Connaissances, Attitudes et Pratiques des enfants de 10 à 15 ans face à la Schistosomiase 

Connaissances, Attitudes et Pratiques des enfants de 10 à 15 ans face à la Schistosomiase 

Introduction

Les schistosomoses ou bilharzioses sont des maladies parasitaires dues à la présence de vers plats (schistosoma) logés dans les vaisseaux sanguins. Le mode de transmission (urinaire ou fécal) fait intervenir des hôtes intermédiaires (mollusque d’eau douce). La symptomatologie est le reflet des lésions provoquées par la migration et l’embolisation des oeufs [1].
De par sa prévalence elle occupe le premier rang des maladies transmissibles par l’eau et le deuxième rang derrière le paludisme d’où son importance en santé publique dans les régions tropicales et subtropicales du globe [2].
Etant une affection qui touche principalement le monde rural et même certaines professions, la schistosomiase frappe surtout ceux qui ne peuvent éviter d’avoir des contacts avec de l’eau contaminée, soit pour des raisons professionnelles (cultivateurs, pêcheurs…), soit parce qu’ils ne disposent pas d’une autre source d’eau saine, pour se désaltérer, laver leur linge ou faire leur toilette. Les jeunes de 7 à 15 ans, peu résistants et qui jouent ou nagent très souvent dans des eaux contaminées sont les plus fortement infectés [3, 4, 5].
Les schistosomiases font partis des maladies parasitaires les plus rependues dans le monde.
Elles ont des répercussions sanitaires et socio‐économiques majeures dans les pays en voie de développement où elles constituent un important problème de santé publique [6]. Elles sont endémiques dans 78 pays [7] où 800 millions de personnes sont à risques de l’infection [8], 85% de ses personnes sont infectées et la plus part se trouve en Afrique Sub‐Saharienne [9]. Plus de 200 millions de personnes sont atteintes de la maladie [10], la mortalité due à la schistosomiase est estimée à environ 800000 décès par an [8].
Au Mali, les schistosomiases y sévissent de façon endémique. La forme urinaire est la plus répandue, soit deux millions et demie de personnes infectées. On estime qu’un individu sur quatre souffre de bilharziose [5].

 Objectifs 
 Objectif général

Evaluer les connaissances, attitudes et pratiques des enfants face à la schistosomiase dans la commune rurale de Kalaban‐coro.

 Objectifs spécifiques
‐Décrire les caractéristiques sociodémographiques des enfants de 10 à 15 ans dans la commune rurale de Kalaban‐coro.
‐Déterminer les connaissances sur les moyens de prévention de la schistosomiase chez les enfants de 10 à 15 ans.
‐Déterminer les attitudes (fréquentation du fleuve ou la rivière) des enfants de 10 à 15 ans face à la schistosomiase.
‐Déterminer les pratiques (lieu de traitement et type de traitement) des enfants de 10 à 15 ans face à la schistosomiase.

 Généralités
 Historique sur la découverte des bilharzioses :

Déjà citée dans les papyrus d’Eber (1500 ans avant Jésus Christ), l’existence de la bilharziose à schistosoma haematobium a été établie par la découverte d’oeufs calcifiés dans la vessie d’une momie Egyptienne de la XXème dynastie (plus de 1000 ans avant Jésus Christ) [14].
Au moyen âge les médecins arabes parlent de «pissement de sang » des caravaniers revenant de Tombouctou. Et ces hématuries sont également signalées par les chirurgiens qui accompagnaient BONAPARTE en Egypte [14].
Au Japon avant la découverte du parasite DAIJIRO FUJJI décrivait en 1847 la maladie de KATAYAMA, aujourd’hui synonyme de la schistosomiase aiguë [15].
En 1851 à l’hôpital KASR EL AINI au Caire, THEODOR BILHARZ, un jeune pathologiste allemand découvre le parasite dans la veine porte d’un jeune Fellah et lui donne son nom [15].
En 1854 ZANCAROL parle pour la 1ère fois de la pathologie urétérale. Il rapporte de l’observation d’un uretère de la taille d’un intestin grêle. En 1910 Sir ARMAND RUFFER décrivait les oeufs typiques de Schistosoma haematobium trouvés dans les reins de deux momies égyptiennes datant de 1250 à 1000 ans avant Jésus Christ.
En 1913 KENOSURE MIYARI et MASATSUGU SUZUKI découvrent l’hôte intermédiaire et reconstituent le cycle biologique du parasite chez l’escargot.
Le 15 ‐ 07 ‐ 1915 ROBERT LEIPER établi au Caire le cycle complet de la maladie.
En 1917 deux égyptiens DIAMANTIS et LOTSY présentent un cas de bilharziose uretérovésicale diagnostiquée par la radiographie grâce aux calcifications vésicales et urétérales.
En 1919 la tendance de la bilharziose à envahir les uretères et à entraîner l’hydronéphrose fut établie par FAIRLEY.
En 1937 les aspects urographiques de la bilharziose urétérale furent publiés par VERMOOTEEN.
En 1948 en Egypte, MAKAR fait le point des lésions anatomiques de l’uretère bilharzien.
En 1955 PIGANIOL et HERVE établirent le retentissement des sténoses et des atonies urétérales sur le haut appareil urinaire [15].
En 1961 THIRAULT. M contribue à l’étude du traitement chirurgical des sténoses urétérales d’origine bilharzienne[16].

 Epidémiologie

C’est la première parasitose endémique liée à l’eau. Les groupes à risques sont : les enfants d’âge scolaire, les pécheurs, les agriculteurs travaillant en zones irriguées et les femmes en quête d’eau pour leur besoin (lavage de linge, besoin alimentaire, etc.…….) [17, 18] On estime que plus de 800 millions de personnes sont exposées au risque d’infection dans 78 pays, dont 200 millions de cas de bilharziose sont répertoriées dans le monde, et plus de 800000 décès par an [7, 8]. C’est la deuxième maladie parasitaire la plus importante au Mali.
La forme urinaire est la plus répandue au Mali, elle atteint 2,5 millions de personnes (soit une personne sur quatre) [12].
Les enquêtes épidémiologies réalisées par l’INRSP montrent que la totalité du pays (Mali) est touchée par cette affection [19, 20, 21].
La bilharziose a été signalée en corse en 2014 : il s’agit d’une bilharziose urinaire à S.
haematobium, 14 cas ont été rapportés après baignade dans la rivière de Cavu [22].

 Répartition géographique
 Répartition géographique dans le monde

La schistosomiase est endémique dans 78 pays et territoires [7].
Avec l’introduction de S. mansoni à Djibouti, en Mauritanie, au Sénégal et en Somalie, la schistosomiase intestinale touche actuellement 55 pays de l’Afrique subsaharienne, le Brésil, certaines îles caraïbes, le Suriname et Venezuela.
S. haematobium est endémique dans 53 pays du Moyen‐Orient et de la plupart du continent africain, y compris les îles de Madagascar et Maurice
S. intercalatum est signalé dans 10 pays d’Afrique.
S. japonicum est endémique en Chine, en Indonésie et aux Philippines et a été signalé en Thaïlande.
S. mekongi, un autre schistosome oriental, est trouvé au Cambodge et au Laos [23].

 Morphologie
Les adultes

Vivent accouplés à l’intérieur du système circulatoire veineux porte au contact des endothéliums vasculaires.
Leur morphologie est très semblable d’une espèce à l’autre, le mâle mesure 5 à 20 mm de long et la femelle 7 à 34 mm de long.
Le mâle abrite dans une gouttière longitudinale (le canal gynécophore) une femelle plus longue que lui. Dans les 2 sexes, la surface du tégument est hérissée de protubérance.
Deux ventouses permettent la fixation : l’une d’elles, la ventouse orale assure aussi la nutrition par absorption de sang qui sera digérée dans un tube digestif.

 Mode de transmission

L’homme se contamine lors d’un contact avec de l’eau douce envahie par des furcocercaires, forme infestante du parasite, aux heures chaudes de la journée. Il n’y a pas de transmission interhumaine. Le cycle nécessite un hôte intermédiaire, un mollusque d’eau douce, propre à chaque espèce de schistosome (voir cycle parasitaire).

 Facteurs socio‐économiques

Maladies liées à l’eau, les bilharzioses sont aussi des maladies liées à la pauvreté, au manque d’hygiène et la méconnaissance, maladies donc du sous développement. C’est l’affection du péril fécal.
Les politiques de développement agricole et hydroélectrique (construction des barrages et des petites retenues d’eau artificielles) contribuent à créer des biotopes favorables au développement et à l’infestation des mollusques.

