CONNAISSANCES EN MATIERE DE SANTE ET ADOPTION D’UN COMPORTEMENT
La notion de connaissances en matière de santé est complexe. La science évolue et ce qui peut être vrai aujourd’hui (connaissance scientifique du moment) peut être invalidé demain. Par ailleurs, la diversité des sources d’information en matière de santé et la difficulté pour le public d’identifier un émetteur légitime, rendent les choses complexes. La connaissance d’un comportement considéré comme bénéfique pour la santé n’implique pas automatiquement l’application de ce comportement. Parmi les différentes théories qui tentent d’expliquer pourquoi une personne continue d’avoir un comportement qu’elle sait pertinemment nuisible, la théorie de la dissonance cognitive de Festinger est probablement la plus connue. Cette théorie a pour hypothèse l’existence d’une dissonance qui entraîne une gêne chez le sujet et que celui-ci va de ce fait chercher à réduire. Par exemple, je fume alors que je sais que fumer provoque des maladies graves. Pour ce faire, le sujet a le choix, pour réduire cette dissonance, entre ne plus fumer ou modifier son jugement sur les risques attribuables au tabagisme (tous les fumeurs n’ont pas le cancer, certaines personnes ont un cancer alors qu’elles n’ont jamais fumé, il faut bien mourir de quelque chose, etc.). La deuxième solution par rapport à cet exemple est parfois plus facilement réalisable que la première, c’est donc une modification du jugement qui s’opère et non un changement de comportement. Dans un autre cadre par exemple, il est possible de faire changer le comportement sur le port de la ceinture de sécurité en la rendant obligatoire et en augmentant la répression, et/ou en développant des campagnes de sécurité routière (modification des représentations) et en informant de façon précise le public sur les risques (connaissances).
DUREE DE VIE DES DECHETS
Les déchets biodégradables ont une durée de vie courte. Les déchets inertes et certains déchets recyclables comme les plastiques ont une vie presque éternelle, d’où l’intérêt de leur tri et de leur recyclage. La durée de vie des déchets est variable selon leur composition synthétique. On peut classer les déchets selon cette durée de vie en :
– moins de 15 mois : papier toilette, allumettes, restes alimentaires…
– entre 1 à 15 ans : filtre de cigarette, chaussette en laine, huile de vidange…
– allant de 50 à 600 ans : sac en plastique, couche jetable, pile au mercure…
– allant de 100 à 4000 ans : bouteille en plastique, verre, carte téléphonique
Décharges sauvages
C’est toute accumulation d’ordures dans un endroit non prévu à cet effet encore appelée dépôt sauvage. Il ne faut pas confondre ce type de décharges avec les décharges brutes, maintenant illégales, qui sont une survivance d’un ancien mode d’élimination des déchets [38]. Ce sont des sites souvent non habités, délaissés par la population et où, des gens ou des entreprises peu soucieux de l’hygiène collective, trouvent comme lieu pour se débarrasser de leurs résidus. Considérés comme une charge nuisible, ces déchets divers et variés allant de la canette de boisson vide jetée délibérément au bord de la route jusqu’à la montagne de pneus usagés s’élevant en pleine nature, en passant par le tas de déchets divers menant sa vie discrètement au coin d’un bois, sont déversés dans l’environnement sans aucun traitement préalable. Ainsi apparait le phénomène du « NIMBY = No In My back Yard », traduit littéralement sous les termes de « pas dans ma cour». Au sein de ces décharges il n’y a aucun processus d’accompagnement pour le recyclage ou l’élimination des déchets comme le compactage par exemple. C’est à la nature seule donc de supporter le poids d’une pollution excessive [27]. Le flux de déchets entrant n’est pas contrôlé car ces décharges ne sont, pour la plupart, pas officiellement reconnues par les autorités [38].
RISQUES SANITAIRES LIES A LA FREQUENTATION DES DECHETS
Parmi les multiples facteurs qui déterminent la santé humaine et le développement des pathologies, la qualité des milieux (air, eau, sols…) déterminée par les contaminants (biologiques, chimiques, physiques) et les nuisances (bruit, insalubrité…) qu’ils véhiculent, ainsi que les changements environnementaux (variation climatique, biodiversité…) jouent un rôle fondamental [26]. En effet, il est avéré que certaines pathologies sont aggravées, voire déterminées, par l’environnement. L’organisme vivant au contact des déchets peut être contaminé par des nuisances de nature biologique, chimique ou physique. La porte d’entrée de ces agents contaminants sont variées (voie digestive, voie transcutanée, voie respiratoire). La voie respiratoire est plus fréquente sur les décharges à cause de la pollution excessive de l’air et l’absence de moyens adéquats de protection. Après inhalation, les microbes colonisent les bronches et le tissu pulmonaire. La fumée et la poussière abritent des germes. Le déballage des ordures et leur brûlure entrainent la pollution de l’air et la colonisation microbienne. La pénétration directe de cet air dans les poumons entraine la survenue d’infections bronchopulmonaires, mais aussi d’affections non microbiennes (rhinites allergiques, asthme) qui sont déclenchées par la fumée et la poussière ; La voie digestive : l’ingestion accidentelle ou volontaire de déchets, souvent alimentaires, contaminés par des microbes expose à des infections et intoxications, surtout digestives, pouvant également atteindre d’autres organes et systèmes. Le manque d’hygiène alimentaire facilite l’ingestion de produits nocifs ; La voie cutanée : La contamination par voie cutanée est favorisée par l’absence de moyens de protection et de tenues de travail adéquats. Les récupérateurs sont directement en contact avec les ordures. Les microbes déposés sur le corps pénètrent par les pores. L’entrée peut être favorisée par une lésion de la peau par un objet tranchant ou piquant. La voie oculaire : La contamination par cette voie est rare..
