Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études
Contexte épidémiologique des troubles cognitifs en France
D’après les derniers résultats émanants de Santé Publique France, en 2019, plus d’un million de personnes étaient atteintes de démence (maladie d’Alzheimer, syndrome parkinsonien, démence vasculaire) en France.
Ces pathologies démentielles, qu’elles soient neurodégénératives ou vasculaires, entraînent tout un cortège de problématiques secondaires. Par exemple la mise en place d’aides à domicile par du personnel qualifié, l’accès aux institutions pour les personnes malades qui ne sont plus en situtation de rester à domicile etc. En 2021, aucun traitement curateur n’existe pour la maladie d’Alzheimer. Aucun traitement curateur n’existe non plus pour les autres démences.
Les traitements qui ont l’AMM1 pour la maladie d’Alzheimer (la mémantine, la rivastigmine, le donépézil et la galantamine) ont vu leur taux de remboursement par la Sécurité Sociale diminué drastiquement. Cela en raison du peu d’effet sur l’évolution de la démence et du nombre important d’effets indésirables. Les traitements actuels prescrits sont des traitements symptomatiques de la démence (anxiété, agitation, trouble du sommeil, incohérence…).
Se pose la question des traitements pouvant entrer en jeu dans la prévention des troubles cognitifs au vu de la pauvreté des traitements dédiés aux démences.
Des résultats discordants dans les études…
Plusieurs études ont eu lieu depuis une quinzaine d’années, démontrant ou non qu’une hypovitaminose D est liée à un risque accru de démence, qu’elle soit vasculaire ou neurodégénérative.
Anweiler2 a démontré en 2011, suite à une étude en France, découlant de l’étude EPIDOS, qu’un déficit en vitamine D inférieur à 25 nmol/L était significaticement associé à la survenue de trouble cognitifs autres que la maldie d’Alzheimer chez la femme de plus de 75 ans. L’odds- Ratio est de 19,57 pour une p-value de 0,042. En revanche, il n’a pas été démontré dans cette étude qu’un déficit en vitamine D était associé à l’apparition de maladie d’Alzheimer.
Il a également été démontré qu’une diminution des apports en vitamine D était significativement lié à un déclin cognitf.
Plusieurs autres études ont eu lieu ailleurs dans le monde.
Une en 2010 par Buel3, à Boston, aux USA a démontré, chez des hommes et des femmes, qu’une carence en vitamine D (< 25 nmol/L) était liée à un déclin cognitif toutes démences confondues de façon significative avec un OR à 2,3 et un intervalle de confiance supérieur à 1.
Une autre, par Slinin4 (2012) a eu lieu dans plusieurs métropoles étatsuniennes, mettant en évidence une différence significative du niveau cognitif en fonction du taux de vitamine D.
Une méta-analyse a été réalisée en 2017 par Goodwill5, affirmant qu’un taux faible en vitamine D était lié à un déficit cognitif. Cela avec un odds ratio à 1,24 et un intervalle de confiance strictement supérieur à 1.
Des résultats plus mitigés ont été objectivés en Corée du Sud6 en 2020. Aucun lien n’a été fait, avant ou après ajustement sur différents paramètres, entre une insuffisance en vitamine D et les troubles cognitifs, que ce soit chez la femme ou chez l’homme.
Par ailleurs, une étude anglaise7 réalisée en 2009, n’a pas trouvé de lien entre carence en vitamine D et troubles cognitifs chez la femme alors qu’un lien est mis en évidence chez l’homme. Concernant les tests réalisés pour définir les troubles cognitifs dans les différentes études, le point commun majeur est le Mini Mental Score Examinatin ou MMSE (Mini Mental Score Examination). Ce test met en évidence un déclin cognitif quand, de façon global, le résultat est inférieur à 24.
Connaissances actuelles sur la neurophysiologie de la vitamine D
Il semblerait que la vitamine D, en plus de son rôle dans la formation osseuse, joue un rôle important dans la croissance cérébrale et son développement permanent.
Le cerveau, comme le rein, possède une enzyme primordiale pour l’activation de cette vitamine.
La 1!-hydoxylase.
Elle permet de passer de la forme inactive 25(OH)vit D en forme active 1,25(OH) vitD2.
Une fois active au niveau cérébral, cette dernière joue plusieurs rôles :
– Production de neurotrophines (NGF (Nerve Growth Factor) et BDNF (Brain derived- Neurotrophic Factor))
– Réduction de l’inflammation.
– Induction de la phagocytose des plaques alpha et béta amyloïdes.
– Réduction de l’apoptose des cellules au niveau cortical.
L’insuffisance en vitamine D est définie par une concentration sanguine < 75 nmol/L.
Le pourquoi de cette étude :
J’ai donc décidé de faire des recherches sur les connaissances actuelles concernant les troubles cognitifs et leur lien avec le taux sanguin de vitamine D dans la population âgée. J’ai réalisé cette étude pour plusieurs raisons :
– Mon souhait de vouloir m’installer aux Sables d’Olonne, ma ville d’origine.
– Les Sables d’Olonne et ses environs proches sont une zone surreprésentée en personnes âgées.
– Mon obervation du nombre de personnes âgées atteintes de troubles cognitifs dans le service de gériatre au CHCL8.
– La différence de résultats entre les études que j’aie pu lire.
– L’absence de recommandation sur l’utilisation de médicaments à base de vitamine D au vu des résultats des études faites sur le sujet.
– La problématique de la prise en charge quotidienne de ces personnes (SSR9, EHPAD10, organismes d’aides à domicile).
– L’hypothèse qu’une supplémentation régulière en vitamine D, peu onéreuse, en médecine ambulatoire puisse éviter ces troubles cognitifs et leurs conséquences. Cela en plus de son rôle déjà connu dans le métabolisme osseux phosphocalcique.
Pour toutes les raisons ci-dessus, j’ai décidé de faire une étude quantitative avec pour problématique : Le groupe de patientes de 75 ans et plus ayant une insuffisance en vitamine D a-t-il un score MMSE différent de celui du groupe de patientes de 75 ans et plus n’ayant pas d’insuffisance en vitamine D, aux Sables d’Olonne ?
Méthodes
Type d’étude
Il s’agit d’une étude épidémiologique descriptive de type étude transversale. Elle a été réalisée en monocentrique, sur une durée d’un peu moins de 5 mois, s’étalant du 8 mars 2021 au 27 juillet 2021.
Méthode de sélection des échantillons
Les critères d’inclusion étaient :
– Être un patient de sexe féminin
– Avoir au moins 75 ans (âge limite d’entrée dans le service de gériatrie du CHCL)
– Vivre dans un rayon de 30 km autour des Sables d’Olonne. (Zone de drainage du CHCL)
– Être hospitalisée dans le service de gériatrie du CHCL.
Les critères d’exclusion étaient :
– Avoir une pathologie démentielle diagnostiquée.
– Avoir eu un accident vasculaire cérébral avec nécessité de consultation et/ou d’hospitalisation.
– Avoir une maladie génétique connue.
– Avoir une épilepsie connue
Le nombre de patients total pour l’étude a été fixé, a priori, à 50.
Déroulement de l’étude
Les patientes incluses dans l’étude ont toutes répondu au MMSE (cf Annexes I-XLV)
J’ai réalisé les MMSE plusieurs jours après que les patientes euent été admises dans le service, une fois que la pathologie aiguë eut été traitée.
Je l’ai réalisé l’après-midi, à distance de tout soin infirmier, en dehors d’une période de visite médicale.
Je ne connaissais pas le taux sanguin de vitamine D au moment de la réalisation du MMSE.
Les patientes ont ensuite été classées en 2 groupes, en fonction de leur taux sanguin de vitamine D.
L’insuffisance en vitamine D étant définie par un taux sanguin strictement inférieur à 75 nmol/L.
