculaire, non innervé et transparent. Il est formé du centre à la périphérie par :
– le noyau embryonnaire,
– le noyau fœtal,
– le noyau adulte,
– les corticales antérieure et postérieure,
– la cristalloïde,
– la zonule de Zinn.
Sa courbure peut varier, d’où une variation de sa puissance phénomène communément appelé : « accommodation » [16]. L’opacification du cristallin donne la cataracte.
➤ Le corps ciliaire [10]
C’est le segment intermédiaire de l’uvée. Il s’agit d’un épaississement de l’uvée sous la forme d’un anneau saillant à l’intérieur du globe oculaire, en arrière de l’iris. Il se divise en deux parties : le procès ciliaire et le muscle ciliaire.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I. Rappels anatomo-physiologiques
1. Rappels anatomiques
2. Rappels physiologiques
II. Les complications rétiniennes du diabète
1. La rétinopathie diabétique
III. Complications non rétiniennes du diabète
1. La cataracte
2. Les neuropathies optiques
3. Les troubles de la réfraction
4. Les atteintes oculo-motrices
5. Autres atteintes non rétiniennes
IV. HTA et diabète
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
I. METHODES
1. Cadre d’étude
2. Objectifs d’étude
3. Méthodologie et matériels d’étude
II. Résultats
1. Caractéristiques socio-démographiques
2. Répartition selon les connaissances sur le diabète
3. Répartition des sujets selon leur connaissance des complications oculaires du diabète
4. Répartition des sujets selon leurs attitudes vis-à-vis des complications oculaires du diabète
5. Répartitions selon les pratiques vis-à-vis des complications oculaires du diabète
6. Répartition des sujets selon les raisons de non connaissance des complications oculaires du diabète
7. Répartition des sujet selon le moyen d’information des complications oculaires du diabète
8. Répartition des sujets selon les raisons de non consultations régulières pour leur diabète
9. Répartition des sujets selon les raisons de non consultations régulières pour leur HTA
10. Répartition des sujets selon les raisons du traitement non régulier pour leur diabète
11. Répartition des sujets selon les raisons du traitement non régulier pour leur HTA
12. Répartition des sujets selon les raisons du FO/an non fait
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
I. Caractéristiques sociodémographiques
1. L’âge
2. Le genre
3. Le niveau d’étude
4. La profession
5. La durée d’évolution
6. Présence d’HTA
II. Connaissances sur le diabète sucré et ses complications oculaires
1. Connaissance sur la définition du diabète sucré
2. Connaissance du type de diabète
3. Connaissance sur le fait que le diabète affecte les yeux
4. Connaissance des différentes complications oculaires
III. Attitudes vis-à-vis du diabète et ses complications
1. Attitudes vis-à-vis des mesures de prévention des complications oculaires du diabète
2. Attitude si le diabète est équilibré
3. Attitudes si hypertension équilibrée
IV. Pratiques vis-à-vis des complications oculaires du diabète
1. Consultations par an pour le diabète
2. Consultations par an pour l’hypertension artérielle
3. Traitement régulier pour leur diabète
4. Traitement régulier pour leur HTA
5. Examen du fond d’œil par an
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES