En 2007, dans le monde, un peu plus de 33,2 millions d’adultes et d’enfants sont porteurs du VIH ; 94 % de cette population vit dans les pays en développement (22,5 millions en Afrique subsaharienne qui reste la région la plus touchée ; comparativement à 2006 où ce nombre était estimé à 24,7 millions) [5-14]. En Afrique subsaharienne, les épidémies semblent se stabiliser de manière générale avec une prévalence proche de 7,4 % pour toute la région. Mais, cette stabilité cache une réalité beaucoup plus triste, car elle signifie que les nombres de nouveau cas égalisent les décès dus au SIDA. La fréquence des IST favorise la survenue des infections concomitantes par le VIH, pour deux principales raisons : Primo le VIH et certaines IST ont des modes de contaminations similaires ; secundo les IST constituent des portes d’entrées propices au VIH. Les conflits ouverts, les catastrophes écologiques ou naturelles, les guerres, ont contraint des milliers d’africains à abandonner leur domicile, et à se tourner vers des moyens de survie comportant de pratiques sexuelles à très haut risque ; ces déplacements des populations ont provoqué une propagation du VIH/SIDA [11]. De bonnes informations sont la clé pour une action appropriée. Pour cela il faut absolument des données comportementales, sociologiques, et contextuelles fiables pour atteindre des taux plus faibles ainsi qu’un arrêt définitif de la propagation du virus. Marie CHOQET et collaborateurs, [15] trouvaient dans leur étude en France en 1988 qu’à 17 ans 38 % des adolescents ont une vie sexuelle contre 45% à 18 ans ; 88 % des adolescents ont déjà changé de partenaires dans l’année à 17ans contre 62% à 18 ans. Au Mali les données de L’EDS IV [16] révèlent que les femmes maliennes se caractérisent par une fécondité très élevée aux jeunes âges 188 sur 1000 à 15-19 ans .Il ne fait aucun doute que l’âge de la première expérience sexuelle est de plus en plus précoce.
Définition : Venus, la déesse de l’amour a donné son nom aux maladies transmises lors des contacts ou rapports sexuels [66]. L’ancienne dénomination des maladies vénériennes a été abandonnée au profit de l’appellation maladies sexuellement transmissibles (MST) ; actuellement dénommées infections sexuellement transmissibles (IST). Ces maladies constituent un problème majeur de santé publique. On distingue plus d’une vingtaine d’IST dues à des germes divers. Elles sont contagieuses et responsables de complications graves pour l’homme, la femme, le fœtus et le nouveau-né. A tout âge, quels que soient le sexe, la race, le milieu social on peut contracter une IST. Les IST sont dues à des bactéries, des parasites, des champignons, ou des virus. Les IST étant nombreuses, notre étude portera sur celles qui sont fréquemment rencontrées.
Gonococcie
Historique
Le mot gonorrhée est d’origine grecque. Il est de Galien et signifie écoulement de semence. Rabelais lui donna le nom de « chaude pisse ». Swediowr lui donna le nom de blennorragie en 1784. Longtemps, gonorrhée et syphilis ont été considérées comme deux manifestations d’une même maladie. Benjamin Bell, en 1773, montra la différence entre les deux maladies ; Hermandez, en 1812, apporta la preuve définitive de cette différence, qui sera confirmée en 1838 par Philipe Ricord. Ce n’est qu’en 1879 qu’Albert Neisser a découvert le gonocoque dans les pus urétral et oculaires à 30 – 34°C, et lui donna le nom de Neisseria gonorrhoeae.
Epidémiologie
La gonococcie est une des maladies humaines les plus anciennement connues. Neisseria gonorrhoeae est un des germes sexuellement transmis dont la prévalence est la plus élevée [36].
Les taux de gonococcie maternelle sont inférieurs à 5% aux Etats-Unis, tandis qu’ils peuvent dépasser 10% dans certaines régions de l’Afrique [36]. Des rapports originaires des Etats Unis ont retrouvé une infection à gonocoque chez 3 à 12% des adolescents sexuellement actifs dans les deux sexes [36]. Des études, menées dans une communauté rurale d’Afrique du Sud sur 259 sujets, ont montré que la prévalence de Neisseria gonorrhoeae était de 4,5%. Au Kwazulu Natal sur 145 prostituées, 14,3% avaient une infection à Neisseria gonorrhoeae [41]. La gonococcie reste fréquente particulièrement en milieu urbain et notamment dans le milieu de la prostitution [43].
Agent pathogène
Il s’agit d’un diplocoque Gram-négatif en grain de café; chaque diplocoque ayant 0,7 µm de longueur et 1,3 µm de largeur. Par rapport aux polynucléaires, les diplocoques sont intra ou extra-cellulaires. Neisseria gonorrhoeae est une bactérie que l’on trouve sur les muqueuses. Il est très fragile et sensible aux variations de température et de PH. Le gonocoque est très souvent associé aux infections à Chlamydia Trachomatis, Candida albicans, Trichomonas vaginalis, Mycoplasmes.
Clinique
La période d’incubation est muette et dure environ 10 jours. Chez l’homme, les manifestations génitales se présentent dans 93,6% de cas. Il s’agit d’une urétrite aiguë. Elle se manifeste par un prurit plus ou moins intense du méat dont les lèvres deviennent plus ou moins rouges tandis que apparaissent un suintement et une brûlure à la miction. Très rapidement l’écoulement devient important, purulent, tantôt blanchâtre, tantôt jaunâtre. L’infection peut s’étendre aux canaux déférents, à l’épididyme, aux canaux spermatiques, à la prostate, aux canaux éjaculateurs, aux vésicules séminales, à la sous muqueuse urétrale, et au prépuce créant une balanite.
Chez la femme, en général, l’infection est muette à son début, capricieuse dans son évolution ; c’est presque toujours la gonococcie du partenaire masculin qui va inciter la malade à se faire consulter. Les complications locales sont possibles ;mais c’est surtout l’extension au haut appareil génital qui fait la gravité et le pronostic de l’infection : endométrite, salpingite annexite pelvienne, Syndrome de FITZ-HUGH-Curtis.
La Syphilis vénérienne
Historique : Dans l’histoire de syphilis, il a été noté que cette maladie aurait été introduite en France par l’équipe de Christophe Colombe à son retour des Antilles. Au début du 16ème siècle, l’équipe fut frappée par l’épidémie de syphilis appelée à l’époque « Vérole ». Dès 1505, la vérole s’est répandue jusque dans la province de canton en Chine. Selon « la théorie Colombienne » la syphilis aurait envahi « le vieux monde » moins de 12 ans après son introduction en Espagne. En revanche, pour les adversaires de cette théorie, il apparaît que la syphilis s’est manifestée dans le vieux continent avant Colombe. La description d’une maladie ressemblant étrangement à la syphilis a été retrouvée dans des textes Chinois, Indiens, Hébraïques et Grecs, datant d’époques très anciennes. Des squelettes humains préhistoriques et des moines Egyptiens portent des cicatrices semblables à celles occasionnées par la syphilis. La théorie de l’évolution prête que la syphilis n’est pas une maladie en elle même, mais plutôt une forme de maladie appelée «Tréponématose ». Les autres formes de cette maladie sont appelées « pian » (syphilis endémique ou Bejel) [33]. L’agent causal (Treponema pallidum) fut découvert par Schaudinn et Hoffman en 1905.
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Table des matières
I-INTRODUCTION
I-1-CONTEXTE ET JUSTIFICATION
I-2-HYPOTHESES DE L’ETUDE
II-OBJECTIFS
III-GENERALITES
IV-DEMARCHE METHODOLOGIQUE
1-CADRE DE L’ETUDE
2-TYPE D’ETUDE
3-PERIODE D’ETUDE
4-POPULATION D’ETUDE
5-CRITERES D’INCLUSION ET DE NON INCLUSION
6-ECHANTILLONNAGE
7-VARIABLES
8-TECHNIQUE ET OUTILS DE COLLECTE
9-DEROULEMENT DE L’ENQUETE
10-TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNEES
11-ASPECTS ETHIQUE
V-RESULTATS
VI-COMMENTAIRES ET DISCUSS
VII-CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
VIII-REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
IX-ANNEXES
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