Critère de jugement principal
Le critère de jugement principal est la moyenne des MMSE dans chaque groupe.
Autres données collectées
En plus du MMSE, j’ai collecté :
– leurs antécédents neurologiques
– leur niveau éducationnel
– leur IMC11
– leurs antécédents endocrinologiques
– leurs antécédents rhumatologiques
– leurs antécédents cardiologiques
– leurs antécédents oncologiques
– leurs traitements avant l’hospitalisation
– l’albuminémie
– le type d’hébergement
– les résultats de leur imagerie cérébrale, quand celle-ci a été réalisée
Les annexes XLVI et XLVII synthétisent les données collectées au cours de l’étude.
Tous ces paramètres m’ont semblé être nécessaires dans cette étude puisque pouvant être des facteurs de variabilité du résultat final.
|
Table des matières
Introduction
Contexte démographique des Sables d’Olonne
Contexte épidémiologique des troubles cognitifs en France
Des résultats discordants dans les études…
Connaissances actuelles sur la neurophysiologie de la vitamine D
Le pourquoi de cette étude
1. Méthodes
1.1 Type d’étude
1.2 Méthode de sélection des échantillons
1.3 Déroulement de l’étude
1.4 Critère de jugement principal
1.5 Autres données collectées
1.6 Objectif de l’étude
2. Résultats
2.1 Concernant le critère jugement principal
2.2 Concernant les autres données collectées
3. Discussion
3.1 Discussion autour du MMSE
3.2 Discussion autour de la vitamine D
3.3 Discussion autour du biais de sélection
3.4 Ouverture
4. Conclusion
Bibliographie
Annexes
Annexe I : MMSE du patient n°1
Annexe II : MMSE du patient n°2
Annexe III : MMSE du patient n°3
Annexe IV : MMSE du patient n°4
Annexe V : MMSE du patient n°5
Annexe VI : MMSE du patient n°6
Annexe VII : MMSE du patient n°7
Annexe VIII : MMSE du patient n°8
Annexe IX : MMSE du patient n°9
Annexe X : MMSE du patient n°10
Annexe XI : MMSE du patient n°11
Annexe XII : MMSE du patient n°12
Annexe XIII : MMSE du patient n°13
Annexe XIV : MMSE du patient n°14
Annexe XV : MMSE du patient n°15
Annexe XVI : MMSE du patient n°16
Annexe XVII : MMSE du patient n°17
Annexe XVIII : MMSE du patient n°18
Annexe XIX : MMSE du patient n°19
Annexe XX : MMSE du patient n°20
Annexe XXI : MMSE du patient n°21
Annexe XXII : MMSE du patient n°22
Annexe XXIII : MMSE du patient n°23
Annexe XXIV : MMSE du patient n°24
Annexe XXV : MMSE du patient n°25
Annexe XXVI : MMSE du patient n°26
Annexe XXVII : MMSE du patient n°27
Annexe XXVIII : MMSE du patient n°28
Annexe XXIX : MMSE du patient n°29
Annexe XXX : MMSE du patient n°31
Annexe XXXI : MMSE du patient n°32
Annexe XXXII : MMSE du patient n°33
Annexe XXXIII : MMSE du patient n°34
Annexe XXXIV : MMSE du patient n°35
Annexe XXXV : MMSE du patient n°36
Annexe XXXVI : MMSE du patient n°37
Annexe XXXVII : MMSE du patient n°38
Annexe XXXVIII : MMSE du patient n°39
Annexe XXXIX : MMSE du patient n°40
Annexe XL : MMSE du patient n°41
Annexe XLI : MMSE du patient n°42
Annexe XLII : MMSE du patient n°43
Annexe XLIII : MMSE du patient n°44
Annexe XLIV : MMSE du patient n°45
Annexe XLV : MMSE du patient n°46
Annexe XLVI : Recueil de données du groupe avec insuffisance en vitamine D
Annexe XLVII : Recueil de données du groupe avec taux de vitamine D normal
Télécharger le rapport complet