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I. DEFINITIONS ET CONCEPTS
I.1. DECHETS
I.2. DECHARGES D’ORDURES
I.3. RECUPERATEURS DE DECHETS
I.4. ENVIRONNEMENT
I.5. BIOCENOSE ET BIOTOPE
I.6. ECOLOGIE
I.7. SANTE ENVIRONNEMENTALE
I.8. POLLUTION
I.9. POLLUANT
I.10. CONNAISSANCE
I.11. ATTITUDES
I.12. PRATIQUES OU COMPORTEMENTS
II. CONNAISSANCES, ATTITUDES ET PRATIQUES EN MATIERE DE SANTE
II.1. CONNAISSANCES EN MATIERE DE SANTE ET ADOPTION D’UN COMPORTEMENT
II.2. COMPORTEMENTS OU PRATIQUES
II.3. OPINIONS ET PERCEPTIONS
III. RECUPERATEURS ET METIER DE RECUPERATION
IV. DECHETS
IV.1. CLASSIFICATION DES DECHETS
IV.1.1. Classification selon l’origine
IV.1.2. Classification selon le devenir et le degré de nuisance
IV.2. DUREE DE VIE DES DECHETS
IV.3. NORMES DE GESTION DES DECHETS
IV.3.1. Différentes étapes de la gestion
IV.3.2. Types de décharge
IV.3.3. Code sénégalais sur l’environnement
IV.4. PROBLEMATIQUE DE LA GESTION DES DECHETS ET DE L’ENVIRONNEMENT
V. SANTE ENVIRONNEMENTALE
V.1. IMPACT DE L’ENVIRONNEMENT SUR LA SANTE
V.2. RISQUES SANITAIRES LIES A LA FREQUENTATION DES DECHETS
V.2.1. Risques biologiques
V.2.2. Risques chimiques
V.2.3. Risques physiques
V.3. HSTORIQUE DE L’APPROCHE ECO-SYSTEMIQUE
V.4. COMPOSANTES DE L’APPROCHE ECO-SYSTEMIQUE
V.4.1. La transdisciplinarité
V.4.2. La participation communautaire
V.4.3. L’intégration du genre
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
I. BUT ET OBJECTIFS DE L’ETUDE
I.1. BUT
I.2. OBJECTIF GENERAL
I.3. OBJECTIFS SPECIFIQUES
II. PRESENTATION DU CADRE D’ETUDE
II.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE
II.2. HISTORIQUE ET CONTEXTE DE LA DECHARGE DE MBEUBEUSS
II.3. PROFIL DEMOGRAPHIQUE, SOCIO-ECONOMIQUE ET SANITAIRE DE PIKINE
II.3.1. Données démographiques
II.3.2. Données socioéconomiques et culturelles de Pikine
II.3.3. Profil épidémiologique et offre de soins dans le département de Pikine
III. MATERIEL ET METHODE
III.1. TYPE ET PERIODE D’ETUDE
III.2. POPULATION D’ETUDE
III.3. ECHANTILLONNAGE
III.3.1. Critères d’inclusion
III.3.2. Critères de non inclusion
III.3.3. Méthode de sondage
III.4. TECHNIQUE ET OUTILS DE COLLECTE DES DONNEES
III.4.1. Technique de collecte
III.4.2. Outils de collecte
III.5. DEFINITION OPERATIONNELLE DE VARIABLES
III.6. ASPECTS ETHIQUES
III.7. SAISIE ET ANALYSE DES DONNEES
IV. RESULTATS
IV.1. RESULTATS DESCRIPTIFS
IV.1.1. Données sociodémographiques des récupérateurs
IV.1.2. Types de déchets récupérés
IV.1.3. Niveau d’exposition des récupérateurs
IV.1.4. Risques, avantages et inconvénients liés à la décharge
IV.1.5. Attitudes et pratiques sur la décharge
IV.2. RESULTATS ANALYTIQUES
IV.2.1. Analyse des types de déchets récupérés
IV.2.2. Analyse de la connaissance des risques
IV.2.3. Analyse des attitudes et pratiques
IV.2.3.1. Se laver les mains avant de manger
IV.2.3.2. Manger sur la décharge
IV.2.3.3. Boire de l’eau potable
IV.2.3.4. Porter des moyens de protection
IV.2.3.5. Consulter dans une structure sanitaire devant des signes de maladie
V. DISCUSSION DES RESULTATS
CONCLUSION, RECOMMANDATIONS
REFERENCES
ANNEXE
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