Connaissances attitudes et pratiques des hommes sur la planification familiale en commune ii du district de bamako

En matière de planification familiale, le Mali connait un retard dans la transition démographique comparé à beaucoup de pays africains [8]. Ce qui pourrait expliquer une élévation du taux des grossesses non désirées et ou précoces, des avortements non médicalisés, des abandons d’enfants et d’infanticide. L’implication des hommes dans les programmes de santé de la reproduction (SR) et plus spécifiquement dans la planification familiale (PF) a toujours préoccupé les divers acteurs de développement tant au niveau national qu’international. Cependant la prévalence de la planification familiale était et demeure dans une large mesure peu évaluée au Mali. La seule étude de référence est l’EDS IV. D’après l’EDS IV, le taux de prévalence contraceptive au Mali est de 7% alors que la demande est évaluée à 40% avec un besoin non satisfait de 33%. Cette prévalence contraceptive au Mali paraît faible par rapport aux efforts fournis par le Ministère de la santé. Ces efforts ont été pendant longtemps dirigés vers les femmes, à cause du développement des méthodes contraceptives féminines très souvent à l’exclusion des hommes. Au Mali comme dans bien de pays à travers le monde, l’homme reste encore le grand décideur au sein de la famille. L’influence du mari ou de l’entourage familial a été l’un des thèmes de recherche du projet d’études sur les femmes (Women’sStudies Project- WSP) de FH.

En analysant les résultats obtenus dans 10 pays, les chercheurs ont conclu que les proches, surtout les maris, jouent un rôle primordial quant à l’emploi et à la continuation d’une méthode contraceptive. Si le mari ou si d’autres membres de la famille sont opposés à la planification familiale, les conséquences peuvent parfois être dramatiques pour la femme: le mari peut divorcer, abandonner son épouse ou devenir violent [30].Par contre, les hommes bien informés en matière de santé de la reproduction soutiennent la décision de leurs partenaires sur la PF. Selon l’étude faite au Mali en 2007 sur l’implication des hommes dans la prise de décision concernant la PF, 92,3% des hommes pensaient qu’il est souhaitable que l’homme participe à la décision de pratique de la PF, 60,7% pensent que c’est à l’homme que revient la décision finale [18]. Cette attitude est contraire aux politiques, normes et procédures en matière de santé de la reproduction, qui stipulent que chaque personne est libre de choisir, voire accéder aux services de PF. Il est donc nécessaire de revoir la question de la planification familiale sous un nouvel angle. La conférence d’Accra (Ghana) qui s’est tenue du 15 au 18 février 2005 a retenu comme idée principale : « Promouvoir au niveau des pays l’engagement pour le repositionnement de la planification familiale comme objectif stratégique pour la santé et les objectifs du millénaire pour le développement » En mars 2008, le repositionnement de la planification familiale a été lancé avec comme thème «Leadership en faveur du repositionnement de la planification familiale » Le Mali avait comme slogan « L’engagement constructif des hommes peut faire la différence» .

GENERALITES 

Définitions

La contraception :
La contraception est définie comme une méthode visant à éviter, de façon réversible et temporaire, la fécondation d’un ovule par un spermatozoïde ou, s’il y a fécondation, la nidation de l’œuf fécondé [19].

Planification familiale :
Elle est définie comme l’ensemble des moyens et méthodes qui permettent de conformer à la volonté des parents le nombre et l’espacement des naissances dans une famille [13].

Histoire de la contraception 

Dans le monde :
Selon Serfaty D, la limitation des naissances est présente depuis les époques les plus reculées et est probablement née dans les sociétés préhistoriques lorsque, malgré une très forte mortalité naturelle, les conditions de survie obligeaient à restreindre les naissances [26]. La contraception était pratiquée dans l’antiquité, elle le fut ensuite et l’est encore de nos jours de façon extrêmement variables selon les lieux et les époques. Ceci pour nous montrer la constante volonté de l’espèce humaine d’échapper à la fatalité d’une reproduction naturelle. Mais la contraception sera rejetée pour des raisons morales faisant de la procréation une obligation sacrée dans une optique naturaliste mettant l’homme au service d’une volonté supérieure qui ne lui laisse pas d’autre choix : c’est le propre de la pensée religieuse [26].

Au Mali :
Les sociétés traditionnelles ont toujours été fortement pro-natalistes, cela pour des raisons d’ordre sociologique, culturel, économique et spirituel. La fécondité confère une valeur sociale et l’infécondité est toujours mal vécue et interprétée de malédiction ou de tares notamment pour la femme.