 Facteurs liés à l’âge

Les enfants et les adolescents sont les plus touchés et les plus exposés à cette affection à cause de la fréquence de leur contact avec les gîtes à mollusques et de l’intensité de l’excrétion urinaire chez eux.

 Facteurs liés à la profession

Certaines professions exposent à l’infection bilharzienne, parce que nécessitent des contacts permanents et fréquents avec l’eau infestée. Ainsi les pêcheurs, les agriculteurs, les ouvriers chargés de l’entretien des systèmes d’irrigation payent un lourd tribut à la bilharziose.

Bilharziose extra intestinale 

Les localisations extra intestinales sont dues à la migration erratique du parasite où, plus souvent à l’embolisation massive d’oeufs vivants par les anastomoses pathologique portocave.
Il s’agit le plus souvent de localisations cardio‐vasculaires, neurologiques (avec trois types de complications : myélite transverse, compression médullaire et radiculite se traduisant par une paraplégie d’installation progressive accompagnée de troubles sphinctériens et sensitifs) ou cutanées (lésions papulo‐nodulaires parfois vegetantes et ulcérées). Elles sont relativement rares pour S. haematobium et S. intercalatum, plus fréquentes pour S. mansoni [15] et S. japonicum.

Bilharziose artério‐veineuse

La phase d’état est fréquemment grave, marquée par une atteinte hépatosplénique, un ictère des hémorragies digestives par hypertension portale, de l’ascite, de l’oedème et de phénomènes d’hypersplénisme. En l’absence de prise en charge précoce, le pronostic est sombre [22].

 Prévention

Elle doit être basée sur :
‐La chimiothérapie de masse dans les zones endémiques.
‐Education sanitaire pour réduire le contact homme‐eau.
‐Hygiène du milieu par la construction des latrines.
‐Promouvoir l’utilisation des puits par la population pour la consommation d’eau et les usages domestiques.
‐Traitement des cas.

‐organisation de l’enquête

 A notre arrivée au niveau des zones choisies, on rendait une visite de courtoisie aux autorités locales (chefs de village, directeurs d’écoles) histoire de les expliquer la raison de notre présence et après leur accord, nous avions un accès plus facile aux familles ainsi qu’aux élèves dans les établissements scolaires pour mener notre enquête.
Nous avions eu le soutien de certaines personnes qui nous servaient de guide dans les villages choisis (Gouana, Kalaban‐coro). Dans les établissements choisis (groupe scolaire Mamadou Kounta, école privée Dionkala) l’administration des questionnaires était faite sur place dans une salle qui nous avait été accordée. Certains enseignants nous ont aidés dans l’administration des questionnaires aux élèves.

 Conclusion

Au terme de notre étude qui portait sur 378 enfants dont l’âge variait entre 10 à 15 ans dans la commune rurale de Kalaban‐coro, plus des deux tiers de notre population d’étude connaissaient la schistosomiase comme étant une maladie.
L’appellation générale de la schistosomiase était Sugunen bileni (sang dans l’urine). Le mode de contamination généralement rapporté était la baignade au fleuve et comme moyen de prévention contre cette maladie, ne pas se laver au fleuve ou à la rivière a été le plus rapporté par les enfants. Malgré que la majorité de notre échantillon connaisse le mode de contamination de la schistosomiase certains enfants continuent à penser qu’on peut prévenir la maladie en évitant de manger certains aliments ou de consommer la peau superficielle qui recouvre l’intérieur de la coque du fruit du saba senegalensis. Les sources d’information des enfants sur la maladie étaient les parents, les amis, l’école, les médias.
Certains enfants urinent ou défèquent dans l’eau du fleuve ou de la rivière lors des activités de loisirs.
Les méthodes thérapeutiques rapportées étaient le traitement médical et le traitement traditionnel.
En somme, la méconnaissance sur le mode de prévention de la schistosomiase et le comportement de certains enfants dans le fleuve ou dans la rivière, le lieu et le type de traitement de certains enfants pourraient expliquer les cas encore enregistrés à Kalabancoro.

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Table des matières

1. Introduction 
2. Objectifs
3. Généralités
4. Méthodologie 
5. Résultats
6. Commentaires et discussions
7. Conclusion 

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