Dans les pays à vocation agricole, comme Madagascar, l’agriculture et ses industries connexes sont essentielles, d’une part, à la croissance, et d’autre part, à la réduction de la pauvreté. Utiliser l’agriculture comme base pour la croissance économique nécessite une révolution sur le plan de la productivité des paysannats. D’ailleurs, diverses ressources constituent les opportunités de développement de notre pays, de sa région, de sa localité ou de la famille. La spécificité de chaque secteur favorise des activités et ce, dans une optique de mise en valeur, de pratiques d’exploitation des composantes matérielles, techniques ou humaines. Notre source principale de croissance est l’agriculture. Elle est responsable d’en moyenne 32% de la croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) ; principalement parce qu’elle produit une large part du PIB, et la plus grande partie des pauvres vivent en zone rurale (85%) . Durant deux décennies, le défi d’enrayer la pauvreté continue. Les taux de chômages et d’inflation n’ont cessé de croître. L’explosion démographique, surtout en milieu rural, est à un rythme supérieur par rapport à la croissance économique. Malgré les efforts des gouvernements successifs et l’obtention des aides publiques au développement, la majorité de la population vit en- dessous du seuil de la pauvreté. La lutte contre la pauvreté constitue donc une préoccupation dominante des politiques de développement. Pour y parvenir, de nouvelles approches de développement se sont émergées. L’une des plus récentes concerne l’approche territoriale du développement. Elle est fondée sur une logique de développement qui part des territoires. Un territoire étant un espace géographique dans lequel se partage un mode de vie, où le sentiment d’appartenance se fait ressentir, et où une certaine volonté d’agir collectivement pour résoudre les problèmes sociaux et économique. C’est dans ce sens qu’est née l’idée de développement local.
CONNAISSANCES SUR LA CROISSANCE ET LE DEVELOPPEMENT
Théoriquement, le développement conduit au changement à plusieurs égards, comme le développement local, il pourrait conduire au développement du pays. L’approche participative constitue actuellement un des grands principes d’action des nouvelles politiques de développement. C’est la raison pour laquelle les réflexions sur les nouvelles problématiques du changement social et économique s’orientent vers la recherche d’un développement local, fondé sur la mise en œuvre de cette approche. L’idée de base est celle de la responsabilisation des acteurs de développement au travers de mécanismes leur permettant d’effectuer eux-mêmes le choix de programmes de développement, puis d’avoir un contrôle de l’usage des ressources affectées aux actions décidées, et d’en évaluer les résultats.
LA COMPATIBILITE DE LA CROISSANCE AVEC LE DEVELOPEMENT
Un pays qui a connu une certaine croissance remarquable n’est pas nécessairement développé. Cette remarque reste toujours valable de nos jours. Il est nécessaire d’apporter plus de lumière à ces deux termes. Pour atteindre son objectif, il faut que le pays mette en place une bonne stratégie qui intègre tous les acteurs de l’économie. De ce fait, des analyses économiques servent comme outils de base pour cette tâche. Ainsi, ce chapitre comportera deux sections : l’une parlera des définitions de la croissance et du développement ; et l’autre étudiera les liens entre croissance et développement.
Définitions et concept de la croissance et du développement
Grosso modo, nous pouvons parler dans cette section la distinction entre les deux termes :la croissance et le développement.
Distinction entre croissance et développement.
En général, la croissance économique, lorsqu’elle est plus élevée que celle de la population, se traduit par une hausse du niveau de vie grossièrement mesuré par le produit intérieur brute (PIB) par tête. Tandis que le développement est associé à la notion du progrès, puisqu’il entraine une progression du niveau de vie des habitants. Selon François PERROUX (1961) la croissance est « l’augmentation soutenue pendant une période longue d’indicateur de production en volume » . L’indicateur fréquemment utilisé pour mesurer la production nationale est le produit intérieur brut (PIB) ; le taux de croissance indique la variation de cet indicateur. A court terme, le terme « expansion » est d’usage, il s’oppose à la « récession » ou la « dépression ».
Cette définition indique deux faits principaux d’une part la croissance peut se réaliser sans forcément entrainer le développement économique cela est dû à cause du partage très inégalitaire des richesses, une captation des fruits de croissance par une élite au détriment du reste de la population et d’autre part une période brève de croissance économique ne peut ainsi être assimilée au développement. Quant au développement économique, il renvoie directement à l’ensemble de mutation économique et sociale. On utilise le terme « développement économique », quand on parle par exemple du changement du niveau et du mode de vie des individus. Selon HIGGINS (1959), « le développement est l’accroissement manifeste du revenu total et du revenu par tête diffusé largement parmi les groupes sociaux et professionnels et qui dure au moins deux générations et devient cumulatif.
En général, le terme développement économique est utilisé dans deux circonstances. D’une part, dans les pays en voie de développement, il désigne l’amélioration du bien-être à l’intérieur du pays, la réduction du taux de mortalité infantile, l’amélioration sur les services de santé et de l’éducation. Et d’autre part, il est utilisé pour les effets complexes de la croissance pour ce qui est des changements dans les types de biens produits, les méthodes de production. Le développement englobe donc un bouleversement plus grands, tels que la valeur et normes sociale, structure sociale, … que le simple processus de croissance économique ; le développement est par nature un phénomène qualitatif de transformation sociétale, à savoir l’éducation, liberté civile et politique, santé, alors que la croissance économique est seulement un phénomène quantitatif d’accumulation de richesse. Avant d’avancer sur la notion plus approfondie du terme « développement », il est nécessaire de voir l’approche théorique de la croissance. L’accent sera mis sur les liaisons entre croissance et développement.
Les approches théoriques de la croissance et du développement
Dans l’analyse empirique, le modèle de croissance se fonde sur la fonction de production ayant deux facteurs : le travail et le capital. La production résulte, en effet, de la mise en combinaison de certaines quantités des moyens de production et de main-d’œuvre. Plusieurs de modèle sont élaboré mais dans notre étude comme approche nous allons nous allons aborder les suivants .
Le progrès technique est considéré comme un facteur plus important pour la croissance économique. Le progrès technique est considéré comme un facteur plus important pour la croissance économique. Pour SOLOW (1956), la croissance provient du progrès technique. Il considère ce facteur comme exogène dans son modèle de croissance. Quant au ROSTOW (1963), il y a les théories de l’évolution économique, c’est-à-dire l’industrie motrice. L’évolution de quelques industries motrices a créé des effets d’entrainement en amont et en aval sur la chaine de production. Cela que Rostow appelle « le décollage ». Pour SCHUMPETER (1912), il a introduit le concept de « destruction créatrice » pour décrire le processus par lequel une économie voit se substituer un modèle productif ancien à un nouveau modèle fondé sur des innovations. La croissance est née de la destruction de l’ancienne organisation par l’innovation. Cette dernière se porte sur la méthode de production, l’apparition de nouveaux produits de nouvelles organisations d’entreprises. Colin CLARK (1940) a avancé la théorie de l’évolution sur les secteurs d’activité. Il affirme que l’évolution économique se caractérise par le passage de la population active du secteur primaire au secteur secondaire et ensuite au secteur tertiaire. Le progrès technique a libéré certaine main d’œuvre du secteur primaire vers l’industrie et l’essor industriel libère certaine population active vers le secteur tertiaire.
En fin, il existe actuellement les nouvelles théories qui s’orientent vers la face sociale afin d’expliquer l’origine de la croissance. Cette approche moderne s’oriente vers « l’équité et la croissance » et qui soutient que l’inégalité nuit à la croissance. L’instabilité politique qui vient de l’inégalité sociale peut entrainer une diminution des investissements et ensuite un ralentissement de l’économie. La croissance est conditionnée par la qualité de l’éducation qu’obtienne la main-d’œuvre. Seule l’éducation peut répondre au changement technologique qui permettrait le décollage économique.
Concernant le développement économique, il est possible qu’un pays voit sa croissance augmenter mais il n’y a pas de développement. Pour les pays en voie de développement, comme Madagascar, la condition à remplir est l’existence d’une société dans laquelle le revenu et l’emploi sont en mesure de s’accroître progressivement. La croissance est donc indispensable au développement économique du pays, mais cette évolution n’est pas suffisante. Différents points méritent d’être pris en compte : l’égalité, la démocratie et la liberté.
Pour pouvoir analyser le développement, des instruments d’appréciation et de comparaison ont été élaborés, ce sont les indicateurs de développement. Ces indicateurs permettent de distinguer les pays développés aux pays sous développé. Nous citons, par exemple, les indicateurs de la comptabilité nationale tels que le PIB par tête, le produit national brut (PNB) et le revenu national. Les indicateurs d’ordre démographique viennent ensuite comme les taux de mortalité, de fécondité… En fait, le développement a donc une double dimension : humaine et soutenable (durable). Dès 1990, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a utilisé l’indice de développement humain (IDH) qui privilégie la longévité, le savoir et le niveau de vie. Il distingue trois groupes de pays :
– Les pays à développement humain élevé dont l’IDH est supérieur à 0,804 ;
– Les pays à développement humain moyen dont l’IDH est supérieur à 0,507 ;
– Les pays à faible développement humain dont l’IDH est inférieur à 0,507.
Bien des stratégies peuvent être adoptées par les pays en voie de développement pour sortir du cercle vicieux du sous-développement. Nous pouvons citer, à titre d’exemple l’industrialisation par substitution à l’importation (ISI), l’industrialisation tournée vers l’extérieur : ce sont deux stratégies qui pourraient être utilisées en complémentarité. Une autre stratégie porte le nom de l’industrialisation de substitution d’exportation (ISE). Il s’agit là de remplacer progressivement les produits traditionnels par des produits nouveaux. Le Brésil, par exemple, a pratiqué l’ISE en baissant la part du café pour une nouvelle spéculation du soja qui a joué le rôle d’entrainement dans l’industrie de biens d’équipement agricoles. De nos jours, plusieurs pays en voie de développement basent leur économie en appliquant la stratégie de développement local.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE CONNAISSANCE SUR LA CROISSANCE ET LE DEVELOPPEMENT
CHAPITRE 1 LA COMPATIBILITE DE LA CROISSANCE AVEC LE DEVELOPPEMENT
Section 1 : Définitions et concept de la croissance et du développement
Section 2 : La croissance peut-elle favoriser le développement
CHAPITRE 2 LA CONTRIBUTION DU DEVELOPPEMENT LOCAL AU DEVELOPPEMENT GLOBAL
Section 1- Définition et contexte du développement local
Section 2- La contribution du développement local au développement national
DEUXIEME PARTIE ETUDE SUR LA PRODUCTION D’HUILE ESSENTIELLE DE GERANIUM (CAS DE MADAGASCAR)
CHAPITRE 3 ETUDE SUR L’APPROCHE DU SITE PRODUCTIF DE GERANIUM
Section 1 : Présentation du site
Section 2 : Patrimoine et développement pour la population
CHAPITRE 4 ANALYSE DES IMPACTS POUR LES DEUX LOCALITES
Section 1 : Les impacts envers les deux localités sont-ils les même
Section 2 : Suggestions
CONCLUSION GENERALE