Principales dates de la politique du planning familial au Mali

Le Mali a été l’un des premiers pays à adopter une attitude de tolérance vis-àvis du planning familial .En effet depuis 1971 une délégation malienne s’est rendue à Montréal (Canada) pour participer à un séminaire sur la planification familiale [25]. Après, le Mali a signé un accord avec les organisateurs de ce séminaire pour un projet d’assistance en planning familial pour quatre ans. En ce moment, entre les approches démographiques et sanitaires du planning familial, c’est l’approche sanitaire qui a été choisie en absence de paramètre démographique suffisamment maîtrisé de l’époque. C’est dans cet élan que l’association malienne pour la protection et la promotion de la famille (AMPPF) a été créée le 7 juin 1972 [25]. Un centre pilote a été créé à Bamako par l’AMPPF dont l’objectif était l’espacement des naissances. La pratique du planning était conditionnée à l’autorisation maritale pour les femmes et parentale pour les célibataires [19].
-En 1973, deux séminaires dont un interafricain sur l’éducation sexuelle et d’autre intersyndical sur le planning familial ont été organisés à Bamako[18].
-En 1974, le Mali a souscrit à la déclaration de Bucarest (Roumanie) sur le droit au planning familial [17].
-En 1978, le Mali a souscrit à la déclaration d’Alma Ata (URSS) sur les soins de santé primaires dont une des composantes est le planning familial dans le but d’améliorer la santé de la mère et de l’enfant à travers un espacement judicieux des naissances [25].
-En 1980, la division santé familiale (DSF) a été créée au sein du ministère de la santé et des affaires sociales pour élargir et coordonner les activités de la santé maternelle et infantile et en y intégrant le planning familial [25].
-En 1990, deux séminaires nationaux ont été organisés à Bamako pour l’ébauche d’une politique de population, femme et développement.
-En 1991, le Mali a fait une déclaration de politique nationale de population [25].
-En 1994 avec la conférence internationale sur la population et le développement au Caire (Egypte), les gouvernements dont celui du Mali se sont engagés à agir dans le domaine de la santé de la reproduction, engagement réitéré lors de la 4ème conférence mondiale sur les femmes à Beijing (Chine) en septembre 1995.
-En juin 1995 a été organisé un atelier de révision des normes et procédures de santé maternelle et infantile et planning familial [25]. Avec le temps le concept malien en matière de planning familial a évolué allant de l’espacement des naissances dont la pratique était conditionnée à l’autorisation maritale ou parentale en 1971 au concept actuel qui définit le planning familial comme : l’ensemble des mesures et moyens de régulation de la fécondité, d’éducation et de prise en charge d’affections de la sphère génitale, mis à la disposition des individus et des couples afin de contribuer à réduire la mortalité et la morbidité maternelles, infantiles et juvéniles notamment celles liées aux IST/SIDA, aux grossesses non désirées et aux avortements et assurer ainsi le bien être familial et individuel.

Ceci implique la liberté, la responsabilité et le droit à l’information de chaque individu ou couple pour l’aider à choisir le ou les moyens de régulation de la fécondité [25].

Principales lois relatives à la santé de la reproduction au Mali 

Lettre-circulaire N°004/MSP-AS/CAB du 25 janvier 1991 

Cette lettre adressée aux responsables politiques, administratives et sanitaires, stipule que l’accès à une méthode contraceptive reste libre pour toute femme en âge de procréer qui le désire ou qui le nécessite [23].

La loi N° 02-044 relative à la santé de la reproduction dite loi Lahaou Touré, adoptée le 24 juin 2002.(Article 3 : Les hommes et les femmes ont le droit égal de liberté, de responsabilité, d’être informés et d’utiliser la méthode de planification ou de régulation des naissances de leur choix, qui ne sont pas contraires à la loi). Il est à noter que la loi sur la S.R(Santé de la reproduction) a été initiée par l’Assemblée Nationale sous forme de proposition de loi introduite par le REMAPOD et adoptée à partir d’une proposition régionale Ouest Africaine (Côte d’Ivoire 1999).Cette introduction a été faite dans un contexte marqué par de nombreuses barrières juridiques et non juridiques à la SR/PF : l’existence de la loi de 1920 qui interdisait la propagande anticonceptionnelle et l’avortement ; le statut légal de la femme peu favorable à la S.R au Mali. Il faut noter que le processus d’adoption de cette loi a bénéficié de l’engagement des parlementaires maliens et du réseau régional de parlementaires, de la collaboration des ministères en charge de la santé et de la femme, de la société civile, des juristes…et aussi du soutien de partenaires comme l’USAID, l’UNFPA et le Policy projet.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

I Introduction
II OBJECTIFS
III- GENERALITES
1- Définition
2- Histoire de la contraception
2.1- Dans le monde
2.2- Au Mali
3) Morale et éthique de la reproduction
4-Rappel physiologique de fécondation
5-Les moyens de régulation des naissances
5.1- Les méthodes de barrière
5.2-Les spermicides
5.3-La contraception hormonale combinée
5.4-Les dispositifs intra-utérins (DIU) : stérilets
5.5) La contraception d’urgence
5.7-La Contraception Chirurgicale Volontaire
5.9-Les méthodes de contraception traditionnelles au Mali
IV METHODOLOGIE
V-COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VI-CONCLUSION
VII Recommandations
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *