Connaissances actuelles sur l’insécurité routière

Connaissances actuelles sur l’insécurité routière

Une fois l’accident corporel survenu et le temps de consolidation initiale passé, la victime peut conserver des séquelles (physiques, psychologiques, …). Ces dernières peuvent retentir de façon importante sur elle et sa famille, même dans le cas de blessures considérées initialement comme légères. Afin d’évaluer au mieux les séquelles chez la victime, il faut avoir une connaissance bien précise de chaque lésion et de sa propre gravité.

Données chiffrées

Une baisse régulière du nombre de victimes qui concerne essentiellement les décès et les blessés légers 

Malgré l’augmentation du trafic dans le monde, le nombre d’accidents corporels (tués et blessés) a fortement baissé à partir des années soixante-dix.

Toutefois, selon le rapport de la situation de la sécurité routière dans le monde, réalisé en 2009 par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) [2], les accidents de la circulation provoquent encore chaque année plus de 1,2 million de décès et 20 à 50 millions de traumatismes non mortels. La situation suivant les pays apparait cependant très contrastée : parmi les tués, 90% vivaient dans un pays à faible ou moyen revenu.

En France, le nombre de tués et de blessés sur la route diminue fortement. En effet, depuis 2002, le nombre de personnes tuées sur les routes a pratiquement diminué de moitié. Cette évolution encourageante s’est poursuivie jusqu’en 2009. Ces progrès attestent de l’efficacité du programme gouvernemental démarré en 2002 pour lutter contre l’insécurité routière.

D’après une enquête standardisée menée en 2008 par l’OMS dans 178 pays [2], il n’existe aucun enregistrement statistique systématique des accidents corporels. Les connaissances obtenues sont souvent venues d’études réalisées sur des populations particulières de victimes de la circulation routière [1, 3-35], ce qui rend difficile une vision globale. En France et pour la première fois en Europe, un Registre d’accidentés de la circulation dans le département du Rhône a été mis en place dès 1995. Il s’agit du seul registre des accidentés de la route fonctionnant sur le principe d’un enregistrement continu des victimes d’accidents corporels de la circulation routière, et comprenant une description précise des lésions, des caractéristiques des victimes et des circonstances de survenue de l’accident.

Le recueil des données médicales est effectué à partir de tous les services de soins, publics ou privés, susceptibles de prendre en charge ce type de victimes. Précisément, toute personne impliquée dans un accident de la circulation routière et présentant une blessure nécessitant au moins une consultation médicale est incluse dans ce Registre. Les données médicales sont codées selon la classification AISb issue de la version 1990 [36, 37]. Ce Registre offre une connaissance plus précise des lésions des accidentés [1, 10, 38-42]. Par ailleurs, le Registre des victimes d’accidents de la circulation présente également l’intérêt de prendre en considération les caractéristiques individuelles et les modes de déplacement des victimes.

S’agissant des lésions, selon les chiffres du Registre du Rhône pour la période 2006-2009 [43], 63321 lésions ont été enregistrées (1,9 lésion par victime en moyenne). La grande majorité des victimes (73,8%) ne présentait qu’une ou plusieurs lésion(s) mineure(s) (MAISc =1). Les membres sont les territoires corporels les plus fréquemment touchés, suivis par la colonne vertébrale et la tête . La tête compte pour un quart des atteintes chez les piétons, un cinquième chez les automobilistes, et seulement une zone atteinte sur dix chez les usagers de deux-roues à moteur. L’abdomen ne représente qu’une petite part des atteintes pour les cinq types d’usagers. La répartition des zones corporelles atteintes, toutes gravités confondues, est différente d’un type d’usagers à l’autre. Plus de la moitié des atteintes concernent les membres pour les usagers de deux-roues à moteur, de patins, planches, trottinettes, les piétons et cyclistes et moins d’un tiers pour les automobilistes. Les atteintes du cou, du thorax et de la colonne vertébrale concernent quant à elles plus spécifiquement les automobilistes.

En considérant uniquement les lésions sévères (MAIS•4), sur la période 2006-2009, 628 victimes en sont atteintes. Ces lésions, pouvant mettre en jeu le pronostic vital, touchent principalement le thorax et la tête (respectivement 56,2% et 50,5%). Pour ce niveau de gravité, les automobilistes représentent 33,8% (n=212) des victimes, les usagers de deuxroues à moteur 34,7% (n=218), les piétons 20,5% (n=129), les cyclistes 10,3% (n=129). Plus de deux tiers des piétons et cyclistes concernés par ce type de lésions souffrent d’une lésion sévère à la tête. En revanche, chez les automobilistes et usagers de deux-roues à moteur, les lésions au thorax sont plus fréquentes que les lésions à la tête. Ces deux derniers types d’usagers sont les plus concernés par des lésions touchant la colonne vertébrale, et l’abdomen. Les lésions sévères des membres inférieurs concernent (en proportion) particulièrement les piétons .

Études exploitant le côté complexe du devenir des victimes d’un accident

La revue de littérature permet de synthétiser des études sur le devenir des victimes d’un accident de la route. On peut citer les études par zone géographique :

➤ En Suède, une étude de cohorte a été réalisée il y a 30 ans : la  »Thorson’s study » [46]. Cette cohorte a regroupé 830 victimes d’accident de la route hospitalisées entre 1965 et 1966 à l’hôpital Upsala. Différents suivis ont été réalisés entre 1968 et 1970 pour étudier les conséquences concernant la santé physique, psychologique et sociale après l’accident. Une autre cohorte a été mise en œuvre 25 ans après la « Thorson’s study » dans le but d’étudier la récupération de l’état de santé et le coût des soins chez les victimes d’accidents de la route [47]. Andersson et al. ont réalisé un suivi pendant 2 ans chez 84 sujets de 10 à 80 ans (55% <30 ans), ayant un ISS>9g , pour étudier les conséquences de l’accident sur leur vie quotidienne et sociale [48]. Cette équipe de recherche a également mise en place une étude fondée sur les données du Registre de Götegorg intégrant 112 victimes adultes et permettant d’évaluer la capacité de récupération 2 ans après l’accident [49]. Enfin, une autre étude, réalisée sur une population plus importante de 318 patients, à évaluer au travers de questionnaires à 1 et 6 mois après accident, la répercussion de l’accident sur la santé, les activités de la vie quotidienne ainsi que sur la capacité de travail .

➤ En Suisse, deux populations de blessés graves ont fait l’objet d’un suivi pour étudier les conséquences multiples à long-terme après un traumatisme. La première étude concerne un suivi pendant 5 ans de 72 patients polytraumatisés lors d’un accident survenu entre 1968 et 1969 [51]. Quant à la deuxième étude, 167 patients ayant un ISSh >17 ont suivi un entretien et un examen médical entre 5 et 8 ans après leur accident survenu entre 1980 et 1983 [52].

➤ Aux Pays-Bas, un groupe de 74 patients adultes gravement blessés (âge >16, ISS>16), hospitalisés en 1989 a été recontacté par Van der Sluis et ses collaborateurs 6 ans après l’accident. Un questionnaire par voie postale leur a été envoyé pour connaître les conséquences physiques, psychologiques et sociales causées par leur accident [53, 54].

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Table des matières

INTRODUCTION
1. AVANT-PROPOS
1.1. Connaissances actuelles sur l’insécurité routière
1.1.1. Données chiffrées
1.1.2. Études exploitant le côté complexe du devenir des victimes d’un accident
1.1.3. Facteurs associés aux conséquences de l’accident
1.2. État de la question sur les conséquences de l’accident de la circulation routière
1.2.1. Nécessité de la mise en place d’une étude de cohorte en France
1.2.2. Nécessité d’un outil prédictif standard pour prédire les conséquences d’un accident
1.3. Objectifs du travail de thèse
2. MATÉRIELS ET MÉTHODES
2.1. ESPARR
2.2. Population d’étude de la thèse
2.3. Données utilisées à partir des informations recueillies dans la cohorte ESPARR
2.3.1. Données recueillies au moment de l’accident
2.3.1.1. Données recueillies à l’aide d’un questionnaire
2.3.1.2. Codages lésionnels
2.3.1.3. Variable représentant la fragilité socioéconomique
2.3.2. Données recueillies au suivi à un an
2.3.2.1. Méthode de recueil des données à un an
2.3.2.2. Variables calculées à partir des informations recueillies à un an
2.3.3.3. Mesure de l’Indépendance Fonctionnelle (MIF)
2.4. Analyses statistiques
2.4.1. Pondération pour tenir compte de l’échantillonnage et des non réponses
2.4.2. Prise en compte des données manquantes
2.4.2.1. Non-réponse partielle
2.4.2.2. Non-réponse totale
2.4.3. Quelques aspects méthodologiques spécifiques de la technique de datamining
2.4.3.1. Intérêt de l’utilisation de la technique de datamining
2.4.3.2. Traitement des données pour effectuer une classification
2.4.3.3. Règle d’interprétation des résultats dans la représentation graphique de l’ACM
2.4.3.4. Détermination du nombre de groupes homogènes
3. RÉSULTATS
3.1. Caractérisation des conséquences à un an sur la population ESPARR: 1er objectif
3.1.1. Portrait de la population d’étude : les adultes répondants à un an
3.1.1.1. Représentativité de la population d’étude par rapport à la population d’accidentés du Rhône
3.1.1.2. Comparaison entre les sujets adultes répondants et non répondants au suivi à un an de la cohorte ESAPRR
3.1.1.3. Caractéristiques des répondants du suivi à un an
3.1.2. Séquelles prévisibles à un an estimées par l’IIS
3.1.3. Conséquences observées à un an
3.1.4. Qualité de vie des sujets mesurée par le WHOQol-Bref
3.1.5. Facteurs prédictifs d’une mauvaise récupération de l’état de santé à un an chez les blessés graves
3.2. Caractérisation de groupes de blessés homogènes pour leurs conséquences à un an et recherche des facteurs prédictifs d’appartenance à l’un des groupes : 2ème objectif
3.2.1. Article en cours
3.2.2. Résultats complémentaires
3.2.2.1. Résultat de l’ACM et de la CAH
3.2.2.2. Caractéristiques de la population d’étude
3.3. Validation de l’IIS : 3ème objectif
3.3.1. Article publié en premier auteur dans  »Traffic Injury Prevention »
3.3.2. Résultats complémentaires
3.3.2.1. Caractérisation des groupes de conséquences à un an par les variables calculées à partir de l’IIS
3.3.2.2. Comparaison entre les conséquences observées et les différentes variables calculées à partir de l’IIS
3.3.2.3. Corrélation entre différentes variables calculées à partir de l’IIS et les scores du WHOQol-Bref
4. DISCUSSION
4.1. Rappel du contexte de la thèse
4.2. Synthèse des résultats
4.3. Avantages et limites de notre étude
4.4. Application des résultats obtenus
CONCLUSION
ANNEXE

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